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Robur le conquérant par J. Verne
Fiche de Robur le conquérant
Titre : Robur le conquérant
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1886
Editeur : BeQ
Première page de Robur le conquérant
« Où le monde savant et le monde ignorant sont aussi embarrassés l’un que l’autre
« Pan !… Pan !… »
Les deux coups de pistolet partirent presque en même temps. Une vache, qui paissait à cinquante pas de là, reçut une des balles dans l’échine. Elle n’était pour rien dans l’affaire, cependant.
Ni l’un ni l’autre des deux adversaires n’avait été touché.
Quels étaient ces deux gentlemen ? On ne sait, et, cependant, c’eût été là, sans doute, l’occasion de faire parvenir leurs noms à la postérité. Tout ce qu’on peut dire, c’est que le plus âgé était Anglais, le plus jeune Américain. Quant à indiquer en quel endroit l’inoffensif ruminant venait de paître sa dernière touffe d’herbe, rien de plus facile. C’était sur la rive droite du Niagara, non loin de ce pont suspendu qui réunit la rive américaine à la rive canadienne, trois milles au-dessous des chutes. »
Extrait de : J. Verne. « Robur-le-conquérant. »
L’épave du Cynthia par J. Verne et A. Laurie

Fiche de L’épave du Cynthia
Titre : L’épave du Cynthia
Auteur : J. Verne et A. Laurie
Date de parution : 1885
Editeur : BeQ
Première page de L’épave du Cynthia
« L’ami de M. Malarius
Il n’y a probablement, ni en Europe ni ailleurs, un savant dont la physionomie soit plus universellement connue que celle du docteur Schwaryencrona, de Stockholm ; son portrait, reproduit par les marchands au-dessous de sa marque de fabrique, sur des millions de bouteilles cachetées de vert, circule avec elles jusqu’aux confins du globe.
La vérité oblige à dire que ces bouteilles ne contiennent que de l’huile de foie de morue, médicament estimable et même bienfaisant, qui, pour les habitants de la Norvège, représente tous les ans, en kroners ou « couronnes » de la valeur d’un franc trente-neuf centimes, des totaux de sept à huit chiffres. »
Extrait de : J. Verne et A. Laurie. « L’épave du Cynthia. »
L’étoile du Sud par J. Verne
Fiche de L’étoile du Sud
Titre : L’étoile du Sud
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1884
Editeur : BeQ
Première page de L’étoile du Sud
« Renversants, ces Français ! « Parlez, monsieur, je vous écoute.– Monsieur, j’ai l’honneur de vous demander la main de miss Watkins, votre fille.– La main d’Alice ?…– Oui, monsieur. Ma demande semble vous surprendre. Vous m’excuserez, pourtant, si j’ai quelque peine à comprendre en quoi elle pourrait vous paraître extraordinaire. J’ai vingt-six ans. Je m’appelle Cyprien Méré. Je suis ingénieur des Mines, sorti avec le numéro deux de l’École polytechnique. Ma famille est honorable et honorée, si elle n’est pas riche. Monsieur le consul de France au Cap pourra en témoigner, pour peu que vous le désiriez, et mon ami Pharamond Barthès, l’intrépide chasseur que vous connaissez bien, comme tout le monde au Griqualand, pourrait également l’attester. Je suis ici en mission scientifique au nom de l’Académie des sciences et du gouvernement français. J’ai obtenu, l’an dernier, le prix Houdart, à l’Institut, pour mes travaux sur la constitution chimique des roches volcaniques de l’Auvergne. »
Extrait de : J. Verne. « L’Étoile du Sud. »
Le rayon-vert par J. Verne

Fiche de Le rayon-vert
Titre : Le rayon-vert
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1882
Editeur : BeQ
Première page de Le rayon-vert
« Le frère Sam et le frère Sib
« Bet !
– Beth !
– Bess !
– Betsey !
– Betty ! »
Tels furent les noms qui retentirent successivement dans le magnifique hall d’Helensburgh, – une manie du frère Sam et du frère Sib d’interpeller ainsi la femme de charge du cottage.
Mais, à ce moment, ces diminutifs familiers du mot Élisabeth ne firent pas plus apparaître l’excellente dame que si ses maîtres l’eussent appelée de son nom tout entier.
Ce fut l’intendant Partridge, en personne, qui se montra, sa toque à la main, à la porte du hall.
Partridge, s’adressant à deux personnages de bonne mine, assis dans l’embrasure d’une fenêtre, dont les trois pans à losanges vitrés faisaient saillie sur la façade de l’habitation :
« Ces messieurs ont appelé dame Bess, dit-il ; mais dame Bess n’est pas au cottage.
– Où est-elle donc, Partridge ?
– Elle accompagne Miss Campbell qui se promène dans le parc. »
Extrait de : J. Verne. « Le Rayon-Vert. »
Les cinq cents millions de la Bégum par J. Verne
Fiche de Les cinq cents millions de la Bégum
Titre : Les cinq cents millions de la Bégum
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1879
Editeur : BeQ
Première page de Les cinq cents millions de la Bégum
« Où Mr. Sharp fait son entrée
« Ces journaux anglais sont vraiment bien faits ! » se dit à lui-même le bon docteur en se renversant dans un grand fauteuil de cuir.
Le docteur Sarrasin avait toute sa vie pratiqué le monologue, qui est une des formes de la distraction.
C’était un homme de cinquante ans, aux traits fins, aux yeux vifs et purs sous leurs lunettes d’acier, de physionomie à la fois grave et aimable, un de ces individus dont on se dit à première vue : voilà un brave homme. À cette heure matinale, bien que sa tenue ne trahît aucune recherche, le docteur était déjà rasé de frais et cravaté de blanc.
Sur le tapis, sur les meubles de sa chambre d’hôtel, à Brighton, s’étalaient le Times, le Daily Telegraph, le Daily News. Dix heures sonnaient à peine, et le docteur avait eu le temps de faire le tour de la ville, de visiter un hôpital, de rentrer à son hôtel et de lire dans les principaux journaux de Londres le compte rendu in extenso d’un mémoire qu’il avait présenté l’avant-veille au grand Congrès international d’Hygiène, sur un « compte-globules du sang » dont il était l’inventeur. »
Extrait de : J. Verne. « Les Cinq cents millions de la Bégum. »
La rumeur dans la montagne par M. Renard

Fiche de La rumeur dans la montagne
Titre : La rumeur dans la montagne
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1920
Editeur : BeQ
Première page de La rumeur dans la montagne
« Ce fut le deuxième jour que Florent Max entendit vraiment la rumeur, et qu’il l’écouta. La veille au matin, en passant, il l’avait perçue sans y faire attention ; elle s’était mêlée pour lui aux innombrables murmures de la montagne. La veille au soir, en repassant, il s’était rappelé confusément ; son oreille avait reconnu… Il y avait par là un essaim de mouches, ou quelque ruisseau souterrain.
Le deuxième jour, il s’arrêta.
Florent Max avait quitté sa maisonnette montagnarde avant l’aurore. La boîte de couleurs en sautoir, le chevalet pliant sous le bras, il gravissait les hauts sentiers vers le site repéré et la tâche à finir. Le paysagiste marchait lentement. L’aube répandait sa lueur progressive. Les splendeurs environnantes reparaissaient dans l’insensible crescendo de la clarté. Florent Max, courbé, regardait ses brodequins se poser parmi les pierres. »
Extrait de : M. Renard. « La rumeur dans la montagne. »
La tentatrice par J.-H. Rosny aîné

Fiche de La tentatrice
Titre : La tentatrice
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 1897
Editeur : BeQ
Première page de La tentatrice
« Je suis naturellement honnête homme. Il est vrai que j’y ai peu de mérite, si l’on me compare à ces gens héroïques tout le temps occupés à vaincre leurs tentations, et dont les désirs s’exaspèrent d’autant plus qu’ils sont illégitimes. Un objet n’excite pas mon envie parce qu’il m’est défendu ; – et tout au contraire, j’éprouve plutôt un dégoût pour ce que je sais ne pouvoir obtenir sans abus de confiance ou sans équivoque. Cette disposition m’a permis de goûter franchement les joies qui viennent s’offrir chaque jour aux hommes, et qu’ils se refusent le plus souvent, parce que les joies illicites leur ferment le chemin.
Pourquoi faut-il, avec cette garantie de bonheur, qu’il m’arrive justement une épreuve où ma propre volonté n’a été pour rien, pourquoi faut-il que je souffre d’une volonté étrangère, à laquelle je ne puis céder sans recourir au mensonge et à l’hypocrisie ou à l’ingratitude ? Encore me serait-il facile d’échapper en me sacrifiant, – mais je ne puis le faire qu’en rendant malheureuse celle qui me domine, en chagrinant mon bienfaiteur et en ôtant la sécurité à ma pauvre mère. »
Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « La tentatrice. »
La jeune vampire par J.-H. Rosny aîné

Fiche de La jeune vampire
Titre : La jeune vampire
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 1911
Editeur : BeQ
Sommaire de La jeune vampire
- La jeune vampire
- La silencieuse
Première page de La jeune vampire
« – Il y a quelque chose de vrai dans toutes les croyances persistantes des hommes, fit Jacques Le Marquand… j’entends les croyances qui ont rapport à des faits précis et souvent répétés.
– Alors, la sorcellerie…
– Dans son ensemble, je la nie, parce qu’elle énonce trop de faits imprécis et aussi parce qu’elle varie immodérément. Mais la science actuelle use de mainte pratique propre aux sorciers et aux sorcières : par suite, il est ridicule de nier que la sorcellerie ait reposé, du moins partiellement, sur une base expérimentale… Je n’insiste point… parce que j’ai mal étudié la matière. Mais que diriez-vous si je vous affirmais l’existence d’un phénomène comme le vampirisme ?
– La science ne le nie pas, s’écria Charmel avec goguenardise. Elle le transpose seulement de l’homme à une espèce de chauve-souris…
Jacques Le Marquand haussa les épaules et continua : »
Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « La jeune vampire. »
L’étonnant voyage de Hareton Ironcastle par J.-H. Rosny aîné

Fiche de L’étonnant voyage de Hareton Ironcastle
Titre : L’étonnant voyage de Hareton Ironcastle
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 1922
Editeur : BeQ
Première page de L’étonnant voyage de Hareton Ironcastle
« Rebecca Storm attendait les Esprits. Elle tenait, d’une main légère, un porte-crayon d’or, la pointe sur un bloc de papier glauque. Les Esprits ne venaient point.
– Je suis un mauvais médium, soupira-t-elle. Rebecca Storm avait le visage biblique du dromadaire et presque son poil sablonneux. Ses yeux étaient visionnaires, mais sa bouche, armée de dents d’hyène, qui eussent broyé des os à moelle, annonçait un contrepoids réaliste.
– Ou bien, suis-je indigne ? Ai-je démérité de l’Au-Delà !
Cette crainte la ravagea, puis entendant sonner l’heure, elle marcha vers la salle à manger.
Un homme de haute stature, symbole parfait du type inventé par Gobineau, se tenait devant la cheminée. »
Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « L’étonnant voyage de Hareton Ironcastle. »
Les spectres-pirates par W. H. Hodgson
Fiche de Les spectres-pirates
Titre : Les spectres-pirates
Auteur : W. H. Hodgson
Date de parution : 1909
Traduction : E. Chardome
Editeur : BeQ
Première page de Les spectres-pirates
« La figure qui sortit de la mer.
Il commença sans aucune circonlocution.
« Je m’embarquai à Frisco, en qualité de matelot à bord du Mortzestus. D’étranges histoires couraient sur le compte de ce bateau. Mais j’étais presque sans ressources, et trop heureux de partir pour m’arrêter à de tels détails. D’ailleurs, de l’aveu de tous, on ne pouvait rien dire contre le voilier au point de vue nourriture et bons traitements. Lorsque je demandai des précisions sur les causes de sa réputation inquiétante, nul ne sut m’en donner. Seulement, il passait pour malchanceux, s’attardait plus que de raison dans ses traversées et encaissait plus que sa part de gros temps. Même, la mer étant mauvaise, il avait eu deux fois son chargement déplacé, sans parler d’autres accidents analogues. Aucun n’offrait rien d’exceptionnel et, pourvu que je pusse regagner l’Angleterre, je ne craignais pas de courir quelque risque. Néanmoins, si l’occasion s’en était présentée, j’aurais préféré un autre navire. »
Extrait de : W. H. Hodgson. « Les spectres-pirates. »