Mack Reynolds

Présentation de Mack Reynolds :

Dallas McCord « Mack » Reynolds (11 novembre 1917 – 30 janvier 1983) fut un écrivain américain de science-fiction prolifique, dont l’œuvre se distingue par son exploration visionnaire des systèmes socio-économiques et politiques futurs. Fortement influencé par son éducation marxiste et son militantisme au sein du Socialist Labor Party, Reynolds a utilisé la science-fiction comme une plateforme pour disséquer les utopies, les dystopies et les possibles évolutions de la société.

Jeunesse et Formation d’une Conscience Politique

Né à Corcoran, en Californie, Mack Reynolds est le fils de Verne Reynolds, qui fut par deux fois candidat à la présidence des États-Unis pour le Socialist Labor Party (SLP) en 1928 et 1932. Cette filiation ancre profondément Reynolds dans la pensée socialiste dès son plus jeune âge. Il rejoint lui-même le SLP en 1935, alors qu’il est encore au lycée à Kingston, New York, et milite activement pour le parti, notamment en tant qu’organisateur national de 1946 à 1949.

Avant de se consacrer pleinement à l’écriture, Reynolds occupe divers emplois. Il travaille comme journaliste pour le Catskill Morning Star (1937-1938) et comme rédacteur en chef de l’hebdomadaire Oneonta News (1939-1940). Il est également employé par IBM en 1943. Durant la Seconde Guerre mondiale, il sert dans l’US Army Transportation Corps et est basé aux Philippines.

Sa vie personnelle est marquée par deux mariages : le premier avec Evelyn Sandell en 1937, avec qui il a trois enfants (Emil, La Verne et Dallas Mack Jr.), et le second, après son divorce, avec Helen Jeanette Wooley en 1947, qui partageait ses convictions politiques.

Une Carrière Littéraire Prolifique et Engagée

La carrière d’écrivain de Reynolds débute véritablement après la guerre. Il vend sa première nouvelle, « What is Courage? », au magazine Esquire en 1946. Cependant, c’est à partir de 1950, avec « Isolationist » pour Fantastic Adventures, qu’il se tourne vers la science-fiction, un genre qui lui permettra d’explorer ses thèmes de prédilection.

Au cours des années 1950, 1960 et 1970, Mack Reynolds devient l’un des auteurs les plus publiés dans les grands magazines de science-fiction de l’époque, tels que Galaxy Science Fiction et Worlds of If Magazine. Sa production est impressionnante, comptant des dizaines de romans et une multitude de nouvelles. Il vit une grande partie de cette période au Mexique, notamment à San Miguel de Allende, ce qui lui offre une perspective parfois détachée sur la société américaine. Ses voyages en tant que rédacteur pour le magazine masculin Rogue enrichissent également son œuvre.

Les écrits de Reynolds se caractérisent par une spéculation socio-économique poussée. Il imagine des avenirs où le capitalisme a évolué vers des formes extrêmes (« féodalisme industriel »), explore les conséquences d’une économie basée sur la carte de crédit (qu’il a anticipée), l’avènement d’un réseau informatique mondial, ou encore la mise en place d’un revenu de base garanti. Ses romans dépeignent souvent des sociétés utopiques ou dystopiques, offrant une critique, parfois satirique, des systèmes politiques et économiques. Bien que ses convictions socialistes transparaissent, son œuvre est davantage didactique que doctrinaire, invitant à la réflexion plutôt qu’imposant une idéologie.

Parmi ses œuvres et séries les plus notables, on peut citer :

  • La série Joe Mauser, qui met en scène un mercenaire dans des sociétés futures où les conflits sont souvent ritualisés (ex: Mercenary from Tomorrow, The Earth War).
  • La série United Planets, explorant les interactions au sein d’une fédération galactique (ex: Planetary Agent X, Amazon Planet).
  • Les romans se déroulant à Lagrange, des colonies spatiales (ex: Lagrange Five).
  • La série Bat Hardin, qui suit les aventures d’un Américain confronté à des sociétés alternatives (ex: Commune 2000 A.D., The Towers of Utopia).
  • Ses réflexions sur l’œuvre de l’utopiste Edward Bellamy dans Looking Backward, from the Year 2000 et Equality: In the Year 2000.

Il est également le premier auteur à avoir écrit un roman original basé sur la série télévisée Star Trek, intitulé Mission to Horatius (1968), destiné à un public adolescent.

Mack Reynolds a parfois utilisé des pseudonymes, parmi lesquels Clark Collins, Mark Mallory, Guy McCord, Dallas Ross, et Maxine Reynolds (pour deux romans gothiques). Il a également collaboré avec d’autres auteurs comme Fredric Brown et, plus tard dans sa carrière, Michael Banks et Dean Ing pour des œuvres posthumes ou des développements de ses séries.

Fin de Vie et Héritage

Mack Reynolds décède d’un cancer le 30 janvier 1983 à San Luis Potosí, au Mexique. Bien qu’une grande partie de son œuvre ne soit plus éditée aujourd’hui, son influence sur la science-fiction à caractère social et économique reste significative. Il a été l’un des premiers à utiliser systématiquement le genre pour des explorations prospectives sérieuses des structures sociales et des idéologies politiques, laissant derrière lui un corpus d’idées et de scénarios qui continuent de résonner. Il fut un temps l’auteur le plus populaire auprès des lecteurs du magazine Galaxy, témoignant de l’impact de ses spéculations sur son époque.

Livres de Mack Reynolds :

La puissance d’un dieu
Les gaspilleurs

Pour en savoir plus sur Mack Reynolds :

La page Wikipédia sur M. Reynolds
La page Noosfere sur M. Reynolds
La page isfdb de M. Reynolds

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