La ménopause des fées par Gudule
Fiche de La ménopause des féesTitre : La ménopause des fées Sommaire de La ménopause des fées :
Première page de Le crépuscule des dieux« OÙ LE LECTEUR APPREND QUI EST M. MERLIN ET LA RAISON DE SES EMBARRAS GASTRIQUES. M. Merlin leva sa canette et rota. « Enchanté ! » dit-il avec un gros rire. C’était son habitude. Une habitude vieille de plusieurs siècles. Lorsqu’il rotait, il disait toujours : « En-chanté », puis il se marrait. À force, Vivi ne l’entendait même plus. Et quand bien même ? Lorsqu’on passe sa vie dans une poubelle, est-on en mesure de faire la leçon aux autres ? Dans le meilleur des cas, elle ajoutait : « … rrine de lapin », en soupirant. Jadis – à l’époque bénie où les fées portaient voiles de brume sur leur corps diaphane et rayons de lune en diadème –, elle eût réagi différemment. Avec moins de résignation, plus de hargne. Mais, en ce temps-là, la question ne se posait pas : Merlin savait encore se tenir en société. Il avait de la prestance et ne soulageait pas sa panse à tout propos. Vivi se souvenait même – Dieu, que tout cela était loin ! – avoir éprouvé des sentiments pour « le plus grand nécromant de l’univers », comme elle se plaisait à le surnommer. De l’admiration, du respect, et jusqu’à une certaine attirance physique, malgré sa barbe blanche et sa solennité somme toute peu aguichante. » Extrait de : Gudule. « La ménopause des fées – intégrale. » |