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Le jeu de la dame par W. Tevis

Fiche de Le jeu de la dame

Titre : Le jeu de la dame
Auteur :  W. Tevis
Date de parution : 1983
Traduction : J. Mailhos
Editeur : Gallmeister

Première page de Le jeu de la dame

« BETH APPRIT la mort de sa mère de la bouche d’une femme qui tenait un bloc-notes. Le lendemain, son portrait parut dans le Herald-Leader. La photo, prise sur la terrasse de la maison grise de Mapplewood Drive, montrait Beth vêtue d’une robe de coton toute simple. À l’époque, déjà, elle était tout à fait quelconque. Une légende sous la photo disait : “Rendue orpheline par le carambolage d’hier sur la New Circle Road, Elizabeth Harmon pose son regard sur un avenir incertain. Elizabeth, huit ans, se retrouve sans famille suite à cet accident, qui a fait deux morts et plusieurs blessés. Seule chez elle au moment des faits, Elizabeth a appris la nouvelle peu avant que l’on ne prenne cette photo. On s’occupera bien d’elle, disent les autorités.”
Au Foyer Methuen de Mount Sterling, dans le Kentucky, Beth recevait un tranquillisant deux fois par jour. On en donnait de même à tous les autres enfants, pour “réguler leur caractère”. Le caractère de Beth était correct, pour ce que chacun pouvait en voir, mais elle était contente de prendre son petit cachet. »

Extrait de : W. Tevis. « Le Jeu de la dame. »

L’oiseau moqueur par W. Tevis

Fiche de L’oiseau moqueur

Titre : L’oiseau moqueur
Auteur :  W. Tevis
Date de parution : 1980
Traduction : M. Lederer
Editeur : Gallmeister

Première page de L’oiseau moqueur

« COMME il remonte la Cinquième Avenue à minuit, Spofforth se met à siffler. Il ignore le nom de l’air, et il ne s’en soucie guère ; c’est un air compliqué, un air qu’il siffle souvent lorsqu’il est seul. Il est torse nu et ne porte pas de chaussures ; il a pour unique vêtement un pantalon kaki. Il sent sous ses pieds la surface usée des vieux pavés. Bien qu’il avance en plein milieu de la vaste avenue, il distingue les hautes herbes et l’ivraie qui, de chaque côté, ont poussé aux endroits où les trottoirs, depuis longtemps fissurés et défoncés, attendent des réparations qui ne se feront jamais. De ces herbes, Spofforth entend s’élever un chœur d’insectes cliquetant et bourdonnant. Ces bruits le mettent mal à l’aise, comme toujours à cette époque de l’année – le printemps. Il enfonce ses larges mains dans les poches de son pantalon. Puis, embarrassé, il les retire et se met à courir à petites foulées, immense, aérien, athlétique, en direction de la silhouette massive de l’Empire State Building. »

Extrait de : W. Tevis. « L’oiseau moqueur. »

La dernière frontière par H. Fast

Fiche de La dernière frontière

Titre : La dernière frontière
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1941
Traduction : C. de Palaminy
Editeur : Gallmeister

Première page de La dernière frontière

« IL y a environ un siècle et demi, on appelait l’Oklahoma le Territoire indien. Étendue poussiéreuse, brûlante et cuite au soleil, de terre sèche, d’herbes jaunies, de pins rabougris et de rivières asséchées, telle était la région destinée à être – comme l’indiquait son nom – le Territoire des Indiens.

Pendant deux siècles, jeune géant en pleine croissance, l’Amérique s’était agrandie, prenant son extension à travers tout le continent de cime en cime, d’un océan à l’autre. En 1878, l’œuvre était accomplie, les montagnes conquises, les vallées occupées. Il ne restait plus de la Frontière que le nostalgique souvenir qu’en conservaient chansons et légendes.

Les voies ferrées sillonnaient les plaines du nord au sud, de l’est à l’ouest. En deux minutes, un télégramme de San Francisco parvenait à New York et en deux jours le train traversait les plaines. »

Extrait de : H. Fast. « La dernière frontière. »