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Sylvia par H. Fast

Fiche de Sylvia

Titre : Sylvia
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1960
Traduction : L. du Veyrier
Editeur : Rivages

Première page de Sylvia

« La plupart des gens se contentent de faire ce qu’ils ont toujours fait : aujourd’hui sera comme hier, et demain ça continuera. C’est comme ça pour moi. Je gagne un salaire de misère dans un sale boulot. Dès que j’ai un sou en poche, je peux refuser les tâches vraiment répugnantes et accepter celles qui le sont moins, et alors j’en conçois une certaine estime pour moi-même, aussi vaine et dépourvue de sens que tous les autres sentiments que j’éprouve. Et toujours, comme tous les gens de mon espèce, je rêve que l’impossible va se produire.

S’il n’arrivait jamais rien, l’existence serait absurde. Moi, j’ai eu de la chance, au moins une fois dans ma vie – et c’est déjà beaucoup – il m’est arrivé quelque chose : Sylvia West est entrée dans ma vie et je suis entré dans la sienne.

Je m’appelle Alan Macklin. Taille : un mètre soixante-dix-huit ; cheveux bruns, yeux marron, je ne suis ni plus laid ni mieux qu’un autre. »

Extrait de : H. Fast. « Sylvia. »

Spartacus par H. Fast

Fiche de Spartacus

Titre : Spartacus
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1960
Traduction : J. Rosenthal
Editeur : L’Atalante

Première page de Spartacus

« On rapporte que, dès le milieu du mois de mars, la grand-route qui mène de Rome, la Ville Éternelle, à la cité, plus petite certes, mais guère moins ravissante, de Capoue, fut réouverte à la circulation ; ce qui ne veut point dire que le trafic y reprit aussitôt son volume habituel. Il faut bien en convenir, durant ces quatre dernières années, nulle route de la république n’avait connu ce flux paisible de voyageurs et de marchandises qu’on pouvait s’attendre à y rencontrer. Ce n’étaient partout que perturbations plus ou moins graves et l’on pourrait affirmer sans exagération que la route de Rome à Capoue offrait une image assez exacte de cet état de choses. On a dit non sans raison que la situation à Rome dépend de celle des routes : si les routes connaissent la paix et la prospérité, ainsi en va-t-il de la ville.

On afficha donc aux quatre coins de Rome que tout citoyen libre ayant affaire à Capoue était autorisé à s’y rendre en voyage d’affaires, mais on n’encourageait pas pour le moment les voyages d’agrément vers cette charmante station. »

Extrait de : H. Fast. « Spartacus. »

Samantha par H. Fast

Fiche de Samantha

Titre : Samantha
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1967
Traduction : M.-B. Endrèbe
Editeur : Néo

Première page de Samantha

« AL GREENBERG

À BEVERLY HILLS, comme dans bien des cités, villes ou villages des États-Unis, il y a le bon et le mauvais côtés de la voie ferrée qui divise l’agglomération en deux parties. Au nord de Santa Monica Boulevard – où passe le chemin de fer – se trouve le plus compact rassemblement de gens riches qui se puisse rencontrer. Vers le sud, jusqu’à Wilshire Boulevard, c’est le quartier des magasins élégants, puis au sud de Wilshire Boulevard s’étend la partie « pauvre » de Beverly Hills où vous pouvez encore acheter une villa pour quarante-cinq mille dollars.

Le sergent Masao Masuto, de la police de Beverly Hills, n’habitait pas la partie « pauvre » de Beverly Hills, mais Culver City. Il s’estimait très heureux de posséder un cottage, une bonne épouse, trois enfants, plus un jardin plein de roses qu’il cultivait et soignait avec amour. »

Extrait de : H. Fast. « Samantha. »

Sally par H. Fast

Fiche de Sally

Titre : Sally
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1967
Traduction : P. Sergine
Editeur : Néo

Première page de Sally

« Le pharmacien était corpulent et avait dépassé la soixantaine. Lentement, il monta l’escalier puis marqua une pause sur le palier et s’essuya le front. La journée était chaude. Le bureau de consultation du docteur Kaldish se trouvait au premier étage au-dessus de la rue. Le pharmacien se nommait Jeremiah Potts, mais tout le monde l’appelait Oncle Jerry – il était l’un des deux pharmaciens de Timmerville, de même que Kaldish en était un des deux médecins. 

Oncle Jerry entra chez Kaldish en geignant et Rita Saxon, l’infirmière de Kaldish, âgée, maigre, aux cheveux teints, le regarda avec aigreur et sans la moindre trace de sympathie. 

— Je ne devrais pas être ici. Je ne devrais pas davantage faire des biopsies. Il faudrait un hôpital, ou pour le moins un laboratoire dans une ville de cette importance. Je ne devrais pas, non plus, monter des escaliers par une journée aussi chaude. – Il portait un costume Palm Beach, vieux et jauni.  »

Extrait de : H. Fast. « Sally. »

Pénélope par H. Fast

Fiche de Pénélope

Titre : Pénélope
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1965
Traduction : G. Molinari
Editeur : Néo

Première page de Pénélope

« Le 14 janvier 1964, un mardi, la toute nouvelle et rutilante succursale de la City Federal Bank de New York fut dévalisée. Le hold-up eut lieu à 14 h. 33 très exactement, et le voleur prit la fuite avec cinquante-deux mille dollars et six cent onze cents en billets du trésor américain. 

Située au coin de Madison Avenue et de la 77e Rue, cette agence était la trentième de cette grande banque en développement constant et son inauguration remontait à dix-huit jours ouvrables. Son installation au rez-de-chaussée de ce luxueux building résidentiel de vingt-deux étages avait été prévue dès l’origine de cette construction. Ses chambres fortes étaient à douze mètres sous terre, creusées dans le roc et à l’épreuve de tout hormis l’impact direct d’une bombe atomique. Aucun chalumeau oxhydrique ne devait pouvoir en venir à bout, encore bien moins un simple voleur. 

Le rez-de-chaussée était différemment mais non moins efficacement protégé. Outre les quatre gorilles armés qui s’y tenaient en permanence, il était équipé de sonnettes d’alarme disséminées un peu partout. »

Extrait de : H. Fast. « Pénélope. »

Millie par H. Fast

Fiche de Millie

Titre : Millie
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1973
Traduction : R. Bombard
Editeur : Néo

Première page de Millie

« Je ne sais ni où ni quand tout a commencé, si tant est qu’il y ait eu un commencement. Si ce récit ressort du domaine de la confession, le moment et le lieu où tout a commencé n’ont d’ailleurs strictement aucune importance. En revanche, si mon histoire n’est rien d’autre qu’une tentative d’explication, au moins pour moi-même, je dois m’efforcer d’entrer dans les détails et ne pas me contenter d’affirmer que tout en fait a commencé le jour où ma mère m’a mis au monde, dans un appartement en sous-sol de Brooklyn. Non, tout cela est vraiment trop loin, à la fois dans le temps et dans l’espace, de la villa à trois cent mille dollars sise North Canon Drive à Beverly Hills, que j’appelle par euphémisme « mon chez moi ».  »

Extrait de : H. Fast. « Millie.  »

Mémoires d’un rouge par H. Fast

Fiche de Mémoires d’un rouge

Titre : Mémoires d’un rouge
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1990
Traduction : E. Chaix-Morgiève
Editeur : Rivages

Première page de Mémoires d’un rouge

« Je ne pourrais en aucun cas raconter l’histoire de la curieuse existence qu’il m’a été donné de vivre sans aborder cette longue période pendant laquelle j’ai été ce que cette vieille brute de sénateur Joseph McCarthy se délectait à appeler « un porteur de la carte du Parti communiste ». Il prononçait ces mots comme s’il s’agissait d’une incantation pour faire apparaître le diable lui-même, évoquant Satan avec une telle volupté méchante que c’est tout juste si l’on ne sentait pas l’odeur du soufre.

Lors de mon unique confrontation avec ce vieux monstre de McCarthy, je tentai vainement de lui enseigner quelques-unes des vérités les plus évidentes de l’histoire américaine, mais il se mit dans une colère noire et rugit que je n’avais qu’à en faire un livre. Je fis bien davantage, mais nous en reparlerons. Pour l’heure, laissez-moi décrire les circonstances qui m’ont amené à intégrer le mouvement communiste, où j’ai milité pendant douze années qui changèrent radicalement mon existence. »

Extrait de : H. Fast. « Mémoires d’un rouge. »

La route de la liberté par H. Fast

Fiche de La route de la liberté

Titre : La route de la liberté
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1948
Traduction : C. Holter
Editeur : Presses de la Renaissance

Première page de La route de la liberté

« La guerre de Sécession était finie ; la longue et sanglante lutte qui, à l’époque, était la plus grande guerre civile que le monde ait jamais connue, avait cessé. Les Nordistes, aux uniformes bleus, retournèrent chez eux. Les hommes aux uniformes gris, les Sudistes, blessés, étourdis sous le choc, revirent leur pays et purent se rendre compte des ravages que la guerre y avait causés.

A  Appomattox Court House, le général Lee avait capitulé. C’était la fin. Dans les provinces ensoleillées du Sud, quatre millions de nègres se trouvaient libres. Liberté précieuse, liberté chèrement acquise. Un homme libre peut parler d’hier et de demain, il en a l’entière disposition ; s’il a faim, il n’aura pas de maître pour le nourrir; mais s’il a envie de marcher à grandes enjambées, personne ne l’obligera à ralentir son allure.

Quand le conflit fut terminé, deux cent mille noirs, qui s’étaient enrôlés dans les armées nordistes, revinrent chez eux. Beaucoup avaient le fusil à la main. »

Extrait de : H. Fast. « La route de la liberté. »

La dernière frontière par H. Fast

Fiche de La dernière frontière

Titre : La dernière frontière
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1941
Traduction : C. de Palaminy
Editeur : Gallmeister

Première page de La dernière frontière

« IL y a environ un siècle et demi, on appelait l’Oklahoma le Territoire indien. Étendue poussiéreuse, brûlante et cuite au soleil, de terre sèche, d’herbes jaunies, de pins rabougris et de rivières asséchées, telle était la région destinée à être – comme l’indiquait son nom – le Territoire des Indiens.

Pendant deux siècles, jeune géant en pleine croissance, l’Amérique s’était agrandie, prenant son extension à travers tout le continent de cime en cime, d’un océan à l’autre. En 1878, l’œuvre était accomplie, les montagnes conquises, les vallées occupées. Il ne restait plus de la Frontière que le nostalgique souvenir qu’en conservaient chansons et légendes.

Les voies ferrées sillonnaient les plaines du nord au sud, de l’est à l’ouest. En deux minutes, un télégramme de San Francisco parvenait à New York et en deux jours le train traversait les plaines. »

Extrait de : H. Fast. « La dernière frontière. »

L’ange déchu par H. Fast

Fiche de L’ange déchu

Titre : L’ange déchu
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1965
Traduction : M. Tesnières
Editeur : Rivages

Première page de L’ange déchu

« L’escalier

Je vais vous conter l’histoire comme elle s’est passée, et vous pourrez vous faire une opinion. C’est tout ce que je suis en droit de demander, pour l’instant, et c’est déjà beaucoup, je crois.
Tout commença un jour de mars, par un triste après-midi pluvieux : il se produisit je ne sais quelle perturbation dans l’installation électrique de l’immeuble, et toutes les lumières s’éteignirent. Nous étions là, en plein vingtième siècle, mais aussi désemparés, aussi isolés que le fut jamais l’homme, au commencement du monde.

De mon bureau, tout là-haut au vingt-deuxième étage, je découvrais la pointe de l’île de Manhattan, la baie, le fleuve. Dame Liberté, les remorqueurs, les paquebots, les cargos, les quais. Et sur tout cela tomba la pluie ; et tout cela était gris et lugubre, dans un univers lugubre où les gens de mon espèce n’avaient guère en commun que leur désarroi. »

Extrait de : H. Fast. « L’ange déchu. »