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La fin du monde par C. Flammarion

Fiche de La fin du monde

Titre : La fin du monde
Auteur : Camille Flammarion
Date de parution : 1894
Editeur : Feedbooks

Première page de La fin du monde

« Le magnifique pont de marbre qui relie la rue de Rennes à la rue du Louvre et qui, bordé par les statues des savants et des philosophes célèbres, dessine une avenue monumentale conduisant au nouveau portique de l’Institut, était absolument noir de monde. Une foule houleuse roulait, plutôt qu’elle ne marchait, le long des quais, débordant de toutes les rues et se pressant vers le portique envahi depuis longtemps par un flot tumultueux. Jamais, autrefois, avant la constitution des États-Unis d’Europe, à l’époque barbare où la force primait le droit, où le militarisme gouvernait l’humanité et où l’infamie de la guerre broyait sans arrêt l’immense bêtise humaine, jamais, dans les grandes émeutes révolutionnaires ou dans les jours de fièvre qui marquaient les déclarations de guerre, jamais les abords de la Chambre des représentants du peuple ni la place de la Concorde n’avaient présenté pareil spectacle. »

Extrait de : C. Flammarion. « La fin du monde. »

De l’autre côté du miroir par Lewis Carroll

Fiche de De l’autre côté du miroir

Titre : De l’autre côté du miroir
Auteur : Lewis Carroll
Date de parution : 1872
Traduction :
Editeur : Feedbooks

Première page de De l’autre côté du miroir

« Ce qu’il y a de sûr, c’est que la petite chatte blanche n’y fut pour rien : c’est la petite chatte noire qui fut la cause de tout. En effet, il y avait un bon quart d’heure que la chatte blanche se laissait laver la figure par la vieille chatte (et, somme toute, elle supportait cela assez bien) ; de sorte que, voyez-vous, il lui aurait été absolument impossible de tremper dans cette méchante affaire.

Voici comment Dinah s’y prenait pour laver la figure de ses enfants : d’abord, elle maintenait la pauvre bête en lui appuyant une patte sur l’oreille, puis, de l’autre patte, elle lui frottait toute la figure à rebrousse-poil en commençant par le bout du nez.  »

Extrait de : Lewis Carroll. « De l’autre côté du miroir.  »

Le chat noir par Edgar Allan Poe

Fiche de Le chat noir

Titre : Le chat noir
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1843
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Feedbooks

Première page de Le chat noir

« Relativement à la très-étrange et pourtant très-familière histoire que je vais coucher par écrit, je n’attends ni ne sollicite la créance. Vraiment, je serais fou de m’y attendre, dans un cas où mes sens eux-mêmes rejettent leur propre témoignage. Cependant, je ne suis pas fou, – et très-certainement je ne rêve pas. Mais demain je meurs, et aujourd’hui je voudrais décharger mon âme. Mon dessein immédiat est de placer devant le monde, clairement, succinctement et sans commentaires, une série de simples événements domestiques. Dans leurs conséquences, ces événements m’ont terrifié, – m’ont torturé, – m’ont anéanti. – Cependant, je n’essaierai pas de les élucider. Pour moi, ils ne m’ont guère présenté que de l’horreur ; – à beaucoup de personnes ils paraîtront moins terribles que baroques. Plus tard peut-être il se trouvera une intelligence qui réduira mon fantôme à l’état de lieu commun, – quelque intelligence plus calme, plus logique, et beaucoup moins excitable que la mienne, qui ne trouvera dans les circonstances que je raconte avec terreur qu’une succession ordinaire de causes et d’effets très-naturels. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « Le Chat noir. »

La lettre volée par Edgar Allan Poe

Fiche de La lettre volée

Titre : La lettre volée
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1844
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Feedbooks

Première page de La lettre volée

« J’étais à Paris en 18… Après une sombre et orageuse soirée d’automne, je jouissais de la double volupté de la méditation et d’une pipe d’écume de mer, en compagnie de mon ami Dupin, dans sa petite bibliothèque ou cabinet d’étude, rue Dunot, n° 33, au troisième, faubourg Saint-Germain. Pendant une bonne heure, nous avions gardé le silence ; chacun de nous, pour le premier observateur venu, aurait paru profondément et exclusivement occupé des tourbillons frisés de fumée qui chargeaient l’atmosphère de la chambre. Pour mon compte, je discutais en moi-même certains points, qui avaient été dans la première partie de la soirée l’objet de notre conversation ; je veux parler de l’affaire de la rue Morgue, et du mystère relatif à l’assassinat de Marie Roget. Je rêvais donc à l’espèce d’analogie qui reliait ces deux affaires, quand la porte de notre appartement s’ouvrit et donna passage à notre vieille connaissance, à M. G… , le préfet de police de Paris. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « La Lettre Volée. »

La chute de la maison Usher par Edgar Allan Poe

Fiche de La chute de la maison Usher

Titre : La chute de la maison Usher
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1839
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Feedbooks

Première page de La chute de la maison Usher

« Pendant toute une journée d’automne, journée fuligineuse, sombre et muette, où les nuages pesaient lourds et bas dans le ciel, j’avais traversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre, et enfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de la mélancolique Maison Usher. Je ne sais comment cela se fit, – mais, au premier coup d’œil que je jetai sur le bâtiment, un sentiment d’insupportable tristesse pénétra mon âme. Je dis insupportable, car cette tristesse n’était nullement tempérée par une parcelle de ce sentiment dont l’essence poétique fait presque une volupté, et dont l’âme est généralement saisie en face des images naturelles les plus sombres de la désolation et de la terreur. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « La Chute de la maison Usher. »

Double assassinat dans la rue Morgue par Edgar Allan Poe

Fiche de Double assassinat dans la rue Morgue

Titre : Double assassinat dans la rue Morgue
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1841
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Feedbooks

Première page de Double assassinat dans la rue Morgue

« Les facultés de l’esprit qu’on définit par le terme analytiques sont en elles-mêmes fort peu susceptibles d’analyse. Nous ne les apprécions que par leurs résultats. Ce que nous en savons, entre autre choses, c’est qu’elles sont pour celui qui les possède à un degré extraordinaire une source de jouissances des plus vives. De même que l’homme fort se réjouit dans son aptitude physique, se complaît dans les exercices qui provoquent les muscles à l’action, de même l’analyse prend sa gloire dans cette activité spirituelle dont la fonction est de débrouiller. Il tire du plaisir même des plus triviales occasions qui mettent ses talents en jeu. Il raffole des énigmes, des rébus, des hiéroglyphes ; il déploie dans chacune des solutions une puissance de perspicacité qui, dans l’opinion vulgaire, prend un caractère surnaturel. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « Double Assassinat dans la rue Morgue. »

Mathias Sandorf par J. Verne

Fiche de Mathias Sandorf

Titre : Mathias Sandorf
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1885
Editeur : Feedbooks

Première page de Mathias Sandorf

« Le pigeon voyageur

Trieste, la capitale de l’Illyrie, se divise en deux villes très dissemblables : une ville neuve et riche, Theresienstadt, correctement bâtie au bord de cette baie sur laquelle l’homme a conquis son sous-sol ; une ville vieille et pauvre irrégulièrement construite, resserrée entre le Corso, qui la sépare de la première, et les pentes de la colline du Karst, dont le sommet est couronné par une citadelle d’aspect pittoresque.

Le port de Trieste est couvert par le môle de San-Carlo, près duquel mouillent de préférence les navires du commerce. Là se forment volontiers, et, parfois, en nombre inquiétant, des groupes de ces bohèmes, sans feu ni lieu, dont les habits, pantalons, gilets ou vestes, pourraient se passer de poches, car leurs propriétaires n’ont jamais rien eu, et vraisemblablement n’auront jamais rien à y mettre. »

Extrait de : J. Verne. « Mathias Sandorf. »

Michel Strogoff par J. Verne

Fiche de Michel Strogoff

Titre : Michel Strogoff
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1874
Editeur : Feedbooks

Première page de Michel Strogoff

« Une fête au palais-neuf

«Sire, une nouvelle dépêche.
—D’où vient-elle?
—De Tomsk.
—Le fil est coupé au delà de cette ville?
—Il est coupé depuis hier.
—D’heure en heure, général, fais passer un télégramme à Tomsk, et que l’on me tienne au courant.
—Oui, sire,» répondit le général Kissoff.
Ces paroles étaient échangées à deux heures du matin, au moment où la fête, donnée au Palais-Neuf, était dans toute sa magnificence.
Pendant cette soirée, la musique des régiments de Préobrajensky et de Paulowsky n’avait cessé de jouer ses polkas, ses mazurkas, ses scottischs et ses valses, choisies parmi les meilleures du répertoire. Les couples de danseurs et de danseuses se multipliaient à l’infini à travers les splendides salons de ce palais, élevé a quelques pas de la «vieille maison de pierres», où tant de drames terribles s’étaient accomplis autrefois, et dont les échos se réveillèrent, cette nuit-là, pour répercuter des motifs de quadrilles. »

Extrait de : J. Verne. « Michel Strogoff. »

Le tour du monde en quatre-vingts jours par J. Verne

Fiche de Le tour du monde en quatre-vingts jours

Titre : Le tour du monde en quatre-vingts jours
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1873
Editeur : Feedbooks

Première page de Le tour du monde en quatre-vingts jours

« DANS LEQUEL PHILEAS FOGG ET PASSEPARTOUT S’ACCEPTENT RÉCIPROQUEMENT, L’UN COMME MAÎTRE, L’AUTRE COMME DOMESTIQUE.

En l’année 1872, la maison portant le numéro 7 de Saville-row, Burlington Gardens, — maison dans laquelle Shéridan mourut en 1814, — était habitée par Phileas Fogg, esq., l’un des membres les plus singuliers et les plus remarqués du reform-club de Londres, bien qu’ il semblât prendre à tâche de ne rien faire qui pût attirer l’attention.
À l’un des plus grands orateurs qui honorent l’Angleterre, succédait donc ce Phileas Fogg, personnage énigmatique, dont on ne savait rien, sinon que c’était un fort galant homme et l’un des plus beaux gentlemen de la haute société anglaise.
On disait qu’il ressemblait à Byron, — par la tête, car il était irréprochable quant aux pieds, — mais un Byron à moustaches et à favoris, un Byron impassible, qui aurait vécu mille ans sans vieillir.
Anglais, à coup sûr, Phileas Fogg n’était peut-être pas londonner. On ne l’ avait jamais vu ni à la bourse, ni à la banque, ni dans aucun des comptoirs de la cité. Ni les bassins ni les docks de Londres n’avaient jamais reçu un navire ayant pour armateur Phileas Fogg. »

Extrait de : J. Verne. « Le Tour du monde en quatre-vingts jours. »

Une ville flottante par J. Verne

Fiche de Une ville flottante

Titre : Une ville flottante
Auteur : J. Verne
Date de parution : 1870
Editeur : Feedbooks

Première page de Une ville flottante

« Le 18 mars 1867, j’arrivais à Liverpool. Le Great Eastern devait partir quelques jours après pour New York, et je venais prendre passage à son bord. Voyage d’amateur, rien de plus. Une traversée de l’Atlantique sur ce gigantesque bateau me tentait. Par occasion, je comptais visiter le North-Amérique, mais accessoirement. Le Great Eastern d’abord. Le pays célébré par Cooper ensuite. En effet, ce steamship est un chef-d’œuvre de construction navale. C’est plus qu’un vaisseau, c’est une ville flottante, un morceau de comté, détaché du sol anglais, qui, après avoir traversé la mer, va se souder au continent américain. Je me figurais cette masse énorme emportée sur les flots, sa lutte contre les vents qu’elle défie, son audace devant la mer impuissante, son indifférence à la lame, sa stabilité au milieu de cet élément qui secoue comme des chaloupes les Warriors et les Solférinos. »

Extrait de : J. Verne. « Une Ville flottante. »