Étiquette : Troglo-blues
Les maîtres des souterrains par Bertrand Passegué

Fiche de Les maîtres des souterrains
Titre : Les maîtres des souterrains (Tome 2 sur 2 – Troglo-blues)
Auteur : Bertrand Passegué
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les maîtres des souterrains
« C’était le même officier rondouillard, celui qui m’avait envoyé en souriant croupir à la fouille 4 ; celui aussi qui m’avait prédit que je n’y resterais pas longtemps ; un fin connaisseur.
Il a encore souri en me voyant entrer dans son bureau. Je lui aurais volontiers écrasé la gueule à coups de pieds, histoire de me rembourser des deux mois de fouille que je lui devais, mais je me suis bien gardé de le montrer ; au lieu de ça, je lui ai souri également, comme si j’étais tout content de le revoir.
— Il t’a fallu le temps, a-t-il fini par dire. Je pensais pas que tu tiendrais si longtemps, avec ton bon copain Loubeau pour s’occuper de toi !
— Vous l’avez fait exprès ! j’ai lancé, accusateur. (À vrai dire, il y avait un moment que j’avais compris ça. Par contre, j’avais une ou deux questions à lui poser.) Qu’est-ce qui leur a pris ? Pourquoi ils m’en ont fait baver comme ça ?
Malgré moi, ma voix était devenue plaintive. J’avais beau faire, ces deux mois me restaient en travers de la gorge. »
Extrait de : B. Passegué. « Les maîtres des souterrains – Troglo-blues. »
Le monde d’en bas par Bertrand Passegué

Fiche de Le monde d’en bas
Titre : Le monde d’en bas (Tome 1 sur 2 – Troglo-blues)
Auteur : Bertrand Passegué
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le monde d’en bas
« La fille, je ne l’ai pas vue tout de suite. Elle s’était glissée dans les derniers rangs, derrière les hommes, les vieilles femmes et les enfants, et elle ne nous quittait pas des yeux. Elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour qu’on ne la remarque pas, mais malgré la poussière dont elle s’était maculé le visage et les vêtements, elle était tellement belle qu’elle ne pouvait vraiment pas passer inaperçue. Une chouette gosse. Elle était à moitié cachée par les autres, bien que je ne pouvais pas trop voir comment elle était balancée, d’autant plus qu’elle s’était enroulé une espèce de sac autour des épaules; pourtant, j’avais dans l’idée que ça ne devait pas être vilain.
Il faisait une chaleur à crever, et la traversée de ce putain de désert m’avait plutôt ramolli, c’est sans doute pour ça que j’ai mis si longtemps à la repérer ; parce que d’habitude, j’ai plutôt l’œil vif. Mais je n’étais pas dans un bon jour. J’avais une putain de soif, je suais à grosses gouttes, et je sentais mes mains poisseuses coller à la reliure du livre de comptes. Un temps pareil, moi, ça me rend malade. »
Extrait de : B. Passegué. « Le monde d’en bas – Troglo-blues. »