Mémoire vive, mémoire morte par G. Klein
Fiche de Mémoire vive, mémoire morteTitre : Mémoire vive, mémoire morte Sommaire de Mémoire vive, mémoire morte
Première page de La serre et l’ombrelle« Neuf heures trente. Le meilleur moment pour observer la surface. Une lumière franche, des ombres courtes, soulignant le relief. Le veilleur enserre la Terre d’une spirale qui le mène presque à la verticale des pôles. Il plane à neuf cents kilomètres d’altitude. Il choisit son objectif. Puis il tombe, comme une pierre, vers le Pays-sur-la-mer que les Néerlandais ont créé dans le Waddenzee quand la mer a commencé à monter, afin de se préparer à l’envahissement de presque toutes leurs terres par les eaux. Il discerne les immenses brise-lames ancrés à ce qui subsiste des îles de la Frise occidentale, Ameland, Terschelling, Vlieland et Texel. Sur le vaste plan d’eau paisible où l’on peut lire encore les sinuosités d’anciens estuaires, flottent des barges rectangulaires articulées entre elles d’une myriade de ponts, et sur les barges étincellent les bulles transparentes de milliers de serres. Au sud, près de la passe de Texel, une ville se construit, large, basse. » Extrait de : G. Klein. « Mémoire vive, mémoire morte. » |