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Le haut-lieu et autres espaces inhabitables par Serge Lehman

Fiche de Le haut-lieu et autres espaces inhabitables
Titre : Le haut-lieu et autres espaces inhabitables
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 2008
Editeur : Denoël
Sommaire de Le haut-lieu et autres espaces inhabitables
- Le haut-lieu
- Le gouffre aux chimères
- La chasse aux ombres molles
- Superscience
- Origami
- La régulation de Richard Mars
Première page de Le haut-lieu
« L’instant d’avant, l’univers semblait replié sur lui-même, immobile et silencieux, et la pénombre était si dense qu’on l’eût prise pour une chose vivante. Puis, tout s’anima brusquement. Une sonnette émit un bourdonnement, six étages plus bas. La gâche d’une porte d’entrée céda avec un claquement sonore. Des pas résonnèrent sur le dallage. Des voix murmurèrent.
L’ascenseur se mit en marche. C’était un très vieux modèle. Le contrepoids, une lourde masse de fer tapissée de graisse et de poussière, oscilla un instant avant de plonger dans le puits obscur, suivi par une pluie de mouches mortes. Il croisa la cabine entre le troisième et le quatrième étage, tandis que les mouches rebondissaient sur le toit et les vitres latérales en produisant de petits bruits secs, ping ! ping ! ping !
La cabine s’arrêta au sixième. Aucune des deux portes n’était équipée de système automatique et les passagers durent livrer bataille contre les ressorts rouillés de la première avant de pouvoir ouvrir la seconde.
La femme sortit d’abord. Souriante, elle se glissa entre les battants en faisant attention à ne pas froisser son tailleur et prit pied sur le palier avec assurance. »
Extrait de : S. Lehman. « Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables. »
L’ange des profondeurs par Serge Lehman

Fiche de L’ange des profondeurs
Titre : L’ange des profondeurs (Tome 1 sur 1 – La quête de Martin Dirac)
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1997
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’ange des profondeurs
« Depuis près d’une heure, les deux garçons descendaient à travers la forêt. Ils étaient sales, pâles, fatigués… Sur ce versant de la montagne, les chemins étaient étroits, hérissés de pierres et d’herbes. Lorsque quelqu’un trouvait la force d’en plaisanter, au village, c’était toujours avec une sorte de nostalgie vengeresse. « Hé ! Il paraît qu’un type a réussi à faire vingt mètres sans se casser la gueule, hier matin. »
Tout le monde riait, bien sûr – du moins, tous ceux que la simple évocation du mont Dragan ne pétrifiait pas sur place. Mais ensuite, il fallait se lever, enfiler les chaussures de marche et s’enfoncer dans la forêt, à la recherche des idiots venus de Lodz ou de Cracovie se mesurer aux cimes, et qu’on n’avait pas vus redescendre…
Ce genre d’incident ne s’était plus reproduit depuis trois ans. La mauvaise réputation du Dragan avait fini par triompher des aventuriers du dimanche. Cette ultime désertion – la dernière qui pût encore se produire – avait achevé de rendre les sentiers aux mouvements obscurs de la forêt. La neige et le gel en hiver, un incendie tous les deux étés, sans parler de la boue, des fondrières, des arbres abattus… »
Extrait de : S. Lehman. « La Quête de Martin Dirac – L’ange des profondeurs. »
F.A.U.S.T. – l’intégrale par Serge Lehman

Fiche de F.A.U.S.T. – l’intégrale
Titre : F.A.U.S.T. – l’intégrale
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 2013
Editeur : Au diable Vauvert
Sommaire de F.A.U.S.T. – l’intégrale
- Nulle part à Liverion
- Wonderland
- F.A.U.S.T.
- Les défenseurs
- Tonnerre lointain
Première page de Nulle part à Liverion
« L’instant d’avant, il était seul, assis par terre. La lumière tombant des fenêtres ouvertes sur la via Andrea dessinait un cercle pâle autour de lui. Puis, on frappa à la porte d’entrée. Une seule fois, mais très fort.
Il n’était pas inquiet. Il savait, en rentrant à Rome, que Saxxon finirait par envoyer ses B-men le chercher. Il se leva et alla ouvrir.
Sa docilité les surprit : sur le palier, il vit l’un des hommes ranger précipitamment un marteau dans un sac de sport. Les lunettes LCD qu’ils portaient tous luisaient faiblement dans la pénombre.
« Je vous attendais », dit-il à voix basse, comme pour s’excuser.
Les B-men n’étaient pas, sauf exception, des policiers professionnels, mais de simples cadres d’entreprise qui considéraient les descentes sur le terrain comme une récompense, et s’y préparaient quotidiennement. Quand une méga-firme – une Puissance, puisque c’était le terme en vogue – montait un coup, elle en confiait l’exécution à ses employés les mieux notés, ses Brilliant men. »
Extrait de : S. Lehman. « F.A.U.S.T. – Intégrale. »
Espion de l’étrange par Serge Lehman

Fiche de Espion de l’étrange
Titre : Espion de l’étrange
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 2013
Editeur : Les moutons électriques
Sommaire de Espion de l’étrange
- Espion de l’étrange
- L’homme qui voulait sauver l’univers
- Collector
- Le système Dogoudjiev
- L’ange des profondeurs
- Les notes-de-l’étrange
Première page de Espion de l’étrange
« Racontez-moi. Ces bruits dans la cave. Ces yeux derrière les arbres. Cette forme immense au-dessus des nuages. Cessez de trembler et racontez-moi. Ne suis-je pas…
L’Espion de l’Étrange ?
Le portail m’apparut au détour d’un virage. J’étais arrivé. En avance qui plus est. Par acquis de conscience, je déchiffrai le nom inscrit sur la plaque de fer forgé soudée à la grille. La Lombrumière. Parfait. Et maintenant ?
Je garai ma 404 sur le bas-côté en laissant tourner le moteur. Après les pluies de la journée, un épais brouillard montait du sol et je n’avais aucune envie de me retrouver seul dans le noir par ce temps. D’ailleurs, je m’étais promis de repérer le terrain avant. Avant quoi ? Je l’ignorais. Pour la millième fois, j’ouvris l’attaché-case et pris la carte dactylographiée qui traînait sur les piles de billets. Mardi 16 octobre. La Lombrumière, Sainte-Geneviève des bois. 19 heures. Pas d’en-tête ni de signature. Mais les billets étaient vrais ; j’en avais fait authentifier une douzaine au bar-tabac près de chez moi dès que le coursier chargé de la livraison était reparti. »
Extrait de : S. Lehman. « Espion de l’Etrange. »
Escales sur l’horizon par Serge Lehman

Fiche de Escales sur l’horizon
Titre : Escales sur l’horizon
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1998
Editeur : Fleuve noir
Sommaire de Escales sur l’horizon
- Avant Champollion par Sylvie Denis
- Hippo ! par Thierry Di Rollo
- Des signes dans le ciel par Francis Valéry
- Proche-horizon par Laurent Genefort
- Voyageurs par Jean-Jacques Girardot
- Musique de l’énergie par Roland C. Wagner
- L’affaire des crimes météorologiques par André-François Ruaud
- L’amour au temps du silicium par Jean-Jacques Nguyen
- La fiancée du roi par Joëlle Wintrebert
- Le hib par Guillaume Thiberge
- Scintillements par Ayerdhal
- Scorpion dans le cercle du temps par Jean-Louis Trudel
- Le vol du bourdon par Yves Meynard
- Dernier embarquement pour Cythère par Richard Canal
- Nos traces dans la neige par Jean-Claude Dunyach
- L’erreur par Thomas Day
Première page de Escales sur l’horizon
« POUR LE PETIT MONDE de la science-fiction, cette fin de siècle a des allures de nouvel Age d’or.
Depuis quelques années déjà, le genre triomphe au cinéma et – ce n’est pas la moindre des surprises – parvient à rassembler à la fois l’attention de la critique et la faveur du (très) grand public. Du grinçant Mars Attacks à la réédition enluminée des trois premiers épisodes de Star Wars, des radiotélescopes de Contact aux agents secrets de Men In Black, sans parler de l’extraordinaire Armée des douze singes de Terry Gilliam, les films se suivent et, ô merveille, ne se ressemblent pas. On a trop longtemps reproché au cinéma de science-fiction l’indigence de son contenu pour ne pas saluer comme il convient cette mutation fondamentale : désormais, la SF sur grand écran raconte aussi des histoires – et les effets visuels, s’ils continuent d’être la marque de fabrique du genre, participent du récit au lieu de maquiller son absence. Avec 2001 comme mythe fondateur (toujours imité, jamais égalé), Blade Runner en référence esthétique, Alien pour l’hystérie et Brazil pour l’humour (ou le désespoir, au choix), la science-fiction a gagné droit de cité au panthéon du septième art. »
Extrait de : S. Lehman. « Escales sur l’horizon. »
Chasseurs de chimères par Serge Lehman

Fiche de Chasseurs de chimères
Titre : Chasseurs de chimères
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 2006
Editeur : Omnibus
Sommaire de Chasseurs de chimères
- Les Xipéhuz par J. H. Rosny Aîné
- La roue fulgurante
- La découverte de Paris par Octave Béliard
- Le péril bleu par Maurice Renard
- Anthéa ou l’étrange planète par Michel Epuy
- Après la grande migration par Claude David
- Par dela l’univers par Raoul Brémond
- Le peseur d’âmes par André Maurois
- Les signaux du soleil par Jacques Spitz
- L’apparition des surhommes par B. R. Bruss
Première page de Chasseurs de chimères
« Entre 1863 et 1950, on peut estimer le nombre de récits de science-fiction publiés en France à trois mille environ.
Les bornes de cet intervalle chronologique ne doivent rien au hasard. 1863, c’est la date de publication, chez Hetzel, de Cinq semaines en ballon, le premier des Voyages Extraordinaires de Jules Verne. 1950, c’est l’année où la France découvre la S.-F. américaine grâce à la traduction du roman de Jack Williamson, Les Humanoïdes, aux éditions Stock ; il faudra cependant attendre l’article de Raymond Queneau, « Un nouveau genre littéraire : les science-fictions », publié l’année suivante dans la revue Critique, pour que le terme se généralise.
Dans son Encyclopédie de l’utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction(2), Pierre Versins observe que l’article de Queneau a introduit dans l’esprit des Français « deux erreurs qui devaient avoir la vie dure. »
Extrait de : S. Lehman. « Chasseurs de chimères. »
Aucune étoile aussi lointaine par Serge Lehman

Fiche de Aucune étoile aussi lointaine
Titre : Aucune étoile aussi lointaine
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1998
Editeur : J’ai lu
Première page de Aucune étoile aussi lointaine
« Toute la nuit, le fracas de l’orage et celui du fleuve s’étaient mêlés pour faire trembler la ville. Un torrent noir, poussé par le vent d’ouest, se frayait un chemin parmi les nuées et s’abattait sur la terre, fouettant les toits, les rues, les places, avant de se diviser en une multitude de ruisseaux et de mares ombreuses.
Lorsque l’aube vint, Arkadih réalisa avec surprise qu’il était éveillé depuis longtemps. Il ouvrit les yeux. Une lumière jaune, languide, filtrait par la fenêtre de sa chambre, comme si le soleil peinait à s’extraire de l’horizon boursouflé. Arkadih se leva et s’approcha de la baie. Le crépitement de la pluie, qui s’élançait en rafales contre les murs du palais, le fit frissonner. Il se retourna et considéra avec envie son lit ouvert, encore tiède. Mais à l’instant où la tentation se formait en lui, il la repoussa dédaigneusement. L’autodiscipline était, pour lui, une seconde nature – “le seul aspect honorable de l’héritage Tomekin”, selon grand-père Pavel (qui n’était pas peu fier de cette formule). »
Extrait de : S. Lehman. « Aucune étoile aussi lointaine. »
Tonnerre lointain par Serge Lehman

Fiche de Tonnerre lointain
Titre : Tonnerre lointain (Tome 3 sur 3 – F.A.U.S.T.)
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1997
Editeur : Fleuve Noir
Première page de Tonnerre lointain
« IL SE PASSE ici quelque chose d’étrange.
Le Complexe est désert. Tout le monde est parti, à l’exception d’une poignée d’agents de sécurité (les fidèles de la première heure, recrutés par le capitaine Daniel Kovalsky à l’époque où le Square n’existait pas encore). Trois femmes, six hommes. Ils jouent aux cartes ou se reposent. Ils n’ont rien à faire. Le Complexe est une forteresse inviolable. Des radars surveillent le ciel et le sous-sol. Des caméras, calées sur quatre longueurs d’ondes, scrutent les environs. Une batterie de détecteurs de masse et de dispositifs d’alerte cinétique entoure les murs de l’ancienne usine d’un champ technosensible. Tout objet de plus de dix grammes – vivant ou non – est repéré et, le cas échéant, détruit s’il s’approche de trop près. Dans ces conditions, la présence d’agents de sécurité est inutile. Le Complexe est capable de faire face à toutes les situations de crise classiques. L’une des femmes explique à ses collègues que leur rôle n’est pas de protéger le Complexe, mais d’être protégés par lui. Elle n’a peut-être pas tort. »
Extrait de : S. Lehman. « Tonnerre lointain. »
Les défenseurs par Serge Lehman

Fiche de Les défenseurs
Titre : Les défenseurs (Tome 2 sur 3 – F.A.U.S.T.)
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1996
Editeur : Fleuve Noir
Première page de Les défenseurs
« INSENSIBLE aux mugissements des vents polaires qui dévalaient l’Arctique en entraînant un front nuageux large de mille kilomètres, l’Avatar finit par couper le terminateur, loin au-dessus de la Mer de Laptev. Le ciel immense, inondé de lumière, s’ouvrit devant lui comme une gueule. Le dirigeable s’ébroua, infléchit sa course et mit cap à l’est. Un vol d’oies sauvages affolées vint s’abriter sous ses flancs noir et or. Pendant plusieurs minutes, le battement de leurs ailes recouvrit le blason de l’Instance d’une incompréhensible calligraphie. Puis, les oies s’éloignèrent et l’Avatar put voguer seul, comme un fragment de nuit accroché en plein ciel.
C’était un bâtiment magnifique, long de cinq cent cinquante mètres – l’un des quatre croiseurs de classe Jaggernaut construits par la compagnie du Lion d’Orion, au début de la décennie. Dans le belvédère logé à la proue du pont supérieur, une silhouette était visible. Comparée aux dimensions colossales du bâtiment, elle semblait minuscule. »
Extrait de : S. Lehman. « Les Défenseurs. »
F.A.U.S.T. par Serge Lehman

Fiche de F.A.U.S.T.
Titre : F.A.U.S.T. (Tome 1 sur 3 – F.A.U.S.T.)
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1996
Editeur : Fleuve Noir
Première page de F.A.U.S.T.
« À QUATRE MILLE kilomètres à l’est de la fosse des Philippines, au milieu de l’océan Pacifique, se trouve une île nommée Saint-George. C’est une terre minuscule, que ni l’archipel des Marshall au nord, ni celui des Gilbert au sud, n’ont jusqu’ici songé à revendiquer.
Sur le plan géographique, Saint-George fait partie de la Micronésie. Sur le plan légal en revanche, elle appartient à la famille Fawcett, qui la reçut du roi George III en 1767, quelques mois seulement après que Wallis l’eut découverte et offerte à la Couronne britannique.
Personne n’y a jamais vécu plus de seize jours – pas même au vingtième siècle, lorsqu’Américains et Japonais s’affrontaient pour le contrôle de ce secteur vital du Pacifique. Saint-George n’est, il est vrai, qu’un récif coralien de cent mètres sur cent dépourvu de toute végétation. Seuls les albatros s’y posent parfois, quand les vents violents les y contraignent – mais ils ne s’attardent jamais.
Pourtant, le 1er janvier 2095, à l’instant précis où toutes les horloges alignées sur le méridien de Greenwich sonnaient minuit, un petit bondisseur stratosphérique Saxxon apparut dans le ciel chargé de nuages, juste au-dessus de l’île. »
Extrait de : S. Lehman. « FAUST. »
Serge Lehman
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