Étiquette : Fleuve noir

 

Yriel par Robert Alexandre

Fiche de Yriel

Titre : Yriel
Auteur : Robert Alexandre
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Yriel

« La fille poussa un grognement rauque, d’inquiétude et d’hostilité.
Elle était perchée à l’extrême bord du précipice, accroupie sur une sorte de dalle naturelle en surplomb, inclinée à quarante-cinq degrés. Elle se retenait d’un seul bras au tronc d’un arbuste épineux, le corps tout entier dans le vide, comme une gargouille en haut de son clocher.
Mais une gargouille qui aurait oublié d’être laide.
Elle était très jeune. Seize ou dix-sept ans, pas davantage. Nue comme au jour de sa naissance. Sa peau hâlée était grise de crasse et de poussière. Ses jambes et ses bras griffés de ronces. Sa main libre serrait un caillou aux arêtes vives. Il y avait quelque chose de primitif, d’animal, dans ses gestes comme dans ses attitudes. Mais un animal de race, fin, rayonnant de santé et de vitalité sauvage. Un corps souple et délié, tout élégance et courbes douces. De petits seins fermes, aux aréoles claires. Une taille mince et cambrée. Un ventre plat, à peine ombré de toison pâle. Des hanches lyres, d’adolescente, de femme-enfant. Des jambes longues, aux muscles fins. »

Extrait de : R. Alexandre. « Yriel. »

Jhedin Ovoghemma par Yves Carl

Fiche de Jhedin Ovoghemma

Titre : Jhedin Ovoghemma
Auteur : Yves Carl
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Jhedin Ovoghemma

« Le son stéréo jaillissait des quatre transducteurs à plasma dissimulés de part et d’autre de l’immense carte murale représentant la Galaxie entière. Gost Akheb, les bras croisés sur son sous-main, écoutait avec une attention critique son propre entretien enregistré la veille. Le reporter était acquis d’avance à la cause des universistes et ses questions avaient été soigneusement préparées et triées par le Bureau Central, sous les directives éclairées d’Emst Vitan, le qualiteur attitré du gouverneur Akheb.

— Monsieur le gouverneur, bonsoir ! Si nous avons choisi d’informer notre public sur une personnalité telle que vous, c’est avant tout parce qu’il nous a semblé que trop peu de gens vous connaissent réellement. Si votre modestie n’en souffre pas trop, nous aimerions retracer brièvement votre carrière au sein même de notre chaîne vidéo…

— Oh, vous savez, ma carrière a commencé bien avant que je n’occupe certaines fonctions sur la C.V.U.

— Oui, vous êtes sorti de notre Centre Planétaire d’Histoire Politique avec le grade d’aspirant-commandeur, n’est-ce pas ?

— C’est ça. Vous êtes parfaitement renseigné. »

Extrait de : C. Yves. « Jhedin Ovoghemma. »

Panique chez les poissons solubles par Max Anthony

Fiche de Panique chez les poissons solubles

Titre : Panique chez les poissons solubles
Auteur : Max Anthony
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir

Première page de Panique chez les poissons solubles

« C’était un jour gris et venteux. Ned Lucas, agent des services secrets européens, suivait, dans la Cinquante-troisième Rue, un jeune savant de l’université de Paris. Cette filature, il la faisait pour remplacer un collègue américain, qui un jour lui avait rendu service en Europe. Surveiller et éventuellement protéger Tim Grandville, 29 ans, génie de l’informatique célèbre sur toutes les planètes colonisées, c’était là sa mission.

« Je crois qu’il ne se passera rien, songeait Ned. Tant mieux ! Ainsi, je n’aurai même pas à faire la connaissance de cet énergumène. Non mais, regardez-moi un peu l’air qu’il a, cet hurluberlu ! »

Les synthétiseurs-walkman étaient à présent à la mode. L’ultraminiaturisation avait rendu possible ces merveilles : deux claviers de type piano, parfaitement souples, très légers et qui se fixaient facilement, verticaux et parallèles, sur n’importe quel pull-over ou blouson. Tout en marchant dans la rue, on pouvait alors jouer sa propre musique – accompagnée par des rythmes automatiques – et la garder pour soi grâce aux écouteurs.  »

Extrait de : M. Anthony. « Panique chez les poissons solubles.  »

Les autos carnivores par Max Anthony

Fiche de Les autos carnivores

Titre : Les autos carnivores
Auteur : Max Anthony
Date de parution : 1990
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les autos carnivores

« Cette station-service, sur le bord de l’autoroute, avait vraiment un air sinistre. Surtout avec le vent qui mugissait et les nuages sombres qui passaient à toute vitesse devant Luminoir, le soleil.

Soleil énorme, rouge, terne, comme sans vie, sans chaleur.

Non loin des pompes à essence, il y avait une petite terrasse en plein air, supportant six tables de fer toutes rouillées : la station-service faisait aussi office de café.

Assis devant deux verres de bière, Ned Lucas et Frank Milazzo, agents des services secrets européens, restaient silencieux. Ils n’en revenaient pas de l’ennui monumental qui semblait peser sur Géolonoir, cette planète.

— Je me sens un peu les idées noires, fit Ned. Tu n’aurais pas une blague à raconter, Frank ?

Frank sourit. Né de parents marseillais, il en avait hérité une bonne humeur quasi permanente. »

Extrait de : M. Anthony. « Les autos carnivores. »

Le huitième cristal du Dr. Mygale par Max Anthony

Fiche de Le huitième cristal du Dr. Mygale

Titre : Le huitième cristal du Dr. Mygale
Auteur : Max Anthony
Date de parution : 1993
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le huitième cristal du Dr. Mygale

« Ils étaient allongés dans les broussailles au sommet de la colline. Quatre agents des services secrets européens, ainsi qu’une jeune fille qui se rongeait les ongles avec anxiété. Et ils surveillaient la ville. Le sergent mâchait du chewing-gum en observant les fenêtres avec de puissantes jumelles.
Arachnida… Une planète ex-européenne n’ayant qu’une seule ville. Ils guettaient en faisant bien attention de ne pas se faire voir.
Les petits immeubles à l’ancienne n’avaient pas plus de quatre ou cinq étages. De là-bas leur parvenait une rumeur inquiétante et pour tout dire schizophrénique. Autour de l’agglomération s’étendait une zone absolument rase, où ne poussait même pas un brin d’herbe. Ce no man’s land, large de deux ou trois cents mètres, était parsemé de statues géantes qui ressemblaient aux célèbres têtes de l’île de Pâques, sauf que leurs traits ne reflétaient pas du tout une sérénité énigmatique, mais une haine effroyable. »

Extrait de : M. Anthony. « Le huitième cristal du Dr. Mygale. »

Boulevard des miroirs fantômes par Max Anthony

Fiche de Boulevard des miroirs fantômes

Titre : Boulevard des miroirs fantômes
Auteur : Max Anthony
Date de parution : 1993
Editeur : Fleuve noir

Première page de Boulevard des miroirs fantômes

« C’était une petite ville bien tranquille, sur une planète colonisée par les Européens, tout au bord de notre galaxie, et donc face à l’abîme intergalactique. Elle s’appelait Roquelune, cette ville. Il y avait une longue rue principale, que les habitants avaient simplement baptisée : le Boulevard. Là se trouvaient beaucoup de cafés et de commerces, ainsi que trois cinémas. Les Roqueluniens déambulaient toujours très calmement sur le Boulevard, vaguement rêveurs. Jamais de bruit, à Roquelune. Pas de coups de klaxon, ni de musique tonitruante ni même des bruits de pas. Tous marchaient avec des chaussures totalement silencieuses, et parlaient à mi-voix. Comme s’ils avaient peur de réveiller quelque chose, là-bas, dans les profondeurs de l’abîme intergalactique.

À l’extrémité sud du Boulevard, il y avait un château, retranché au milieu d’un parc. On n’apercevait que le sommet des tours, par-dessus les arbres et les hauts murs d’enceinte. »

Extrait de : M. Anthony. « Boulevard des miroirs fantômes. »

L’androïde livide de l’astéroïde morbide par Max Anthony

Fiche de L’androïde livide de l’astéroïde morbide

Titre : L’androïde livide de l’astéroïde morbide (Tome 3 sur 3 – Ned Lucas)
Auteur : Max Anthony
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’androïde livide de l’astéroïde morbide

« Cette planète ne me dit rien qui vaille ! pensa Ned.

Il marchait au milieu d’une rue déserte, bordée de petites maisons vieilles et tristes, dont la plupart tombaient en ruine. La chaussée était recouverte d’une mince couche de neige, dans laquelle se voyaient de rares traces de pas. Aucune automobile. Un silence de mort. Même pas de vent. Le ciel était d’un gris uniforme, sombre et désespérant.

Oui, vraiment, Asthénia, cette lointaine planète située à l’extrême bord de la Galaxie, n’avait pas l’air très hospitalière. Ned croisa un vieillard voûté, vêtu de noir, qui marchait en s’aidant d’une canne. L’homme lui jeta au passage un coup d’œil soupçonneux. Son visage était absolument livide, d’un blanc terne. De la couleur d’un visage qui ne voit jamais le soleil.

Ned se demandait s’il avait dépassé le bar qu’on lui avait indiqué lorsqu’il aperçut, accrochée à l’angle d’une maison tout à fait semblable aux autres, une petite enseigne aux couleurs défraîchies : Bluegloomy Bar. Il poussa la porte et entra. Curieux endroit. »

Extrait de : M. Anthony. « L’androide livide de l’astéroïde morbide – Ned Lucas. »

Fantasmes en stock par Max Anthony

Fiche de Fantasmes en stock

Titre : Fantasmes en stock (Tome 2 sur 3 – Ned Lucas)
Auteur : Max Anthony
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Fantasmes en stock

« L’homme, un asiatique vêtu de noir, était appuyé contre une des colonnes du hall et, d’un air absorbé, effectuait des calculs sur son ordinateur de poche. Avec son costume impeccable, ses lunettes cerclées d’or et ses cheveux impeccablement coiffés, avait l’air d’un intellectuel du genre ingénieur ; mais son visage plat et dur, ses mains de brute, faisaient plutôt penser à un maître en arts martiaux. Alors ? Un ingénieur sportif ? Probablement.

Une foule à l’air prospère allait et venait dans ce somptueux hall du Capricorne, le plus grand hôtel de la planète. Par la porte à tambour entra soudain un barbu aux cheveux blancs, très grand et habillé d’une manière un peu tapageuse : chemise jaune citron et veste en soie de Véga, d’un violent lumineux, presque fluorescent. L’asiatique, ayant reconnu l’industriel Roger Polignac, pianota sur son ordinateur les lettres suivantes : D, R, E, Y, E, R. Puis il pressa la touche Enter ; l’écran à microluminophores s’escamota, révélant un viseur semblable à celui d’un appareil photographique de type reflex. »

Extrait de : M. Anthony. « Fantasmes en stock – Ned Lucas. »

Onze bonzes de bronze par Max Anthony

Fiche de Onze bonzes de bronze

Titre : Onze bonzes de bronze (Tome 1 sur 3 – Ned Lucas)
Auteur : Max Anthony
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Onze bonzes de bronze

« Le quatrième sous-sol du gratte-ciel « Cassiopée », abritant une partie des locaux des Services Secrets Européens, était désert, à l’exception de deux personnes : un vieux Japonais tout ridé et un grand homme aux cheveux noirs et aux épaules très larges. L’objet de cette réunion ? Un cours de « cri total ». Le professeur, maître Pham-Ngoc Kim, ex-champion du monde de karaté, n’avait pour tout auditoire qu’un seul élève, Ned Lucas, un des plus jeunes et des plus brillants éléments des Services. En pleine forme physique, Ned avait l’air de ce qu’il était, c’est-à-dire souple, rapide, adroit. Pourquoi un seul élève ? Parce que ce cours, facultatif, était carrément considéré comme une fumisterie. Seul Ned, toujours curieux, s’était inscrit.

— Encore une fois, monsieur Ned, vociféra le maître. Encore plus fort ! Et n’oubliez pas : mettez-y toute la haine que vous avez accumulée depuis votre venue au monde. »

Extrait de : M. Anthony. « Onze bonzes de bronze – Ned Lucas. »

Scorpions par Gérard Néry

Fiche de Scorpions

Titre : Scorpions (Tome 6 sur 6 – 1999)
Auteur : Gérard Néry
Date de parution : 1990
Editeur : Fleuve noir

Première page de Scorpions

« Belle n’acceptait jamais les invitations, lorsqu’elle se trouvait en Californie. À Malibu, à Beverly Hills ou à Hollywood habitaient des gens immensément riches, des fortunes toutes récentes. Pour un oui pour un non, ils donnaient une « party » où il était avant tout question d’argent et de fesses, de fesses et d’argent. Belle ne se sentait aucun point commun avec ces gens-là. Un peu comme si elle venait d’une autre planète…
La maison de Belle, en bordure du Pacifique, était isolée et bien moins somptueuse que les propriétés de Canyon Drive. C’était une maison toute blanche dont l’architecture rappelait celle des mas de Provence. Région dont la mère de Belle, morte peu après sa naissance, était originaire. Belle Des Beaux était apparemment orpheline, mais, en fait, elle appartenait à la famille du milliardaire Jason Zède. Cette famille tentaculaire étendait ses ramifications sur toute la planète, et était décidée, tôt ou tard, à supplanter la race humaine. En cette fin de millénaire, les produits d’élite générés par le sperme de Jason Zède, chaque jour plus nombreux, s’étaient infiltrés dans tous les milieux, sur tous les continents. »

Extrait de : G. Néry. « Scorpions – 1999. »