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Bérénice par Edgar Allan Poe

Fiche de Bérénice

Titre : Bérénice
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1835
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Bibebook

Première page de Bérénice

« Le malheur est divers. La misère sur terre est multiforme. Dominant le vaste horizon comme l’arc-en-ciel, ses couleurs sont aussi variées, – aussi distinctes, et toutefois aussi intimement fondues. Dominant le vaste horizon comme l’arc-en-ciel ! Comment d’un exemple de beauté ai-je pu tirer un type de laideur ? du signe d’alliance et de paix une similitude de la douleur ? Mais comme, en éthique, le mal est la conséquence du bien, de même, dans la réalité, c’est de la joie qu’est né le chagrin ; soit que le souvenir du bonheur passé fasse l’angoisse d’aujourd’hui, soit que les agonies qui sont tirent leur origine des extases qui peuvent avoir été.

J’ai à raconter une histoire dont l’essence est pleine d’horreur. Je la supprimerais volontiers, si elle n’était pas une chronique de sensations plutôt que de faits. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « Bérénice. »

Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall par Edgar Allan Poe

Fiche de Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall

Titre : Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1835
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Bibebook

Première page de Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall

« D’après les nouvelles les plus récentes de Rotterdam, il paraît que cette ville est dans un singulier état d’effervescence philosophique. En réalité, il s’y est produit des phénomènes d’un genre si complètement inattendu, si entièrement nouveau, si absolument en contradiction avec toutes les opinions reçues que je ne doute pas qu’avant peu toute l’Europe ne soit sens dessus dessous, toute la physique en fermentation, et que la raison et l’astronomie ne se prennent aux cheveux.

Il paraît que le… du mois de… (je ne me rappelle pas positivement la date), une foule immense était rassemblée, dans un but qui n’est pas spécifié, sur la grande place de la Bourse de la confortable ville de Rotterdam. La journée était singulièrement chaude pour la saison, il y avait à peine un souffle d’air, et la foule n’était pas trop fâchée de se trouver de temps à autre aspergée d’une ondée amicale de quelques minutes, qui s’épanchait des vastes masses de nuages blancs abondamment éparpillés à travers la voûte bleue du firmament. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaall. »

Nouvelles histoires extraordinaires par Edgar Allan Poe

Fiche de Nouvelles histoires extraordinaires

Titre : Nouvelles histoires extraordinaires
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1857
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Bibebook

Sommaire de Nouvelles histoires extraordinaires

  • Le démon de la perversité
  • Le chat noir
  • William Wilson
  • L’homme des foules
  • Le cœur révélateur
  • Bérénice
  • La chute de la maison Usher
  • Le puits et le pendule
  • Hop-Frog
  • La barrique d’amontillado
  • Le masque de la mort rouge
  • Le roi peste
  • Le diable dans le beffroi
  • Lionnerie
  • Quatre bêtes en une
  • Petite discussion avec une momie
  • Puissance de la parole
  • Colloque erntre Monos et Una
  • Conversation d’Eiros avec Charmion
  • Ombre
  • Silence
  • L’île de la fée
  • Le portrait ovale

Première page de Le démon de la perversité

« Dans l’examen des facultés et des penchants, – des mobiles primordiaux de l’âme humaine, – les phrénologistes ont oublié de faire une part à une tendance qui, bien qu’existant visiblement comme sentiment primitif, radical, irréductible, a été également omise par tous les moralistes qui les ont précédés. Dans la parfaite infatuation de notre raison, nous l’avons tous omise. Nous avons permis que son existence échappât à notre vue, uniquement par manque de croyance, de foi, – que ce soit la foi dans la Révélation ou la foi dans la Cabale. L’idée ne nous en est jamais venue, simplement à cause de sa qualité surérogatoire. Nous n’avons pas senti le besoin de constater cette impulsion, – cette tendance. Nous ne pouvions pas en concevoir la nécessité. Nous ne pouvions pas saisir la notion de ce primum mobile, et, quand même elle se serait introduite de force en nous, nous n’aurions jamais pu comprendre quel rôle il jouait dans l’économie des choses humaines, temporelles ou éternelles. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « Nouvelles histoires extraordinaires. »

Histoires extraordinaires par Edgar Allan Poe

Fiche de Histoires extraordinaires

Titre : Histoires extraordinaires
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1856
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Bibebook

Sommaire de Histoires extraordinaires

  • Double assassinat dans la rue Morgue
  • La lettre volée
  • Le scarabée d’or
  • Le canard au ballon
  • Le ballon
  • Le journal
  • Aventure sans pareille d’un certain Hans Pfaal
  • Manuscrit trouvé dans une bouteille
  • Une descente dans le Maelström
  • La vérité sur le cas de M. Valdemar
  • Révélation magnétique
  • Souvenirs de M. Auguste Bedloe
  • Morella
  • Ligeia
  • Metzengerstein

Première page de Double assassinat dans la rue Morgue

« Quelle chanson chantaient les sirènes ? quel nom Achille avait-il pris, quand il se cachait parmi les femmes ? – Questions embarrassantes, il est vrai, mais qui ne sont pas situées au-delà de toute conjecture.
Sir Thomas Browne.

Les facultés de l’esprit qu’on définit par le terme analytiques sont en elles-mêmes fort peu susceptibles d’analyse. Nous ne les apprécions que par leurs résultats. Ce que nous en savons, entre autre choses, c’est qu’elles sont pour celui qui les possède à un degré extraordinaire une source de jouissances des plus vives. De même que l’homme fort se réjouit dans son aptitude physique, se complaît dans les exercices qui provoquent les muscles à l’action, de même l’analyse prend sa gloire dans cette activité spirituelle dont la fonction est de débrouiller. Il tire du plaisir même des plus triviales occasions qui mettent ses talents en jeu. Il raffole des énigmes, des rébus, des hiéroglyphes ; il déploie dans chacune des solutions une puissance de perspicacité qui, dans l’opinion vulgaire, prend un caractère surnaturel. Les résultats, habilement déduits par l’âme même et l’essence de sa méthode, ont réellement tout l’air d’une intuition. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « Histoires extraordinaires. »

Les 39 marches par J. Buchan

Fiche de Les 39 marches

Titre : Les 39 marches
Auteur : John Buchan
Date de parution : 1915
Traduction : T. Varlet
Editeur : Bibebook

Première page de Les 39 marches

« Cet après-midi de mai, je revins de la City vers les 3 heures, complètement dégoûté de vivre. Trois mois passés dans la mère patrie avaient suffi à m’en rassasier. Si quelqu’un m’eût prédit un an plus tôt que j’en arriverais là, je lui aurais ri au nez ; pourtant c’était un fait. Le climat me rendait mélancolique, la conversation de la généralité des Anglais me donnait la nausée ; je ne prenais pas assez d’exercice, et les plaisirs de Londres me paraissaient fades comme de l’eau de Seltz qui est restée au soleil.

— Richard Hannay, mon ami, me répétais-je, tu t’es trompé de filon, il s’agirait de sortir de là.

Je me mordais les lèvres au souvenir des projets que j’avais échafaudés pendant ces dernières années à Buluwayo. En y amassant mon pécule – il y en a de plus gros, mais je le trouvais suffisant –, je m’y étais promis des plaisirs de toutes sortes. Emmené loin de l’Écosse par mon père dès l’âge de six ans, je n’étais pas revenu au pays depuis lors : l’Angleterre m’apparaissait donc comme dans un rêve des Mille et Une Nuits, et je comptais m’y établir pour le restant de mes jours. »

Extrait de : J. Buchan. « Les 39 marches. »

Le prophète au manteau vert par J. Buchan

Fiche de Le prophète au manteau vert

Titre : Le prophète au manteau vert
Auteur : John Buchan
Date de parution : 1916
Traduction : M. Logé
Editeur : Bibebook

Première page de Le prophète au manteau vert

« J’achevais de déjeuner et je bourrais ma pipe lorsqu’on me remit la dépêche de Bullivant.
Ceci se passait à Furling, la grande maison de campagne du Hampshire où j’étais venu terminer ma convalescence, après la blessure reçue à Loos. Sandy, qui s’y trouvait dans les mêmes circonstances que moi, était, à ce moment précis, à la recherche de la marmelade d’oranges. Je lui jetai le télégramme qu’il parcourut en sifflant.

— Eh bien ! Dick, vous voilà à la tête d’un bataillon… À moins que vous ne soyez versé dans un état-major ! Vous allez devenir un sale embusqué et vous dédaignerez les malheureux officiers de troupe ! Quand je songe à votre manière de traiter les embusqués autrefois !

Je demeurai songeur quelques instants. Le nom de Bullivant me reportait à dix-huit mois en arrière, à cet été brûlant qui précéda la guerre. Je n’avais pas revu Bullivant depuis, mais les journaux avaient souvent parlé de lui. »

Extrait de : J. Buchan. « Le prophète au manteau vert. »

L’italien par A. Radcliffe

Fiche de L’italien

Titre : L’italien
Auteur : A. Radcliffe
Date de parution : 1797
Traduction : N. Fournier
Editeur : Bibebook

Première page de L’italien

« Vers l’an 1764, quelques Anglais voyageant en Italie s’arrêtèrent, aux environs de Naples, devant l’église de Santa Maria del Pianto qui dépendait d’un ancien couvent de l’ordre des Pénitents Noirs. Le porche de cette église, quoique dégradé par les injures du temps, excita par sa magnificence l’admiration des voyageurs ; curieux de visiter l’intérieur de l’édifice, ils montèrent les degrés du perron de marbre qui y conduisait. Dans la pénombre produite par les piliers du porche marchait à pas mesurés un personnage vêtu d’une robe de moine, et qui, les bras croisés, les yeux baissés, était tellement absorbé dans ses pensées qu’il ne s’était pas aperçu de l’approche des étrangers. Au bruit de leurs pas, il se retourna tout à coup mais gagna, sans s’arrêter, une porte qui donnait dans l’église et disparut. La figure de cet homme, sa démarche et ses manières avaient on ne savait quoi de singulier qui provoqua l’attention des visiteurs : il était maigre et de haute taille ; il avait les épaules un peu voûtées, le teint bilieux, les traits durs et le regard farouche. »

Extrait de : A. Radcliffe. « L’Italien. »

Frankenstein ou le Prométhée moderne par M. Shelley

Fiche de Frankenstein ou le Prométhée moderne

Titre : Frankenstein ou le Prométhée moderne
Auteur : M. Shelley
Date de parution : 1818
Traduction :
Editeur : Bibebook

Première page de Frankenstein ou le Prométhée moderne

« Je suis né à Genève et ma famille est l’une de plus importantes de cette république. Mes ancêtres ont été, de longues années durant, conseillers ou syndics et mon père a occupé plusieurs fonctions officielles avec honneur et gloire. Il était respecté par tous ceux qui connaissaient en lui son intégrité et son inlassable dévouement au bien public. Il fut, dans sa jeunesse, constamment absorbé par les affaires de son pays. Un certain nombre de faits l’empêchèrent de se marier tôt et ce ne fut que sur le déclin de sa vie qu’il se maria et devint père de famille.

Comme les circonstances de son mariage illustrent son caractère, je ne puis pas ne pas les relater. Parmi ces amis intimes, figurait un commerçant qui, après avoir connu la fortune, tomba dans la pauvreté, à la suite de quelques opérations malheureuses. Cet homme dont le nom étant Beaufort était un être orgueilleux et in-flexible : il ne put se faire à l’idée de vivre pauvre et oublié dans ce même pays où il avait brillé autrefois par sa richesse et sa puissance.

Il paya ses dettes, de la façon la plus honorable, et se retira avec sa fille à Lucerne où il vécut dans l’oubli et la misère. »

Extrait de : M. Shelley. « Frankenstein ou le Prométhée moderne. »

Le professeur Krantz par M. Renard

Fiche de Le professeur Krantz

Titre : Le professeur Krantz
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1932
Editeur : Bibebook

Première page de Le professeur Krantz

« André Semeur, commerçant ; c’est moi. Rien d’un romancier, même amateur. En écrivant cette histoire, je cède, sans plus, à l’invitation qu’on m’en a faite toutes les fois que je l’ai racontée de vive voix. Au reste, peut-être est-il opportun de fixer, en effet, la forme et la couleur d’une aventure singulière entre toutes et plus troublante, en sa réalité, que le plus troublant et le plus singulier des contes fantastiques.

Vais-je en attester l’exactitude ? Inutile. À l’heure voulue, on reconnaîtra aisément que je n’ai rien inventé. Je demande, néanmoins, au lecteur de l’enregistrer dès à présent et de s’en souvenir désormais, s’il le peut ; car ce n’est pas la moindre étrangeté de ce récit d’être, comme on le verra, rigoureusement véridique – d’où il résulte que j’ai respiré, dans l’air de notre vieux monde, l’odeur même d’un prodige.

J’ai connu le professeur Krantz à une époque tragique de mon existence, alors qu’une détresse sans nom, une affreuse angoisse transformait cruellement l’homme heureux que j’avais été jusque-là. »

Extrait de : M. Renard. « Le professeur Krantz. »

Le maître de la lumière par M. Renard

Fiche de Le maître de la lumière

Titre : Le maître de la lumière
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1933
Editeur : Bibebook

Première page de Le maître de la lumière

« Cette histoire extraordinaire commence très ordinairement.

A la fin du mois de septembre 1929, le jeune historien Charles Christiani résolut d’aller passer quelques jours à La Rochelle. Spécialisé dans l’étude de la Restauration et du règne de Louis-Philippe, il avait déjà publié, à cette époque, un petit livre très remarqué sur Les Quatre Sergents de La Rochelle ; il en préparait un autre sur le même sujet et estimait nécessaire de retourner sur place, pour y consulter certains documents.

Il nous a paru sans intérêt de rechercher pourquoi la famille Christiani était déjà rentrée à Paris, rue de Tournon, à une époque de l’année où les heureux de ce monde sont encore aux bains de mer, en voyage, à la campagne. L’automne se montrait morose, et ce fut, croyons-nous, la seule raison de ce retour un peu prématuré. Car Mme Christiani, sa fille et son fils ne manquaient pas des moyens de mener l’existence la plus large, et disposaient des gîtes champêtres où l’on goûte un repos plus ou moins mouvementé. Deux belles propriétés familiales, en effet, s’offraient à leur choix : le vieux château de Silaz en Savoie, qu’ils délaissaient complètement, et une agréable maison de campagne située près de Meaux ; c’est là qu’ils avaient passé tout l’été. »

Extrait de : M. Renard. « Le Maître de la lumière. »