Les profondeurs de Kyamo par J.-H. Rosny aîné
Fiche de Les profondeurs de KyamoTitre : Les profondeurs de Kyamo Sommaire de Les profondeurs de Kyamo
Première page de Les profondeurs de Kyamo« C’était le soir, au village nègre d’Ouan-Mahléi, proche, à l’Orient, de la forêt Kyamo, une des plus vastes du Continent mystérieux. Au firmament, la lune, écornée par le décours, flottait entre des nuages à peine visibles, nuages longs, frêles, en forme d’esquifs, qui tous partaient, se perdaient lentement vers un même horizon. La plaine se prolongeait en ondes légères, avec des palmiers sur les hauteurs ; par ce mois de floraisons, la confidence des parfums, suave dans les chuchotis de la brise, semblait le verbe profond et pénétrant des plantes, l’hymne de leur amour, de leur ardeur à croître et se multiplier. Le vent se levait, se taisait alternativement. Il était triste et doux comme le ciel sous sa couverture mince de nues. Il soulevait, dans un rythme de mouvement et de musique, pour l’œil et pour l’oreille, les herbes longues, les feuillages dentelés. Des insectes vibraient ; on entendait par intervalles le rugissement d’un lion, et, plus lointain, le rugissement d’un autre lion, puis des cris, des abois, des rumeurs imprécises. Tout cela, comme la brise, s’interrompait en de magnifiques silences. » Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « Les profondeurs de Kyamo. » |