Étiquette : Durastanti

 

La fleur de verre par G. R. R. Martin

Fiche de La fleur de verre

Titre : La fleur de verre
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 2014
Traduction : P.-P. Durastanti, E. Holstein, J. Schmitt
Editeur : ActuSF

Sommaire de La fleur de verre

  • Fleur de verre
  • Une nuit au chalet du lac
  • Cette bonne vieille Mélodie
  • Le régime du singe
  • Les hommes aux aiguilles
  • Y a que les gosses qui ont peur du noir
  • On ferme !

Première page de Fleur de verre

« Un jour, alors que je n’étais encore qu’une jouvencelle dans la pleine gloire de ma véritable jeunesse, un garçon m’offrit une fleur de verre en gage de son amour.
Je l’avoue, il y a bien longtemps que j’ai oublié comment il s’appelait, bien qu’il fût un jeune homme remarquable et raffiné. Le présent qu’il me fit était à son image. Si, sur les mondes d’acier et de plastique où j’ai passé mes vies, l’art ancestral des souffleurs de verre s’est perdu, l’artisan anonyme qui façonna ma fleur s’en souvenait, lui, parfaitement.
Sa fine tige de verre, longue et délicate, s’incurve, gracile, pour éclore en une corolle aux impossibles détails de la taille de mon poing. Tout y est, capturé, figé pour l’éternité dans le cristal. Les pétales longs ou fins s’y chevauchent, explosant autour du cœur dans un lent chaos transparent posé sur une couronne de six larges feuilles tombantes aux veinures intactes, toutes uniques. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « La fleur de verre. »

Dragon de glace par G. R. R. Martin

Fiche de Dragon de glace

Titre : Dragon de glace
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1980
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : ActuSF

Sommaire de Dragon de glace

« De toutes les saisons, Adara préférait l’hiver car, lorsque le froid envahissait le monde, le dragon de glace surgissait.

Elle ne savait jamais si c’était le froid qui amenait le dragon de glace ou le dragon de glace qui amenait le froid. C’était une des questions parmi tant d’autres qui troublaient son frère Geoff, lequel, de deux ans son aîné, était d’une curiosité insatiable, mais Adara, pour sa part, ne s’intéressait guère à ce genre de problème. Du moment que le froid, la neige et le dragon de glace venaient tous en temps voulu, elle était ravie.

Elle savait toujours quand ils devaient venir, à cause de son anniversaire. Adara était une enfant de l’hiver, née durant le pire gel dont quiconque se souvenait, y compris la Vieille Laura, laquelle vivait dans la ferme voisine et se rappelait des événements d’avant la naissance de tout le monde. Les gens parlaient encore de ce gel. Adara les entendait souvent faire. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Dragon de glace. »

Dans la maison du ver par G. R. R. Martin

Fiche de Dans la maison du ver

Titre : Dans la maison du ver
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1976
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Pygmalion

Première page de Dans la maison du ver

« Depuis des temps immémoriaux, la Maison du Ver restait livrée à la corruption – ce qui allait de soi, car la corruption n’est autre qu’un des attributs du Ver blanc. Les yaga-la-hai, les enfants du Ver, se contentaient de sourire et de vivre leur vie, bien que les tentures pourrissent sur les parois de leurs tunnels interminables, que leurs effectifs se réduisent année après année, que la viande se fasse de plus en plus rare et que la roche qui les entourait tombe en poussière. Au sein des terriers supérieurs, où les meurtrières laissaient entrer la lueur rouge de la grosse braise mourante dans le ciel, ils allaient et venaient, tout à leurs activités. Ils rallumaient leurs torches, planifiaient leurs Mascarades et faisaient le signe du Ver en passant près des galeries aveugles où, selon la tradition, les grouns marmonnaient et attendaient »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Dans la Maison du Ver. »

Le fini des mers par G. R. Dozois

Fiche de Le fini des mers

Titre : Le fini des mers
Auteur : G. R. Dozois
Date de parution : 1973
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial

Première page de Le fini des mers

« Un jour, ils débarquèrent, comme tout le monde l’avait prévu. Tombés d’un ciel bleu candide par une froide et belle journée de novembre, ils étaient quatre, quatre vaisseaux extraterrestres à la dérive tels les premiers flocons de la neige qui menaçait depuis déjà une semaine. Le jour se levant sur le continent américain, c’est là qu’ils atterrirent : un dans la vallée du Delaware vingt-cinq kilomètres au nord de Philadelphie, un dans l’Ohio, un dans une région désolée du Colorado, et un (pour un motif inconnu) dans un champ de canne des abords de Caracas, au Venezuela. Aux yeux des témoins, chacun parut tomber plutôt que descendre guidé ou piloté, clou noir soudain planté dans le ciel, surgi du néant tel un caillou suscité en altitude par un phénomène digne de Charles Fort »

Extrait de : G. R. Dozois. « Le Fini des mers. »

Chansons de la Terre Mourante 2 par G. R. Dozois et G. R. R. Martin

Fiche de Chansons de la Terre Mourante 2

Titre : Chansons de la Terre Mourante 2
Auteur : G. R. Dozois et G. R. R. Martin
Date de parution : 2009
Traduction : F. Dolisi, C. Chazel, E. Chastellière, J.-D. Brèque, P. Dusoulier, P.-P. Durastanti, E. Holstein
Editeur : ActuSF

Sommaire de Chansons de la Terre Mourante 2

  • Evillo l’ingénu par T. Lee
  • Les traditions de Karzh par P. Volsky
  • La tragédie lamentablement comique de Lixal Laqavee par T. Williams
  • Le proclamation de Sylgarmo par L. Shepard
  • Gorlion d’Almérie par M. Hughes
  • Incident à Uskvosk par E. Moon
  • Guyal le conservateur par J. C. Wright
  • Invocation de l’incuriosité par N. Gaiman

Première page de Evillo l’ingénu

« Au-dessus du Derna
 
Sur les hauteurs, à une certaine distance du canyon boisé et escarpé où coule le mince fleuve Derna, des hameaux ponctuent un triste paysage. Un soir, dans cette région, un villageois trouva un tout petit enfant. Caché derrière de hautes touffes d’herbe à malice, parmi les saules épineux au feuillage cruel, sous un soleil rouge à l’éclat mourant, ce bébé aurait pu passer inaperçu. Mais l’homme qui le trouva prit sans doute ses cheveux dorés pour un objet de valeur, catégorie métaux précieux.

Le gaillard en question se nommait Swind ; ayant compris son erreur, il n’en transporta pas moins le bébé jusqu’au village tout proche de Ratgrad.

« Mais enfin, Swind… Pourquoi n’as-tu pas laissé cette chose là où elle était ? Où est passée ta générosité ? Un gid de passage ou une goule affamée aurait très certainement apprécié cette trouvaille… »

Extrait de : G. R. Dozois et G. R. R. Martin. « Chansons de la Terre mourante Tome 2. »

Chansons de la Terre Mourante 1 par G. R. Dozois et G. R. R. Martin

Fiche de Chansons de la Terre Mourante 1

Titre : Chansons de la Terre Mourante 1
Auteur : G. R. Dozois et G. R. R. Martin
Date de parution : 2009
Traduction : P.-P. Durastanti, F. Dolisi, E. Chastellière, C. Chazel, E. Holstein,
Editeur : ActuSF

Sommaire de Chansons de la Terre Mourante 1

  • Le cru véritable d’Erzuine Thale par R. Silverberg
  • La porte Copse par T. Dowling
  • Le bon magicien par G. Cook
  • L’université de maugie par B. Tetric
  • Abrizonde par W. J. Williams
  • Une nuit au chalet du lac par G. R. R. Martin
  • La dernière quête du mage Sarnod par J. Vandermeer

Première page de Le cru véritable d’Erzuine Thale

« Puillayne de Ghiusz profitait depuis sa naissance de tous les avantages que la vie peut offrir : son père dirigeait de vastes domaines sur le fort prospère rivage méridional de la péninsule du Claritant, sa mère descendait d’une lignée de sorciers possédant par droit héréditaire maintes puissantes magies et lui-même disposait d’un corps aussi gracieux que musclé, d’une santé de fer et d’un formidable intellect.

En dépit de ces dons, Puillayne se révélait toutefois, sans motif apparent, affligé d’une propension indéracinable à la mélancolie la plus profonde. Seul occupant d’un immense manoir surplombant la mer Klorpentine, un superbe écrin de parapets et de barbacanes, de loggias et de pavillons, d’embrasures, de tourelles et de pilastres aux majestueuses courbes, il n’admettait dans son intimité que de rares amis. Son âme se recroquevillait sous les miasmes d’une sombre dépression que seule l’absorption fréquente d’alcools forts parvenait à atténuer. »

Extrait de : G. R. Dozois et G. R. R. Martin. « Chansons de la Terre mourante Tome 1. »

Rédemption par B. Sanderson

Fiche de Rédemption

Titre : Rédemption (ch. 22 à 63) (Tome 1B sur 3 – Elantris)
Auteur : B. Sanderson
Date de parution : 2005
Traduction : P.-P. Durastanti, A. Maillard
Editeur : Orbit

Première page de Rédemption

« Raoden s’avança centimètre par centimètre pour risquer un regard à l’angle de la rue. Il aurait dû transpirer ; en fait, il ne cessait de s’essuyer le front, et donc de le tartiner de la crasse omniprésente d’Elantris. Genoux tremblants, il se colla à la clôture en bois pourri pour guetter un danger au carrefour.
« Sule, derrière toi ! »
Le prince fit volte-face en entendant l’avertissement de Galladon, dérapa sur les pavés boueux et s’étala. La chute le sauva. Il tâchait de trouver une prise pour se relever quand il sentit un déplacement d’air au-dessus de lui alors qu’un fou hurlant percutait la barrière ; des éclats de bois fusèrent. »

Extrait de : B. Sanderson. « Elantris – Rédemption. »

Elantris par B. Sanderson

Fiche de Elantris

Titre : Elantris (ch. 1 à 27) (Tome 1A sur 3 – Elantris)
Auteur : B. Sanderson
Date de parution : 2005
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Calmann-Lévy

Première page de Elantris

« Le prince Raoden d’Arélon se réveilla tôt ce matin-là, sans la moindre idée que la damnation venait de le frapper. Encore assoupi, il se redressa sur son séant et cilla dans la lumière du matin. Par les portes-fenêtres ouvertes sur son grand balcon, il apercevait au loin la vaste Elantris dont le mur austère jetait une ombre profonde sur la localité plus modeste de Kaë, où le jeune homme résidait. Malgré la hauteur du mur, on voyait, au-delà, pointer les tours noires dont les flèches brisées témoignaient de la majesté passée et de la ruine présente qui caractérisaient la cité abandonnée. »

Extrait de : B. Sanderson. « Elantris – Elantris. »

La chose par J. W. Campbell

Fiche de La chose

Titre : La chose
Auteur : J. W. Campbell
Date de parution : 1938
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial

Première page de La chose

« Ça puait, là-dedans.

De la puanteur singulière, brassée, des casemates d’une base antarctique enfouies dans la glace, où se mêlaient les relents de sueur rance et l’arôme de friture de la graisse de phoque fondue. Une pointe de pommade combattait l’odeur de moisi des fourrures qu’imprégnaient la sueur et la neige. Dilués par le temps, le fumet âcre de l’huile de friture brûlée et le bouquet presque plaisant des chiens planaient.

Un effluve de lubrifiant s’attardait, contrastant avec des notes de cuir et de cirage à harnais. Mais, à ce bouquet d’humains et de ce qu’on leur associe – chiens, machines, cuisine –, s’ajoutait une autre senteur. Insolite, à vous faire dresser le poil sur la nuque, elle suggérait la vague présence d’une émanation étrangère parmi les remugles de l’activité et de la vie – une odeur de vie, oui, mais issue de la chose posée sur la table et emballée dans une bâche ficelée avec soin qui s’égouttait lentement, méthodiquement, sur les planches grossières. Sous l’éclat cru de la lumière électrique, elle apparaissait froide, humide, dé­charnée. »

Extrait de : J. W. Campbell. « La Chose. »

Waldo par R. A. Heinlein

Fiche de Waldo

Titre : Waldo
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1942
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial

Première page de Waldo

« Le spectacle était présenté comme un ballet de claquettes — ce qui ne lui rendait guère justice.

Ses pieds créaient une tympanie complexe de tapotis clairs et nets. Un silence à couper le souffle tomba lors-qu’il sauta, haut, plus haut qu’un être humain n’aurait dû le pouvoir — et qu’il accomplit, en l’air, un entrechat douze fantastiquement improbable.

Il atterrit sur la pointe des pieds, immobile en apparence, mais produisant un fortissimo de claquettes fracassantes.

La poursuite s’éteignit, l’éclairage de scène se ralluma. Le public resta coi un long moment, avant de s’aviser qu’il était temps d’applaudir et de se déchaîner.
Campé devant les spectateurs, il laissa la vague d’émo-tion le balayer, avec l’impression de pouvoir s’appuyer contre elle — elle le réchauffa jusqu’à la moelle.

C’était merveilleux de danser — extraordinaire d’être fêté, aimé, désiré. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Waldo. »