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La ménopause des fées par Gudule

Fiche de La ménopause des fées

Titre : La ménopause des fées
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2005
Editeur : Bragelonne

Sommaire de La ménopause des fées :

  • Le crépuscule des dieux
  • Crimes et chatouillements
  • La nuit des porcs vivants

Première page de Le crépuscule des dieux

« OÙ LE LECTEUR APPREND QUI EST M. MERLIN ET LA RAISON DE SES EMBARRAS GASTRIQUES.

M. Merlin leva sa canette et rota.

« Enchanté ! » dit-il avec un gros rire.

C’était son habitude. Une habitude vieille de plusieurs siècles. Lorsqu’il rotait, il disait toujours : « En-chanté », puis il se marrait. À force, Vivi ne l’entendait même plus. Et quand bien même ? Lorsqu’on passe sa vie dans une poubelle, est-on en mesure de faire la leçon aux autres ?

Dans le meilleur des cas, elle ajoutait : « … rrine de lapin », en soupirant.

Jadis – à l’époque bénie où les fées portaient voiles de brume sur leur corps diaphane et rayons de lune en diadème –, elle eût réagi différemment. Avec moins de résignation, plus de hargne. Mais, en ce temps-là, la question ne se posait pas : Merlin savait encore se tenir en société. Il avait de la prestance et ne soulageait pas sa panse à tout propos. Vivi se souvenait même – Dieu, que tout cela était loin ! – avoir éprouvé des sentiments pour « le plus grand nécromant de l’univers », comme elle se plaisait à le surnommer. De l’admiration, du respect, et jusqu’à une certaine attirance physique, malgré sa barbe blanche et sa solennité somme toute peu aguichante. »

Extrait de : Gudule. « La ménopause des fées – intégrale. »

Le club des petites filles mortes par Gudule

Fiche de Le club des petites filles mortes

Titre : Le club des petites filles mortes
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2008
Editeur : Bragelonne

Sommaire de Le club des petites filles mortes :

  • La baby-sitter
  • Repas éternel
  • La petite fille aux araignées
  • Dancing Lolita
  • Gargouille
  • Entre chien et louve

Première page de La baby-sitter

« Quand Maman fronce les sourcils, ça lui donne un regard triste. Mais l’expression de grande tendresse, d’ineffable douceur, demeure. Elle s’accentue, même.

— Vous aimez les enfants, n’est-ce pas ? s’enquiert-elle.

Le visage de Lucie s’épanouit :

— Je les adore !

Elles se sourient. La spontanéité de l’une est allée droit au cœur de l’autre.

Maman pose la main sur l’épaule juvénile que ne couvre, en ce mois d’août torride, que le coton léger d’un tee-shirt, et entraîne la babysitter avec des mines de conspiratrice. Toutes deux se penchent à la fenêtre qui donne sur le jardin.

— Regardez si elle est mignonne, ma Violette !

Au milieu du gazon parsemé de boutons d’or, une fillette est accroupie et joue avec un chat, auquel elle fredonne une comptine. Sa voix fluette s’élève, délicieusement fraîche dans la chaleur pesante de cette fin d’après-midi. »

Extrait de : Gudule. « Le Club des petites filles mortes – l’intégrale. »

Vengeresse par A. Reynolds

Fiche de Vengeresse

Titre : Vengeresse
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2016
Traduction : B. Domis
Editeur : Bragelonne

Première page de Vengeresse

« Adrana avait toujours détesté le docteur Morcenx, le médecin de notre famille depuis que nos parents avaient atterri sur Mazarile, avant notre naissance. Il avait vu Adrana grandir, et il avait été là quand l’épidémie avait emporté notre mère. Le fléau : la raison pour laquelle mon père s’en prenait à des hommes comme le capitaine Rackamore, les accusant de se mêler de choses qu’il aurait mieux valu ne pas déranger. Mais pour autant que je sache, personne n’a jamais prouvé que le fléau provenait d’un écrin.

Et cela ne l’avait pas empêché de se laisser convaincre d’investir précisément dans le genre d’entreprise qu’il désapprouvait.

Il était comme ça : aisément persuadé, malgré lui. Et la situation arriva à son point critique un forgedi soir du printemps 1799, à l’Historium. Père s’y était rendu pour savoir ce qu’était devenu son investissement. Et pour faire bonne impression parmi les huiles de la chambre de commerce de Mazarile, il nous avait traînées là avec lui et attendait de nous le comportement exemplaire de demoiselles bien élevées.

Adrana ne l’entendait pas de cette oreille.
— Docteur Morcenx ! (Père avait aperçu le médecin de famille à quelques tables de là.) Venez vous joindre à nous. Cela fait si longtemps que vous n’avez pas vu Adrana et Arafura. Regardez comme elles ont grandi. »

Extrait de : A. Reynolds. « Vengeresse. »

Mémoire de métal par A. Reynolds

Fiche de Mémoire de métal

Titre : Mémoire de métal
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2004
Traduction : B. Domis
Editeur : Bragelonne

Première page de Mémoire de métal

« Ma mère avait un faible pour la poésie. À la mort de ma sœur, mais avant la nouvelle de mon propre enrôlement, elle me fit lire des passages d’un poème de Giresun, Fleurs du matin.

C’était un acte illégal.

Giresun était la poétesse de guerre officielle des Mondes centraux. Les Systèmes périphériques avaient interdit ses œuvres, considérées comme de la propagande. Ma mère, qui possédait plusieurs de ses recueils acquis avant le conflit, n’avait pu se résoudre à profiter d’une des amnisties accordées par les autorités pour leur remettre ces livres. L’un d’eux, offert par Vavarel, contenait une dédicace de sa belle écriture si fluide.

Ma sœur avait toujours eu une bien meilleure écriture que la mienne.

Fleurs du matin avait pour thème la mort et le souvenir. L’acceptation de la perte d’un être cher, tout en se raccrochant au fil lumineux de son existence.

Giresun me fut d’un grand réconfort pendant cette période. Mais je ne pouvais pas parler de son œuvre en dehors de notre maison. Après mon enrôlement, je partis au combat en laissant son poème derrière moi. J’eus beau tenter de les graver dans ma mémoire, même les quelques vers brefs de Fleurs du matin résistèrent à mes efforts. »

Extrait de : A. Reynolds. « Mémoire de métal. »

Dans le sillage de Poséidon par A. Reynolds

Fiche de Dans le sillage de Poséidon

Titre : Dans le sillage de Poséidon (Tome 3 sur 3 – Les enfants de Poséidon)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2015
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Bragelonne

Première page de Dans le sillage de Poséidon

« Tôt un matin, Mposi Akinya rendit visite à sa sœur. Il prit une voiture devant l’immeuble du Parlement en plein centre de Guochang, traversa le quartier du gouvernement puis des secteurs résidentiels, et arriva enfin face à l’enceinte surveillée autour de la maison. Il marcha jusqu’au portail et présenta son identification, alors même que les gardes étaient disposés à le laisser passer sans y jeter un coup d’œil.

Il s’approcha de l’entrée, frappa à la porte et attendit que Ndege lui ouvre. Pendant un moment, elle l’empêcha de franchir le seuil, les bras croisés sur la poitrine, la tête penchée, le visage dénué de la moindre chaleur et lui indiquant qu’il n’était pas le bienvenu. Même à cet âge avancé, elle restait plus grande que lui. Toute sa vie, elle l’avait regardé de haut.

— J’ai apporté du pain vert, dit-il en tendant la miche enveloppée dans du papier. Encore frais.

Elle prit le paquet, l’ouvrit et renifla son contenu, sceptique. »

Extrait de : A. Reynolds. « Les enfants de Poséidon – Dans le sillage de Poséidon. »

Sous le vent d’acier par A. Reynolds

Fiche de Sous le vent d’acier

Titre : Sous le vent d’acier (Tome 2 sur 3 – Les enfants de Poséidon)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2013
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Bragelonne

Première page de Sous le vent d’acier

« Au début, nous n’étions qu’une et désormais – s’il faut croire les informations en provenance de Creuset – il en sera bientôt de même.

Dernièrement, j’ai passé du temps sur le rivage, à regarder le ballet des voiliers qui arrivent et qui partent. J’aime le bruit de leurs gréements agités par le vent, le travail vif et agile des marins, glèbeux et aquatiques, rassemblés par un étrange dialecte et un même courage. Je regarde les mouettes se disputer des miettes et j’écoute leurs cris querelleurs. Je me plais parfois à croire que je suis sur le point de les comprendre. De temps à autre, un dirigeable ou un autre type d’engin volant traversent le ciel.

J’ai longtemps eu du mal à revenir ici. Je ne me suis pourtant jamais sentie mal à l’aise à Lisbonne, même après les transformations. Certes, tout n’a pas été facile. Mais la ville a connu pire et subira, sans nul doute, d’autres épreuves à l’avenir. J’ai beaucoup d’amis ici, et grâce aux cours que j’ai montés, grâce aux enfants et aux adultes que j’ai aidés à apprendre le portugais, tout un tas de gens comptent désormais sur moi. »

Extrait de : A. Reynolds. « Les enfants de Poséidon – Sous le vent d’acier. »

La terre bleue de nos souvenirs par A. Reynolds

Fiche de La terre bleue de nos souvenirs

Titre : La terre bleue de nos souvenirs (Tome 1 sur 3 – Les enfants de Poséidon)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2012
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Bragelonne

Première page de La terre bleue de nos souvenirs

« Fin mai, après la saison des pluies abondantes. Le sol avait emprunté de l’humidité aux nuages ; et le ciel se remboursait désormais avec d’interminables journées chaudes et sèches. Pour les enfants, c’était un soulagement. Après des semaines passées renfermés à l’intérieur, ils avaient enfin le droit de sortir de la maison et de s’aventurer au-delà des jardins et des murs extérieurs, dans la nature.

C’est là qu’ils tombèrent sur la machine de mort.

— Je n’entends toujours personne, dit Geoffrey.

Sunday poussa un soupir et posa une main sur l’épaule de son frère. De deux ans son aînée, elle était grande pour son âge. Ils étaient postés sur un rocher rectangulaire, à quelques pas de la rivière encore forte et boueuse.

— Là, dit-elle. Tu l’entends, là, non ?

Geoffrey tenait fermement l’avion en bois qu’il avait emporté.

— Non. »

Extrait de : A. Reynolds. « Les enfants de Poséidon – La terre bleue de nos souvenirs. »

L’univers de la Roue du temps par R. Jordan

Fiche de L’univers de la Roue du temps

Titre : L’univers de la Roue du temps
Auteur : R. Jordan
Date de parution : 2012
Traduction : J.-C. Mallé
Editeur : Bragelonne

Un souvenir de lumière par R. Jordan et B. Sanderson

Fiche de Un souvenir de lumière

Titre : Un souvenir de lumière (Tome 14 à 14 – La roue du temps)
Auteur : R. Jordan et B. Sanderson
Date de parution : 2013
Traduction : J.-C. Mallé
Editeur : Bragelonne

Première page de Un souvenir de lumière

« PAR LA GRÂCE ET LES ÉTENDARDS VAINCUS

Bayrd serra la pièce de monnaie entre son pouce et son index et fut très perturbé de sentir le métal s’écraser.

Retirant son doigt, il constata que l’empreinte était gravée dans le cuivre où se reflétait la lumière vacillante des torches. Comme s’il avait passé la nuit dans une cave, il se sentait gelé jusqu’aux os.

Une nouvelle fois, son estomac grommela.

Le vent du nord, soudain plus vigoureux, faisait crépiter les flammes des torches. Assis au cœur du camp de guerre, le dos bien calé contre un rocher, Bayrd taillait un fragment d’ardoise. En se réchauffant les mains au-dessus des feux de camp, les hommes marmonnaient dans leur barbe. Il y avait de quoi, puisque les rations étaient pourries depuis longtemps. »

Extrait de : R. Jordan et B. Sanderson. « La Roue du Temps – Un souvenir de lumière. »

Les tours de minuit par R. Jordan et B. Sanderson

Fiche de Les tours de minuit

Titre : Les tours de minuit (Tome 13 à 14 – La roue du temps)
Auteur : R. Jordan et B. Sanderson
Date de parution : 2010
Traduction : J.-C. Mallé
Editeur : Bragelonne

Première page de Les tours de minuit

« DES NUANCES…

Au son des sabots de Mandarb, qui martelaient le sol inégal à un rythme familier, Lan Mandragoran chevauchait vers sa mort. L’air sec lui irritant la gorge, il balayait du regard la terre constellée des cristaux de sel qui remontaient de ses entrailles. Dans le lointain, au nord, des rochers rouges tutoyaient le ciel. Mais ils étaient grêlés de stigmates de la maladie. La signature de la Flétrissure – une mousse noire qui envahissait tout.

Longeant la Flétrissure, Lan continua à chevaucher vers l’est. Il était encore au Saldaea, où sa femme l’avait « déposé », tenant partiellement sa promesse de le conduire dans les Terres Frontalières. Cette route, ça faisait un sacré moment qu’elle s’étendait devant lui. Vingt ans plus tôt, il s’en était détourné, d’accord pour suivre Moiraine, mais il savait depuis toujours qu’il y reviendrait. »

Extrait de : R. Jordan et B. Sanderson. « La Roue du Temps – Les Tours de minuit. »