Étiquette : Albin Michel
Hadon, le guerrier par P. J. Farmer

Fiche de Hadon, le guerrier
Titre : Hadon, le guerrier (Tome 2 sur 2 – Le cycle d’Opar)
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1976
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : Albin Michel
Première page de Hadon, le guerrier
« Hadon s’appuya sur son sabre et attendit la mort.
Il regarda en bas de la montagne, de l’entrée du défilé. De nouveau, il secoua la tête. Si seulement Lalila ne s’était pas tordu la cheville, ils n’auraient peut-être pas été dans une situation aussi désespérée.
La pente qui menait à l’étroit passage était abrupte ; on ne pouvait en grimper les cinquante derniers pas que sur les mains et les genoux. Sur une centaine de pas, des escarpements de près de cent pieds de haut et soixante de large longeaient l’accès du défilé. Ils formaient une sorte d’approche extérieure, dont les murs se resserraient rapidement en flèche. La pente et les murs se rejoignaient à la pointe. Hadon était debout dans l’étroite ouverture. La piste commençait là, d’une saillie rocheuse d’environ dix pouces de haut. »
Extrait de : P. J. Farmer. « Hadon, le guerrier – Le cycle d’Opar. »
Un trône pour Hadon par P. J. Farmer

Fiche de Un trône pour Hadon
Titre : Un trône pour Hadon (Tome 1 sur 2 – Le cycle d’Opar)
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1974
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : Albin Michel
Première page de Un trône pour Hadon
« Opar, la ville de granit massif et de petits joyaux, tremblotait et se brouillait. Pourtant bien réelle avec ses grands murs de pierre, ses tours élancées, ses dômes dorés, et huit cent soixante-sept ans d’existence, elle vacilla, faiblit et s’évanouit. Et elle fut alors disparue comme si elle n’avait jamais été.
Hadon avala sa salive et il essuya ses larmes.
Sa dernière vision de la resplendissante Opar avait été comme un rêve mourant dans l’esprit d’un dieu. Il espéra que ce n’était pas un mauvais augure. Et aussi que ses compagnons et rivaux étaient semblablement affectés. S’il était le seul à avoir pleuré, on pourrait se moquer de lui.
Le grand canot avait dépassé le coude du fleuve, et les arbres de la jungle s’étaient interposés entre lui et sa ville natale. Il la voyait encore en pensée, ses tours dressées vers le ciel comme des mains pour l’empêcher de tomber. »
Extrait de : P. J. Farmer. « Un trône pour Hadon – Le cycle d’Opar. »
Syzygie par M. Coney

Fiche de Syzygie
Titre : Syzygie
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1973
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : Albin Michel
Première page de Syzygie
« Un soir, à peu près un an arcadien avant le déclenchement de l’Effet relais, Sheila et moi étions à un bal au Dôme des Loisirs de Riverside. La salle était pleine; une cohue de gens bien déterminés à s’amuser s’escrimait à danser au rythme incertain d’un mauvais orchestre. L’animateur avait été engagé spécialement pour cette occasion; il était, nous avait-on dit, très drôle… un vrai comique qui aurait mis de l’ambiance dans n’importe quelle réunion. En entendant cela, j’avais essayé de trouver une excuse pour ne pas y aller, mais Sheila avait insisté. Tout le monde, semblait-il, y allait, et il était tacitement entendu que ce devait être le commencement de relations nouvelles entre la Section de Recherches et les colons indépendants de Riverside.
A minuit, le bal battait son plein, l’orchestre était étourdissant, le trompette se démenait et jouait si fort de son instrument qu’il paraissait en danger imminent d’un infarctus. »
Extrait de : M. Coney. « Syzygie. »
Rax par M. Coney

Fiche de Rax
Titre : Rax
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1975
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : Albin Michel
Première page de Rax
« Je songe souvent à ce jour, à Alika, où mon père, ma mère et moi courions en tous sens pour amasser un monceau d’affaires sur le perron, en prévision de nos vacances à Pallahaxi. J’avais à peine atteint l’âge de la puberté mais j’en savais suffisamment sur les manières des adultes pour m’écarter de leur chemin durant cet événement annuel qui créait toujours, je ne sais pourquoi, une situation de panique. Ma mère se hâtait avec de petits mouvements rapides et des yeux mornes, demandant constamment où se trouvait telle ou telle chose indispensable et répondant elle-même à ses questions. Mon père, grand et digne, descendait à la cave et remontait avec des bidons de distillé pour son bien le plus précieux, le char automoteur. Quand mes parents m’apercevaient, il n’y avait pas de tendresse dans leur regard. »
Extrait de : M. Coney. « Rax. »
Les enfants de l’hiver par M. Coney

Fiche de Les enfants de l’hiver
Titre : Les enfants de l’hiver
Auteur : Michael Coney
Date de parution : 1974
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : Albin Michel
Première page de Les enfants de l’hiver
« Switch et Cockade causaient ensemble dans les galeries de glace.
« Je n’aime pas ça », marmottait nerveusement Switch, en traçant de son index des figures abstraites sur les parois grossièrement taillées du tunnel.
« Que pouvons-nous faire ? » fit Cockade. Elle tenait la lampe qui se reflétait à l’infini dans la glace autour d’eux. Sa voix résonnait aiguë et caverneuse.
« Je ne sais pas ce que diable nous pouvons faire sauf simplement nous en aller et les laisser tomber comme tu disais. »
Ils reprirent leur marche ; la galerie s’élargissait quoique Switch fût encore obligé de se baisser. Bizarrement réfracté dans la glace, le mot SUPERMARCHÉ dansa dans la lueur de la lampe de Cockade. »
Extrait de : M. Coney. « Les enfants de l’hiver. »
Le cinquième enfant par Doris Lessing

Fiche de Le cinquième enfant
Titre : Le cinquième enfant
Auteur : Doris Lessing
Date de parution : 1988
Traduction : M. Véron
Editeur : Albin Michel
Première page de Le cinquième enfant
« Harriet et David se rencontrèrent à une fête d’entreprise à laquelle ni l’un ni l’autre n’avait eu envie d’aller, et tous deux surent à l’instant même que c’était là ce qu’ils attendaient. Quelqu’un d’assez conservateur, démodé, pour ne pas dire vieillot; timide, difficile à contenter : voilà comment les autres les définissaient, il n’y avait pas de fin aux qualificatifs désobligeants qu’ils s’attiraient. Ils défendaient obstinément une certaine vision d’eux-mêmes, qui était la banalité et le droit à la banalité, sans pour autant avoir à subir de critiques pour leurs exigences émotionnelles et leur abstinence simplement parce que c’étaient là des qualités passées de mode.
A cette fameuse fête d’entreprise, environ deux cents personnes s’entassaient dans une longue salle solennelle, qui était une salle de conseil d’administration trois cent trente-quatre jours par an. Trois sociétés associées, toutes liées à la construction immobilière, tenaient là leur fête de fin d’année. »
Extrait de : D. Lessing. « Le Cinquième enfant. »
Le carnet d’or par Doris Lessing

Fiche de Le carnet d’or
Titre : Le carnet d’or
Auteur : Doris Lessing
Date de parution : 1962
Traduction : M. Véron
Editeur : Albin Michel
Première page de Le carnet d’or
« Les deux femmes étaient seules dans l’appartement.
« En fait, ça craque par tous les bouts », dit Anna tandis que Molly reposait le récepteur.
Molly passait sa vie au téléphone. Avant qu’il ne sonne, cette fois, elle avait juste eu le temps de demander à Anna : « Alors ? Quels sont les derniers cancans ? » Et elle annonça en revenant du téléphone : « C’est Richard. Il arrive. Son seul instant libre d’ici un mois, du moins il le prétend.
— De toute façon je ne m’en irai pas, dit Anna.
— Surtout pas, reste où tu es. »
Molly s’examina d’un œil critique : elle portait un pantalon et un pull-over aussi défraîchis l’un que l’autre. « Il n’aura qu’à me prendre comme je suis, décréta-t-elle en s’asseyant devant la fenêtre. »
Extrait de : D. Lessing. « Le Carnet d’or. »
Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute par M. G. Dantec

Fiche de Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute
Titre : Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute
Auteur : Maurice G. Dantec
Date de parution : 2009
Editeur : Albin Michel
Première page de Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute
« Je suis entré dans le bureau de poste et j’ai dit :
– Bonjour m’sieurs dames ça sera pas long c’est un hold-up vous vous allongez par terre et vous comptez les grains de poussière.
Y avait pas foule dans la petite agence de quartier. Un couple de retraités et une matrone martiniquaise de ce côté-ci des guichets, et deux employés au teint photocopié sur la couleur des murs, de l’autre.
– TOUT LE MONDE PAR TERRE, j’ai gueulé, pour bien me faire comprendre. Vous, j’ai fait aux deux préposés, vous bougez un sourcil et je descends tout le monde de ce côté-là.
Ça s’est mis à gémir du côté des cartes vermeilles alors j’ai fait accélérer la cadence en agitant le Beretta et en gueulant encore un bon coup, puis je suis allé refermer à toute vitesse le verrou de la vieille porte d’entrée, toute pourrie, une véritable aubaine cette antique poste de quartier. On était cinq minutes avant l’heure de la fermeture, ils avaient pris un peu d’avance sur l’horaire les fonctionnaires PTT, c’est tout.
Je connaissais bien le topo des lieux, question sécurité c’était pas ça, même pas un œil-caméra dans un coin, j’ai balancé un gros coup de pompe dans la porte qui donnait derrière le comptoir, la serrure a carrément explosé et j’ai juste dit :
– Allez, tout le monde derrière. »
Extrait de : Maurice G. Dantec. « Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute. »
Odd et les géants de glace par N. Gaiman

Fiche de Odd et les géants de glace
Titre : Odd et les géants de glace
Auteur : N. Gaiman
Date de parution : 2009
Traduction : V. Le Plouhinec
Editeur : Albin Michel
Première page de Odd et les géants de glace
« IL ÉTAIT UNE FOIS un garçon nommé Odd{1}, ce qui n’avait rien d’étrange ni d’inhabituel en ce temps et dans cette contrée-là. « Odd » signifiait « la pointe d’une lame », c’était un nom porte-bonheur.
Le garçon, en revanche, était un peu bizarre. C’était du moins l’avis des autres villageois. Bizarre, il l’était sans doute ; mais chanceux, certainement pas.
Son père avait péri au cours d’une expédition de pillage en mer deux années plus tôt, alors qu’Odd n’avait que dix ans. On avait déjà vu des hommes se faire tuer lors de ces raids, mais son père n’avait pas été occis par un Écossais, il n’était pas tombé glorieusement dans le feu du combat, en bon Viking. Non, il avait sauté par-dessus bord pour »
Extrait de : N. Gaiman. « Odd et les Géants de Glace. »