Étiquette : Verne
Un billet de loterie par J. Verne
Fiche de Un billet de loterie
Titre : Un billet de loterie
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1886
Editeur :
Première page de Un billet de loterie
« – Quelle heure est-il ? demanda dame Hansen, après avoir secoué les cendres de sa pipe, dont les dernières bouffées se perdirent entre les poutres coloriées du plafond.
– Huit heures, ma mère, répondit Hulda.
– Il n’est pas probable qu’il nous arrive des voyageurs pendant la nuit ; le temps est trop mauvais.
– Je ne pense pas qu’il vienne personne. En tout cas, les chambres sont prêtes, et j’entendrai bien si l’on appelle du dehors.
– Ton frère n’est pas revenu ?
– Pas encore.
– N’a-t-il pas dit qu’il rentrerait aujourd’hui ? »
Extrait de : J. Verne. « Un billet de loterie. »
Mathias Sandorf par J. Verne
Fiche de Mathias Sandorf
Titre : Mathias Sandorf
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1885
Editeur : Feedbooks
Première page de Mathias Sandorf
« Le pigeon voyageur
Trieste, la capitale de l’Illyrie, se divise en deux villes très dissemblables : une ville neuve et riche, Theresienstadt, correctement bâtie au bord de cette baie sur laquelle l’homme a conquis son sous-sol ; une ville vieille et pauvre irrégulièrement construite, resserrée entre le Corso, qui la sépare de la première, et les pentes de la colline du Karst, dont le sommet est couronné par une citadelle d’aspect pittoresque.
Le port de Trieste est couvert par le môle de San-Carlo, près duquel mouillent de préférence les navires du commerce. Là se forment volontiers, et, parfois, en nombre inquiétant, des groupes de ces bohèmes, sans feu ni lieu, dont les habits, pantalons, gilets ou vestes, pourraient se passer de poches, car leurs propriétaires n’ont jamais rien eu, et vraisemblablement n’auront jamais rien à y mettre. »
Extrait de : J. Verne. « Mathias Sandorf. »
L’épave du Cynthia par J. Verne et A. Laurie
Fiche de L’épave du Cynthia
Titre : L’épave du Cynthia
Auteur : J. Verne et A. Laurie
Date de parution : 1885
Editeur : BeQ
Première page de L’épave du Cynthia
« L’ami de M. Malarius
Il n’y a probablement, ni en Europe ni ailleurs, un savant dont la physionomie soit plus universellement connue que celle du docteur Schwaryencrona, de Stockholm ; son portrait, reproduit par les marchands au-dessous de sa marque de fabrique, sur des millions de bouteilles cachetées de vert, circule avec elles jusqu’aux confins du globe.
La vérité oblige à dire que ces bouteilles ne contiennent que de l’huile de foie de morue, médicament estimable et même bienfaisant, qui, pour les habitants de la Norvège, représente tous les ans, en kroners ou « couronnes » de la valeur d’un franc trente-neuf centimes, des totaux de sept à huit chiffres. »
Extrait de : J. Verne et A. Laurie. « L’épave du Cynthia. »
Frritt-Flacc par J. Verne
Fiche de Frritt-Flacc
Titre : Frritt-Flacc
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1884
Editeur :
Première page de Frritt-Flacc
« Frritt !… c’est le vent qui se déchaîne.
Flacc !… c’est la pluie qui tombe à torrents.
Cette rafale mugissante courbe les arbres de la côte volsinienne et va se briser contre le flanc des montagnes de Crimma. Le long du littoral, de hautes roches sont incessamment rongées par les lames de cette vaste mer de la Mégalocride.
Frritt !… Flacc !….
Au fond du port se cache la petite ville de Luktrop. Quelques centaines de maisons, avec miradors verdâtres, qui les défendent tant bien que mal contre les vents du large. Quatre ou cinq rues montantes, plus ravines que rues, pavées de galets, souillées de scories que projettent les cônes éruptifs de l’arrière-plan. Le volcan n’est pas loin – le Vanglor. Pendant le jour, la poussée intérieure s’épanche sous forme de vapeurs sulfurées. Pendant la nuit, de minute en minute, gros vomissement de flammes. Comme un phare, d’une portée de cent cinquante kertzes, le Vanglor signale le port de Luktrop aux caboteurs, felzanes, verliches ou balanzes, dont l’étrave scie les eaux de la Mégalocride. »
Extrait de : J. Verne. « Frritt-Flacc. »
L’archipel en feu par J. Verne
Fiche de L’archipel en feu
Titre : L’archipel en feu
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1884
Editeur :
Première page de L’archipel en feu
« Navire au large
Le 18 octobre 1827, vers cinq heures du soir, un petit bâtiment levantin serrait le vent pour essayer d’atteindre avant la nuit le port de Vitylo, à l’entrée du golfe de Coron.
Ce port, l’ancien Oetylos d’Homère, est situé dans l’une de ces trois profondes indentations qui découpent, sur la mer Ionienne et sur la mer Égée, cette feuille de platane, à laquelle on a très justement comparé la Grèce méridionale. Sur cette feuille se développe l’antique Péloponnèse, la Morée de la géographie moderne. La première de ces dentelures, à l’ouest, c’est le golfe de Coron, ouvert entre la Messénie et le Magne ; la seconde, c’est le golfe de Marathon, qui échancre largement le littoral de la sévère Laconie ; le troisième, c’est le golfe de Nauplie, dont les eaux séparent cette Laconie de l’Argolide.
Au premier de ces trois golfes appartient le port de Vitylo. Creusé à la lisière de sa rive orientale, au fond d’une anse irrégulière, il occupe les premiers contreforts maritimes du Taygète, dont le prolongement orographique forme l’ossature de ce pays du Magne. »
Extrait de : J. Verne. « L’Archipel en feu. »
L’étoile du Sud par J. Verne
Fiche de L’étoile du Sud
Titre : L’étoile du Sud
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1884
Editeur : BeQ
Première page de L’étoile du Sud
« Renversants, ces Français ! « Parlez, monsieur, je vous écoute.– Monsieur, j’ai l’honneur de vous demander la main de miss Watkins, votre fille.– La main d’Alice ?…– Oui, monsieur. Ma demande semble vous surprendre. Vous m’excuserez, pourtant, si j’ai quelque peine à comprendre en quoi elle pourrait vous paraître extraordinaire. J’ai vingt-six ans. Je m’appelle Cyprien Méré. Je suis ingénieur des Mines, sorti avec le numéro deux de l’École polytechnique. Ma famille est honorable et honorée, si elle n’est pas riche. Monsieur le consul de France au Cap pourra en témoigner, pour peu que vous le désiriez, et mon ami Pharamond Barthès, l’intrépide chasseur que vous connaissez bien, comme tout le monde au Griqualand, pourrait également l’attester. Je suis ici en mission scientifique au nom de l’Académie des sciences et du gouvernement français. J’ai obtenu, l’an dernier, le prix Houdart, à l’Institut, pour mes travaux sur la constitution chimique des roches volcaniques de l’Auvergne. »
Extrait de : J. Verne. « L’Étoile du Sud. »
Kéraban-le-têtu par J. Verne
Fiche de Kéraban-le-têtu
Titre : Kéraban-le-têtu
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1883
Editeur :
Première page de Kéraban-le-têtu
« DANS LEQUEL VAN MITTEN ET SON VALET BRUNO SE PROMÈNENT, REGARDENT, CAUSENT, SANS RIEN COMPRENDRE À CE QUI SE PASSE
Ce jour-là, 16 août, à six heures du soir, la place de Top-Hané, à Constantinople, si animée d’ordinaire par le va-et-vient et le brouhaha de la foule, était silencieuse, morne, presque déserte. En le regardant du haut de l’échelle qui descend au Bosphore, on eût encore trouvé le tableau charmant, mais les personnages y manquaient. A peine quelques étrangers passaient-ils pour remonter d’un pas rapide les ruelles étroites, sordides, boueuses, embarrassées de chiens jaunes, qui conduisent au faubourg de Péra. Là est le quartier plus spécialement réservé aux Européens, dont les maisons de pierre se détachent en blanc sur le rideau noir des cyprès de la colline.
C’est qu’elle est toujours pittoresque, cette place, – même sans le bariolage de costumes qui en relève les premiers plans, – pittoresque et bien faite pour le plaisir des yeux, avec sa mosquée de Mahmoud, aux sveltes minarets, sa jolie fontaine de style arabe, maintenant veuve de son petit toit d’architecture célestienne, ses boutiques où se débitent sorbets et confiseries de mille sortes, ses étalages, encombrés de courges, de melons de Smyrne, de raisins de Scutari, qui contrastent avec les éventaires des marchands de parfums et des vendeurs de chapelets, son échelle à laquelle accostent des centaines de caïques peinturlurés, dont la double rame, sous les mains croisées des caïdjis, caressent plutôt qu’elles ne frappent les eaux bleues de la Corne-d’Or et du Bosphore. »
Extrait de : J. Verne. « Kéraban-le-têtu. »
Le rayon-vert par J. Verne
Fiche de Le rayon-vert
Titre : Le rayon-vert
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1882
Editeur : BeQ
Première page de Le rayon-vert
« Le frère Sam et le frère Sib
« Bet !
– Beth !
– Bess !
– Betsey !
– Betty ! »
Tels furent les noms qui retentirent successivement dans le magnifique hall d’Helensburgh, – une manie du frère Sam et du frère Sib d’interpeller ainsi la femme de charge du cottage.
Mais, à ce moment, ces diminutifs familiers du mot Élisabeth ne firent pas plus apparaître l’excellente dame que si ses maîtres l’eussent appelée de son nom tout entier.
Ce fut l’intendant Partridge, en personne, qui se montra, sa toque à la main, à la porte du hall.
Partridge, s’adressant à deux personnages de bonne mine, assis dans l’embrasure d’une fenêtre, dont les trois pans à losanges vitrés faisaient saillie sur la façade de l’habitation :
« Ces messieurs ont appelé dame Bess, dit-il ; mais dame Bess n’est pas au cottage.
– Où est-elle donc, Partridge ?
– Elle accompagne Miss Campbell qui se promène dans le parc. »
Extrait de : J. Verne. « Le Rayon-Vert. »
L’école des Robinsons par J. Verne
Fiche de L’école des Robinsons
Titre : L’école des Robinsons
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1882
Editeur :
Première page de L’école des Robinsons
« Où le lecteur trouvera, s’il le veut, – l’occasion d’acheter une île de l’océan Pacifique
« Île à vendre, au comptant, frais en sus, au plus offrant et dernier enchérisseur ! » redisait coup sur coup, sans reprendre haleine, Dean Felporg, commissaire priseur de l’« auction », où se débattaient les conditions de cette vente singulière.
« Île à vendre ! île à vendre ! » répétait d’une voix plus éclatante encore le crieur Gingrass, qui allait et venait au milieu d’une foule véritablement très excitée.
Foule, en effet, qui se pressait dans la vaste salle de l’hôtel des ventes, au numéro 10 de la rue Sacramento. Il y avait là, non seulement un certain nombre d’Américains des États de Californie, de l’Oregon, de l’Utah, mais aussi quelques-uns de ces Français qui forment un bon sixième de la population, des Mexicains enveloppés de leur sarape, des Chinois avec leur tunique à larges manches, leurs souliers pointus, leur bonnet en cône, des Canaques de l’Océanie, même quelques Pieds-Noirs, Gros-Ventres ou Têtes-Plates, accourus des bords de la rivière Trinité. »
Extrait de : J. Verne. « L’École des Robinsons. »
La Jangada par J. Verne
Fiche de La Jangada
Titre : La Jangada
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1881
Editeur :
Première page de La Jangada
« UN CAPITAINE DES BOIS
« Phyjslyddqfdzxgasgzzqqehxgkfndrxujugiocytdxvksbxhhuypo hdvyrymhuhpuydkjoxphetozsletnpmvffovpdpajxhyynojyggayme qynfuqlnmvlyfgsuzmqiztlbqgyugsqeubvnrcredgruzblrmxyuhqhp zdrrgcrohepqxufivvrplphonthvddqfhqsntzhhhnfepmqkyuuexktog zgkyuumfvijdqdpzjqsykrplxhxqrymvklohhhotozvdksppsuvjhd. »
L’homme qui tenait à la main le document, dont ce bizarre assemblage de lettres formait le dernier alinéa, resta quelques instants pensif, après l’avoir attentivement relu.
Le document comptait une centaine de ces lignes, qui n’étaient pas même divisées par mots. Il semblait avoir été écrit depuis des années, et, sur la feuille d’épais papier que couvraient ces hiéroglyphes, le temps avait déjà mis sa patine jaunâtre.
Mais, suivant quelle loi ces lettres avaient-elles été réunies ? Seul, cet homme eût pu le dire. En effet, il en est de ces langages chiffrés comme des serrures des coffres-forts modernes : ils se défendent de la même façon. Les combinaisons qu’ils présentent se comptent par milliards, et la vie d’un calculateur ne suffirait pas à les énoncer. »
Extrait de : J. Verne. « La Jangada. »