Syncope blanche par Kurt Steiner
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Fiche de Syncope blancheTitre : Syncope blanche Première page de Syncope blanche« L’immeuble avait belle apparence. Nul doute que Paul y trouvât quelque bonne affaire à réaliser. Il appuya sur la sonnette qui commandait l’ouverture automatique de la porte d’entrée, laquelle s’entrebâilla avec un claquement. Paul acheva de la pousser et s’introduisit dans le hall, sa serviette à la main. Une pancarte accrochée au-dessus des boîtes aux lettres des locataires attira son attention : L’accès de l’immeuble est interdit à MM. les représentants et assureurs. — Interdit ! grommela Clarmont en jetant un regard vers la loge du concierge dont les rideaux masquaient le judas. Il avança sans bruit, sa serviette à la main. — Interdit ! se répéta-t-il après avoir dépassé l’endroit dangereux. « Emplacement interdit aux nomades… » Il ricana amèrement : — Ou bien encore « Interdit aux vagabonds » ! Sa pensée s’orienta vaguement vers les petits écriteaux plantés au bord des pelouses, dans les jardins publics. Il mêla ensemble toutes ces interdictions et arriva, sans l’avoir cherché, à une image composite où il se voyait, lui, Paul Clarmont, grand, brun, yeux bleus, trente-deux ans – vêtu d’un costume marin à culotte courte, tirant par la bride un cheval attelé à une roulotte – et campant sur une pelouse située dans un immense vestibule d’immeuble. » Extrait de : K. Steiner. « Syncope blanche. » |