Étiquette : Fleuve noir
Les soleils noirs par Maurice Limat

Fiche de Les soleils noirs
Titre : Les soleils noirs (Tome 4 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les soleils noirs
« Une passagère martienne assurait tout bas à son voisin qu’elle n’avait jamais vu spectacle aussi réussi. Un vieux bourlingueur venu d’Aldébaran et qui, maintenant à la retraite, effectuait les traversées interstellaires en qualité de passager après avoir tant travaillé aux postes techniques, disait que nulle part, même sur les planètes proches des soleils, où les couleurs sont éclatantes, on ne voyait pareille féerie, pareil arc-en-ciel.
Wilma était heureuse. Non seulement parce qu’elle était la vedette du spectacle, mais parce que c’était, vraiment, une réussite. Et que cette réussite, en ce moment même, était appréciée dans dix mondes différents, sur les ailes prodigieuses de Télé-Astres.
Henrik tournait légèrement la tête vers elle, admirant le beau visage de celle qu’on appelait souvent le Sphinx blond. D’admirables cheveux d’or très pâle encadrant un visage régulier, à l’ovale impeccable, aux yeux légèrement bridés des filles de Cassiopée, telle était Wilma Dagor.
Mais c’étaient les studios de la Terre qui l’avaient faite ce qu’elle était : une star parmi les étoiles, comme disaient les journalistes. »
Extrait de : M. Limat. « Les Soleils Noirs – Bruno Coqdor. »
Ici finit le monde par Maurice Limat

Fiche de Ici finit le monde
Titre : Ici finit le monde (Tome 3 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Ici finit le monde
« L’homme regardait le fleuve.
Et ce qu’il voyait, ce qui se reflétait dans le fleuve faisait peur à l’homme.
C’était loin, si loin, sur une planète si lointaine que les hommes des galaxies ne la connaissaient pas. Ou si peu.
Du moins, un nombre infime d’entre eux semblaient seuls à y avoir jamais posé le pied.
L’homme, seul à présent, dernier de l’expédition et, probablement, certainement même, unique humain à vivre sur cette terre étrange, n’était pas un très beau spécimen.
Petit et court, le visage ravagé par l’âge, les longues fatigues de la vie interstellaire, les drogues étranges que distillent certains mondes et auxquelles goûtent imprudemment les matelots des étoiles, tout cela avait fait de lui cet être au faciès recuit par mille soleils, hâlé par dix mille escales dans dix mille atmosphères différentes, fixé enfin par la lumière blafarde du néon magnétisé qui éclaire l’intérieur des astronefs et engendre une pigmentation si particulière. »
Extrait de : M. Limat. « Ici finit le Monde – Bruno Coqdor. »
Particule zéro par Maurice Limat

Fiche de Particule zéro
Titre : Particule zéro (Tome 2 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Particule zéro
« Ces deux hommes n’avaient jamais inspiré beaucoup de sympathie à Coqdor. Au cours de l’interminable voyage, des amitiés se nouent parfois entre passagers. Cela lui arrivait assez peu souvent, bien qu’il eût parcouru, à travers la galaxie, des distances absolument fantastiques et qu’il eût ainsi fréquenté des gens venant du Sextant et de Bételgeuse, d’Aïrram de la Grande Ourse et de Noisy-le-Sec de la Terre.
Mais vraiment, cette fois, il n’avait pas subi d’attirance particulière, à part cette jolie Martienne qui, malheureusement, avait débarqué à l’escale de Pluton.
Coqdor avait donc vécu à peu près seul pendant des semaines. Mais il aimait l’espace. Certes, il le préférait alors qu’il était en fonction, soit qu’il fût copilote d’un astronef, soit qu’il se trouvât à bord d’un vaisseau spatial en qualité de psychologue ou d’agent détecteur, ainsi que le lui permettaient ses étranges facultés.
L’inaction lui pesait un peu. Mais il lisait, il regardait les diverses sidérotélés que le navire captait, passant d’un système en l’autre ; il faisait du sport au stade du bord et il continuait le dressage de Râx, le pstôr ramené de la planète Dzo, bouledogue-chauve-souris qui lui était attaché merveilleusement. »
Extrait de : M. Limat. « Particule Zéro – Bruno Coqdor. »
L’étoile de Satan par Maurice Limat

Fiche de L’étoile de Satan
Titre : L’étoile de Satan (Tome 1 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’étoile de Satan
« Le cas était prévu. Tous les cas étaient prévus, du moins le croyait-on, par les codes de navigation spatiale. Depuis qu’ils s’étaient envolés vers les planètes, puis vers les étoiles, les hommes avaient fait tant de rencontres extraordinaires que des sages, penchés sur de profondes études, avaient mis au point un règlement de vaste envergure qui prescrivait aux commandants des astronefs ce qu’ils devaient faire en telle ou telle circonstance.
Mais peut-être, dans leur sagacité, ces humains érudits et psychologues n’avaient-ils pas absolument tout imaginé.
Particulièrement, pouvaient-ils prévoir ce qui allait arriver à l’équipage du Scorpion ?
Tout d’abord, le commandant devait garder le silence vis-à-vis de ses passagers. Mais il n’avait pas de passagers. Il emmenait les membres d’une mission scientifique. Une douzaine de pionniers-techniciens-découvreurs de planètes. Dont deux femmes. Tous étaient déjà au courant, car les uns et les autres n’en étaient pas à leur première randonnée et, lancés vers la constellation d’Hercule, chargés de détecter les mondes éventuellement colonisables et fertilisables, ils disposaient d’assez d’appareils personnels pour avoir déjà remarqué l’Œil Rouge. »
Extrait de : M. Limat. « L’Etoile de Satan – Bruno Coqdor. »
Rendez-vous sur un monde perdu par Arthur Bertram Chandler

Fiche de Rendez-vous sur un monde perdu
Titre : Rendez-vous sur un monde perdu
Auteur : Arthur Bertram Chandler
Date de parution : 1961
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir
Première page de Rendez-vous sur un monde perdu
« Quand meurt le rêve, que devient le rêveur ? »
« Ce rêve fut le rêve de Kemp, bien que nous l’ayons partagé. Ce fut le rêve de Kemp, mais Jim Larsen, Dudley Hill et moi, nous y avons participé. Ce fut un rêve qui n’était pas exceptionnel chez les hommes de l’espace, surtout chez ceux qui exercent leur métier en dehors et loin des routes spatiales bien entretenues. Ce fut un rêve que peu d’astronautes ont réalisé.
Alan Kemp, quand je le rencontrai pour la première fois, était second sur le vieux Lévrier. Il avait assez le type de l’officier caboteur des Pourtours galaxiques en ce sens que, comme la plupart de ceux d’entre nous qui exercions le même métier, il avait servi sur de grands vaisseaux avant de gagner le large. Il en avait gardé une dignité, une allure presque pompeuse qui s’accordaient mal avec l’usure de son uniforme et la décrépitude de son vaisseau.
Pour le reste, c’était un homme gros, grand, aux cheveux gris, aux yeux du bleu pâle dont les astronautes semblent toujours gratifiés dans les romans, mais qu’en fait ils possèdent si rarement. Quand on le connaissait, qu’on parvenait à franchir le mur de sa réserve, on se rendait compte qu’il était un bon camarade de bord et un excellent ami. S’il n’en avait pas été ainsi, nous autres, nous ne l’aurions jamais accompagné dans son entreprise hasardeuse. »
Extrait de : A. B. Chandler. « Rendez-vous sur un monde perdu. »
Verte destinée par Kenneth Bulmer

Fiche de Verte destinée
Titre : Verte destinée
Auteur : Kenneth Bulmer
Date de parution : 1957
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir
Première page de Verte destinée
« L’eau était profonde, froide et noire. Prises dans l’étau d’une pression écrasante, les molécules bougeaient à peine au-dessus du limon pélagique dont la profondeur confond l’imagination, dont la masse, au sein d’une immense obscurité, masque un monde mystérieux de nuit éternelle.
L’eau pèse sur le limon du fond océanique et pousse contre le mur pâle de l’escarpement qui s’élève en colonnes de roc fissurées. Des cascades de boue drapent comme des rideaux les crevasses rocheuses et suintent en éventails onduleux. On ne voit ici aucune couleur. Seules règnent d’éternelles ténèbres.
Fendus et dentelés, les flancs du talus s’élèvent en une chaîne ininterrompue, sans cassure, et forment la plus longue paroi continue du monde. Vingt mille pieds de roche nue et de boue, sans lumière, sans végétation, s’élancent du fond océanique vers la surface avec une inclinaison presque verticale pour soutenir et étayer le plateau continental. Des ténèbres épaisses, et cependant des lumières. Des lumières partout. Des points brillants colorés se ruent, s’arrêtent net un temps infinitésimal, puis s’envolent, disparaissent, s’ébattent et resplendissent dans le triomphe sauvage, stupide, de la faim rassasiée. »
Extrait de : K. Bulmer. « Verte Destinée. »
Zone de rupture par Peter Randa

Fiche de Zone de rupture
Titre : Zone de rupture
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Zone de rupture
« Lélia m’a accompagné jusqu’à la plage. J’aurais préféré qu’elle reste dans la chambre, mais naturellement elle se croit obligée. Elle est ma femme après tout. Ma femme ! mais il n’y a que pour elle que ça a de l’importance.
Heureusement, elle sait se taire. Elle ne m’a posé aucune question. En général, ces femmes-là nous assourdissent de leurs bavardages en s’imaginant que ça nous change des longues solitudes de l’espace.
Je lui sais gré de son silence et de sa discrétion. Moi non plus je ne l’ai pas questionnée. Au début, lors de mes premières escales, je voulais savoir, comprendre, mais c’est toujours la même chose. Comme toutes les autres elle espère un enfant.
L’enfant roi des jeunes colonies, qui lui vaudra une place privilégiée dans la société puisque ce sera celui d’un « combattant ». Je m’arrête au bord de l’eau et une vague vient lécher mes bottes. Le soleil haut sur l’horizon tape dur. »
Extrait de : P. Randa. « Zone de rupture. »
Venu de l’infini par Peter Randa

Fiche de Venu de l’infini
Titre : Venu de l’infini
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir
Première page de Venu de l’infini
« D’un regard, je branche l’enregistreur encéphalographique et vais en faire autant pour le premier écran, mais je retiens mon influx. Avant, autant faire le point car j’ignore dans quel coin de la galaxie mon vaisseau ira se poser s’il m’arrive un accident. Après tout, la mort me guette comme un autre.
Dans le vide, on ne sait jamais. D’accord, ce fait est rarissime, seulement, dans l’espace, on n’est jamais à l’abri d’une décompression brutale. Certaines espèces les supportent. Elles ont des charpentes plus solides. En un sens, les nôtres sont assez fragiles. Pas exactement car elles sont plus souples. Je reste songeur… La souplesse a ses limites aussi et parfois, en ne pliant pas, on fait sauter l’obstacle.
Nous dominons toutes les espèces par l’intelligence et pourtant, nous sommes des créatures abominablement fragiles dans l’univers monstrueux et cruel. L’intelligence ne suffit pas. Elle compense souvent et ne remplace jamais.
Une impulsion mentale branche le premier écran de la rangée basse. Le quatrième étage du vaisseau. Les malheureux enfermés là le nomment l’Enfer. Les plus gravement atteints. Dix cabines contenant chacune trois couchettes sur
lesquelles sont allongés trois êtres vivants. »
Extrait de : P. Randa. « Venu de l’infini. »
Solde à la morgue par Peter Randa

Fiche de Solde à la morgue
Titre : Solde à la morgue
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1955
Editeur : Fleuve noir
Première page de Solde à la morgue
« Le Bercy ouvre ses portes à neuf heures du soir. Je traînais dans le coin sans trop savoir ce que j’allais fiche. Quelques tours de chant, puis, vers minuit, une revue rosse, c’est exactement ce qu’il me fallait pour aider le temps à se tirer sans trop me peser sur les épaules. L’affiche est alléchante comme pas une : deux numéros de strip-tease ; les plus belles mômes de Paname, sans voile ; un chansonnier qui se défend et une chanteuse, sans doute à la noix, mais dont la photo, dans la vitrine, donne pas mal d’idées… celles qu’on garde en réserve derrière la tête et qu’on met en pratique, dès que le cochon accepte de s’éveiller, comme disait Montaigne ou un autre… plutôt un autre.
Le champagne doit y être hors de pris et les filles faciles autant qu’aimables. Le genre d’endroit où l’on ne passe pas inaperçu quand on est bourré de pognon et bien décidé à en claquer une liasse. C’est mon cas ce soir. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Vague à l’âme et tout ce qu’on veut. Désœuvrement, quoi ! J’ai une mentalité de gars en vacances. »
Extrait de : P. Randa. « Solde à la morgue. »
Sédition par Peter Randa

Fiche de Sédition
Titre : Sédition
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1964
Editeur : Fleuve noir
Première page de Sédition
« J’ouvre les yeux. L’esprit brumeux je ne comprends pas très bien. Pas un réveil comme les autres. Une terrible impression d’inconfort physique et d’engourdissement à laquelle je veux m’arracher. Je fais un effort, mais c’est impossible.
Impossible de remuer, mais je roule sur moi-même et je tombe lourdement sur le sol. Un sol souple sur lequel je ne me fais pas mal.
— Mais, bon Dieu !
Une terrible faiblesse et c’est effrayant. Je suis complètement immobilisé dans une obscurité totale. Pas moyen de bouger, comme si j’avais tout le corps étroitement enveloppé, mais dans quoi ? On dirait une chape hermétique. Seule, ma tête peut bouger. »
Extrait de : P. Randa. « Sédition. »