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Créateur d’étoiles par O. Stapledon

Fiche de Créateur d’étoiles

Titre : Créateur d’étoiles
Auteur : O. Stapledon
Date de parution : 1937
Traduction : B. André
Editeur : NEO

Première page de Créateur d’étoiles

« La Terre

Le point de départ

Une nuit d’amertume, je sortis sur la colline. La bruyère sombre entravait mes pas. En bas défilaient les lumières des faubourgs. Les fenêtres, rideaux tirés, étaient comme des yeux clos, tournés vers la vie
intérieure des rêves. Au-delà du noir horizon de la mer, un phare palpitait. Au-dessus de ma tête, l’obscurité.

J’apercevais notre maison, notre îlot dans les tumultueux et âpres courants du monde. Là, pendant quinze ans, nous deux, si différents, avions vécu dans un soutien et un enrichissement mutuels, dans une symbiose étroite. Là, nous avions fait les projets de chaque jour, subi les hasards et les heurts de la journée. Là s’empilaient les « lettres à répondre », les chaussettes à raccommoder. Là, les enfants étaient nés. Là, sous ce toit, nos deux vies, se heurtant parfois, se reconnaissaient une : une vie plus grande, plus consciente que l’une ou l’autre seule. »

Extrait de : O. Stapledon. « Créateur d’étoiles. »

La colline du dernier adieu par M. Zimmer Bradley

Fiche de La colline du dernier adieu

Titre : La colline du dernier adieu (Tome 5 sur 8 – Cycle d’Avalon)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1993
Traduction : L. André
Editeur : Pygmalion

Première page de La colline du dernier adieu

« Un vent froid fouettait les torches, langues de feu rageuses faisant briller, par-delà les eaux sombres, les boucliers des légionnaires prêts à l’attaque sur la rive opposée. Entourée de fumée et par la brume qui montait de la mer, la prêtresse, maîtrisant un bref accès de toux, s’efforça de mieux discerner les préparatifs ennemis. Elle écouta la rumeur qui parvenait du camp romain, les ordres des officiers haranguant leurs troupes. Derrière elle s’élevait en réponse le chant des druides appelant la colère des cieux sur l’oppresseur. Soudain, le tonnerre ébranla les airs et les lamentations stridentes des femmes la firent frissonner. Mêlant sa voix aux leurs, elle leva à l’unisson encore plus haut ses bras imprécateurs, faisant frémir sa cape telle une immense aile de corbeau.

Les Romains, eux aussi, faisaient écho à la clameur, et bientôt le premier rang des combattants pénétra dans les flots, bravant le chœur menaçant des femmes et la harpe de guerre qui palpitait d’une musique vengeresse.

Le premier soldat à cape rouge posa le pied sur le rivage de l’Île Sacrée, mais hélas les dieux ne le frappèrent point. Les chants faiblirent et la prêtresse, qu’un druide voulut vainement protéger de son corps, fut aussitôt frappée par un glaive qui empourpra sa robe d’une tache sanglante. Alors, toutes les incantations cessèrent et seuls se firent entendre encore des appels angoissés et des cris d’épouvante. »

Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Cycle d’Avalon – La colline du dernier adieu. »