Les nuits de l’aviateur par P. Curval
Fiche de Les nuits de l’aviateurTitre : Les nuits de l’aviateur Première page de Les nuits de l’aviateur« C’était la fin de l’automne ! C’était la fin de l’automne ! Quand Vincent revenait du lycée Michelet, le soleil atone étouffait sous des brouillards bas. Le ciel lui frôlait la tête. L’allée qui descendait depuis les bâtiments de style militaire dessinait une vaste courbe à travers le parc. Les jardiniers balayaient les feuilles en gros tas, démolis aussitôt lorsque le vent soufflait en bourrasques. Ses semelles écrasaient avec un bruit sec des insectes triangulaires, rouges à taches noires, qui défilaient en rangs serrés vers des Waterloo ignorés. Les lourds marronniers ployaient sous leurs bogues. Vincent choisissait les plus beaux fruits tombés qu’il mettait dans sa poche pour les masser, jusqu’à ce que sa paume exhale l’odeur inouïe de leur pulpe. Il appréciait ces jours insanes jaunes, qui se lèvent à onze heures du matin, se terminent à seize heures. L’esprit, le corps s’y noient, suggérant de curieux vagabondages dans la pâte du temps. Sitôt franchie la grille de sortie dont les arches évoquaient un hôtel de sous-préfecture, ses songes » Extrait de : P. Curval. « Les Nuits de l’aviateur. » |