Étiquette : Denoël

 

Croisière sans escale par B. W. Aldiss

Fiche de Croisière sans escale

Titre : Croisière sans escale
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1959
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Première page de Croisière sans escale

« Telle une onde de radar revenant à son point de départ, le battement de son cœur semblait à Roy Complain retentir dans tous les essarts. Immobile, la main posée sur l’encadrement de la porte de sa cabine, il écoutait le martèlement de sa rage dans ses veines.
— Eh bien, pars si tu dois partir ! glapit une voix aiguë derrière lui – la voix de Gwenny —. Qu’est-ce que tu attends ?
Cinglé par le sarcasme, l’homme s’élança vers les essarts. Il claqua la porte sans un regard en arrière, un grognement rauque roulant sourdement au fond de sa gorge, se tordant les mains à s’en faire mal pour essayer de retrouver son calme. C’était cela, la vie en compagnie de Gwenny : des querelles à propos de rien, des explosions de fureur démente qui le déchiraient comme un mal intérieur ! Ce n’était jamais une colère franche mais une sorte de montée de boue qui le submergeait et, au plus fort de son enlisement, il savait parfaitement qu’il ne tarderait  »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Croisière sans escale. »

Barbe-Grise par B. W. Aldiss

Fiche de Barbe-Grise

Titre : Barbe-Grise
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1964
Traduction : C. Saunier
Editeur : Denoël

Première page de Barbe-Grise

« LE FLEUVE : SPARCOT
 
La bête se glissait à travers les tiges brisées des joncs. Elle n’était pas seule. La femelle suivait et les cinq petits, impatients de prendre part à la chasse.
Les hermines avaient traversé le fleuve. Elles étaient sorties de l’eau froide pour grimper sur la berge au milieu des roseaux, corps collés au sol, cous tendus, les petits imitant leur père. Le mâle observait avec une faim impersonnelle les lapins s’ébattant à quelques pas de là en quête de nourriture.
Autrefois, ç’avait été des terres à blé. La mauvaise herbe avait profité d’une longue période d’abandon. Elle avait poussé, régné, étouffé les céréales. Puis le feu avait ravagé le pays, brûlé les chardons et les plantes géantes. Les lapins, parce qu’ils préfèrent l’herbe courte, étaient arrivés pour grignoter les nouvelles pousses vertes perçant au milieu des cendres. Les pousses épargnées sur les champs éclaircis avaient eu tout l’espace pour se  »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Barbe-Grise. »

Airs de Terre par B. W. Aldiss

Fiche d’Airs de Terre

Titre : Airs de Terre
Auteur : B. W. Aldiss
Date de parution : 1963
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Denoël

Sommaire d’Airs de Terre

  • La métamorphose de Derek Ende
  • Le métier de soldat
  • Base de négociation
  • Esquilles
  • Un amour sans pareil
  • Le sourire des nations
  • Etre un dieu

Première page de La métamorphose de Derek Ende

« Un géant surgissant du fjord, émergeant de la grisaille du bras de mer, eut dominé le faîte des falaises abruptes et découvert à leur limite extrême Endehaaven, perché à la pointe avancée de l’île.
Derek Flamifew Ende apercevait une grande partie de ce panorama de sa fenêtre haute ; à la vérité, un sentiment de malaise grandissant, l’appréhension d’une querelle, le lui faisait voir avec une clarté particulière de même que, avant l’orage, un paysage se dessine avec une précision intense. Bien qu’il possédât une vision paroptique (il voyait avec son visage), c’est avec ses yeux que Derek contemplait le domaine.
Tout, à Endehaaven, est d’un irréprochable dépouillement – je suis bien placé pour le savoir, car ma fonction est d’y entretenir l’ordre. Les jardins sont conçus pour qu’y poussent des arbres à feuilles persistantes et des massifs qui jamais ne fleurissent : tel est le désir de Ma Dame. Elle exige une sobriété en harmonie avec les croupes aux gorges profondes de la côte. La demeure, le farouche Endehaaven même, est un édifice sec et sévère. En un autre temps, on eût jugé son architecture impossible. Les mille unités paragravitationnelles incorpo- »

Extrait de : B. W. Aldiss. « Airs de Terre. »

A chacun son enfer par A. Bester

Fiche d’A chacun son enfer

Titre : A chacun son enfer
Auteur : A. Bester
Date de parution : 1942
Traduction : M. Battin
Editeur : Denoël

Sommaire d’A chacun son enfer

  • A chacun son enfer par A. Bester
  • Crétins en marche par C. M. Kornbluth

Première page d’A chacun son enfer

« Ils étaient six, et ils avaient tout essayé.
Ils avaient commencé par la boisson, et avaient bu jusqu’à en perdre le sens du goût. Des vins – amontillado, Beaune, bordeaux, vin du Rhin, bourgogne, médoc et chambertin ; des alcools – whisky, usquebaugh, schnaps, brandy, gin, rhum. Ils les avaient bus séparément et en mélanges ; ils avaient composé avec les alcools âpres et les vins délicats des punches prodigieux et des symphonies de saveur ; ils avaient expérimenté, créé, détruit – jusqu’à ce qu’ils en eussent assez.
Les drogues avaient suivi, les plus légères pour commencer, les plus puissantes ensuite : l’opium brun craquant chauffé en boulettes qu’ils fumèrent dans de longues pipes d’ivoire ; l’absinthe verte, amère et forte qu’ils absorbèrent sans sucre ni eau ; les microscopiques cristaux neigeux d’héroïne et de cocaïne qu’ils prisèrent ; la marijuana qu’ils fumèrent roulée dans du papier brun ; le haschisch en grumeaux d’un blanc laiteux qu’ils mangèrent, et le bhang en carottes qu’ils chiquèrent. Et vint encore le moment où ils en eurent assez. »

Extrait de : A. Bester. « A chacun son enfer. »

Les Etats-Unis de Hollywood par A. Bester

Fiche de Les Etats-Unis de Hollywood

Titre : Les Etats-Unis de Hollywood
Auteur : A. Bester
Date de parution : 1964
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël

Sommaire de Les Etats-Unis de Hollywood

  • Les Etats-Unis de Hollywood par A. Bester
  • Egomachine par H. Kuttner

Première page de Les Etats-Unis de Hollywood

«  Et nous conclurons ce premier semestre d’Histoire antique, annonça le Pr Paul Muni, par la reconstitution d’une journée ordinaire d’un habitant moyen des États-Unis d’Amérique (puisque tel était, il y a cinq cents ans le nom du Grand L.A.) au milieu du XXe siècle.
« Nous l’appellerons Jukes, l’un des patronymes les plus renommés de l’époque, immortalisé par les sagas contant la rivalité entre les Kallikak et les Jukes. On s’accorde en général aujourd’hui à estimer que le mystérieux indicatif JU, découvert dans les annuaires de Hollywood Est, ou ville de New York, comme on l’appelait à l’époque – par exemple : JU. 6-0600 ou JU. 2-1914 –, indiquerait en quelque sorte une relation généalogique avec la puissante dynastie des Jukes.
« Nous sommes en 1950. M. Jukes, archétype du “solitaire” (entendez : “célibataire”), vit dans un petit ranch à l’extérieur de New York. Il se lève à l’aube, chausse bottes à éperons, enfile pantalon de toile, chemise de cuir brut, gilet de flanelle grise et  »

Extrait de : A. Bester. « Les États-Unis de Hollywood. »

Stimulus par J. Brunner

Fiche de Stimulus

Titre : Stimulus
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1962
Traduction :
Editeur : Denoël

Sommaire de Stimulus

  • Un métier sans avenir
  • La poussière de l’espace
  • Les fontaines du ciel
  • La foire
  • La panne
  • Ne pas déranger
  • Le grand méchant loup
  • Rapport sur la composition de la surface lunaire
  • Le baudet de fer
  • Protégez-moi de mes amis
  • Stimulus

Première page de Un métier sans avenir

« À Damas, selon certaine légende, il existait une loi qui valait, à qui osait l’enfreindre, un châtiment particulièrement sévère : une épée portée au rouge était plongée dans le corps du coupable. Quel fut l’étonnement du bourreau de constater que sa lame, d’un métal très ordinaire, devenait, ainsi traitée, souple, résistante, d’une qualité bien supérieure !
Ce serait là l’origine de l’acier de Damas.
Quand on eut épuisé toutes les sortes d’individus utilisables à cet usage, criminels, esclaves ou pri­sonniers de guerre, on en vint à se demander s’il fallait entièrement attribuer les nouvelles qualités du métal à l’incorporation, dans l’acier, de l’anima du supplicié. Alors, et alors seulement, un esprit inventif découvrit qu’en trempant la lame dans un bain d’eau salée où avaient macéré des déchets de cuir, on obtenait un résultat identique.
Environnés comme nous le sommes aujourd’hui des sous-produits inhumains de la recherche humaine, centrales nucléaires, avions de transport à réaction, antibiotiques fabriqués à l’échelle industrielle (qui constituaient une nécessité urgente en  »

Extrait de : J. Brunner. « Stimulus. »

Malédiction sur vous par J. Brunner

Fiche de Malédiction sur vous

Titre : Malédiction sur vous
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1969
Traduction : J. Fillion
Editeur : Denoël

Première page de Malédiction sur vous

« — A votre avis, que va-t-il se passer en Milnie, Curfew ? me demanda Copperlee.
Je me penchai et fis tomber la cendre de ma cigarette dans le cendrier de cristal taillé posé sur son bureau recouvert de maroquin rouge.
— L’indépendance est pour l’an prochain, dis-je. Les journaux l’annonçaient, il y a un jour ou deux. L’Express pleure parce que le nom de Jasper Allen Milne disparaîtra de la carte d’Afrique quand ce pays prendra le nom de Moghazi, tandis que le Telegraph qui ne paraît que depuis 1878 prend la chose de haut. Qu’y a-t-il d’autre à votre service ?
Il me regarda de travers, puis dit au bout d’un instant :
— J’ai besoin de types intelligents, Curfew. Sinon je n’aurais pas fait appel à vous. Mais je n’aime pas les types qui font les malins. Compris ? »

Extrait de : J. Brunner. « Malédiction sur vous. »

L’orbite déchiquetée par J. Brunner

Fiche de L’orbite déchiquetée

Titre : L’orbite déchiquetée (Tome 2 sur 4 – La tétralogie noire)
Auteur : J. Brunner
Date de parution : 1969
Traduction : F. Straschitz
Editeur : Denoël

Première page de L’orbite déchiquetée

« Le Mouchard.

Alors, comment allait le monde ce matin ? Encore plus mal qu’hier. Dans tous les bureaux du Puits Etchmark régnait l’agréable température de dix-huit degrés, mais la sueur perlait au front de Matthew Flamen, le dernier des mouchards. L’émission devait être prête pour midi : composée, rédigée, enregistrée, approuvée, remaniée et transmise à l’émetteur. Rien n’était prêt, sauf la publicité : deux minutes quarante sur un total de quinze minutes. Il avait pourtant une jolie liste, qu’il avait laissée mijoter toute la nuit mais, ligne après ligne, il avait tout rejeté… et son contrat durait encore neuf mois.
C’était le fond d’un cauchemar à répétition. La planète s’était refermée comme une huître fatiguée et lui, étoile de mer affamée, n’avait plus la force de l’ouvrir. Ouvrir ? »

Extrait de : J. Brunner. « La tétralogie noire – L’orbite déchiquetée. »

Frère de la chauve-souris par R. Bloch

Fiche de Frère de la chauve-souris

Titre : Frère de la chauve-souris
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1983
Traduction : J. Chambon, P. Alpérine, R. Louit, B. Martin, N. Balfet
Editeur : Denoël

Sommaire de Frère de la chauve-souris

  • Retour au sabbat
  • Frère de la chauve-souris
  • Enoch
  • Chapardage
  • Le tunnel des amoureux
  • La maison affamée
  • Les fabricants de rêves
  • Sweet sixteen
  • L’oeil avide
  • Un fabuleux talent
  • Un crime des plus singuliers
  • Nina

Première page de Retour au sabbat

« Ceci n’est pas le genre d’histoire dont les chroniqueurs aiment remplir leurs colonnes ; ce n’est pas davantage un de ces bobards comme les agents de publicité adorent en répandre. Quand je faisais encore partie du service de publicité du studio, on ne m’aurait pas laissé cracher le morceau. Je m’en serais d’ailleurs bien gardé, car aucun journal n’aurait accepté de publier pareilles sornettes.
Nous autres, gens de publicité, avons le devoir de présenter Hollywood comme un endroit resplendissant ; un monde brillant de tout l’éclat de ses paillettes. Nous ne retenons que la lumière, mais sous la lumière il doit fatalement y avoir des ombres. J’ai toujours su cela – pendant des années ça a été mon travail de maquiller ces ombres – mais les événements qui m’occupent ici offrent un contour inquiétant, trop étrange pour qu’on les passe sous silence. L’ombre qu’ils projettent n’a rien d’humain. »

Extrait de : R. Bloch. « Frère de la chauve souris. »

Les chroniques de Durdane – l’intégrale par J. Vance

Fiche de Les chroniques de Durdane – l’intégrale

Titre : Les chronique de Durdane – l’intégrale
Auteur : J. Vance
Date de parution : 2007
Traduction : P. Dusoulier, A. Rosenblum
Editeur : Denoël

Sommaire de Les chroniques de Durdane – l’intégrale

  • L’homme sans visage
  • Les paladins de la liberté
  • Asutra!

Première page de L’homme sans visage

« Mur avait neuf ans lorsqu’il entendit dans le cottage de sa mère un homme pousser un juron facétieux en invoquant le nom de l’Homme Sans Visage. Un peu plus tard, alors que l’homme avait repris sa route, Mur posa une question à sa mère : « Est-ce que l’Homme Sans Visage existe vraiment ?
— Oh oui, il existe bien », répondit Eathre.
Mur réfléchit un moment, puis il demanda : « Comment fait-il pour manger, ou pour sentir, ou pour parler ? »
De sa voix posée, Eathre répondit : « J’imagine qu’il doit se débrouiller, d’une façon ou d’une autre.
— Ce serait intéressant à voir, dit Mur.
— Sans nul doute.
— Est-ce que tu l’as déjà vu ? »
Eathre secoua la tête. « L’Homme Sans Visage ne vient jamais importuner les Chilites, tu n’as donc nul besoin de te soucier de lui. » Elle ajouta, comme si c’était sans importance : « Pour le meilleur ou pour le pire, les choses sont ainsi.  »

Extrait de : J. Vance. « Les chroniques de Durdane – intégrale. »