La fée et le géomètre par J.-P. Andrevon
Fiche de La fée et le géomètreTitre : La fée et le géomètre Première page de La fée et le géomètre« Yvar-Bivar-Sivar-Ulnar-Xylar-Zultar plissa dans son sommeil un nez qu’il avait fort rond et fort rouge. Un rayon de soleil, qui s’était infiltré entre les racines noueuses du châtaignier, venait de passer par le cœur découpé dans le bois du volet de sa chambre pour se poser sur son appendice tuberculeux. Yvar-Bivar-Sivar-Ulnar-Xylar-Zultar éternua. L’éternuement le réveilla. — Qui a éternué ? glapit-il de sa voix de fausset en se dressant sur sa couche. D’une autre partie de la maison semi-enterrée que la lumière du petit matin, se glissant par de multiples fentes, crevasses et interstices, baignait d’une pénombre poudreuse et dorée, lui parvint en réponse le timbre criard de son épouse, Myrian-Nurian-Sarian-Narian-Tirian-Virian : — Mais c’est toi, mon pauvre ami ! C’est toi, mon pauvre ami… L’épouse avait la désagréable habitude de répéter chacune des phrases qu’elle émettait à l’intention de son mari, comme si elle avait voulu bien souligner qu’elle parlait pour ses deux oreilles et pas pour une seule. » Extrait de : J.-P. Andrevon. « La fée et le géomètre. » |