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La fin d’Illa par José Moselli

Fiche de La fin d’Illa
Titre : La fin d’Illa
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1925
Editeur : Bibebook
Première page de La fin d’Illa
« Il faut bien qu’il y ait un commencement à une histoire quelle qu’elle soit, comme il faut bien qu’il y ait un commencement à tout, quoiqu’il n’y ait de commencement à rien. Le commencement d’une histoire est simplement le moment à partir duquel on s’intéresse à ses héros. Du moins dans la plupart des cas, mais pas dans celui qui nous occupe…
On le verra.
Le 22 mars 1875, vers deux heures du matin, le brick américain Grampus, de Norfolk (Virginie), voguait allègrement, toutes ses voiles dessus, vers le sud-est.
Le point, calculé quelques heures auparavant par le capitaine Ellis, avait donné comme résultat 163∘ de longitude ouest et 18∘ 33’ de latitude nord, chiffres, d’ailleurs, sujets à caution, le capitaine Ellis s’entendant beaucoup plus à abattre un homme d’un coup de poing ou à lamper d’une haleine une pinte de whisky qu’à calculer correctement une droite de hauteur.
Peu importait. Le Grampus naviguait en plein Pacifique, loin de toute terre, et quelques milles d’erreur ne pouvaient nuire en rien. »
Extrait de : J. Moselli. « La fin d’Illa. »
La cité du gouffre par José Moselli

Fiche de La cité du gouffre
Titre : La cité du gouffre suivi par Le messager de la planète
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1926
Editeur : Bibebook
Première page de La cité du gouffre
« Il existe de nombreux cas, contrôlés, d’hallucinations collectives. Mais tout fait croire que ce qui s’est passé à bord du cargo-boat Ariadne, de Bordeaux, est réel.
Le capitaine Mercier, commandant ce navire, est un homme calme, pondéré, connu pour son sang-froid. Le lieutenant Mauris a été reçu capitaine au long cours le premier de sa promotion. Le chef mécanicien de l’Ariadne, Gérard Fouque, est un quinquagénaire placide ; le second capitaine, Jacques Michel, est connu pour certains travaux astronomiques qui lui ont valu les honneurs d’une communication à l’Académie des sciences.
Tous sont d’accord ; ils ont vu. Ils ont entendu. Et, au reste, le livre de bord, le rapport de mer du capitaine Mercier, signé par deux hommes de l’équipage, attestent qu’il s’agit d’un fait réel, indiscutable – mais que personne ne croira.
Il était cinq heures du soir. L’Ariadne, un cargo chargé de six mille tonnes de riz embarquées à Saigon à destination de Nantes, naviguait dans le golfe d’Aden, lorsque, deux heures après avoir doublé le sinistre cap Guardafui, où tant de navires ont trouvé leur perte, le lieutenant Mauris, qui était de quart, fit prévenir le capitaine Mercier qu’il venait d’apercevoir une mine flottante ! »
Extrait de : J. Moselli. « La cité du gouffre. »
Le nez d’un notaire par Edmond About

Fiche de Le nez d’un notaire
Titre : Le nez d’un notaire
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1862
Editeur : Bibebook
Première page de Le nez d’un notaire
« Maître Alfred L’Ambert, avant le coup fatal qui le contraignit à changer de nez, était assurément le plus brillant notaire de France. En ce temps-là, il avait trente-deux ans ; sa taille était noble, ses yeux grands et bien fendus ; son front olympien, sa barbe et ses cheveux du blond le plus aimable. Son nez (premier du nom) se recourbait en bec d’aigle. Me croira qui voudra, mais la cravate blanche lui allait dans la perfection. Est-ce parce qu’il la portait depuis l’âge le plus tendre, ou parce qu’il se fournissait chez la bonne faiseuse ? Je suppose que c’était pour ces deux raisons à la fois.
Autre chose est de se nouer autour du cou un mouchoir de poche roulé en corde ; autre chose de former avec art un beau nœud de batiste blanche dont les deux bouts égaux, empesés sans excès, se dirigent symétriquement vers la droite et la gauche. Une cravate blanche bien choisie et bien nouée n’est pas un ornement sans grâce ; toutes les dames vous le diront. »
Extrait de : E. About. « Le nez d’un notaire. »
Germaine par Edmond About

Fiche de Germaine
Titre : Germaine
Auteur : Edmond About
Date de parution : 1857
Editeur : Bibebook
Première page de Germaine
« Vers le milieu de la rue de l’Université, entre le numéro 51 et le 57, on voit quatre hôtels qui peuvent compter parmi les plus beaux de Paris. Le premier appartient à M. Pozzo di Borgo ; le second, au comte de Mailly ; le troisième, au duc de Choiseul ; le dernier au baron de Sanglié. C’est celui qui fait l’angle de la rue Bellechasse.
L’hôtel de Sanglié est une habitation de noble apparence. La porte cochère s’ouvre sur une cour d’honneur soigneusement sablée et tapissée de treilles centenaires. La loge du suisse est à gauche, cachée sous un lierre épais où les moineaux et les portiers babillent à l’unisson. Au fond de la cour à droite, un large perron, abrité sous une marquise, conduit au vestibule et au grand escalier. Le rez-de-chaussée et le premier sont occupés par le baron tout seul ; il jouit sans partage d’un vaste jardin borné par d’autres jardins, peuplé de fauvettes, de merles et d’écureuils qui vont de l’un chez l’autre en pleine liberté, comme s’ils étaient habitants d’un bois, et non citoyens de Paris. »
Extrait de : E. About. « Germaine. »
Nouvelles T.4 par Prosper Mérimée

Fiche de Nouvelles T.4
Titre : Nouvelles T.4 (Tome 4 sur 4)
Auteur : Prosper Mérimée
Date de parution : 1830 – 1870
Editeur : Bibebook
Sommaire de Nouvelles T.4
- La partie de trictrac
- Le vase étrusque
- Arsène Guillot
- Histoire de Rondino
- L’abbé Aubain
- La chambre bleue
- Djoûmane
- Il Viccolo di Madama Lucrezia
Première page de La partie de trictrac
« Les voiles sans mouvement pendaient collées contre les mâts ; la mer était unie comme une glace, la chaleur était étouffante, le calme désespérant.
Dans un voyage sur mer les ressources d’amusement que peuvent offrir les hôtes d’un vaisseau sont bientôt épuisées. On se connaît trop bien, hélas ! lorsqu’on a passé quatre mois ensemble dans une maison de bois longue de cent vingt pieds. Quand vous voyez venir le premier lieutenant, vous savez d’abord qu’il vous parlera de Rio-Janeiro, d’où il vient ; puis du fameux pont d’Essling, qu’il a vu faire par les marins de la garde, dont il faisait partie. Au bout de quinze jours, vous connaissez jusqu’aux expressions qu’il affectionne, jusqu’à la ponctuation de ses phrases, aux différentes intonations de sa voix. Quand jamais a-t-il manqué de s’arrêter tristement après avoir prononcé pour la première fois dans son récit ce mot, l’empereur… « Si vous l’aviez vu alors ! ! ! » (trois points d’admiration) ajoute-t-il invariablement. »
Extrait de : P. Mérimée. « Nouvelles 4. »
Nouvelles T.3 par Prosper Mérimée

Fiche de Nouvelles T.3
Titre : Nouvelles T.3 (Tome 3 sur 4)
Auteur : Prosper Mérimée
Date de parution : 1829 – 1833
Editeur : Bibebook
Sommaire de Nouvelles T.3
- Vision de Charles XI
- L’enlèvement de la redoute
- Federigo
- La double méprise
- Tamango
Première page de Vision de Charles XI
« On se moque des visions et des apparitions surnaturelles ; quelques-unes, cependant, sont si bien attestées, que, si l’on refusait d’y croire, on serait obligé, pour être conséquent, de rejeter en masse tous les témoignages historiques.
Un procès-verbal en bonne forme, revêtu des signatures de quatre témoins dignes de foi, voilà ce qui garantit l’authenticité du fait que je vais raconter. J’ajouterai que la prédiction contenue dans ce procès-verbal était connue et citée bien longtemps avant que des événements arrivés de nos jours aient paru l’accomplir.
Charles XI, père du fameux Charles XII, était un des monarques les plus despotiques, mais un des plus sages qu’ait eus la Suède. Il restreignit les privilèges monstrueux de la noblesse, abolit la puissance du sénat, et fit des lois de sa propre autorité ; en un mot, il changea la constitution du pays, qui était oligarchique avant lui, et força les États à lui confier l’autorité absolue. »
Extrait de : Prosper Mérimée. « Nouvelles 3. »
Nouvelles T.2 par Prosper Mérimée

Fiche de Nouvelles T.2
Titre : Nouvelles T.2 (Tome 2 sur 4)
Auteur : Prosper Mérimée
Date de parution : 1837 – 1845
Editeur : Bibebook
Sommaire de Nouvelles T.2
- La Vénus d’Ille
- Carmen
Première page de La Vénus d’Ille
« Je descendais le dernier coteau du Canigou, et, bien que le soleil fût déjà couché, je distinguais dans la plaine les maisons de la petite ville d’Ille, vers laquelle je me dirigeais.
« Vous savez, dis-je au Catalan qui me servait de guide depuis la veille, vous savez sans doute où demeure M. de Peyrehorade ?
— Si je le sais ! s’écria-t-il, je connais sa maison comme la mienne ; et s’il ne faisait pas si noir, je vous la montrerais. C’est la plus belle d’Ille. Il a de l’argent, oui, M. de Peyrehorade ; et il marie son fils à plus riche que lui encore.
— Et ce mariage se fera-t-il bientôt ? lui demandai-je. »
Extrait de : Prosper Mérimée. « Nouvelles 2. »
Nouvelles T.1 par Prosper Mérimée

Fiche de Nouvelles T.1
Titre : Nouvelles T.1 (Tome 1 sur 4)
Auteur : Prosper Mérimée
Date de parution : 1829 – 1840
Editeur : Bibebook
Sommaire de Nouvelles T.1
- Colomba
- Mateo Falcone
Première page de Colomba
« Dans les premiers jours du mois d’octobre 181., le colonel Sir Thomas Nevil, Irlandais, officier distingué de l’armée anglaise, descendit avec sa fille à l’hôtel Beauvau, à Marseille, au retour d’un voyage en Italie. L’admiration continue des voyageurs enthousiastes a produit une réaction, et, pour se singulariser, beaucoup de touristes aujourd’hui prennent pour devise le nil admirari d’Horace. C’est à cette classe de voyageurs mécontents qu’appartenait miss Lydia, fille unique du colonel. La Transfiguration lui avait paru médiocre, le Vésuve en éruption à peine supérieur aux cheminées des usines de Birmingham. En somme, sa grande objection contre l’Italie était que ce pays manquait de couleur locale, de caractère. Explique qui pourra le sens de ces mots, que je comprenais fort bien il y a quelques années, et que je n’entends plus aujourd’hui. »
Extrait de : Prosper Mérimée. « Nouvelles 1. »
William Wilson par Edgar Allan Poe

Fiche de William Wilson
Titre : William Wilson
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1839
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Bibebook
Première page de William Wilson
« Qu’il me soit permis, pour le moment, de m’appeler William Wilson. La page vierge étalée devant moi ne doit pas être souillée par mon véritable nom. Ce nom n’a été que trop souvent un objet de mépris et d’horreur, – une abomination pour ma famille. Est-ce que les vents indignés n’ont pas ébruité jusque dans les plus lointaines régions du globe son incomparable infamie ? Oh ! de tous les proscrits, le proscrit le plus abandonné ! – n’es-tu pas mort à ce monde à jamais ? à ses honneurs, à ses fleurs, à ses aspirations dorées ? – et un nuage épais, lugubre, illimité, n’est-il pas éternellement suspendu entre tes espérances et le ciel ?
Je ne voudrais pas, quand même je le pourrais, enfermer aujourd’hui dans ces pages le souvenir de mes dernières années d’ineffable misère et d’irrémissible crime. »
Extrait de : Edgar Allan Poe. « William Wilson. »
Une descente dans le maelström par Edgar Allan Poe

Fiche de Une descente dans le maelström
Titre : Une descente dans le maelström
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1841
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Bibebook
Première page de Une descente dans le maelström
« Nous avions atteint le sommet du rocher le plus élevé. Le vieil homme, pendant quelques minutes, sembla trop épuisé pour parler.
— Il n’y a pas encore bien longtemps, – dit-il à la fin – je vous aurais guidé par ici aussi bien que le plus jeune de mes fils. Mais, il y a trois ans, il m’est arrivé une aventure plus extraordinaire que n’en essuya jamais un être mortel ou du moins telle que jamais homme n’y a survécu pour la raconter, et les six mortelles heures que j’ai endurées m’ont brisé le corps et l’âme. Vous me croyez très vieux, mais je ne le suis pas. Il a suffi du quart d’une journée pour blanchir ces cheveux noirs comme du jais, affaiblir mes membres et détendre mes nerfs au point de trembler après le moindre effort et d’être effrayé par une ombre. Savez-vous bien que je puis à peine, sans attraper le vertige, regarder par-dessus ce petit promontoire. »
Extrait de : Edgar Allan Poe. « Une descente dans le maelström. »