Étiquette : Fitzgerald

 

Le big papa par R. Marsten

Fiche de Le big papa

Titre : Le big papa
Auteur : R. Marsten
Date de parution : 1973
Traduction : R. Fitzgerald
Editeur : Gallimard

Première page de Le big papa

« C’est Jobbo qui a été le premier à me parler de vol à la roulotte.
Je n’ai jamais pu encaisser Jobbo, même quand on était tout morveux, et ce soir-là non plus – mais il lui arrive de dire des trucs qui se tiennent. Faut dire aussi que c’était une de ces soirées d’été à devenir dingue, où la chaleur vous pèse dessus comme une chape de plomb, où même les maisons semblent ruisseler d’une espèce de sueur fumeuse.
Je me souviens que la camionnette des messageries de la presse est passée, larguant les journaux sur le trottoir, que Jobbo les a ramassés, puis s’est approché, le paquet ficelé à la main, qu’il a sorti un exemplaire et me l’a donné. Ensuite, il est allé porter le paquet à Mike qui est propriétaire de la confiserie. C’est une petite boutique miteuse et, si on ne savait pas que Mike vend aussi des billets de loterie clandestine, on se demanderait comment il gagne sa croûte dans son magasin délabré. »

Extrait de : R. Marsten. « Le big papa. »

La dixième victime par R. Sheckley

Fiche de La dixième victime

Titre : La dixième victime (Tome 1 sur 3 – Trilogie de la chasse)
Auteur : R. Sheckley
Date de parution : 1965
Traduction : R. Fitzgerald
Editeur : Gallimard

Première page de La dixième victime

« Elle aurait très bien pu incarner la « femme fatale sous tous les rapports », cette Caroline Meredith. Mince et souple, la jeune personne était installée, l’air pensif, à un grand bar d’acajou, ses fines jambes enlacées dans une étreinte éperdue. Son long visage délicatement ciselé, évocateur des jades antiques et pourtant teinté du plus subtil ivoire, se penchait sur les abîmes insondables d’un martini.
Majestueuse comme une statue et douée cependant d’une fougue fracassante, vêtue des soies les plus somptueuses, un manteau de zibeline noire négligemment jeté sur ses épaules splendides, elle aurait pu symboliser tout ce qu’il y a de beau, de bon et de désirable dans cette cité étrangement disparate qu’est New York.
C’était sans doute ce que devait penser le touriste. L’air extasié, il s’était planté à trois mètres de la vitrine du bar où la belle Caroline se trouvait elle-même en contemplation devant son martini. C’était un Chinois, marchand de nids d’hirondelles, originaire de Kouei-Ping, à en juger par son costume de nansouk blanc, sa cravate de chantoung et ses chaussures de brocart. Il portait en sautoir un gros appareil photo qui, pour tout le monde, sauf les initiés, avait l’air d’un Bronica. »

Extrait de : R. Sheckley. « Trilogie de la chasse – La dixième victime. »