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Les volcans de Mars par Jean-Louis Le May

Fiche de Les volcans de Mars

Titre : Les volcans de Mars (Tome 6 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les volcans de Mars

« Peu de bruit. Aucune vibration perceptible. Gravité pratiquement nulle. Le Tengri-Nor, minéralier modèle Sept de la Coalition est en route vers la quatrième planète du système solaire avec une accélération positive constante de 0,05 g.

L’équipage est formé d’un mélange de jeunes techniciens de l’espace et de vétérans de la dernière confrontation spatiale, cette guerre dont la Terre ne veut rien savoir et qui pourtant a eu lieu, créant ici et là de fugaces étincelles en avant des champs d’étoiles.

Combats opposant des femmes et des hommes à d’autres femmes et d’autres hommes persuadés comme eux détenir la vérité. Batailles totalement inutiles dans le bilan négatif de la Guerre Chaude, mais devenues plus intéressantes durant la guerre froide qui a suivi, en raison des comparaisons que purent effectuer les scientifiques des deux camps.

Ces confrontations ignorées du public furent suivies par les militaires, les ingénieurs, les techniciens des chantiers spatiaux qui en analysèrent les composantes, les déroulements, les conclusions plus ou moins tragiques, afin d’apporter améliorations et perfectionnements indispensables aux nouveaux navires de l’espace. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Les volcans de Mars – Chroniques des temps à venir. »

Deux souris pour un concorde par Jean-Louis Le May

Fiche de Deux souris pour un concorde

Titre : Deux souris pour un concorde (Tome 5 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Deux souris pour un concorde

« Penché sur les tiges nues émergeant du paillis de protection, Robert Sainval contemplait la progression de la sève. Futurs supports des bourgeons, les nœuds commençaient à prendre couleur. Pour le végétal, l’hibernation finissait. Le signal lumineux du printemps relançait la fantastique alchimie qui permet de transformer, dans l’exacte mesure des besoins, les matériaux d’une nouvelle croissance. A des distances insoupçonnées, les radicelles filiformes triaient avec patience les éléments traces indispensables à la vie du rosier.

Sous le chapeau de feutre informe, le front de l’homme âgé se plissa, de la même manière qu’autrefois, à Orsay et ailleurs, lorsqu’il dominait des feuillets couverts de signes, de chiffres ou de tracés. Ici, cependant, la préoccupation était de nature différente. Un des plus brillants cerveaux de son époque ayant décidé, comme certains sages avant lui, de cultiver son jardin.

Finie l’époque des soirées studieuses, harassantes, passées à surveiller le montage puis le fonctionnement d’instruments ou d’appareillages en gestation, aux noms incertains, aux formes indescriptibles parce qu’en changement perpétuel, de par la volonté des expérimentateurs, allant à tâtons dans le tunnel de l’inconnaissable. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Deux souris pour un Concorde – Chroniques des temps à venir. »

Le verbe et la pensée par Jean-Louis Le May

Fiche de Le verbe et la pensée

Titre : Le verbe et la pensée (Tome 4 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le verbe et la pensée

« La nuit s’annonce belle. Les étoiles brillent comme si elles voulaient que les hommes conservent la confiance, malgré le mauvais temps et ces nuages trop noirs qui arrivent en fin de journée, amenant l’orage, le vent, l’averse ou même la grêle. Oui, ce soir les étoiles ont chassé les éclairs plus tôt que d’habitude, pour prendre possession de tout le ciel et, cependant, Gastoun, le cardinal des Hauts, ne parvient pas à calmer son anxiété.
Il a beau se secouer, gronder et se répéter que ce n’est pas la première fois qu’un gosse va naître sous son cardinalat, rien n’y fait. Pourtant, il n’y a pas de doute, les choses vont plutôt mieux depuis quelque temps. Le linge blanc, il sert plus souvent que le noir. Pourquoi faut-il que l’inquiétude soit plus forte que la confiance ?
L’après-midi finissait. Sous le figuier vénérable, Gastoun écoutait le bruit ténu des premières grosses gouttes s’écrasant sur les feuilles, quand Adelina Deux Bosses a surgi de la gueule d’ombre de l’escalier descendant du Temple pour foncer tout droit vers le cardinal. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Le Verbe et la Pensée – Chroniques des temps à venir. »

Safari pour un virus par Jean-Louis Le May

Fiche de Safari pour un virus

Titre : Safari pour un virus (Tome 3 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir

Première page de Safari pour un virus

« — Un éden ! Un paradis ! Ravissant ! ne cesse de répéter Laure de la Roncières avec de gracieux mouvements de son poignet fin et lisse projetant en arc de cercle une main de fée aux longs doigts effilés terminés par des griffes d’or.

— Beuh ! Tout juste un petit bungalow, à peine confortable, comme pourrait te le répéter Juliette qui n’aime pas les moustiques d’Arbonne et préfère les gigolos de Monaco. Mais moi, j’aime !

— Et tu as raison, ce cadre est réellement divin, susurre la voix précieuse entre deux lèvres si parfaitement ourlées et tentantes que le gros homme rougeaud qui fait les honneurs d’une de ses discrètes résidences secondaires se demande quelle tête ferait cette petite pute si d’aventure il lui plaquait un vrai bécot, à pleine bouche…

— Note que je suis très heureux à l’idée que Juliette préfère Monaco, aussi longtemps qu’elle ne foutra pas les pieds au casino. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Safari pour un virus – Chroniques des temps à venir. »

Le viaduc perdu par Jean-Louis Le May

Fiche de Le viaduc perdu

Titre : Le viaduc perdu (Tome 2 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le viaduc perdu

« Pépin Douménègue Antoni Troussadouilla, Pipou pour ses intimes, n’avait pas été élu maréchal à la légère. Ç’eût d’ailleurs représenté quelque difficulté, étant donné qu’il dépassait largement son poids pour taille. Mais parmi un nombre de qualités qu’il estimait important, il pouvait démontrer une réelle volonté de parvenir au but, celui-ci désigné une fois pour toutes.

Avec persévérance, entêtement, obstination, il poursuivait alors vers l’objectif, quels que soient les mouvements, parades ou évitements de celui-ci.

Que la cible se meuve, s’éloigne, évite, se faufile, se planque, se déforme ou s’évanouisse momentanément, peu importait à P.D.A. Troussadouilla. Il fonçait jusqu’au bout, entêté comme une smala de mulets cabochards.

En outre, il retenait tout, se souvenant des détails les plus infimes, en donnant l’impression à ses interlocuteurs de n’avoir rien compris, rien entendu. C’est ainsi qu’il se souvenait parfaitement de chaque mot prononcé par Isidorou Gasso, ce brave commandant qui avait remplacé le regretté Torniol après la chute malencontreuse et combien inexplicable de la mule dudit Torniol dans un torrent gonflé et rugissant ce jour-là. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Le Viaduc Perdu – Chroniques des temps à venir. »

L’ombre dans la vallée par Jean-Louis Le May

Fiche de L’ombre dans la vallée

Titre : L’ombre dans la vallée (Tome 1 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’ombre dans la vallée

« Le long de la pente joignant le sommet rouge et or de la montagne à la mer trop bleue, par-dessus la robe argentée des oliviers et les taches vertes et sombres du maquis, le ruban gris d’une matière autre que la terre s’effilait paresseusement d’un horizon à l’autre, à perte de vue, épousant les sinuosités du relief, interminable haillon abandonné par la mue d’un serpent géant.

Après les averses torrentielles de l’hiver, puis les giboulées et les ondées, les nuages trop blancs pour féconder le sol se déchiraient sous les patients efforts du soleil. La lumière nouvelle rajeunissait les couleurs des arbres, des roches, des innombrables aspects du sol et même le bleu du ciel. La brise brassait les senteurs fortes, retenues jusque-là par le froid et apportait en outre ce qu’il faut bien appeler le mouvement, aux espèces végétales.

Un jour, après d’autres jours.

Soudain, la nature écouta.

Un bruit bizarre et régulier dominait progressivement les autres sons, survenant de la direction du point le plus élevé du ruban inquiétant, qu’aucune plante n’était encore parvenue à traverser. »

Extrait de : J.-L. Le May. « L’ombre dans la vallée – Chroniques des temps à venir. »

Les griffes de la mort par Michael Wolfitt

Fiche de Les griffes de la mort

Titre : Les griffes de la mort
Auteur : Michael Wolfitt
Date de parution : 1983
Traduction : J. Lassard
Editeur : Fleuve noir / Gore

Première page de Les griffes de la mort

« La soirée avait été excellente. Il est vrai qu’ils passaient toujours de bons moments avec Steve et Sue. Tous les quatre étaient devenus d’excellents amis. Roger avait rencontré Steve lorsqu’il était entré chez Joy Publicité quatre ans auparavant. Ils avaient tout de suite sympathisé et six mois plus tard, on leur avait confié l’un des plus gros budgets de l’agence, avec le titre d’Équipe de Conception et de Direction Artistique.

La chance avait voulu que leurs femmes se lient d’amitié, elles aussi. Elles se retrouvaient souvent pour prendre une tasse de café ou faire du lèche-vitrines. Roger était heureux pour Hilary. Sa famille était des plus réduites. Il ne lui restait qu’une tante qui vivait à Brighton. Et bien que proches parentes, elles ne se voyaient pas beaucoup, car tante Joan s’était mise à voyager dans tout le pays pour le compte de la Croix-Rouge.

Roger jeta un coup d’œil sur son compteur et ralentit un peu son allure. Il avait intérêt à se montrer prudent. »

Extrait de : M. Wolfitt. « Les griffes de la mort. »

Sabat n°1 par Guy N. Smith

Fiche de Sabat n°1

Titre : Sabat n°1 (Le cimetière des vautours)
Auteur : Guy N. Smith
Date de parution : 1982
Traduction : S. Dalle
Editeur : Fleuve noir / Gore

Première page de Sabat n°1

« Depuis plus d’une heure, déjà, Mark Sabat humait le Mal : une odeur de moisi dominait l’arôme des pins, et la fraîcheur humide trompait la douceur promise par cette fin de printemps. Le silence régnait. Le murmure de la brise s’était tu ; pas un chant d’oiseau, pas un bruissement de feuille. C’était un peu comme si le monde, sur le qui-vive, retenait son souffle.
Au prix d’un effort certain, le grand homme brun en costume fripé chassa la sensation de malaise qui l’envahissait. Il s’arrêta un instant sur le chemin escarpé pour essuyer son front moite de transpiration. De sa langue asséchée, il effleura la frange d’une moustache noir de jais, tandis que ses yeux, étroits et très enfoncés, scrutaient les ombres du crépuscule. Mais rien ne bougeait. Sur sa joue gauche, une balafre vieille d’une dizaine d’années striait son teint blafard.
Souple et agile, il pouvait avoir cinquante ans comme trente-cinq. Ses mouvements étaient rapides, mais son regard reflétait la maturité, et peut-être un soupçon de peur. En effet, Mark Sabat arrivait au bout d’un long parcours, un parcours qui l’avait entraîné à travers trois continents. »

Extrait de : G. N. Smith. « Sabat n°1 (Le cimetière des vautours). »

Le spectre insatiable par Guy N. Smith

Fiche de Le spectre insatiable

Titre : Le spectre insatiable
Auteur : Guy N. Smith
Date de parution : 1983
Traduction : B. Blanc
Editeur : Fleuve noir / Gore

Première page de Le spectre insatiable

« Les voilà  !

L’homme tendit la bouche sombre de son fusil en direction des deux points minuscules qui, au loin, couraient sur le flanc de la montagne.

— Bémorra  ! Et Isabelle est avec lui  ! cria-t-il. Elle est encore en vie  ! Que le Tout-Puissant en soit remercié  ! La nuit va bientôt tomber, et il nous reste bien peu de temps  ! Lâche les chiens, Colgarth  !

Le dresseur fit «  non  » de la tête et tira avec violence sur la longue laisse que tendaient trois fauves grondants, au pedigree incertain.

— Pas question, Odell  ! Une fois qu’ils auront pris la piste, on ne pourra plus les arrêter… Et ils boufferont la gamine. Il vaut mieux continuer jusqu’à ce que le Vieux se fatigue, en priant pour que la petite soit toujours vivante quand nous coincerons ce fils de pute  !

Les mâchoires d’Odell se serrèrent  ; ses yeux légèrement globuleux semblèrent jeter des éclairs. »

Extrait de : G. N. Smith. « Le spectre insatiable. »

Cauchemar à Staten Island par Gilles Bergal

Fiche de Cauchemar à Staten Island

Titre : Cauchemar à Staten Island
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir / Gore

Première page de Cauchemar à Staten Island

« Pedro Ramirez jeta un nouveau coup d’œil par la vitre embuée qu’il venait d’essuyer d’un revers de main. Cette saloperie de pluie n’aurait donc jamais de fin  ? Une ombre bougea sur la gauche, du côté des docks. Il se pencha pour mieux voir, ne vit rien. Ce qu’il avait pris pour un mouvement n’était sans doute que la réverbération d’une lampe sur les rafales de pluie.

Il devait tout de même sortir pour s’en assurer  ; après tout, c’était son boulot et il avait déjà «  oublié  » sa ronde une demi-heure plus tôt alors qu’il aurait dû vérifier que tout était en ordre. Mais avec toute cette flotte qui tombait, Ramirez hésitait sérieusement à mettre le pied dehors. Son sang mexicain se souvenait de soleils éclatants sur des étendues arides. Rien à voir avec cette brume qui semblait perpétuellement noyer les docks de Staten Island, ne disparaissant de temps à autre que pour être remplacée par une pluie diluvienne comme celle qui tombait cette nuit-là.

Il leva les yeux vers la pendule électrique qui se trouvait au-dessus de la porte de sa cabane pompeusement baptisée poste de garde. »

Extrait de : G. Bergal. « Cauchemar à Staten Island. »