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Le rêve de Galilée par K. S. Robinson

Fiche de Le rêve de Galilée

Titre : Le rêve de Galilée
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 2009
Traduction : D. Camus, D. Haas
Editeur : Presses de la cité

Première page de Le rêve de Galilée

« Tout à coup, Galilée sentit qu’il avait déjà vécu cet instant – il s’était déjà trouvé au marché d’artisanat du vendredi, devant l’Arsenal de Venise, avait déjà senti peser sur lui un regard, déjà levé les yeux et remarqué qu’un homme l’observait, un étranger de grande taille, au visage étroit et au profil aquilin. Comme la fois précédente (mais quelle fois ?), l’étranger lui signala par un hochement du menton qu’il avait perçu son regard, puis avança dans sa direction, louvoyant entre les couvertures, les tables et les éventaires surchargés qui parsemaient le Campiello del Malvasia. L’impression de déjà-vu était si forte que Galilée se sentit pris d’un léger vertige, bien qu’une partie de son cerveau demeurât suffisamment détachée pour se demander comment il était possible de sentir le regard de quelqu’un posé sur soi. »

Extrait de : K. S. Robinson. « Le rêve de Galilée. »

Chroniques des années noires par K. S. Robinson

Fiche de Chroniques des années noires

Titre : Chroniques des années noires
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 2002
Traduction : D. Camus, D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de Chroniques des années noires

« Le Singe ne meurt jamais. Il revient toujours nous aider dans les moments difficiles, comme il aida Tripitaka à vaincre les périls lors de son premier voyage vers l’ouest, quand il rapporta le bouddhisme d’Inde en Chine.

Il s’était à présent incarné en un Mongol de petite taille appelé Bold Bardash, cavalier dans l’armée de Tamerlan. Fils d’un marchand de sel tibétain et d’une aubergiste mongole pleine d’entrain, c’était donc un voyageur avant même sa naissance, allant de-ci de-là, par monts et par vaux, par-delà les montagnes et les fleuves, les déserts et les steppes, parcourant en tous sens le cœur du monde sans jamais s’arrêter. Au début de notre histoire, il était déjà vieux : la face carrée, le nez crochu, la natte toute grise, comme ses quatre poils au menton. Il savait que ce serait la dernière campagne de Tamerlan, et peut-être aussi la sienne. »

Extrait de : K. S. Robinson. « Chroniques des années noires. »

60 jours et après par K. S. Robinson

Fiche de 60 jours et après

Titre : 60 jours et après (Tome 3 sur 3 – Trilogie climatique)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 2007
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de 60 jours et après

« Pourquoi fais-tu ce que tu fais ?

Je suppose que c’est parce qu’on croit encore plus ou moins que le monde peut être sauvé.

« On » ? Les gens avec qui tu travailles ?

Oui. Pas tous. Mais la plupart. Les scientifiques sont comme ça. Je veux dire, certains indices semblent indiquer qu’on serait au début d’un événement d’extinction de masse.

Qu’est-ce que c’est ?

Un moment où de nombreuses espèces disparaissent, par suite d’une modification de leur environnement. Comme quand ce météore s’est écrasé sur Terre, provoquant l’extinction des dinosaures…

Alors les gens heurtent la Terre comme un météore.

Oui. C’est ce qui attend de nombreuses espèces. Des gros mammifères, surtout. Beaucoup d’entre eux vivent déjà leurs derniers moments.

Plus de tigres. »

Extrait de : K. S. Robinson. « 60 jours et après – Trilogie climatique. »

50° au-dessous de zéro par K. S. Robinson

Fiche de 50° au-dessous de zéro

Titre : 50° au-dessous de zéro (Tome 2 sur 3 – Trilogie climatique)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 2005
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de 50° au-dessous de zéro

« Personne n’aime Washington. Même ceux qui l’adorent ne l’aiment pas. Climat atroce, circulation impossible : une ville américaine ordinaire, de taille moyenne, perpétuellement embouteillée, où les gros bâtiments fédéraux blancs n’arrangent rien. Au contraire : ils attirent tous les politiciens, les touristes, les lobbyistes, les diplomates, les réfugiés et tous ces gens venus du monde entier, souvent pour des raisons suspectes, qui ne font qu’encombrer les rues, monopoliser la scène et parler interminablement de leurs non-villes sur une colline en ignorant la vraie ville qui les entoure. Tous les mets et boissons servis par un million de restaurants formidables ne sauraient faire oublier cette hypocrisie de mauvais goût. Non, décidément, personne ne peut aimer ce salmigondis de bastion du gouvernement mondial, de crypte inviolable de la Banque mondiale, de forteresse et de quartier général des gendarmes du monde – Rome à l’ère du pain et des jeux. »

Extrait de : K. S. Robinson. « 50° au-dessous de zéro – Trilogie climatique. »

Les 40 signes de la pluie par K. S. Robinson

Fiche de Les 40 signes de la pluie

Titre : Les 40 signes de la pluie (Tome 1 sur 3 – Trilogie climatique)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 2004
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de Les 40 signes de la pluie

« La Terre baigne dans un déluge de lumière : un torrent impétueux de photons – une moyenne de 342 joules à la seconde par mètre carré. Il faut 4 185 joules pour élever d’un degré la température d’un kilogramme d’eau. Si l’atmosphère de la Terre captait toute cette énergie, la température du globe s’élèverait de dix degrés en une journée.

Par bonheur, une forte proportion de cette énergie est renvoyée dans l’espace, en fonction de l’albédo – ou réflexivité – et de la composition chimique de l’atmosphère, qui sont eux-mêmes variables.

Une bonne partie de l’albédo de la Terre est fournie par les calottes polaires. Si la glace et la neige des pôles devaient se restreindre de façon significative, une partie plus importante de l’énergie solaire resterait piégée sur Terre. Le soleil pénétrerait dans des océans jusque-là recouverts de glace et réchaufferait l’eau. Ce qui – amorçant une boucle de rétroaction positive – aurait pour effet d’élever encore la température et de faire fondre encore davantage de glace. »

Extrait de : K. S. Robinson. « Les 40 signes de la pluie – Trilogie climatique. »

Mars la bleue par K. S. Robinson

Fiche de Mars la bleue

Titre : Mars la bleue (Tome 3 sur 3 – Trilogie martienne)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 1996
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de Mars la bleue

« Mars est libre, maintenant. Et nous aussi nous sommes libres. Libres d’agir à notre guise, disait Ann, dans le train, debout sur la passerelle ouverte à tous vents.

Mais il est si facile de retomber dans les mêmes vieux schémas comportementaux. Renversez une hiérarchie et une autre prendra la place. Il faudra rester vigilants, parce qu’il y aura toujours des gens pour tenter de refaire la Terre. L’aréophanie demeurera notre combat, sans trêve ni relâche. Nous devrons plus que jamais réfléchir à ce que signifie le fait d’être martien.

Ils l’écoutaient, affalés dans leurs fauteuils, le regard fixé sur le paysage qui défilait derrière les vitres. Ils étaient las, ils avaient les paupières lourdes. Des Rouges aux yeux rouges. Dans la lumière crue de l’aube, tout semblait neuf, le sol dénudé, fouaillé par les vents, à peine ombré de kaki par des lichens et de petites touffes rabougries. Ils avaient réussi à chasser les forces terriennes de Mars, mais la campagne avait été longue et, à la grande inondation qui avait frappé la Terre, avaient succédé des mois d’efforts acharnés. Ils étaient épuisés. »

Extrait de: K. S. Robinson. « Mars la bleue – Trilogie martienne. »

Les martiens par K. S. Robinson

Fiche de Les martiens

Titre : Les martiens (Tome 0 sur 3 – Trilogie martienne)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 1999
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de Les martiens

« Au début, c’était formidable. Les gens étaient bien. La Vallée de Wright était un endroit terrible. Tous les jours, Michel se réveillait dans son box et regardait par le hublot (chacun avait le sien) la surface plane du lac Vanda, un ovale de glace bleue craquelée qui occupait le fond de la vallée. Une vallée immense et profonde encaissée entre des parois de roche marron, striée horizontalement. En voyant tout cela, il éprouvait un petit sursaut, et la journée commençait bien.

Ils avaient toujours beaucoup à faire. On les avait largués dans la plus vaste des vallées sèches de l’Antarctique, avec tout un tas de baraquements préfabriqués et, pour leur installation dans l’immédiat, des tentes Scott. Leur tâche, pendant l’éternelle journée qu’était l’été dans l’Antarctique, consistait à assembler leur habitat hivernal, lequel s’était révélé, au cours du montage, être un ensemble assez important, et confortable, de cubes rouges reliés entre eux. »

Extrait de : K. S. Robinson. « Les Martiens – Trilogie martienne. »

Le masque vide par P. J. Farmer

Fiche de Le masque vide

Titre : Le masque vide
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1981
Traduction : D. Haas
Editeur : Presses Pocket

Première page de Le masque vide

«  Le Bolg les tue tous, sauf un ! »

C’était à peine un murmure ; un souffle, un chuintement. Une ombre sous-marine dotée d’une voix aurait pu avoir ce timbre.

Puis la voix se mit à tonitruer, telle celle d’un géant hurlant dans le ciel, ou comme une fusée qui aurait détoné à son oreille. Une fusée qui l’aurait propulsé loin, très loin dans la grisaille. Il était précipité dans les profondeurs d’un puits dont les parois miroitantes fuyaient obliquement, loin de lui, sans pour autant disparaître à sa vue.

Ramstan n’avait jamais connu pareille épouvante.

Il s’abîmait dans une lumière crépusculaire, bousculant au passage deux géants nus, deux corps masculins mais asexués, pendus la tête en bas à des chaînes fixées à leurs chevilles par des bracelets. Harut et Marut ? Les anges déchus, ainsi condamnés au supplice éternel pour n’avoir pas eu pitié des enfants d’Adam et Ève ? »

Extrait de : P. J. Farmer. « Le masque vide. »

Le cadran solaire par S. Jackson

Fiche de Le cadran solaire

Titre : Le cadran solaire
Auteur : S. Jackson
Date de parution : 1958
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de Le cadran solaire

« Après l’enterrement, ils rentrèrent à la maison, qui était, sans contestation possible désormais, la maison de Mrs. Halloran. Ils restèrent un moment à se dandiner, comme s’ils hésitaient sur la conduite à tenir, dans le beau vestibule aux proportions majestueuses, tandis que Mrs. Halloran allait dans l’aile droite annoncer à Mr. Halloran que les derniers devoirs avaient été rendus à Lionel sans mélodrame. La jeune Mrs. Halloran, voyant s’éloigner sa belle-mère, dit d’un ton désabusé :
— Elle va peut-être tomber raide morte sur le pas de la porte. Fancy chérie, tu aimerais voir grand-maman tomber raide morte sur le pas de la porte ?
— Oui, mère.
Fancy tira sur le bas de la robe noire dont sa grand-mère l’avait accoutrée. La jeune Mrs. Halloran n’estimait pas convenable de faire porter le deuil à une enfant de dix ans. D’autant que la robe était trop longue et vraiment indigne d’une Halloran. »

Extrait de : Shirley Jackson. « Le cadran solaire. »

Strate-à-gemmes par T. Pratchett

Fiche de Strate-à-gemmes

Titre : Strate-à-gemmes
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1981
Traduction : D. Haas
Editeur : Pocket

Première page de Strate-à-gemmes

« C’était, évidemment, une journée magnifique. Une journée pour le catalogue de la Compagnie. À ce moment-là, le bureau de Kin donnait sur un lagon frangé de palmiers. Des rouleaux se brisaient contre les récifs, au large. La plage était une merveille de corail blanc broyé et de coquillages étranges.

Mais ce qu’aucun catalogue n’aurait montré, c’était la masse cauchemardesque de la stratificatrice montée sur un ponton, le petit modèle pour îles et atolls de moins de quinze kilomètres. Kin regarda un nouveau mètre de plage sortir de la gigantesque extrudeuse noire. »

Extrait de : T. Pratchett. « Strate-à-gemmes. »