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L’homme truqué par M. Renard

Fiche de L’homme truqué

Titre : L’homme truqué
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1921
Editeur : Bibebook

Première page de L’homme truqué

« Le corps fut trouvé par les gendarmes Mochon et Juliaz, des brigades de Belvoux. Ils rentraient, au petit jour, d’une tournée de surveillance, et, venant de Salamont, ils chevauchaient sur la route départementale, lorsque, à six kilomètres de Belvoux, dans le bois des Thiots, ils aperçurent la chose lugubre.

L’aube était grise. La pluie, qui tombait depuis plusieurs jours, n’avait cessé que la veille au soir. Un vent aigre fronçait l’eau des flaques et tourmentait les feuillages éclaircis. Retenu par une touffe de chardons, un mouchoir palpitait. On voyait de loin des objets par terre et, sur le bas-côté, la forme noir et blanc d’un homme étendu.

Les gendarmes, avec l’expérience de la guerre et du métier, savaient déjà que l’homme était mort. Ils mirent pied à terre à distance, les chevaux furent attachés à un poteau télégraphique, et les deux compagnons s’approchèrent du cadavre en prenant soin de marcher sur l’herbe, afin de ne brouiller aucune trace.

— Eh bien !… C’est le docteur Bare, dit Juliaz.

L’autre regardait en silence. »

Extrait de : M. Renard. « L’homme truqué. »

Fantômes et fatoches par M. Renard

Fiche de Fantômes et fatoches

Titre : Fantômes et fatoches
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1905
Editeur : Bibebook

Première page de Fantômes et fatoches

« Il y avait à Gênes, sous le dogat d’Uberto Lazario Catani, un lapidaire allemand fameux entre tous les marchands de pierreries.
C’était une époque favorable aux célébrités pacifiques.

La peste, dont la dernière épidémie avait fait des ravages très meurtriers, ne sévissait plus depuis deux ans.

Entre Venise et sa rivale, la haine séculaire mourait dans une lassitude et un affaiblissement militaire simultanés.

Enfin, Andrea Doria venait de délivrer sa patrie en chassant les Français, et dans Gênes indépendante il avait constitué un nouveau gouvernement républicain dont la force et l’harmonie promettaient une ère florissante de paix intérieure. Là était l’important ; car les Génois, prenant parti dans les querelles pontificales contre le pape ou contre l’empereur, entraînés dans les dissensions urbaines vers l’une ou l’autre des grandes familles ennemies, poussant au pouvoir telle classe de la population qu’il leur convenait, puis encore divisés sur le choix des prétendants, allumaient la guerre civile à propos de futilités, et jusqu’alors ce n’avait été que perpétuels combats entre Gibelins et Guelfes, Spinola et Grimaldi, noblesse et bourgeoisie, amis de Julio et partisans d’Alberto, discorde au sein des factions et bataille dans la bataille. »

Extrait de : M. Renard. « Fantômes et fatoches. »

Récits de science-fiction Tome 2 par J.-H. Rosny aîné

Fiche de Récits de science-fiction Tome 2

Titre : Récits de science-fiction Tome 2
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 1973
Editeur : Bibebook

Sommaire de Récits de science-fiction Tome 2

  • Les Xipehuz
  • La mort de la terre
  • Nymphée
  • Le cataclysme

Première page de Les Xipehuz

« C’était mille ans avant le massement civilisateur d’où surgirent plus tard Ninive, Babylone, Ecbatane.
La tribu nomade de Pjehou, avec ses ânes, ses chevaux, son bétail, traversait la forêt farouche de Kzour, vers le crépuscule, dans la nappe des rayons obliques. Le chant du déclin s’enflait, planait, descendait des nichées harmonieuses.

Tout le monde étant très las, on se taisait, en quête d’une belle clairière où la tribu pût allumer le feu sacré, faire le repas du soir, dormir à l’abri des brutes, derrière la double rampe de brasiers rouges.

Les nues s’opalisèrent, les contrées illusoires vaguèrent aux quatre horizons, les dieux nocturnes soufflèrent le chant berceur, et la tribu marchait encore. Un éclaireur reparut au galop, annonçant la clairière et l’eau, une source pure.

La tribu poussa trois longs cris ; tous allèrent plus vite : des rires puérils s’épanchèrent ; les chevaux et les ânes même, accoutumés à reconnaître l’approche de la halte, d’après le retour des coureurs et les acclamations des nomades, fièrement dressaient l’encolure.

La clairière apparut. La source charmante y trouait sa route entre des mousses et des arbustes. Une fantasmagorie se montra aux nomades. »

Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « Récits de science-fiction Tome 2. »

Récits de science-fiction Tome 1 par J.-H. Rosny aîné

Fiche de Récits de science-fiction Tome 1

Titre : Récits de science-fiction Tome 1
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 1973
Editeur : Bibebook

Sommaire de Récits de science-fiction Tome 1

  • Un autre monde
  • Les navigateurs de l’infini
  • Le jardin de Mary
  • Dans le monde des variants

Première page de Un autre monde

« Je suis natif de la Gueldre. Notre patrimoine se réduit à quelques acres de bruyère et d’eau jaune. Des pins croissent sur la bordure, qui frémissent avec un bruit de métal. La ferme n’a plus que de rares chambres habitables et meurt pierre à pierre dans la solitude. Nous sommes d’une vieille famille de pasteurs, jadis nombreuse, maintenant réduite à mes parents, ma sœur et moi-même.

Ma destinée, assez lugubre au début, est devenue la plus belle que je connaisse : j’ai rencontré Celui qui m’a compris ; il enseignera ce que je suis seul à savoir parmi les hommes. Mais longtemps j’ai souffert, j’ai désespéré, en proie au doute, à la solitude d’âme, qui finit par ronger jusqu’aux certitudes absolues.

Je vins au monde avec une organisation unique. Dès l’abord, je fus un objet d’étonnement. Non que je parusse mal conformé : j’étais, m’a-t-on dit, plus gracieux de corps et de visage qu’on ne l’est d’habitude en naissant. Mais j’avais le teint le plus extraordinaire, une espèce de violet pâle – très pâle, mais très net. »

Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « Récits de science-fiction Tome 1. »

La force mystérieuse par J.-H. Rosny aîné

Fiche de La force mystérieuse

Titre : La force mystérieuse
Auteur : J.-H. Rosny aîné
Date de parution : 1913
Editeur : Bibebook

Première page de La force mystérieuse

« La maladie de la lumière

L’image de Georges Meyral semblait traversée de zones brumeuses qui tantôt se rétractaient et tantôt s’élargissaient – faiblement ; elle apparaissait moins lumineuse qu’elle n’aurait dû l’être :

— C’est inadmissible ! grommela le jeune homme.

Les deux lampes électriques, après examen, se révélèrent normales, et le miroir fut essuyé. Le phénomène persistait. Il persista encore quand Meyral eut remplacé successivement les lampes :

— Il est arrivé quelque chose au miroir, à l’électricité ou à moi-même.

Une glace à main révéla des singularités identiques : par suite, le miroir était sans reproche. Pour mettre sa propre vision hors de cause, Georges appela sa bonne à tout faire. Cette créature hagarde, à la face rôtie et aux yeux de »

Extrait de : J.-H. Rosny aîné. « La force mystérieuse. »