Fiche de Soleil vert
Titre : Soleil vert
Auteur : H. Harrison
Date de publication : 1966
Traduction : S. Guillot
Editeur : Nouveaux millénaires
Première page de Soleil vert
« New York
… volée à des Indiens confiants par de fourbes Néerlandais, prise aux Néerlandais légalistes par des Britanniques belliqueux, pour qu’ensuite les colons révolutionnaires viennent l’arracher à de paisibles Britanniques. Ses arbres ont été brûlés des décennies plus tôt, ses collines nivelées, ses étangs asséchés et remblayés, tandis que ses sources cristallines emprisonnées sous terre déversaient leurs eaux pures directement dans les égouts. En étendant ses tentacules de béton depuis l’île originelle, la ville est devenue une mégalopole dont quatre de ses cinq arrondissements englobent la moitié d’une île de plus de cent soixante kilomètres de long, et en engloutissent au passage une autre pour s’étirer ensuite jusqu’à l’Hudson River. L’arrondissement restant, historiquement le premier de tous, Manhattan est un bloc de granit primordial et de roche métamorphique entouré de tous côtés par l’eau, tapi telle une araignée de pierre et d’acier au milieu de sa toile de ponts, de tunnels, de métros, de câbles et de ferrys. Incapable de s’étendre vers l’extérieur, Manhattan s’est développée en hauteur, en se nourrissant de sa propre chair – les vieux bâtiments étant détruits pour être remplacés par de nouveaux. »
Extrait de : H. Harrison. « Soleil vert. »