L’ordre des vigiles par Max-André Rayjean
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Fiche de L’ordre des vigilesTitre : L’ordre des vigiles Première page de L’ordre des vigiles« Un brouillard jaunâtre et puant traînait sur la ville endormie. Il irritait la gorge, le nez, les yeux. Il suffoquait. Dans la nuit lugubre, silencieuse, les derniers passants se hâtaient comme des fantômes, épaules courbées, masques respiratoires sur le visage. Le goudron des rues, des avenues, des trottoirs, luisait d’une humidité sale. Les façades des maisons étaient grises et l’agglomération déserte ressemblait à une cité abandonnée. Pourtant, dix millions d’habitants s’entassaient dans les immeubles et les tours. Les appartements, les bureaux, les usines, étaient climatisés par un air dépollué en provenance d’une station de filtrage. Il était onze heures trente du soir. Les gens ne s’attardaient jamais au-dehors à cause de la pollution et rentraient directement chez eux dès leur travail terminé. Ils regardaient la télévision. Leurs yeux exprimaient la fatalité, le renoncement. Ils acceptaient la Ville telle qu’elle était, avec tous ses défauts, sa laideur. Ils ne connaissaient rien d’autre qu’un horizon bouché, un matelas de nuages bas, un air vicié. » Extrait de : M.-A. Rayjean. « L’Ordre Des Vigiles. » |
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