Étiquette : Au diable vauvert
La mémoire du vautour par F. Colin

Fiche de La mémoire du vautour
Titre : La mémoire du vautour
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2007
Editeur : Au diable vauvert
Première page de La mémoire du vautour
« Cette nuit, j’ai rêvé que mon esprit explosait et que la déflagration libérait une énergie intense, un monde, un univers parfait. J’étais mort. J’étais mort, mais cela ne changeait rien. Une phrase d’Alan Watts tournoyait dans mon esprit : Et Dieu contempla la solidité de ses fondations, et Dieu se dit à lui-même : « Perds-toi. »
Je me suis réveillé en tremblant.
Il serait temps que je termine ce boulot. J’ai un manuel à boucler, et chaque jour apporte son lot d’informations déstabilisantes. Aujourd’hui par exemple, j’ai appris que les cendres du cadavre n’étaient pas de véritables cendres. Après la phase de chauffage et d’évaporation, le corps est réduit à ses éléments originaux – de petits fragments d’os destinés au broyage et, en dépit de ce qu’on pourrait penser, ce genre de processus ne coûte presque rien : combustion »
Extrait de : F. Colin. « La Mémoire du vautour. »
L’aube par O. E. Butler

Fiche de L’aube
Titre : L’aube (Tome 1 sur 3 – Xenogenesis)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1987
Traduction : J. Shapiro
Editeur : Au diable vauvert
Première page de L’aube
« En vie !
Toujours en vie.
En vie… encore une fois.
L’Éveil fut difficile, comme d’habitude. La déception ultime. Inspirer suffisamment d’air pour chasser les sensations cauchemardesques d’asphyxie représentait une véritable épreuve. Lilith Iyapo resta étendue, haletante, tremblante après un effort aussi colossal. Son cœur battait trop vite, trop fort. Elle se roula en boule, comme un fœtus, impuissante. Le sang se remit à circuler dans ses bras et ses jambes par minuscules bourrasques d’une douleur exquise.
Une fois que son corps se fut calmé et eut accepté la réanimation, elle regarda autour d’elle. La pièce semblait mal éclairée ; or, elle ne s’était encore jamais Éveillée dans la pénombre. Elle se reprit. La pièce ne semblait pas mal éclairée, elle était mal éclairée. Lors d’un précédent Éveil, elle avait décrété que tout ce qui se passait, tout ce qu’elle percevait constituait la réalité. Elle s’était déjà demandé – combien de fois ? – si elle n’était pas folle ou droguée, malade ou blessée. Rien de tout cela n’avait d’importance. »
Extrait de : O. E. Butler. « Xenogenesis – L’Aube. »
La parabole des talents par O. E. Butler

Fiche de La parabole des talents
Titre : La parabole des talents (Tome 2 sur 2 – Paraboles)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1998
Traduction : I. Tate
Editeur : Au diable vauvert
Première page de La parabole des talents
« Ils feront d’elle une divinité.
Voilà qui devrait lui plaire, si elle pouvait l’apprendre. En dépit de toutes ses protestations ou dénégations, elle a toujours éprouvé le besoin d’être entourée de fidèles attentifs, de vrais disciples, capables de boire ses paroles comme du petit-lait. De même lui était-il agréable de manipuler les événements sur une grande échelle. Il en est ainsi de tous les dieux.
Lauren Oya Olamina Bankole, tel était son nom d’état civil. “Olamina”, l’appelaient simplement ses admirateurs, ou ses ennemis.
Elle était ma mère biologique.
Elle est morte, à présent.
J’aurais voulu pouvoir l’aimer, me convaincre qu’elle n’était pas responsable des circonstances qui nous ont séparées. C’était mon vœu le plus cher. Au lieu de cela, je l’ai haïe, redoutée, réclamée de toutes mes forces. Sans jamais lui accorder ma confiance, toutefois, sans jamais comprendre comment elle pouvait être telle que je la voyais, si résolue alors qu’elle se fourvoyait, disponible pour le monde entier quand elle ne l’était jamais pour moi. Aujourd’hui encore, je ne comprends pas. Elle est »
Extrait de : O. E. Butler. « Paraboles – La Parabole des talents. »
La parabole du semeur par O. E. Butler

Fiche de La parabole du semeur
Titre : La parabole du semeur (Tome 1 sur 2 – Paraboles)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1993
Traduction : P. Rouard
Editeur : Au diable vauvert
Première page de La parabole du semeur
« Samedi 20 juillet 2024
Ce rêve, toujours le même, est revenu la nuit dernière. J’aurais dû m’y attendre. Il me vient quand je me débats, suspendue à mon crochet personnel, et m’efforce de faire comme s’il ne se passait rien d’inhabituel. Il me vient quand je m’efforce d’être la fille de mon père.
C’est notre anniversaire, aujourd’hui – cinquante-cinq ans pour lui, quinze pour moi. Demain, j’essaierai de lui faire plaisir, à lui, à la communauté et à Dieu. La nuit dernière, donc, j’ai refait ce rêve qui n’est qu’un mensonge. Il me faut le raconter parce que ce mensonge-là me trouble trop profondément.
J’apprends à voler, à léviter. Personne ne m’apprend, j’apprends toute seule, petit à petit, leçon de rêve après leçon de rêve. Une image pas très subtile, mais persistante. Je n’en suis pas à ma première leçon et j’ai fait des progrès. J’ai davantage confiance en moi mais j’ai encore peur. Je ne parviens pas à bien contrôler ma direction. »
Extrait de : O. E. Butler. « Paraboles – La parabole du semeur. »