Malpertuis par J. Ray
Fiche de MalpertuisTitre : Malpertuis Première page de Malpertuis« L’oncle Cassave va mourir. Sa barbe s’écoule, blanche et frémissante, de son visage plombé, sur l’édredon rouge. Il aspire l’air comme s’il humait des odeurs parfaitement délectables et ses mains, qu’il a énormes et velues, griffent ce qui vient à sa portée. La femme Griboin, qui est venue lui apporter du thé au citron, a dit : — Il fait ses petits paquets. L’oncle Cassave l’a entendue. — Pas encore, femelle, pas encore, a-t-il ricané. Quand elle fut partie, dans un remous de jupes apeurées, il a ajouté à mon adresse : — Ce n’est pas que j’en aie pour longtemps encore, petit, mais, après tout, mourir est une chose sérieuse, et il ne faut pas se presser. Puis son regard s’est remis à errer par la chambre, s’arrêtant sur chaque objet, comme pour un ultime inventaire. » Extrait de : Jean Ray. « Malpertuis. » |