Étiquette : Fleuve noir
Le voleur de rêves par Maurice Limat

Fiche de Le voleur de rêves
Titre : Le voleur de rêves (Tome 14 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le voleur de rêves
« — Encore un…
Il les regardait de ses yeux vides.
Ginella, affolée, avait appelé vivement les deux internes. Ils étaient là, tout de suite, au chevet du malade, constatant une fois de plus l’incompréhensible phénomène.
Cela ne se manifestait pas de façon particulièrement spectaculaire. C’était simple. Un matin, au réveil, le pensionnaire n’était plus un être humain normal, mais un pauvre corps vide, sans âme. Un amas biologique qui ne réagissait plus, dont l’esprit s’était envolé, mais qui vivait, respirait, pouvait continuer à se nourrir, à marcher mécaniquement, à agir à l’instar de ces robots qui, autour des médecins et des infirmières, remplaçaient, à l’H.-S. 22, les filles de salle et les garçons d’autrefois. »
Extrait de : M. Limat. « Le voleur de rêves – Bruno Coqdor. »
Tempête sur Goxxi par Maurice Limat et K. H. Scheer

Fiche de Tempête sur Goxxi
Titre : Tempête sur Goxxi (Tome 13 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat et K. H. Scheer
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de Tempête sur Goxxi
« Le point lumineux courait le long des rochers abrupts.
Il faisait sombre, presque noir. Ce n’était pas la nuit, cependant, mais l’effet de ce ciel perpétuellement nuageux, sur cette planète chargée d’électricité.
Et les lourds nuages noirs de Goxxi roulaient en permanence, fouettés par des vents violents et glacés. Et, fréquemment, des éclairs jaillissaient, lançant des clartés brèves, livides ou sanglantes, qui burinaient singulièrement ce paysage où les monts tourmentés semblaient se fondre avec cette nue perpétuellement livide.
L’homme courait, s’essoufflait. Il transpirait, en dépit de la température assez basse.
Ses mains moites étreignaient la torche atomique, dont les lueurs pourpres le guidaient. Par instants, il tirait le plan de sa poche, vérifiait son orientation. »
Extrait de : M. Limat et K. H. Scheer. « Tempête sur Goxxi – Bruno Coqdor. »
Flammes sur Titan par Maurice Limat

Fiche de Flammes sur Titan
Titre : Flammes sur Titan (Tome 12 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de Flammes sur Titan
« La jeune femme semblait dormir.
L’homme, silencieux, allait et venait. Il fumait. Il fumait sans cesse. Prenant dans une soucoupe le tabac qui lui tombait sous la main.
Du tabac de la Terre ou bien des plaines de Mars. Ou encore de ces cigares qui viennent des planètes du Sagittaire, fort estimés.
Son visage était blême et, par instants, un spasme le parcourait, le défigurait presque, l’instant d’un éclair.
C’étaient là les seuls symptômes évidents de son immense douleur.
Soudain, il se rendit compte de l’indécence de son attitude.
Il écrasa vivement la dernière cigarette et fit aussitôt agir le venticlimatiseur.
Immédiatement, le nuage de fumée fut résorbé et l’atmosphère redevint merveilleusement fraîche.
L’homme vint au chevet de celle qui dormait, de celle qui ne devait plus se réveiller dans ce cosmos immense, où il n’y avait plus place pour elle. »
Extrait de : M. Limat. « Flammes sur Titan – Bruno Coqdor. »
Le treizième signe du zodiaque par Maurice Limat

Fiche de Le treizième signe du zodiaque
Titre : Le treizième signe du zodiaque (Tome 11 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le treizième signe du zodiaque
« Robin Muscat était d’une humeur massacrante. Il pleuvait sur Paris comme sur les planètes de pluie qu’il avait visitées du côté de l’étoile Algol.
Et, d’autre part, son patron direct, Mr Lepinson, directeur de l’immense organisation Interpol-Interplan, la police géoplanétaire, venait de lui confier un dossier qu’il connaissait déjà, avant de l’avoir ouvert, comme particulièrement assommant.
Il avait laissé les documents sur la table de son bureau et, tout en bourrant une pipe de tabac des plaines de Mars, il regardait vaguement la cité géante, appuyant par instants à la vitre son front énergique, aux cheveux plantés haut, tandis que tout l’ennui du monde passait dans ses yeux gris-bleu.
Il soupira :
— Il faut s’y mettre… Quelle barbe ! Une vague histoire de trafic, sans nul doute… ces soi-disants mystères à bord des astronefs, toujours la même chose…
Le dossier était triple et l’inspecteur Robin Muscat savait déjà, en gros, de quoi il retournait. »
Extrait de : M. Limat. « Le Treizieme signe du Zodiaque – Bruno Coqdor. »
La planète de feu par Maurice Limat

Fiche de La planète de feu
Titre : La planète de feu (Tome 10 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir
Première page de La planète de feu
« La fille s’était plaquée contre le mur, en un réflexe de défense illusoire.
Elle haletait. La longue course désespérée l’avait épuisée.
Elle avait parcouru les terrains vagues, le vieux cimetière d’astronefs où mouraient de rouille honteuse les grandes carcasses qui avaient brillé aux soleils des mondes lointains.
Impossible de semer la bande. Les quatre garçons reparaissaient chaque fois sur son horizon. Ils la suivaient, la traquaient comme une bête et elle, fière avec ses dix-sept ans, son faciès de Terrienne mignonne que soulignaient les cheveux presque blancs de sa mère centaurienne exprimant l’angoisse, gardait malgré tout la farouche résolution d’échapper.
Elle ne voulait pas. Elle refusait de céder à leurs assauts de petites brutes.
Maintenant, elle s’était heurtée au mur, au mur immense, interminable, qui cernait l’astroport. »
Extrait de : M. Limat. « La planète de feu – Bruno Coqdor. »
Les portes de l’aurore par Maurice Limat

Fiche de Les portes de l’aurore
Titre : Les portes de l’aurore (Tome 9 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les portes de l’aurore
« Où est-il ?…
En quel lieu ? Quel pays ? Quel Univers ?
Il ne le sait et ne s’en soucie guère. Il va et tout est bien ainsi. Il va parce qu’il doit marcher, avancer, progresser vers le but mystérieux et définitif qui est le sien.
Autour de lui, devant lui, tout est… C’est indéfinissable. Pas de couleurs. Les mots humains ne peuvent le décrire, ce monde où il progresse, incroyablement à l’aise depuis qu’il a été délivré.
Les ténèbres ? Sûrement pas. Ce n’est pas non plus la lumière, ni même la grisaille.
Qu’importe d’ailleurs puisqu’il ne se pose pas la question.
Ni aucune autre question.
Tout à l’heure, il y a… quelques minutes ? Des semaines ?
Un an ? Un siècle ?
… Il a eu l’impression que son corps tombait dans quelque chose de noir, de plus que noir, un abîme obscur et silencieux, un abîme de néant. »
Extrait de : M. Limat. « Les portes de l’aurore. »
Le dieu couleur de nuit par Maurice Limat

Fiche de Le dieu couleur de nuit
Titre : Le dieu couleur de nuit (Tome 8 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le dieu couleur de nuit
« Jean leva les bras au ciel (ce qui est une façon de parler quand la scène se passe au bar d’un navire interstellaire) et, regardant sa sœur avec un air comiquement apitoyé, il
déclara :
— Ma pauvre fille, que ce soit sur notre vieille Terre, ou sur cette planète du diable où nous nous rendons, tu seras toujours aussi cinglée.
Monique paraissait sortir d’un rêve.
— Mais, qu’est-ce qu’il te prend ?
— Ben, dit le garçon en haussant les épaules, après ce que tu viens de me raconter depuis une demi-heure…
— Une demi-heure, tu exagères. Et puis, qu’est-ce que je t’ai dit ?
Jean fronça le sourcil.
— Dis, Monique, tu galèjes ? Ou bien c’est le passage dans le subespace qui t’a tapé sur le citron ?
Monique devint soudain très rouge.
La colère lui seyait fort bien. Le pourpre de ses joues accusait son teint déjà doucement incarnat, et les beaux yeux, d’un bleu foncé, un bleu des bleuets de la Terre, les cheveux de paille d’or, tout cela vivait intensément lorsque son frère l’agaçait. »
Extrait de : M. Limat. « Le Dieu couleur de Nuit – Bruno Coqdor. »
Le soleil de glace par Maurice Limat

Fiche de Le soleil de glace
Titre : Le soleil de glace (Tome 7 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le soleil de glace
« Le vent même était brûlant. Il caressait l’immensité dorée des blés et y engendrait des ondes capricieuses, révélant la vie intense du froment vitaliseur.
Les coquelicots régnaient. Ils croissaient partout, dans les vastes champs à la rousseur féconde, y créant des flaques d’écarlate quasi insoutenables au regard. Ils naissaient dans l’herbe, au bord de la route, dans les vignes aussi, en dépit du soin des Bourguignons à traquer les plantes parasites entre les sillons des ceps.
L’astre éclaboussait tout de ses nappes de feu et l’azur semblait, dans sa plénitude, une chair bleue dont l’éclat contrastait avec l’incomparable pourpre des coquelicots.
Plus ardents parce que le soleil avivait leurs corolles sanglantes, témoins du radieux Messidor, compagnons éphémères et glorieux du blé mûrissant et du raisin futur, ils semblaient s’élancer à l’assaut des collines. On les retrouvait partout, moins utiles sans doute que le grain et la grappe, prêts à mourir sous une rafale un peu trop forte, ne laissant aux yeux des hommes, au regard du monde, d’autre souvenir que celui de leur beauté sensuelle et fragile. »
Extrait de : M. Limat. « Le Soleil de glace – Bruno Coqdor. »
La Terre n’est pas ronde par Maurice Limat

Fiche de La Terre n’est pas ronde
Titre : La Terre n’est pas ronde (Tome 6 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir
Première page de La Terre n’est pas ronde
« Les mots semblaient flotter dans la pièce, comme des nuages d’argent.
Vania glissait doucement dans son rêve éveillé. Étendue sur le sofa à l’ancienne mode, dans le décor discret du studio où tout était conditionné, elle s’abandonnait à la voix du bien-aimé.
Patrice continuait à susurrer les paroles tendres, banales, un peu bêtes peut-être, mais si merveilleusement poétiques quand les femmes savent les recevoir au jardin secret.
Vania caressait d’un doigt délicat, un peu nonchalant au fur et à mesure que l’enchantement l’enveloppait, le petit disque couleur d’émeraude.
Nul besoin de saphir, d’aiguille, de pointe au laser pour faire jaillir les paroles. Ces enregistrements avaient atteint une telle perfection dans la sensibilité que le seul contact du doigt suffisait à les faire parler.
Quelque part dans l’immensité galactique, Patrice pilotait son astronef.
À une escale sur Bételgeuse XVII, il avait remis la lettre d’amour à la poste interstellaire. Le disque-lettre avait été transmis radioniquement, à vitesse hyperluminique, après mutation provisoire en photons accélérés. »
Extrait de : M. Limat. « La Terre n’est pas ronde – Bruno Coqdor. »
Le flambeau du monde par Maurice Limat

Fiche de Le flambeau du monde
Titre : Le flambeau du monde (Tome 5 sur 39 – Bruno Coqdor) (Tome 5 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le flambeau du monde
« — Je n’y comprends rien… dit le professeur Zell.
Ariane le regarda, de ses beaux yeux d’ambre. Il n’avait pas achevé sa phrase. Parce qu’un médecin ne dit pas, ne doit jamais dire tout ce qu’il pense. Et l’infirmière-chef, qui était là, et la cohorte des internes, tous savaient ce que signifiaient les paroles du patron.
Parce que leur malade devait, normalement, être mort depuis longtemps.
C’était absurde, illogique, contre nature. On ne vit pas quand on a été brûlé sur presque tout le corps au troisième degré. À tel point que le patient était amputé de la jambe gauche, de la main correspondante. Que les trois quarts de ses organes internes, atteints d’un traumatisme d’origine inconnue, ne fonctionnaient pratiquement plus. Il respirait à peine, le cœur devenait arythmique, il éliminait de façon minime et on ne le nourrissait qu’avec des
sondes.
Et cela durait depuis des semaines et des semaines, depuis que le croiseur spatial Fulgurant, mené à travers les étoiles par le commandant Martinbras, avait repêché cette épave humaine, flottant en plein vide, dans un de ces canots spatiaux qui servent de bouée, sur les astronefs. »
Extrait de : M. Limat. « Le Flambeau du Monde – Bruno Coqdor – Robin Muscat. »