Étiquette : Denoël

 

Inferno par Fred Hoyle et Geoffrey Hoyle

Fiche de Inferno

Titre : Inferno
Auteur : Fred Hoyle et Geoffrey Hoyle
Date de parution : 1973
Traduction : M. et J. Perrin
Editeur : Denoël

Première page de Inferno

« Cameron envoya un baiser d’adieu à Madeleine qui se pencha par la fenêtre du train pour lui crier :
— Téléphone-moi, je viendrai te chercher.
— Ce n’est pas la peine, tu sais.
Le train s’ébranlait lentement, avançant à la vitesse d’un homme au pas, puis accélérant progressivement. Cameron espérait pouvoir le prendre lui aussi le lendemain, peut-être le surlendemain, ou seulement… Il détestait rester à Londres, inactif, surtout lorsque son séjour dépendait de crises plus ou moins vagues à Whitehall. Mais il fallait tout de même bien attendre jusqu’au bout. Il jeta un coup d’œil à sa montre qui indiquait 19 h 35, et se demanda pourquoi le gouvernement ne décidait pas de décimaliser les unités de temps.
Et puis il songea à son dîner. Selon l’usage, il aurait dû le prendre en compagnie de quelque persona grata. Mais qui pouvait-on réellement qualifier de grata, en ces temps ? Il finit par choisir le restaurant Wheeler dans Old Compton Street, prit le métro jusqu’à Leicester Square et fit le reste du chemin à pied. »

Extrait de : F. Hoyle et G. Hoyle. « Inferno. »

Au plus profond de l’espace par Fred Hoyle et Geoffrey Hoyle

Fiche de Au plus profond de l’espace

Titre : Au plus profond de l’espace
Auteur : Fred Hoyle et Geoffrey Hoyle
Date de parution : 1974
Traduction : J. A. Bourcy
Editeur : Denoël

Première page de Au plus profond de l’espace

« J’étais assis à mon bureau et je feuilletais les dernières pages de mon journal intime. Il y avait maintenant presque trois ans que j’étais revenu de notre mission réussie, avec Achernard, et que j’avais lâché une bombe au lithium dans le Soleil pour détourner une attaque des Yéla. La bombe au lithium avait provoqué une explosion solaire si fantastique qu’elle avait non seulement grillé les vaisseaux yéla, mais que, même à présent, le système solaire était bombardé par des particules mortelles à haute énergie.
Ce qu’aucun de nous n’avait réalisé à l’époque, c’était que notre proche espace allait être inhabitable pendant si longtemps. Même Achernard, notre allié en provenance de la Grande Ourse, finissait par désespérer de pouvoir un jour rejoindre sa flotte de navires qui attendait quelque part au fond de l’espace, en dehors du système solaire. Il trouvait affreusement déprimant de ne pouvoir communiquer avec les siens du fait que tous les signaux radio, dans le système solaire, étaient désormais absorbés par le torrent d’électrons qui balayait l’espace interplanétaire. »

Extrait de : F. et G. Hoyle. « Au plus profond de l’espace. »

Deux soleils pour Artuby par Bernard Villaret

Fiche de Deux soleils pour Artuby

Titre : Deux soleils pour Artuby
Auteur : Bernard Villaret
Date de parution : 1971
Editeur : Denoël

Première page de Deux soleils pour Artuby

« Au moment de commencer ce récit, j’éprouve bien des scrupules. Peut-être en est-il toujours ainsi pour celui qui se propose d’écrire la biographie d’un grand homme, alors que les événements n’ont pas encore été figés par l’histoire.

Pourrai-je saisir avec exactitude les motifs profonds qui ont poussé Jan Artuby vers sa prodigieuse épopée ? Saurai-je traduire le caractère à la fois pur et explosif de ce héros exemplaire qui galvanisa les foules par ses paroles, ses œuvres et ses actes, ces foules qui le placeront peut-être dans leur mémoire aux côtés d’Alexandre le Grand, du Christ et de Léonard de Vinci…

Serai-je capable enfin de cerner sa personnalité insolite – monolithique de la jeunesse à la mort – mais en vérité faite tout entière de contrastes. Durant sa brève existence, ne fut-il pas déchiré entre ses deux passions, l’art et la liberté, auxquelles vint s’ajouter un troisième amour – terrestre celui-là et peut être le plus grand – qu’il entraîna avec lui dans sa fulgurante apothéose ! »

Extrait de : B. Villaret. « Deux soleils pour Artuby. »

Mémo par André Ruellan

Fiche de Mémo

Titre : Mémo
Auteur : André Ruellan
Date de parution : 1984
Editeur : Denoël

Première page de Mémo

« Paul mord la nuque du rat. La bête s’immobilise. Il la saisit par les pattes et lui ouvre l’abdomen d’un autre coup de dents. Puis il en arrache et mâche les viscères sanglants. Il avale. Il s’attaque à une cuisse. La peau et le pelage se refusent à son avidité. Il se contente des petits muscles

Brandissant le cadavre déchiqueté, il entonne une mélopée sauvage et se met à danser.

Autour de lui s’étend une savane hérissée d’objets dépourvus de sens : tables de céramique, cloisons vitrées. Les graminées s’y mêlent, plus vraies qu’eux et seules familières. Tout est transparent, même cette muraille qui ne cache pas l’horizon, même cet écran blanc au-dessus de sa tête, écran dont se rit le ciel bleu panaché de nuages gris.

Il lance au loin les reliefs de son repas, s’essuie les mains sur la toison qui couvre son corps nu. Elle se confond avec des vêtements que son esprit rejette. Il n’y prend pas garde. Il se met en marche dans la savane. Il avance courbé en avant, balançant lourdement sa légère mâchoire. »

Extrait de : A. Ruellan. « Mémo. »

La chute des familles par Phillip Mann

Fiche de La chute des familles

Titre : La chute des familles
Auteur : Phillip Mann (Tome 2 sur 2 – Paxwax)
Date de parution : 1987
Traduction : M. Lederer
Editeur : Denoël

Première page de La chute des familles

« Sur un promontoire rocheux, au-dessus d’une mer tumultueuse aux teintes grises et blanches, se tenait accroupie une petite créature. Elle ressemblait à un dôme de cire rouge. Elle s’appelait Odin.
Des abîmes s’ouvraient entre les vagues qui déferlaient et se fracassaient contre le promontoire dans des geysers d’écume. Le vent emportait les embruns vers l’intérieur des terres. L’eau glacée aspergeait la petite créature, glissait sur elle et cascadait le long de la falaise.
Odin se sentait mieux. La gifle des embruns salins et la morsure du vent atténuaient la douleur qu’il éprouvait au plus profond de lui-même.
Des jours durant, il était demeuré là pendant que la tempête battait les rochers du rivage. Le vent, maintenant, faiblissait. Quelques pâles rayons de soleil filtraient à travers les nuages. Les énormes vagues allaient bientôt faire place à une forte houle. Mais jamais la mer ne serait calme ; ce n’était pas dans la nature du monde d’Odin. Déjà une nouvelle tempête se formait dans la mer du Sud, parmi les amas de blocs de glace, et d’ici peu elle se déchaînerait sur les terres et emplirait de bonheur les Gerbès qui vivaient près de la côte. »

Extrait de : P. Mann. « La chute des familles. »

Le talion du cheikh par George Alec Effinger

Fiche de Le talion du cheikh

Titre : Le talion du cheikh (Tome 3 sur 3 – Marîd Audran)
Auteur : George Alec Effinger
Date de parution : 1991
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël

Première page de Le talion du cheikh

« Nous sommes au début du XXIIe siècle, quelque part au Moyen-Orient. Marîd Audran, le « Maghrebi », est un détective privé un peu véreux, un rien porté sur les amphétamines et le gin-bingara, qui officie dans le quartier chaud du Boudayin, entre les pontes et les putes, les caïds et les camés. Mais, à vouloir trop finasser, il s’est fait prendre à son propre jeu et s’est retrouvé intégré au système que, jusque-là, il méprisait. Contraint de troquer son indépendance contre un poste de flic (dans la journée) et (en dehors des heures ouvrables) de tenancier de boîte et de bras droit de « Papa » Friedlander bey, le grand parrain de la cité, Marîd se retrouve embringué dans une sordide histoire de règlements de comptes entre le boss et son ennemi héréditaire, Reda Abou Adil, qui s’est juré de prendre sa place. »

Extrait de : G. A. Effinger. « Le talion du cheikh. »

Privé de désert par George Alec Effinger

Fiche de Privé de désert

Titre : Privé de désert (Tome 2 sur 3 – Marîd Audran)
Auteur : George Alec Effinger
Date de parution : 1989
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël

Première page de Privé de désert

« En ce début de XXIIe siècle, dans le quartier chaud d’une capitale du Moyen-Orient, Marîd Audran, le « Maghrebi », a bien des problèmes : détective privé de son état, il a su jusque-là naviguer habilement entre prostituées et proxénètes, trafiquants et pontes du milieu. Et s’il avoue un léger penchant pour les paradis artificiels des pilules de soléine ou de triamphés, il a toujours jalousement refusé de recourir à l’amplification bioélectronique, ces mamies (Modules d’Aptitudes Mimétiques Enfichables) et papies (Périphériques d’APprentissage Intégré Électroniques) qu’on se branche directement dans le crâne et qui permettent de changer à loisir de personnalité. »

Extrait de : G. A. Effinger. « Privé de désert. »

Gravité à la manque par George Alec Effinger

Fiche de Gravité à la manque

Titre : Gravité à la manque (Tome 1 sur 3 – Marîd Audran)
Auteur : George Alec Effinger
Date de parution : 1987
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : Denoël

Première page de Gravité à la manque

« La boîte de Chiriga était située en plein centre du Boudayin, à huit pâtés de maisons de la porte orientale, huit pâtés de maison du cimetière. Pratique de l’avoir si près. Le Boudayin était un coin dangereux et tout le monde le savait. C’est pour ça qu’un mur le ceignait sur trois côtés. Pour dissuader les voyageurs d’y entrer, mais ils venaient quand même. Toute leur vie durant, ils en avaient entendu parler, et ils s’en seraient voulu de rentrer chez eux sans l’avoir connu de visu. La plupart entraient par la porte orientale et remontaient la Rue, curieux ; ils commençaient à se sentir nerveux au deux ou troisième carrefour, et se cherchaient un coin où s’asseoir pour boire un coup et avaler un ou deux cachets. Après ça, ils rebroussaient chemin vite fait en s’estimant heureux d’avoir pu regagner leur hôtel sans encombre. Quelques-uns n’avaient pas cette chance et restaient sur place, au cimetière. Comme je l’ai dit, celui-ci était fort bien situé, ce qui gagnait du temps et épargnait pas mal de souci. »

Extrait de : G. A. Effinger. « Gravité à la manque. »

Grains de sable par Hal Clement

Fiche de Grains de sable

Titre : Grains de sable
Auteur : Hal Clement
Date de parution : 1969
Traduction : P. Alexandre
Editeur : Denoël

Sommaire de Grains de sable

  • L’essuie-glace
  • Le septième sens
  • La chute de Troie
  • A l’épreuve du feu
  • Halo
  • … nées de parents inconnus
  • Goutte de pluie

Première page de L’essuie-glace

« — Tout va bien, Shandara ?

— Ça gaze, Ridge, tu peux dormir sur tes deux oreilles.

Ridging jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule de son compagnon en direction de Beacon Peak, nom sous lequel était connu le lieu où la station relais avait été installée. Le dôme de plomb qui la protégeait des météores étincelait ; la plupart des sommets moins élevés d’Harpalus étaient déjà sous l’horizon, et avec eux le dernier territoire que Ridging et Shandara pouvaient prétendre connaître. Hormis leurs visages respectifs, le tracteur à turbines qui les transportait était la seule trace de l’humanité qu’ils pouvaient distinguer : le mince croissant formé par leur monde natal était trop près du Soleil pour être facile à voir, et de toute façon, vue de l’extérieur, la Terre n’a pas une allure très « humaine ». »

Extrait de : H. Clement. « Grains de sable. »

Empire du soleil par J. G. Ballard

Fiche de Empire du soleil

Titre : Empire du soleil
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1984
Traduction : E. Gille
Editeur : Denoël

Première page de Empire du soleil

« Les guerres arrivaient de bonne heure à Shanghai, elles se rattrapaient à la course comme les marées qui remontaient en hâte le cours du Yang-tsé et restituaient à cette cité criarde tous les cercueils lancés à la dérive des jetées funéraires du Bund chinois.

Jim s’était mis à rêver de guerres. La nuit, c’était toujours les mêmes films muets qu’il croyait voir voltiger sur le mur de sa chambre dans la maison d’Amherst Avenue et qui transformaient son esprit endormi en cinéma d’actualités désert. Pendant l’hiver 1941 on passait des films de guerre partout à Shanghai. »

Extrait de : J. G. Ballard. « Empire du Soleil. »