Étiquette : de Prémonville

 

Colorado kid par S. King

Fiche de Colorado kid

Titre : Colorado kid
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2005
Traduction : M. de Prémonville
Editeur : J’ai lu

Première page de Colorado kid

« S’étant assuré qu’il n’obtiendrait rien d’intéressant des deux vieillards qui constituaient l’intégralité de la rédaction du Weekly Islander, le chroniqueur du Globe de Boston jeta un œil à sa montre, calcula qu’en se dépêchant il pouvait encore attraper le ferry d’une heure trente pour le continent, les remercia pour le temps qu’ils lui avaient consacré, déposa des billets sur la nappe, posa la salière dessus comme presse-papier afin que la petite brise frisquette du large ne les emporte pas, et dévala les marches de pierre qui descendaient depuis le patio-salle à manger du Goéland Gris vers Bay Street et la petite ville lovée en contrebas. Hormis le coup d’œil machinal à ses seins, il ne remarqua pas le moins du monde la jeune femme assise entre les deux bonshommes.

Une fois le journaliste du Globe parti, Vince Teague tendit la main et retira les billets — deux de cinquante — de sous la salière. Il les fourra dans la poche à rabat de sa vieille veste de tweed encore présentable avec un air de satisfaction indéniable. »

Extrait de : S. King. « Colorado kid. »

La tour sombre par S. King

Fiche de La tour sombre

Titre : La tour sombre (Tome 7 sur 8 – La tour sombre)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2004
Traduction : M. de Prémonville
Editeur : J’ai lu

Première page de La tour sombre

« Autrefois, le Père Don Callahan avait été prêtre catholique dans une ville du nom de ’Salem’s Lot, une ville qui n’existait plus sur aucune carte. Il s’en moquait. Les concepts tels que le réel n’avaient plus d’importance pour lui.

Cet ancien prêtre tenait à présent dans sa main un objet bien païen, une figurine d’ivoire en forme de tortue. Elle avait une entaille dans le bec et une éraflure en point d’interrogation, sur le dos, mais hormis ces petites imperfections, c’était un objet magnifique.

Magnifique et puissant. Il en sentait la force dans sa main, comme des volts qui lui auraient parcouru les doigts.

— Comme elle est jolie, dit-il dans un souffle au garçon qui se tenait à ses côtés. C’est Maturin la Tortue ? C’est elle, n’est-ce pas ?

Ce garçon, c’était Jake Chambers, et il avait fait une grande boucle, avant de revenir quasiment à la case départ, ici, à Manhattan. »

Extrait de : S. King. « La Tour Sombre – La tour sombre. »

Le chant de Susannah par S. King

Fiche de Le chant de Susannah

Titre : Le chant de Susannah (Tome 6 sur 8 – La tour sombre)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2004
Traduction : M. de Prémonville
Editeur : J’ai lu

Première page de Le chant de Susannah

« — Combien de temps la magie durera-t-elle ?

Personne ne répondit à la question de Roland, aussi la répéta-t-il. Cette fois-ci, il balaya du regard le salon du presbytère, dans lequel était assis Henchick le Manni, en compagnie de Cantab, qui avait épousé l’une des nombreuses petites-filles du patriarche. Les deux hommes se tenaient la main, comme il était d’usage chez les Manni. Le plus âgé venait de perdre une petite-fille, mais nulle trace de douleur ne se lisait sur son visage de marbre, à l’expression posée.

À côté de Roland, ne tenant la main de personne, livide et silencieux, se trouvait Eddie Dean. Et près de lui, assis en tailleur sur le sol, Jake Chambers. »

Extrait de : S. King. « Le chant de Susannah – La tour sombre. »

Les loups de la Calla par S. King

Fiche de Les loups de la Calla

Titre : Les loups de la Calla (Tome 5 sur 8 – La tour sombre)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2003
Traduction : M. de Prémonville
Editeur : J’ai lu

Première page de Les loups de la Calla

« Tian avait la chance (même si peu de fermiers se seraient risqués à employer ce terme) de posséder trois parcelles : le Champ du Fleuve, où sa famille faisait pousser du riz depuis des temps immémoriaux ; le Champ de la Route, où le ka-Jaffords cultivait la vive-rave, le potiron et le maïs depuis un nombre égal de générations, et Fils de Pute, un lopin ingrat où ne poussaient que des cailloux, des ampoules et des espoirs déçus. Tian n’était pas le premier des Jaffords déterminé à tirer quelque chose de ces vingt arpents situés derrière chez lui : son Gran-Pere, parfaitement sain d’esprit pour tout le reste, s’était laissé aller à croire qu’il y avait de l’or, là-dessous. La Ma de Tian s’était montrée tout aussi convaincue qu’il y pousserait du porin, une épice de grande valeur. La marotte de Tian, c’était le madrigal. Bien sûr que le madrigal pousserait sur Fils de Pute. »

Extrait de : S. King. « Les Loups de la Calla – La tour sombre. »

Magie et cristal par S. King

Fiche de Magie et cristal

Titre : Magie et cristal (Tome 4 sur 8 – La tour sombre)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1997
Traduction : M. de Prémonville
Editeur : J’ai lu

Première page de Magie et cristal

« — POSEZ-MOI UNE DEVINETTE, les convia Blaine.

— Je t’emmerde, dit Roland entre ses dents.

— QU’EST-CE QUE TU DIS ?

La voix de Grand Blaine, dont l’incrédulité était manifeste, était devenue très proche de celle de son jumeau insoupçonné.

— J’ai dit je t’emmerde, répéta calmement Roland. Mais si ça te perturbe, Blaine, je peux être plus clair. Non. La réponse est non.

Blaine resta silencieux un très long moment et, quand il répliqua enfin, ce ne fut pas par le biais des mots. Les murs, le sol et le plafond recommencèrent à perdre de leur consistance et de leur couleur. En l’espace de dix secondes, le Compartiment de la Baronnie cessa encore une fois d’exister. Ils filaient à présent à travers la chaîne de montagnes qu’ils avaient aperçue à l’horizon : des pics gris fer se précipitaient à leur rencontre à une vitesse suicidaire puis s’évaporaient pour dévoiler des vallées stériles où rampaient de gigantesques scarabées, telles des tortues prisonnières des terres. »

Extrait de : S. King. « Magie et Cristal – La tour sombre. »

Terres perdues par S. King

Fiche de Terres perdues

Titre : Terres perdues (Tome 3 sur 8 – La tour sombre)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1991
Traduction : M. de Prémonville
Editeur : J’ai lu

Première page de Terres perdues

« C’était la troisième fois qu’elle tirait de vraies balles… et la première fois qu’elle utilisait l’étui que lui avait fabriqué Roland.

Ils avaient des munitions en abondance ; Roland avait rapporté plus de trois cents cartouches du monde où Eddie et Susannah Dean avaient vécu avant qu’il ne les tire. Mais l’abondance n’encourage pas le gaspillage, bien au contraire. Les dieux désapprouvent le gaspillage. C’était ce que le père de Roland, puis Cort, son maître, lui avaient enseigné, et il le croyait toujours. Les dieux ne punissent pas les pécheurs sur-le-champ, mais, tôt ou tard, il faut payer le prix de son péché… et plus l’attente est longue, plus le châtiment est lourd. »

Extrait de : S. King. « Terres perdues – La tour sombre. »

Les trois cartes par S. King

Fiche de Les trois cartes

Titre : Les trois cartes (Tome 2 sur 8 – La tour sombre)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1987
Traduction : G. Lebec, M. de Prémonville
Editeur : J’ai lu

Première page de Les trois cartes

« Le Pistolero émergea d’un rêve trouble qui ne semblait constitué que d’une seule image : celle du Marin, une lame du Tarot dans laquelle l’homme en noir avait déchiffré (ou prétendu déchiffrer) son avenir gémissant.

Il se noie, pistolero, disait l’homme en noir, et personne ne lui lance de bouée. C’est ce garçon, Jake.

Mais cela n’avait rien d’un cauchemar. C’était un bon rêve. Bon parce que c’était lui qui se noyait, ce qui signifiait qu’il n’était pas Roland mais Jake. Il en fut soulagé parce qu’il valait bien mieux se noyer dans la peau de Jake que de vivre dans la sienne, celle d’un homme qui, pour un rêve glacé, avait trahi un enfant qui lui avait fait confiance.

Parfait, je vais me noyer, se dit-il, attentif au rugissement de l’océan. Ainsi soit-il.

Mais ce vacarme n’était pas celui du large et de ses abîmes ; de l’eau, certes ; mais qui se raclait la gorge, une gorge encombrée de graviers. »

Extrait de : S. King. « Les Trois Cartes – La tour sombre. »

Noir par K. W. Jeter

Fiche de Noir

Titre : Noir
Auteur : K. W. Jeter
Date de parution : 1998
Traduction : M. de Prémonville
Editeur : J’ai lu

Première page de Noir

« Le sexe a pété un câble

À cet instant, alors que l’étincelle bleue du sexe lui électrocutait la langue, le feu se mit à pleuvoir des cieux. À cet instant, tous les autres instants implosèrent dans sa tête. Il se détourna du baiser qui lui remplissait la bouche, de ce goût chaud et métallique de chair codée, et il s’affala contre la fenêtre ; la vitre frissonna de peur et lui renvoya le reflet de son propre visage, spectral.
Il savait ce qui se passait de l’autre côté de la paroi de verre. Qu’il était seul pour affronter cette peur, seul face à ce fantôme et à son baiser ; que les autorités de transit avaient lâché un autre drone dans les airs, au-dessus de la cité – quel que soit son nom –, qui venait clapoter contre ce building comme une mer grise et démontée »

Extrait de : K. W. Jeter. « Noir. »