Étiquette : Au diable vauvert

 

Neuromancien (nouvelle traduction) par W. Gibson

Fiche de Neuromancien

Titre : Neuromancien (Tome 1 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1984
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Neuromancien

« Le ciel au-dessus du port avait la couleur d’une télévision allumée sur une chaîne défunte.

Case se frayait un chemin à travers la foule devant l’entrée du Chat lorsqu’il entendit quelqu’un expliquer : « Je suis pas accro. C’est juste mon corps qui souffre d’une grosse carence en drogue. »

Une voix et une blague typiques de l’Étendue. Au Chatsubo, un bar pour expatriés, on pouvait boire pendant une semaine sans jamais entendre deux mots de japonais.

Ratz bossait derrière le comptoir et sa prothèse de bras se contractait avec monotonie pour remplir des verres de Kirin à la pression. En voyant Case, il sourit et dévoila une dentition mêlant acier d’Europe de l’Est et caries marron. Case trouva une place au bar, entre le bronzage improbable d’une des putes de Lonny Zone et l’uniforme de marin immaculé d’un grand Africain aux pommettes striées de cicatrices tribales bien alignées. »

Extrait de : W. Gibson. « Neuromancien – Conurb. »

Vu des pop cultures par N. Gaiman

Fiche de Vu des pop cultures

Titre : Vu des pop cultures
Auteur : N. Gaiman
Date de parution : 2016
Traduction : P. Marcel
Editeur : Au Diable Vauvert

Sommaire de Vu des pop cultures

  • Des choses que je crois
  • Quelques personnes que j’ai connues
  • Introductions et réflexions : Science-fiction
  • Le cinéma, les films et moi
  • Des comics et de certains qui les font
  • Introductions et contradictions
  • La musique et les gens qui la font
  • De Stardust et des contes de fées
  • L’art compte
  • Vu du paradis : Ce qui est réel

Première page de Fritz Leiber : Les nouvelles

« J’ai rencontré Fritz Leiber (ça se prononce Laï-beur et non, comme je l’ai dit à tort toute ma vie jusqu’à ce que je le rencontre, Li-beur) peu de temps avant sa mort. C’était il y a vingt ans. Nous étions assis côte à côte lors d’un banquet de la Convention mondiale de science-fiction. Il paraissait tellement vieux : un homme de haute taille, grave et distingué avec ses cheveux blancs, qui m’évoquait Boris
Karloff en plus mince et plus beau. Il n’a rien dit durant le repas, pas à mon souvenir. Notre ami commun, Harlan Ellison, lui avait envoyé un exemplaire du Sandman n°18, « Un rêve de mille chats », qui était mon petit hommage aux histoires de chats de Leiber. Je lui ai dit qu’il avait été une inspiration, il a formulé une réponse plus ou moins inaudible et j’ai été heureux. Nous avons rarement l’occasion de remercier ceux qui nous ont modelés. »

Extrait de : N. Gaiman. « Vu des pop cultures. »

Signal d’alerte par N. Gaiman

Fiche de Signal d’alerte

Titre : Signal d’alerte
Auteur : N. Gaiman
Date de parution : 2015
Traduction : P. Marcel
Editeur : Au diable vauvert

Sommaire de Signal d’alerte

  • Monter un siège
  • Un labyrinthe lunaire
  • Le problème avec Cassandra
  • Au fond de la mer sans soleil
  • « La vérité est une caverne dans les Montagnes noires … »
  • Ma dernière logeuse
  • Un récit d’aventure
  • Orange
  • Un calendrier de contes
  • L’affaire de la mort et du miel
  • L’homme qui a oublié Ray Bradbury
  • Jérusalem
  • Clic-Clac, le sac qui claque
  • Une invocation d’incuriosité
  • « Et pleurer, à l’instar d’Alexandre »
  • Nulle heure pile
  • Perles et diamants : un conte de fées
  • Le retour du mince duc blanc
  • Terminaisons féminines
  • Un respect des convenances
  • La dormeuse et le rouet
  • Ouvrage de sorcières
  • En relig odhrain
  • Le dogue noir

Première page de Monter un siège

« Aujourd’hui, j’avais l’intention de commencer à écrire.
Les histoires attendent comme orages au loin
qui grondent et flamboient sur le gris horizon
et il y a des mails, des préfaces
et un livre, tout un livre, bordel,
sur un pays, un voyage et la foi
que je suis là pour écrire.

J’ai monté un siège.
J’ai ouvert un carton avec une lame
(J’ai assemblé la lame)
sorti les éléments pour les porter, avec soin, à l’étage. »

Extrait de : N. Gaiman. « Signal d’alerte. »

Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l’imagination par N. Gaiman

Fiche de Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l’imagination

Titre : Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l’imagination
Auteur : N. Gaiman
Date de parution : 2013
Traduction : P. Marcel
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l’imagination

« Il est important que les gens précisent dans quel camp ils se rangent et pourquoi, et s’ils pourraient être de parti pris. Une déclaration d’intérêts de la part des membres, en quelque sorte. Donc, je vais vous parler de lecture. Je vais vous dire que les bibliothèques sont importantes. Je vais suggérer que lire de la fiction, lire pour le plaisir, est une des plus importantes activités à laquelle on puisse s’adonner. Je vais lancer un appel passionné pour que les gens comprennent ce que sont les bibliothèques et les bibliothécaires, et qu’il faut les préserver.

Je suis de parti pris, de façon évidente et gigantesque : je suis auteur, souvent auteur de fiction. J’écris pour les enfants et les adultes. Depuis une trentaine d’années, je gagne ma vie par mes mots, en majorité en inventant des choses et en les écrivant. Il est évidemment de mon intérêt que les gens lisent, qu’ils lisent de la fiction, que bibliothèques et bibliothécaires continuent à exister et aident à favoriser l’amour de la lecture et des lieux où la lecture peut se pratiquer. »

Extrait de : N. Gaiman. « Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l’imagination. »

La mythologie viking par N. Gaiman

Fiche de La mythologie viking

Titre : La mythologie viking
Auteur : N. Gaiman
Date de parution : 2017
Traduction : P. Marcel
Editeur : Au Diable Vauvert

Première page de La mythologie viking

« Avant le commencement, il n’y avait rien – ni terre, ni cieux, ni étoiles, ni ciel : rien que le monde de la brume, sans forme et sans structure, et le monde du feu, toujours ardent.

Au nord s’étendait le Niflheim, le monde des ténèbres. Onze fleuves de poison fendaient la brume, chacun jaillissant de la même source au centre de tout, le maelstrom rugissant appelé Hvergelmir. Le Niflheim était plus froid que le froid et la brume obscure nappait tout d’une chape pesante. Les cieux étaient masqués par elle et le sol était couvert par le brouillard glacé.

Au sud se trouvait le Muspell. Le Muspell était le feu. Là-bas, tout brillait et brûlait. Le Muspell était la lumière, alors que le Niflheim était la grisaille ; la lave en fusion, alors que le monde de brume était gelé. Le pays flambait dans la fournaise grondante d’un feu de forgeron ; il n’y avait ni terre ferme ni ciel. Rien que des étincelles et des jaillissements de chaleur, des roches fondues et des braises ardentes. »

Extrait de : N. Gaiman. « La Mythologie Viking. »

L’océan au bout du chemin par N. Gaiman

Fiche de L’océan au bout du chemin

Titre : L’océan au bout du chemin
Auteur : N. Gaiman
Date de parution : 2013
Traduction : P. Marcel
Editeur : Au Diable Vauvert

Première page de L’océan au bout du chemin

« Je portais un costume noir, une chemise blanche, une cravate noire et des chaussures noires, bien cirées et brillantes : des vêtements dans lesquels j’aurais été mal à l’aise, en temps ordinaire, comme si j’avais endossé un uniforme volé ou si je voulais passer pour un adulte. Aujourd’hui, ils m’apportaient une sorte de réconfort. Je portais les vêtements appropriés à une rude journée.

J’avais accompli mon devoir, le matin, prononcé les paroles que je devais prononcer, et j’étais sincère en les disant ; et puis, une fois le service terminé, je suis monté en voiture et je suis parti au hasard, sans plan défini, avec environ une heure à tuer avant de rencontrer d’autres gens que je n’avais plus vus depuis des années, serrer d’autres mains et boire trop de tasses de thé dans le beau service en porcelaine. J’ai suivi des routes de campagne sinueuses du Sussex dont je ne me souvenais qu’à demi, jusqu’à ce que je me retrouve »

Extrait de : N. Gaiman. « L’océan au bout du chemin. »

Des choses fragiles par N. Gaiman

Fiche de Des choses fragiles

Titre : Des choses fragiles
Auteur : N. Gaiman
Date de parution : 2006
Traduction : M. Pagel
Editeur : Au Diable Vauvert

Sommaire de Des choses fragiles

  • Une étude en vert
  • La grand’ roue féerique
  • La présidence d’Octobre
  • La chambre dissimulée
  • Les épouses interdites des esclaves sans visage dans le manoir secret de la nuit du désir redoutable
  • Le chemin caillouteux du souvenir
  • L’heure de la fermeture
  • Devenir Sylvain
  • Amères moutures
  • Les autres
  • Souvenirs et trésors
  • Les bons garçons méritent des récompenses
  • La vérité sur le cas du départ de Mlle Finch
  • D’étranges petites filles
  • La Saint-Valentin d’Arlequin
  • Boucles
  • Le problème de Susan
  • Instructions
  • Qu’est-ce que tu crois que ça me fait ?
  • Ma vie
  • Quinze cartes peintes d’un tarot vampire
  • Nourrir et manger
  • Le croup de l’inventeur de maladies
  • A la fin
  • Goliath
  • Pages d’un journal trouvé au fond d’une boîte à chaussures laissée dans un bus Greyhound quelque part entre Tulsa, Oklahoma et Louisville, Kentucky
  • Comment parler aux filles pendant les fêtes
  • Le jour de l’arrivée des soucoupes
  • L’oiseau-soleil
  • Inventer Aladin
  • Le monarque de la vallée

Première page d’Une étude en vert

« C’est l’immensité, je crois. Le gigantisme de ce qui vit dans les profondeurs. La noirceur des rêves.

Mais je m’égare. Pardonnez-moi. Je n’ai rien d’un littéraire.

J’avais besoin d’un logement. Ce fut ainsi que je le rencontrai. Je cherchais quelqu’un pour partager le loyer avec moi. Nous fûmes présentés par une connaissance commune, dans les laboratoires de chimie de St. Bart. « Je constate que vous êtes allé en Afghanistan. » Voilà ce qu’il me déclara, si bien que ma mâchoire s’affaissa et que mes yeux s’écarquillèrent.

« Stupéfiant, dis-je.

— Pas tant que ça, répondit l’inconnu en blouse blanche qui allait devenir mon ami. La manière dont vous tenez votre bras révèle que vous avez été blessé – et ce d’une façon bien particulière –, vous êtes très bronzé, et vous avez en outre un port militaire. »

Extrait de : N. Gaiman. « Des choses fragiles. »

Anansi boys par N. Gaiman

Fiche de Anansi boys

Titre : Anansi boys (Tome 2 sur 2 – American Gods)
Auteur : N. Gaiman
Date de parution : 2005
Traduction : M. Pagel
Editeur : Au diable Vauvert

Première page de Anansi boys

« Tout commence, ainsi que la plupart des choses, par une chanson.

Au commencement, après tout, étaient les paroles, et elles s’accompagnaient d’un air. Voilà comment fut créé l’univers et divisé le néant, comment les terres et les étoiles, les rêves et les petits dieux aussi bien que les animaux firent leur entrée dans le monde.

Ils furent chantés.

Les grands animaux prirent naissance d’une chanson, après que le Chanteur en eut terminé avec les planètes et les collines, les arbres, les océans et les petits animaux. Les falaises qui délimitent la réalité furent chantées, de même que les terrains de chasse et les ténèbres. »

Extrait de : N. Gaiman. « American Gods – Anansy Boys. »

La mémoire du vautour par F. Colin

Fiche de La mémoire du vautour

Titre : La mémoire du vautour
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2007
Editeur : Au diable vauvert

Première page de La mémoire du vautour

« Cette nuit, j’ai rêvé que mon esprit explosait et que la déflagration libérait une énergie intense, un monde, un univers parfait. J’étais mort. J’étais mort, mais cela ne changeait rien. Une phrase d’Alan Watts tournoyait dans mon esprit : Et Dieu contempla la solidité de ses fondations, et Dieu se dit à lui-même : « Perds-toi. »

Je me suis réveillé en tremblant.

Il serait temps que je termine ce boulot. J’ai un manuel à boucler, et chaque jour apporte son lot d’informations déstabilisantes. Aujourd’hui par exemple, j’ai appris que les cendres du cadavre n’étaient pas de véritables cendres. Après la phase de chauffage et d’évaporation, le corps est réduit à ses éléments originaux – de petits fragments d’os destinés au broyage et, en dépit de ce qu’on pourrait penser, ce genre de processus ne coûte presque rien : combustion »

Extrait de : F. Colin. « La Mémoire du vautour. »

L’aube par O. E. Butler

Fiche de L’aube

Titre : L’aube (Tome 1 sur 3 – Xenogenesis)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1987
Traduction : J. Shapiro
Editeur : Au diable vauvert

Première page de L’aube

« En vie !
Toujours en vie.
En vie… encore une fois.
L’Éveil fut difficile, comme d’habitude. La déception ultime. Inspirer suffisamment d’air pour chasser les sensations cauchemardesques d’asphyxie représentait une véritable épreuve. Lilith Iyapo resta étendue, haletante, tremblante après un effort aussi colossal. Son cœur battait trop vite, trop fort. Elle se roula en boule, comme un fœtus, impuissante. Le sang se remit à circuler dans ses bras et ses jambes par minuscules bourrasques d’une douleur exquise.
Une fois que son corps se fut calmé et eut accepté la réanimation, elle regarda autour d’elle. La pièce semblait mal éclairée ; or, elle ne s’était encore jamais Éveillée dans la pénombre. Elle se reprit. La pièce ne semblait pas mal éclairée, elle était mal éclairée. Lors d’un précédent Éveil, elle avait décrété que tout ce qui se passait, tout ce qu’elle percevait constituait la réalité. Elle s’était déjà demandé – combien de fois ? – si elle n’était pas folle ou droguée, malade ou blessée. Rien de tout cela n’avait d’importance. »

Extrait de : O. E. Butler. « Xenogenesis – L’Aube. »