Étiquette : Bélial
La maison qui glissait par J.-P. Andrevon
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Fiche de La maison qui glissait
Titre : La maison qui glissait
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2010
Editeur : Bélial
Première page de La maison qui glissait
« La tour Les Érables se dresse au milieu d’une douzaine de tours semblables, elles-mêmes bordées en angle droit, sur leurs faces nord-est, par autant de barres en quinconces. L’ensemble de ces bâtiments forme la cité des Étangs, qui comporte aussi un centre sportif / maison des jeunes incrusté entre un terrain de foot et un autre de basket et, quelque peu décentré en bordure de la bretelle autoroutière, un centre commercial Soveco, sans oublier une école, une crèche, une bibliothèque, toutes situées dans la barre principale, celle de la Cour Longue. Au sud-ouest s’étale un semis anarchique de maisons particulières flanquées de quelques entrepôts d’entreprises. La cité des Étangs, rejetée à la lointaine périphérie d’une grande ville, peu importe laquelle, fut édifiée, comme tant d’autres du même genre, au début des années 70. La tour des Érables, tout comme ses sœurs immédiates, a été achevée en 1973, à peu près en même temps que les Twin Towers de Manhattan, une coïncidence sans véritable signification. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « La Maison qui glissait. »
L’anniversaire du Reich de mille ans par J.-P. Andrevon
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Fiche de L’anniversaire du Reich de mille ans
Titre : L’anniversaire du Reich de mille ans
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2013
Editeur : Bélial
Première page de L’anniversaire du Reich de mille ans
« Orna ! Orna ! Le fer est assez chaud ? »
Le petit nez en trompette de Sigrid arrive à peine au niveau de la table. Elle avance un index intrépide, touche le flanc du fer à repasser. Un petit éclair de chaleur sèche. Sigrid retire son index brûlé. Mais elle ne crie pas, elle ne pleure pas. Le Führer la regarde. Et une fille de sept ans, une future Jungmädel, ne doit pas pleurer quand elle a mal.
« Je vais le repasser, Orna, je vais le repasser ! » couine Sigrid.
Orna, sa grand-mère Margrete, vient d’entrer dans la buanderie, et dresse contre la table de repassage sa corpulence de tour.
« Mais non, mein Püppchen, tu n’y arriveras pas, tu n’es pas assez grande, fait joyeusement Grossmutter Margrete. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « L’Anniversaire du Reich de mille ans. »
Demain le monde par J.-P. Andrevon
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Fiche de Demain le monde
Titre : Demain le monde
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2013
Editeur : Bélial
Sommaire de Demain le monde
- La réserve
- Un nouveau livre de la jungle des villes
- Un petit saut dans le passé
- L’arme
- L’homme qui fut douze
- La bête des étoiles et l’empathe
- Manuscrit d’un roman de SF trouvé dans une poubelle
- Le château du dragon
- Régression
- L’anniversaire du Reich de mille ans
- La porte au fond du parc entre le cèdre et les chênes
- Rien qu’un peu de cendre, et une ombre portée sur un mur
- … il revient au galop
- Salut, Wolinski !
- Tout à la main !
- Halte à Broux
- Comme un rêve qui revient
- Sur la banquette arrière
- Comme une étoile solitaire et fugitive
- En route pour la chaleur !
- Epilogue peut-être
- Le monde enfin
Première page de La réserve
« Un oiseau aux ailes noires s’éleva silencieusement dans la caverne, gagna de son vol lourd le lointain point argenté qui s’ouvrait sur les Terres-sous-le-Ciel. Kitti Pritti nota ce fait comme un mauvais présage ; elle resserra plus fort ses bras sur le petit Phils. Celui-ci se cramponnait des deux mains à son sein gauche qu’il mordillait avec fureur, et sans grand résultat. Le lait de Kitti Pritti se faisait rare, et Phils devenait grand. Il devait avoir une dizaine de lunes maintenant, et il faudrait bientôt lui trouver autre chose à manger, mais quoi ? Ce n’était que le deuxième enfant qui était sorti du ventre de Kitti Pritti, et le premier était devenu raide peu après sa deuxième lunaison. Aussi n’avait-elle pas eu de problème alimentaire à résoudre avec lui. Mais maintenant, bien que ses seins fussent gros et fermes encore, ils ne contenaient presque plus de lait ; d’autre part, il n’y avait pas encore de dents à l’intérieur de la »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Demain le monde. »
Le fini des mers par G. R. Dozois
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Fiche de Le fini des mers
Titre : Le fini des mers
Auteur : G. R. Dozois
Date de parution : 1973
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page de Le fini des mers
« Un jour, ils débarquèrent, comme tout le monde l’avait prévu. Tombés d’un ciel bleu candide par une froide et belle journée de novembre, ils étaient quatre, quatre vaisseaux extraterrestres à la dérive tels les premiers flocons de la neige qui menaçait depuis déjà une semaine. Le jour se levant sur le continent américain, c’est là qu’ils atterrirent : un dans la vallée du Delaware vingt-cinq kilomètres au nord de Philadelphie, un dans l’Ohio, un dans une région désolée du Colorado, et un (pour un motif inconnu) dans un champ de canne des abords de Caracas, au Venezuela. Aux yeux des témoins, chacun parut tomber plutôt que descendre guidé ou piloté, clou noir soudain planté dans le ciel, surgi du néant tel un caillou suscité en altitude par un phénomène digne de Charles Fort »
Extrait de : G. R. Dozois. « Le Fini des mers. »
Atomic Bomb par F. Colin et D. Calvo
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Fiche de Atomic Bomb
Titre : Atomic Bomb
Auteur : F. Colin et D. Calvo
Date de parution : 2002
Editeur : Bélial
Sommaire de Atomic Bomb
« Le soleil frappe l’herbe sèche et je suis là, le visage sous les feuilles, un calepin sur les genoux. Kelvo fait le poirier à quelques mètres : un arbre de plus à Kensington Gardens, et c’est réellement de circonstance, étant donné l’état de joyeux délabrement mental dans lequel nous nous complaisons depuis quelques jours. Le truc, c’est que nous semons des morceaux de cervelle un peu partout dans Londres. Maintenant, bientôt, dans quelques mois, il y aura la guerre. Des obus vont exploser, nous irons voir ailleurs si le ciel est bleu – il s’avérera bien sûr que non. Mais pour l’instant : des drogues. Des kilos, des litres, alcool, opiums, dérivés, absinthe glauque, cocaïne, morphine, chanvre indien, sarments de chique, laudanum, mouchoirs de soie imbibés d’éther, de sirop, léchés, reniflés, absorbés, brûlés, injectés. Nous n’avons pas trente ans. »
Extrait de : F. Colin et D. Calvo. « Atomic Bomb. »
La chose par J. W. Campbell
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Fiche de La chose
Titre : La chose
Auteur : J. W. Campbell
Date de parution : 1938
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page de La chose
« Ça puait, là-dedans.
De la puanteur singulière, brassée, des casemates d’une base antarctique enfouies dans la glace, où se mêlaient les relents de sueur rance et l’arôme de friture de la graisse de phoque fondue. Une pointe de pommade combattait l’odeur de moisi des fourrures qu’imprégnaient la sueur et la neige. Dilués par le temps, le fumet âcre de l’huile de friture brûlée et le bouquet presque plaisant des chiens planaient.
Un effluve de lubrifiant s’attardait, contrastant avec des notes de cuir et de cirage à harnais. Mais, à ce bouquet d’humains et de ce qu’on leur associe – chiens, machines, cuisine –, s’ajoutait une autre senteur. Insolite, à vous faire dresser le poil sur la nuque, elle suggérait la vague présence d’une émanation étrangère parmi les remugles de l’activité et de la vie – une odeur de vie, oui, mais issue de la chose posée sur la table et emballée dans une bâche ficelée avec soin qui s’égouttait lentement, méthodiquement, sur les planches grossières. Sous l’éclat cru de la lumière électrique, elle apparaissait froide, humide, décharnée. »
Extrait de : J. W. Campbell. « La Chose. »
Waldo par R. A. Heinlein
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Fiche de Waldo
Titre : Waldo
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1942
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page de Waldo
« Le spectacle était présenté comme un ballet de claquettes — ce qui ne lui rendait guère justice.
Ses pieds créaient une tympanie complexe de tapotis clairs et nets. Un silence à couper le souffle tomba lors-qu’il sauta, haut, plus haut qu’un être humain n’aurait dû le pouvoir — et qu’il accomplit, en l’air, un entrechat douze fantastiquement improbable.
Il atterrit sur la pointe des pieds, immobile en apparence, mais produisant un fortissimo de claquettes fracassantes.
La poursuite s’éteignit, l’éclairage de scène se ralluma. Le public resta coi un long moment, avant de s’aviser qu’il était temps d’applaudir et de se déchaîner.
Campé devant les spectateurs, il laissa la vague d’émo-tion le balayer, avec l’impression de pouvoir s’appuyer contre elle — elle le réchauffa jusqu’à la moelle.
C’était merveilleux de danser — extraordinaire d’être fêté, aimé, désiré. »
Extrait de : R. A. Heinlein. « Waldo. »
Eversion par A. Reynolds
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Fiche de Eversion
Titre : Eversion
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2022
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial
Première page d’Eversion
« Un bruit de pas vint me sauver de mon cauchemar. Son approche dénotait l’urgence : des semelles dures battaient le vieux bois qui crissait. Je repris connaissance assis à mon écritoire, la joue pressée sur les pages de mon manuscrit, mon pince-nez posé devant moi, gauchi par le poids de mon front. Je le redressai, le juchai sur mon nez et m’aspergeai le visage avec l’eau d’une cruche en terre cuite couronnée d’un bouchon de liège.
Le pas cessa. On toqua à la porte, avant de l’entrebâiller aussitôt.
« Entrez, Mortlock », dis-je, pivotant sur mon siège pour faire accroire qu’on me tirait d’une activité innocente.
L’enseigne de vaisseau grand et voûté passa la tête et les épaules dans la cabine basse de plafond.
« Comment saviez-vous que c’était moi, docteur Coade ?
– Vous avez une démarche, Mortlock, dis-je d’une voix cordiale. Chacun a la sienne et je me suis rappelé la vôtre. Tôt ou tard, si nous ne faisons pas naufrage, je connaîtrai celle de tous les occupants de ce vaisseau. »
Extrait de : A. Reynolds. « Éversion. »
La millième nuit par A. Reynolds
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Fiche de La millième nuit
Titre : La millième nuit (Tome 1 sur 2 – Maison des soleils)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2005
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Bélial
Première page de La millième nuit
« C’était l’après-midi avant de dévoiler mon fil, et je ne me sentais pas très bien. L’estomac noué, je manquais d’appétit et n’avais aucune envie de faire la conversation. Il me tardait que les prochaines vingt-quatre heures soient passées et que quelqu’un d’autre s’angoisse à ma place. Les convenances l’interdisaient, mais je ne rêvais que de rejoindre mon vaisseau pour m’endormir jusqu’au matin. Au lieu de quoi, il me fallait sourire et supporter tout ceci, à l’image de mes prédécesseurs lors de leur propre nuit.
Des vagues se brisaient un kilomètre plus bas, s’écrasant contre les falaises d’une blancheur osseuse, et les embruns traversaient un des jolis ponts suspendus qui reliaient l’île principale aux plus petites autour. Au-delà des archipels, la silhouette bossue d’une créature aquatique perçait la houle. Je discernai de minuscules points sur le pont, des gens qui se baladaient et dansaient dans les gouttelettes. Il m’était revenu, cette fois, de concevoir les lieux pour accueillir ces festivités ; je ne m’en étais pas trop mal sorti. »
Extrait de : A. Reynolds. « La Millième Nuit – Maison des soleils. »
Retour sur Titan par S. Baxter
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Fiche de Retour sur Titan
Titre : Retour sur Titan
Auteur : S. Baxter
Date de parution : 2010
Traduction : E. Betsch
Editeur : Bélial
Première page de Retour sur Titan
« Quatrième millénaire.
La Terre était restaurée. Des chantiers d’une immense ampleur avaient stabilisé et préservé son écosystème fragile. La Terre était la première planète terraformée.
Dans le même temps, le système solaire s’ouvrait. Basé sur l’orbite de Jupiter, l’inventeur Michael Poole avait, à force de travail, réussi à élargir de microscopiques trous de ver — des brèches naturelles de l’espace-temps — jusqu’à permettre à des astronefs de s’y engouffrer ; on pouvait désormais traverser le système solaire interne en quelques heures plutôt qu’en quelques mois.
Halées depuis l’orbite de Jupiter et installées dans tout le système solaire, les Interfaces Poole firent des lunes joviennes les plaques tournantes du commerce interplanétaire.
Quant à Poole et ses collègues, ils n’en restèrent pas là. »
Extrait de : S. Baxter. « Retour sur Titan. »