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Le bourreau par P. Boulle

Fiche de Le bourreau

Titre : Le bourreau
Auteur : P. Boulle
Date de parution : 1954
Editeur : Cherche-midi

Première page de Le bourreau

« J’étais assis dans un restaurant de Yin-Yang, la ville enchantée. J’avais devant moi un bol de riz et trois assiettes chargées de mets insolites. À ma gauche, un livre chinois était ouvert. Je déchiffrais une colonne de caractères, puis je tentais de pêcher quelque morceau au bout de mes baguettes, ces deux opérations présentant des difficultés équivalentes. Après un long moment de ce manège, je fermai le livre et concentrai toute mon attention sur le repas.

— Il n’y a pas la moindre suggestion intéressante dans ce roman, me dis-je avec agacement. C’est le crime d’un fou. Je n’en tirerai rien.

Il s’agissait d’une intrigue policière, parfaitement incohérente. Je m’aperçus avec confusion que j’avais parlé à haute voix. Le vieux Chinois qui était en face de moi me regardait avec une expression amusée. »

Extrait de : P. Boulle. « Le Bourreau. »

La face par P. Boulle

Fiche de La face

Titre : La face
Auteur : P. Boulle
Date de parution : 1953
Editeur : Cherche-Midi

Première page de La face

« LA SALLE SE VIDAIT LENTEMENT, en trois artères au courant ralenti par d’imprévisibles remous. Devant le cinéma, devenu théâtre, où une troupe de Paris venait de jouer la dernière pièce d’un auteur à succès, une rampe de projecteurs illuminait le large trottoir de la rue principale, et la ramure des grands platanes, aux feuilles géométriquement figées dans la tiédeur calme de cette soirée provençale, reflétait une mystérieuse magie de plantes exotiques.
La diffusion de l’éblouissante blancheur artificielle dans la pure atmosphère nocturne de Bergerane semblait créer, sur le seuil de l’établissement, une autre scène destinée à prolonger la représentation ; comme une réplique agrandie, dilatée par l’enthousiasme méridional, ornée d’arbres géants et animée par une multitude de figurants, du plateau intérieur, dont le caractère marquant était celui de tous les décors dramatiques, mais s’imposait avec plus d’outrance : l’irréalité exaltante, assombrie par une affligeante touche de conventionnel. »

Extrait de : P. Boulle. « La face. »

L’enlèvement de l’obélisque par P. Boulle

Fiche de L’enlèvement de l’obélisque

Titre : L’enlèvement de l’obélisque
Auteur : P. Boulle
Date de parution : 2007
Editeur : Cherche midi

Sommaire de L’enlèvement de l’obélisque

  • L’enlèvement de l’obélisque
  • Un étrange événement
  • Le message chiffré
  • Une morte suspecte
  • Le 1er avril
  • Le coupable
  • La croisière de l’alligator

Première page de L’enlèvement de l’obélisque

« JE TROUVAI CE SOIR-LÀ le maître emmitouflé dans sa robe de chambre blanche, celle qu’il revêt aux heures de méditation intense, parce que, réfléchissant sans en absorber aucune toutes les radiations, elle permet à son fluide une concentration plus grande.
Merlec était absorbé par la lecture d’un journal du soir. Il ne leva pas les yeux ; il ne m’adressa pas une parole ; mais, m’indiquant du doigt le petit tabouret qui m’est réservé dans les circonstances graves, il me fit comprendre par un froncement de sourcils qu’il entendait ne pas être dérangé.
Je m’assis en silence et restai à contempler la chambre où tant de pensées géniales furent conçues : de forme rectangulaire, à peu près quatre mètres sur trois, la chambre de Merlec contient trois meubles et rien de plus, un large lit-divan, une petite table sur laquelle se trouvent un livre, un verre et une bouteille, et le petit tabouret au pied du divan sur lequel le maître daigne tolérer ma présence. »

Extrait de : P. Boulle. « L’enlèvement de l’Obélisque. »

L’archéologue et le mystère de Nefertiti par P. Boulle

Fiche de L’archéologue et le mystère de Nefertiti

Titre : L’archéologue et le mystère de Nefertiti
Auteur : P. Boulle
Date de parution : 2005
Editeur : Cherche midi

Première page de L’archéologue et le mystère de Nefertiti

« LE HASARD qui me fit rencontrer l’archéologue en Égypte ne présente aucun caractère prodigieux. Il est cependant un terme important dans une série rigoureuse de coïncidences, nécessaires au déroulement et au succès de notre aventure. En ceci, il est remarquable, et justifie la narration de ce récit à partir de cette première conjonction de nos destinées ; un peu avant même, car les circonstances qui suscitèrent celle-ci ne peuvent pas être passées sous silence.
 
J’étais à Louqsor, dans un état oscillant entre la mélancolie et la satisfaction d’être libre. J’étais seul. L’amie qui m’avait accompagné depuis Paris, au cours d’un voyage aérien par petites étapes, avait déclaré, en mettant le pied sur la terre d’Égypte, que ma façon de piloter lui donnait la nausée, et faisait peser sur sa tête un danger dont elle se sentait incapable de supporter plus longtemps la menace »

Extrait de : P. Boulle. « L’archéologue et le mystère de Nefertiti. »

La destruction libératrice par H. G. Wells

Fiche de La destruction libératrice

Titre : La destruction libératrice
Auteur : H. G. Wells
Date de parution : 1914
Traduction : P. Delperdange
Editeur : Cherche midi

Première page de La destruction libératrice

« LES PIÈGES À SOLEIL

L’histoire de l’espèce humaine se confond avec celle de la conquête des forces externes. L’homme est un animal qui utilise des outils et qui domestique le feu. Dès le début de sa carrière terrestre, nous le voyons suppléer ses capacités naturelles et ses armes corporelles, qui sont celles d’une bête, grâce à la chaleur des flammes et aux rudes instruments en pierre. C’est ainsi qu’il abandonna sa condition de singe. Après cela, il ajouta aux siennes la force du cheval et celle du bœuf, il emprunta la puissance motrice des eaux et le souffle impétueux du vent, il stimula son feu grâce au soufflet, et ses outils rudimentaires, gar- »

Extrait de: H. G. Wells. « La Destruction libératrice. »