Fiche d’A chacun son enfer
Titre : A chacun son enfer
Auteur : A. Bester
Date de parution : 1942
Traduction : M. Battin
Editeur : Denoël
Sommaire d’A chacun son enfer
- A chacun son enfer par A. Bester
- Crétins en marche par C. M. Kornbluth
Première page d’A chacun son enfer
« Ils étaient six, et ils avaient tout essayé.
Ils avaient commencé par la boisson, et avaient bu jusqu’à en perdre le sens du goût. Des vins – amontillado, Beaune, bordeaux, vin du Rhin, bourgogne, médoc et chambertin ; des alcools – whisky, usquebaugh, schnaps, brandy, gin, rhum. Ils les avaient bus séparément et en mélanges ; ils avaient composé avec les alcools âpres et les vins délicats des punches prodigieux et des symphonies de saveur ; ils avaient expérimenté, créé, détruit – jusqu’à ce qu’ils en eussent assez.
Les drogues avaient suivi, les plus légères pour commencer, les plus puissantes ensuite : l’opium brun craquant chauffé en boulettes qu’ils fumèrent dans de longues pipes d’ivoire ; l’absinthe verte, amère et forte qu’ils absorbèrent sans sucre ni eau ; les microscopiques cristaux neigeux d’héroïne et de cocaïne qu’ils prisèrent ; la marijuana qu’ils fumèrent roulée dans du papier brun ; le haschisch en grumeaux d’un blanc laiteux qu’ils mangèrent, et le bhang en carottes qu’ils chiquèrent. Et vint encore le moment où ils en eurent assez. »
Extrait de : A. Bester. « A chacun son enfer. »