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Le chercheur d’ondes par Noëlle Roger

Fiche de Le chercheur d’ondes
Titre : Le chercheur d’ondes
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1931
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le chercheur d’ondes
« — Le témoin suivant, dit le président du tribunal.
Il y eut dans la salle bondée un frémissement de curiosité tandis que s’avançait une haute silhouette élégante ; les femmes se penchèrent comme attirées par cette tête brune, auréolée de gloire, et déjà se disputaient le profil net, un instant aperçu.
— Jean Lanouze, le romancier !
— Comme il est jeune !
— J’adore son dernier livre !
— Oui… mais vous savez bien ce que l’on raconte…
— Quoi donc ?
Le silence se rétablit et l’on écouta Jean Lanouze, immobile à la barre et qui prêtait serment de dire toute la vérité. »
Extrait de : N. Roger. « Le Chercheur d’ondes. »
La vallée perdue par Noëlle Roger

Fiche de La vallée perdue
Titre : La vallée perdue
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1939
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de La vallée perdue
« Vous désirez vous rendre à Malemort ? Mais ce village n’a aucun intérêt ! Une église de rien du tout. Pas la moindre vue. Des pierres et puis des pierres le long d’un mur, des kilomètres de mur : la Paroi infranchissable, comme on l’appelle. Et quand on veut la tourner, on se heurte à une autre paroi…
L’homme parlait lentement, sérieusement. Une ombre durcissait le maigre visage, hâlé. Non, ce n’était pas l’espoir de me retenir dans son auberge déserte qui dictait ces conseils.
— D’ailleurs vous ne trouverez pas de chambre à Malemort. Ils n’ont qu’un pauvre café. Ils ne voient jamais un touriste. Saint-Pierre-des-Tombes, ce n’est pas bien gai… mais Malemort ! »
Extrait de : N. Roger. « La Vallée perdue. »
L’hôte invisible par Noëlle Roger

Fiche de L’hôte invisible
Titre : L’hôte invisible
Auteur : Noëlle Roger
Date de parution : 1926
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de L’hôte invisible
« Pourquoi ce numéro du Daily Mail m’est-il tombé entre les mains, précisément aujourd’hui, tandis que j’achevais mon repas hâtif au restaurant, entre deux rendez-vous d’affaires ? Un voisin de table, en sortant, le laissa déplié sur la nappe, et je m’en saisis, curieux peut-être d’évaluer ce qui me restait d’anglais, cinq ans après mon stage à l’Université d’Oxford, deux ans après la visite que je fis à Réginald au château de ses pères.
Mes yeux parcouraient les colonnes tout en guettant le garçon qui tardait à apporter le café filtre, lorsqu’ils s’arrêtèrent, sidérés par le nom de mon ancien ami. Les lignes serrées se brouillèrent tout à coup, et, sur ce nuage d’encre d’imprimerie, un entrefilet ressortait comme une affiche lumineuse dont l’éclat me perçait de part en part. »
Extrait de : N. Roger. « L’hôte invisible. »
L’horloge des siècles par Albert Robida

Fiche de L’horloge des siècles
Titre : L’horloge des siècles
Auteur : Albert Robida
Date de parution : 1902
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de L’horloge des siècles
« Au Cercle International, le I. C., International-club, ancien House Rouling-Club, Cercle village ambulant des I. C. (chauffeurs internationaux), si brillant, si fastueux il y a peu d’années encore, dans ses hôtels de Paris, Londres, Berlin, Vienne et autres capitales.
Ce soir-là, étrange était vraiment la physionomie du fameux cercle. Des salons peu éclairés à côté de pièces noires et vides, un désordre très visible, des coins poussiéreux, et dans le désarroi des choses, une moins visible tristesse planant sur les gens éparpillés en petits groupes, causant à voix basse dans les coins, les sourcils froncés, les mains crispées sur des journaux ou des télégrammes d’agences.
Elles étaient loin, les joyeuses soirées d’autrefois, douze ou quinze ans auparavant, les belles chambrées, les fêtes réunissant les élites artistiques, les gais compagnons de tous les mondes. »
Extrait de : A. Robida. « L’Horloge des Siècles. »
Souvenirs d’un médecin de Paris par Hippolyte Mettais

Fiche de Souvenirs d’un médecin de Paris
Titre : Souvenirs d’un médecin de Paris
Auteur : Hippolyte Mettais
Date de parution : 1863
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Souvenirs d’un médecin de Paris
« Le 1er mars 1834, j’étais à Blois, sur le Mail, d’où je regardais distractivement couler les flots de la Loire, les deux coudes appuyés sur le parapet de la jetée, et le front caché dans mes deux mains.
À Blois, comme tous les voyageurs savent, le Mail est une jetée très élevée au-dessus du niveau du fleuve, contre lequel elle est défendue par un mur de petits moellons piqués, qui se termine par ce parapet qui me soutenait.
Chaque ville de province a dans son enceinte un terrain, que la Providence municipale a disposé de son mieux, pour distribuer à ses administrés un bon air, qu’elle ne peut pas toujours leur dispenser dans des rues trop étroites, ou pour offrir à l’élégance de leurs modes un salon en plein vent.
À Blois, c’est le Mail qui doit remplir ce but. Le Mail est cependant un désert : ceux qui aiment la solitude peuvent y rêver à l’aise. »
Extrait de : H. Mettais. « Souvenirs d’un médecin de Paris. »
Paris avant le déluge par Hippolyte Mettais

Fiche de Paris avant le déluge
Titre : Paris avant le déluge
Auteur : Hippolyte Mettais
Date de parution : 1866
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Paris avant le déluge
« L’Atlantide était une île de grande célébrité dans la haute antiquité ; son origine et sa vie même se perdent dans la nuit des temps. Les anciens disaient qu’elle était le pays le plus anciennement habité.
Elle était située du côté de l’Afrique occidentale, au milieu des eaux de cette mer que, de son nom probablement, l’on appela mer Atlantique.
Elle avait, disent les vieux historiens, trois mille stades de longueur sur deux mille de largeur, c’est-à-dire une étendue d’environ cent cinquante lieues sur cent, à peu près celle de la France.
Sa population était immense, grossie par celle des petites îles qui l’environnaient en grand nombre, sur lesquelles elle régnait et qui la reliaient au continent voisin. »
Extrait de : H. Mettais. « Paris avant le déluge. »
L’an 5865 par Hippolyte Mettais

Fiche de L’an 5865
Titre : L’an 5865
Auteur : Hippolyte Mettais
Date de parution : 1865
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de L’an 5865
« Un affreux malheur faillit arriver hier sur les rivages de la mer Noire. Un de nos amis, heureusement aussi maladroit qu’intrépide chasseur, s’était lancé dans les rochers du Caucase à la piste du daim, avec une telle ardeur, qu’il n’avait point vu baisser le jour et s’était égaré dans la montagne, loin de toute habitation. Ce n’était point là un grand sujet d’inquiétude pour un pareil chasseur. Le parti de notre ami fut bientôt pris : il se blottit sous l’auvent d’un roc, que la nature prévoyante paraissait avoir suspendu là tout exprès pour lui, et s’y endormit d’un œil.
Au petit jour il fut sur pied, juché sur le rocher le plus élevé et flairant son gibier de la veille. Mais le gibier de la veille n’avait point attendu, et il n’en paraissait pas d’autre. »
Extrait de : H. Mettais. « L’An 5865 ou Paris dans 4000 ans. »
Uli le fermier (2ème partie) par Jeremias Gotthelf

Fiche de Uli le fermier
Titre : Uli le fermier (Tome 2 sur 2)
Auteur : Jeremias Gotthelf
Date de parution : 1893
Traduction :
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Uli le fermier
« Le dimanche où Fréneli devait être marraine, il y eut une petite dispute de famille. Uli dit à sa femme :
— Prends la voiture, c’est loin, et les chevaux n’ont rien fait.
— Non, répondit-elle, je ne veux pas faire la dame ; ça ne nous convient pas.
— Tu es donc toujours fâchée ? Ce serait absurde.
— Non, je ne suis ni fâchée ni absurde, mais là où tu as raison, je le reconnais volontiers. Je ne veux pas sortir de ma condition et je n’oublierai jamais que nous n’avons rien et que nous ne sommes que des travailleurs. Nous avons bien des chevaux à l’écurie, mais ce ne sont pas les nôtres ; il y a là un gros train de paysan, mais nous n’en sommes pas les propriétaires, et je ne veux pas avoir l’air de l’être. »
Extrait de : J. Gotthelf. « Uli le fermier. »
Uli le fermier (1ère partie) par Jeremias Gotthelf

Fiche de Uli le fermier
Titre : Uli le fermier (Tome 1 sur 2)
Auteur : Jeremias Gotthelf
Date de parution : 1893
Traduction :
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Uli le fermier
« Trois luttes attendent l’homme dans son pèlerinage ici-bas ; il faut qu’il remporte trois victoires, s’il veut se rapprocher du but qui lui est assigné et pouvoir dire à son départ de cette vie : Père ! tout est accompli ! Je remets mon esprit entre tes mains ! Ces trois luttes s’enchevêtrent dans la vie ; cependant, suivant l’âge et les circonstances, c’est tantôt l’une, tantôt l’autre qui est au premier plan.
Au printemps de la vie, quand les énergies intimes prennent leur essor, que le cœur se gonfle d’aspirations, que l’on voudrait s’envoler bien haut, quitter le port assuré de la maison paternelle pour s’élancer dans la vie, livrant son frêle esquif aux hasards d’une mer trompeuse, alors les forces les plus nobles et les plus pures de notre être se tournent vers la recherche d’une âme ; c’est dans cette ardeur à la conquérir que pour la première fois l’homme révèle dans toute sa splendeur son origine divine. »
Extrait de : J. Gotthelf. « Uli le fermier. »
Thelmy le vannier par Jeremias Gotthelf

Fiche de Thelmy le vannier
Titre : Thelmy le vannier
Auteur : Jeremias Gotthelf
Date de parution : 1847
Traduction : A. Bourquin
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Thelmy le vannier
« À la Combe-Noire, sur la pente exposée au soleil, se trouve, perchée entre ciel et terre, une pauvre masure. On ne comprend pas qu’elle soit encore debout et que, depuis longtemps, elle n’ait pas roulé au fond du ravin. Elle ressemble en effet à un homme qui descend au pas de course une montagne et qui tout à coup s’arrête : il essaye de se tenir droit, mais cela lui est impossible. Quand on en regarde le toit, il semble qu’on entend le vent siffler et vous secouer. On dirait un sac de mendiant qui aurait besoin de raccommoder, mais qui, une fois raccommodé, aurait toujours l’air d’un sac de mendiant. Les portes de l’écurie et de la grange sont petites, tordues et d’un style architectural à part. Derrière la maisonnette se trouve un tas de fumier qui est à peu près aussi gros qu’un pain de sucre, et qui ne doit pas servir à grand’chose. Devant, il y a un jardinet : onze bettes y exposent au soleil la vulgarité de leurs formes, sept plantes de haricots grimpent le long de perches chancelantes entre lesquelles deux rosiers en fleurs mettent la note joyeuse de leurs couleurs. »
Extrait de : J. Gotthelf. « Thelmy le vannier. »