Étiquette : About
Le cas de M. Guérin par E. About
Fiche de Le cas de M. Guérin
Titre : Le cas de M. Guérin
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1862
Editeur : BnF
Première page de Le cas de M. Guérin
« M. Guérin, qui vient de mourir à l’âge de cinquante-deux ans, était chevalier de la Légion d’honneur, licencié en droit, chef de bureau au ministère des finances, ancien capitaine en premier de la 2e compagnie du 7e bataillon de la garde nationale. Il laisse une fortune d’environ vingt-cinq mille francs de rente, une veuve inconsolable
et un fils de dix-huit ans, bachelier ès sciences, candidat à l’École de Saint-Cyr.
Il décéda, le jeudi 15 novembre 1860, en son domicile, rue des Martyrs, 50, en face de la rue de Navarin. Le vicaire de Notre-Dame de Lorette, qui lui administra les derniers sacrements, dit qu’il avait vu peu de morts plus chrétiennes et plus édifiantes. Ses funérailles furent retardées jusqu’au dimanche 18, afin que ses chefs, ses collègues et ses subordonnés pussent lui rendre les derniers devoirs. »
Extrait de : E. About. « Le Cas de M. Guérin. »
La nouvelle carte d’Europe par Edmond About
Fiche de La nouvelle carte d’Europe
Titre : La nouvelle carte d’Europe
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1860
Editeur : BnF
Première page de La nouvelle carte d’Europe
« Le premier jour du mois d’avril, quelques voyageurs, rassemblés par le hasard, avaient dîné à l’hôtel dii Louvre. Soit que le repas eût été bon, soit que le hasard eût pris soin de réunir des gens sans morgue, une aimable familiarité naquit entre les convives, et tout le mondé se connaissait au dessert. La chose eût paru toute simple, il y a cent ans ; elle est presque invraisemblable dans un siècle gourmé comme le nôtre. Mais les voyageurs dont je vous parle, n’appartenant à aucune aristocratie, n’aspiraient point au ridicule des belles manières.
C’était un grand capitaine français, né dans une famille de soldats et neveu d’un lieutenant d’artillerie ; une belle dame anglaise, placée à la tête d’une maison d’exportation qui a des comptoirs jusqu’au bout du monde ; un vieux moine romain, de figure douce et respectable ; un beau sous-officier piémontais, bon appétit et longue moustache ; un Turc dé Constantinople, marié à sept cent cinquante femmes »
Extrait de : E. About. « La Nouvelle Carte d’Europe. »
L’Orient-express par Edmond About
Fiche de L’Orient-express
Titre : L’Orient-express
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1883
Editeur : Magellan
Première page de L’Orient-express
« C’est avec l’essor du chemin de fer au XIXe siècle que le tourisme s’est développé, mais il a fallu attendre l’invention des trains internationaux pour que le voyage devienne un loisir moderne. La création de l’Orient-Express, premier train reliant plusieurs pays, est donc une étape décisive. Jusqu’à son inauguration en 1883, les voyageurs ne disposaient en effet que de liaisons lentes et inconfortables. Un voyage au long cours était encore une expédition hasardeuse et peu s’y risquaient pour leur simple plaisir. On voyageait, oui, pour le commerce, les affaires et la science, mais le tourisme tel qu’on le pratique aujourd’hui est né avec l’Orient-Express et le guide Joanne. »
Extrait de : E. About. « L’Orient-Express. »
L’infâme par Edmond About
Fiche de L’infâme
Titre : L’infâme
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1873
Editeur : BnF
Première page de L’infâme
« Le 24 janvier 185., ce qu’on appelle tout Paris se poussait, se foulait et se culbutait au bal de ces gens-là.
L’hôtel des Gautripon, qui recevait tous les mercredis, était cité comme un des plus vastes et des plus somptueux de l’avenue des Champs-Élysées. Le suisse et le premier palefrenier se partageaient vingt louis par semaine, rien qu’à montrer les écuries et les mangeoires de marbre blanc. On lisait dans le Guide de l’étranger que tel jour, à telle heure, les Anglais pouvaient voir la galerie de tableaux, et notamment l’incomparable Passion d’Albert Dürer. Mme Gautripon allait aux courses en voiture de gala, comme une reine ; elle achetait les chevaux que l’impératrice avait trouvés trop chers. »
Extrait de : E. About. « L’infâme. »
L’homme à l’oreille cassée par Edmond About
Fiche de L’homme à l’oreille cassée
Titre : L’homme à l’oreille cassée
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1862
Editeur : BnF
Première page de L’homme à l’oreille cassée
« Le 18 mai 1859, M. Renault, ancien professeur de physique et de chimie, actuellement propriétaire à Fontainebleau et membre du conseil municipal de cette aimable petite ville, porta lui-même à la poste la lettre suivante :
« À monsieur Léon Renault, ingénieur civil, bureau restant, Berlin, Prusse.
« Mon cher enfant,
« Les bonnes nouvelles que tu as datées de Saint-Pétersbourg nous ont causé la plus douce joie. Ta pauvre mère était souffrante depuis l’hiver ; je ne t’en avais pas parlé de peur de t’inquiéter à cette distance. Moi-même je n’étais guère vaillant ; il y avait encore une troisième personne (tu devineras son nom si tu peux) qui languissait de ne pas te voir. Mais rassure-toi, mon cher Léon : nous renaissons à qui mieux mieux depuis que la date de ton retour est à peu près fixée. Nous commençons à croire que les mines de l’Oural ne dévoreront pas celui qui nous est plus cher que tout au monde. »
Extrait de : E. About. « L’homme à l’oreille cassée. »
L’assassin par Edmond About
Fiche de L’assassin
Titre : L’assassin
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1882
Editeur : Ollendorf
Première page de L’assassin
« ALFRED, endormi sur le canapé et rêvant.
Mort ! je suis mort ! quel bonheur ! Les feuilletons chantent mes louanges, mes tableaux se vendent au poids de l’or ! Alfred Ducamp ! Feu Ducamp ! (Il chante.) Le jour de gloire est arrivé, (On frappe.) Qui va là ?
VOIX, à la cantonade.
Ouvrez, monsieur ! C’est moi : Angélique !
ALFRED, se levant.
Angélique ! Ah ! c’est vrai ! ma providence en jupons. (Criant.) Attendez !
VOIX, à la cantonade.
Mais ouvrez donc ! ça presse. »
Extrait de : E. About. « L’Assassin – comédie en un acte. »
Germaine par Edmond About
Fiche de Germaine
Titre : Germaine
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1857
Editeur : Bibebook
Première page de Germaine
« Vers le milieu de la rue de l’Université, entre le numéro 51 et le 57, on voit quatre hôtels qui peuvent compter parmi les plus beaux de Paris. Le premier appartient à M. Pozzo di Borgo ; le second, au comte de Mailly ; le troisième, au duc de Choiseul ; le dernier au baron de Sanglié. C’est celui qui fait l’angle de la rue Bellechasse.
L’hôtel de Sanglié est une habitation de noble apparence. La porte cochère s’ouvre sur une cour d’honneur soigneusement sablée et tapissée de treilles centenaires. La loge du suisse est à gauche, cachée sous un lierre épais où les moineaux et les portiers babillent à l’unisson. Au fond de la cour à droite, un large perron, abrité sous une marquise, conduit au vestibule et au grand escalier. Le rez-de-chaussée et le premier sont occupés par le baron tout seul ; il jouit sans partage d’un vaste jardin borné par d’autres jardins, peuplé de fauvettes, de merles et d’écureuils qui vont de l’un chez l’autre en pleine liberté, comme s’ils étaient habitants d’un bois, et non citoyens de Paris. »
Extrait de : E. About. « Germaine. »
De Pontoise à Stamboul par Edmond About
Fiche de De Pontoise à Stamboul
Titre : De Pontoise à Stamboul
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1884
Editeur : BnF
Première page de De Pontoise à Stamboul
« L’aventure que je vais vous raconter par le menu ne ressemble pas mal au rêve d’un homme éveillé. J’en suis encore ébloui et étourdi tout ensemble, et la légère trépidation du wagon-lit vibrera très probablement jusqu’à demain matin dans ma colonne vertébrale. Il y a exactement treize jours que je quittais les bords de l’Oise pour aller prendre le train rapide de l’Orient à la gare de Strasbourg ; et dans ces treize jours, c’est-à-dire en moins de temps qu’il n’en fallait à Mme de Sévigné pour aller de Paris à Grignan, je suis allé à Constantinople, je m’y suis promené, instruit et diverti, et j’en suis revenu sans fatigue, prêt à repartir demain si l’on veut, par la même voiture, pour Madrid ou Saint-Pétersbourg. Et notez que nous avons fait une halte de vingt-quatre heures dans cette France orientale qui s’appelle la Roumanie, assisté à l’inauguration d’un palais d’été dans les Carpathes, pris le thé avec un roi et un reine et banqueté somptueusement chez le Bignon de Bucarest. »
Extrait de : E. About. « De Pontoise à Stamboul. »
Ces coquins d’agents de change par Edmond About
Fiche de Ces coquins d’agents de change
Titre : Ces coquins d’agents de change
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1861
Editeur : BnF
Première page de Ces coquins d’agents de change
« J’ai lu dans un vieux, dictionnaire français la définition suivante :
COQUIN. — Homme qui ne craint pas de violer habituellement les lois de son pays.
Si les articles d’un dictionnaire étaient des articles de foi, les plus grands coquins de France seraient les agents de change de Paris. Il n’en est pas un seul qui ne viole au moins cinquante fois par jour ces lois augustes et sacrées que Mandrin, Cartouche et Lacenaire oubliaient tout au plus deux fois par semaine.
Mais s’il était démontré que nous avons dans le Code des lois surannées, absurdes, monstrueuses ; si les magistrats eux-mêmes reconnaissaient quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent que l’équité doit lier les mains à la justice ; si, en un mot, ces coquins étaient les plus honnêtes gens du monde, les plus utiles, les plus nécessaires à la prospérité publique, ne conviendrait-il pas de réformer la loi qu’ils violent habituellement et innocemment ? »
Extrait de : E. About. « Ces coquins d’agents de change. »
A B C du travailleur par Edmond About
Fiche de A B C du travailleur
Titre : A B C du travailleur
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1868
Editeur :
Première page de A B C du travailleur
« Il y a quatre ou cinq ans, les hasards de la vie me mirent en correspondance avec un groupe de travailleurs parisiens. Ils n’étaient guère plus de soixante-dix, mais chacun représentait un corps de métier, et l’on devinait derrière eux toute une armée de camarades. Je n’en ai pas vu un seul face à face : ils m’écrivirent, je leur répondis une lettre assez longue qui courut les ateliers, puis l’un d’eux, qui semblait exercer une certaine autorité par sa droiture et ses lumières, m’adressa une proposition qui peut se résumer ainsi :
« Voulez-vous lier avec nous une amitié solide et durable ? Rendez-nous un service que ni nos orateurs, ni nos publicistes en titre n’ont jamais songé à nous offrir. Publiez un petit livre qui nous apprenne en quelques heures de lecture tout ce qu’il nous est indispensable de savoir. »
Extrait de : E. About. « A B C du travailleur. »