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Entretien avec un vampire par Anne Rice

Fiche de Entretien avec un vampire

Titre : Entretien avec un vampire (Tome 1 sur 13 – Chronique des vampires)
Auteur : Anne Rice
Date de parution : 1976
Traduction : T. Murail
Editeur : Pocket

Première page de Entretien avec un vampire

« — Je vois…, dit le vampire d’un air pensif.

Puis, lentement, il traversa la pièce pour aller se poster à la fenêtre. Il y resta un long moment ; sa silhouette se découpait sur la clarté diffuse qui émanait de Divisadero Street et sur les rayons de phares des automobiles. L’ameublement de la pièce apparaissait maintenant plus clairement au jeune homme : la table de chêne ronde, les chaises. Contre l’un des murs, il y avait un lavabo surmonté d’un miroir. Il posa sa serviette sur la table et attendit.

— De combien de bandes disposez-vous ? demanda le vampire en tournant la tête de manière à offrir son profil au regard du jeune homme. Assez pour l’histoire de toute une vie ?

— Certainement, si c’est une vie intéressante. Quand j’ai de la chance, il m’arrive d’interviewer jusqu’à trois ou quatre personnes le même soir. Mais il faut que l’histoire en vaille la peine. C’est normal, non ? »

Extrait de : A. Rice. « Entretien avec un vampire – Chronique des vampires. »

La libération par Anne Rice

Fiche de La libération

Titre : La libération (Tome 3 sur 4 – Les infortunes de la Belle au bois dormant)
Auteur : Anne Rice
Date de parution : 1984
Traduction : A. Calmevent
Editeur : Pocket

Première page de La libération

« C’est la nuit.

Mais quelque chose a changé. Dès que j’ai ouvert les yeux, j’ai su que nous étions proches de la terre. Même dans la pénombre silencieuse de la cabine, je pouvais respirer les odeurs vivantes de la terre.

Et c’est ainsi, ai-je songé, que notre voyage touche à sa fin. Nous allons enfin savoir ce que nous réserve cette captivité nouvelle, dont le dessein n’est autre que de nous abaisser et de nous avilir plus encore.

J’étais aussi soulagé qu’effrayé, aussi curieux que rempli de crainte.

Et, à la lumière d’une lanterne, j’ai vu Tristan allongé, éveillé, le visage tendu, qui scrutait l’obscurité. Lui aussi, il savait que le voyage était presque achevé. »

Extrait de : A. Rice « Les infortunes de la Belle au bois dormant – Libération. »

Méchamment dimanche par Pierre Pelot

Fiche de Méchamment dimanche

Titre : Méchamment dimanche
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 2005
Editeur : Pocket

Première page de Méchamment dimanche

« Le jeune homme en bonnet rouge arrêta son taxi devant la gare et souligna :
— Voilà, on y est.
Il ajouta :
— Vous l’avez manqué. C’était sûr.
Le passager à l’arrière haussa imperceptiblement une épaule et attendit que le chauffeur lui ouvre la portière. Il descendit, entre ses mains la boîte à chaussures ficelée, comme s’il craignait qu’elle lui échappe et que son contenu se brise à ses pieds.
— Vous connaissez les horaires ? s’enquit le jeune homme au bonnet.
— Je trouverai, ne vous en faites pas.
— Je ne m’en fais pas, assura le chauffeur du taxi avec l’air de s’en faire quand même un peu.
De tout le trajet, il n’avait cessé de lui décocher des coups d’œil intrigués dans le rétroviseur intérieur. Ni l’un ni l’autre n’avait prononcé un mot. 
»

Extrait de : P. Pelot. « Méchamment dimanche. »

Ce chasseur-là par Pierre Pelot

Fiche de Ce chasseur-là

Titre : Ce chasseur-là (Tome 6 sur 6 – Les hommes sans futur)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1985
Editeur : Pocket

Première page de Ce chasseur-là

« UNE expression de grande fragilité se répandit sur les traits de Nathan Berne. S’il avait pu tricher jusqu’alors et jouer sans faillir son personnage de roc, il abandonna. Il oublia. Pour quelques secondes, pas davantage, une simple lézarde, mais cela n’avait pas échappé à cette attention aiguisée que lui portait en coin, sur le bord d’un œil noir et plissé, Lok Deagless, l’assistant de labo. Nathan Berne grogna. Puis il recommença de mâcher son éternel chewing-gum, lentement, et porta à son visage sa grosse patte aux doigts courts. Il comprima durement ses muscles faciaux relâchés, imprimant de vraies traces sous ses pommettes et sur ses joues bleuies de barbe. Quand sa main retomba, il avait retrouvé son expression ordinaire, ce masque à la fois dur et tranquille que rien ne semblait pouvoir fissurer.
Mais il y avait eu fissure. Précisément. »

Extrait de : P. Pelot. « Ce chasseur-là – Les hommes sans futur. »

Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom par Pierre Pelot

Fiche de Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom

Titre : Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom (Tome 5 sur 6 – Les hommes sans futur)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1984
Editeur : Pocket

Première page de Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom

« C’ÉTAIT dans les derniers souffles d’un soir qui hésitait encore, au couchant, entre le rouge vineux de la coagulation et bientôt le noir de la mort. Quelques éclairs silencieux, bien loin, illuminaient de temps à autre, en flashes rasants, ces brumes qui s’enténébraient inexorablement, avalant ciel et mer, cassant tout horizon à jamais disparu au bout de l’océan.
Il faisait bon, pour l’heure. À peine si les haleines puantes des vents retombés se faisaient sentir. De nuit, la lourdeur glauque habituelle du ciel pesait moins aux épaules. La marée clapotait moyennement, ne donnant pas le moindre signe de colère brutale – dans la journée, il avait entendu plusieurs personnes affirmer que l’océan se tiendrait tranquille au moins jusqu’à la prochaine aube. Des personnes qui ne racontaient pas n’importe quoi, et dont la parole méritait quelque crédit : des guetteurs de longue expérience. »

Extrait de : P. Pelot. « Le chien courait sur l’autoroute en criant son nom – Les hommes sans futur. »

Les soldats de la mer par Yves et Ada Rémy

Fiche de Les soldats de la mer

Titre : Les soldats de la mer
Auteur : Yves et Ada Rémy
Date de parution : 1968
Editeur : Pocket

Sommaire de Les soldats de la mer

  • Suicide par imprudence
  • Celui qui se faisait appeler Schaeffer
  • Mort pitoyable d’un oupire
  • Mon lieutenant, ne prendrez-vous jamais vos quartiers d’hiver ?
  • Enfants perdus, perdus
  • La maison aux engoulevents
  • Les soldats de plomb de Niccolo Pasani
  • Verso d’ailleurs
  • Les artilleurs de Cat-valley
  • Olga mensonge
  • Les rogandins d’Argos
  • Le joueur de dames
  • Les dogues de Tchangoon
  • Chut ! Mon lieutenant
  • Dévouement posthume de Charles Tör
  • La seconde carrière du général Des fosses
  • Fondation

Première page de Suicide par imprudence

« LE sergent von Nassau, des dragons de Lauterbronn, reçut l’ordre de se rendre à Marienbourg. Il glissa son billet de mission dans son gilet, salua sans un mot. Longtemps encore on eut le claquement de ses bottes noires dans les immenses couloirs dallés. Ayant rejoint ses quartiers, il fit ses préparatifs et mit la dernière main au harnachement de son cheval. Les instructions qu’il devait communiquer à la garnison de Marienbourg étaient gravées dans sa mémoire.

Il prit congé des sous-officiers de sa compagnie. La plupart furent graves, ne pensant guère le revoir. Ainsi va la vie, un jour ou l’autre notre destin balance – l’un rencontre un boulet de canon, l’autre est stupéfié par la fièvre putride, le troisième fixe son dos dans la mire d’un rebelle, et Nassau recevait l’ordre de rallier Marienbourg. »

Extrait de : Y. et A. Rémy. « Les soldats de la mer. »

La maison du cygne par Yves et Ada Rémy

Fiche de La maison du cygne

Titre : La maison du cygne
Auteur : Yves et Ada Rémy
Date de parution : 1978
Editeur : Pocket

Première page de La maison du cygne

« Le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix : la grandeur, la majesté, la douceur. Avec des puissances, des forces, du courage et la volonté de n’en pas abuser et de ne les employer que pour sa défense, il sait combattre et vaincre sans jamais attaquer.
Roi paisible des oiseaux d’eau il brave les tyrans de l’air ; il attend l’aigle sans le provoquer, sans le craindre ; il repousse ses assauts en opposant à ses armes la résistance de ses plumes et les coups précipités d’une aile vigoureuse qui lui sert d’égide et souvent la victoire couronne ses efforts. Au reste il n’a que ce fier ennemi ; tous les autres oiseaux de guerre le respectent et il est en paix avec toute la nature ; il vit en ami plutôt qu’en roi au milieu des nombreuses peuplades des oiseaux aquatiques qui toutes semblent se ranger sous sa loi ; il n’est que le chef, le premier habitant d’une république tranquille, où les citoyens n’ont rien à craindre d’un maître qui ne demande qu’autant qu’il leur accorde, et ne veut que calme et liberté. »

Extrait de : Y. et A. Rémy. « La maison du cygne. »

Les faucheurs par N. Kress

Fiche de Les faucheurs

Titre : Les faucheurs (Tome 3 sur 3 – Probabilités)
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2002
Traduction : M. Lebailly, F. Dolisi
Editeur : Pocket

Première page de Les faucheurs

« Bellington Wace Arnold, président de l’Arnold Interplanetary, Inc., arriva tard à son somptueux bureau. Par-delà la fenêtre du dernier étage et le dôme piézoélectrique de Lowell City, le soleil était déjà haut sur l’horizon de Mars. Aujourd’hui, il n’y avait pas beaucoup de poussière. Le ciel n’était que faiblement rose, et Arnold pouvait voir jusqu’au spatioport et sa vilaine pagaille.

« Système en marche. Messages.

— Oui, monsieur Arnold. Cinq messages. » Cela signifiait cinq transmissions « rien que pour vos oreilles » ; l’équipe d’Arnold devrait s’occuper de tout le reste. L’écran mural s’alluma. Tout en écoutant, Arnold s’installa à son bureau et parcourut les listings que sa secrétaire avait estimés assez importants pour qu’il les lise attentivement. »

Extrait de : N. Kress. « Les faucheurs – Probabilités. »

Artefacts par N. Kress

Fiche de Artefacts

Titre : Artefacts (Tome 2 sur 3 – Probabilités)
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2001
Traduction : M. Lebailly
Editeur : Pocket

Première page de Artefacts

« L’incinération d’adieu avait atteint son plein épanouissement. À la lisière du cercle des parents et amis du défunt, Enli, en pèlerine noire, retenait sa respiration. C’était le moment qu’elle adorait, le moment de joie.

Le cortège avait quitté Gofkit Shamloe au lever du soleil. Quatre lunes honoraient encore le ciel : Lil, Cut, Ap et Obri. Tout le village, y compris le vieil Ayu Pek Marrifin porté sur une litière, et les deux minuscules jumeaux Palofrit qui venaient juste de vivre leur Cérémonie de la Fleur, marchait lentement derrière la carriole tirée par les deux petits-fils aînés de Tiril Pek Bafor. Le vieil homme, jardinier en chef du village d’aussi loin que remontaient les souvenirs d’Enli, y avait été déposé, non lavé, la nuit précédente, et enterré sous des monticules de fleurs : d’immenses jellitib aux brillantes couleurs, des panicules de pajalib, d’odorantes sajib cireuses. »

Extrait de : N. Kress. « Artefacts – Probabilités. »

Réalité partagée par N. Kress

Fiche de Réalité partagée

Titre : Réalité partagée (Tome 1 sur 3 – Probabilités)
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 2000
Traduction : M. Lebailly
Editeur : Pocket

Première page de Réalité partagée

« L’aide de camp se matérialisa à côté du général Stefanak au moment le plus inopportun. La fille avait été trop bien formée pour réagir ; cela faisait deux ans qu’elle était ici avec sa firme de première qualité, la plus populaire et la plus discrète sur Titan. Elle ne prêta aucune attention à l’intrusion, mais l’érection du général n’y résista pas.

« Je suis vraiment navré, mon général, dit l’holo en détournant les yeux – ceux de Malone –, mais un message prioritaire est arrivé.

— Vous n’êtes pas à blâmer, répliqua le général selon la coutume. Un instant. »

La fille revêtait déjà sa robe, les yeux baissés, comme il se devait. Bien entendu, elle serait tout de même payée. Stefanak enfila un peignoir et la salua ; elle lui rendit la pareille et sortit par la porte de service. Ses longs cheveux noirs ruisselaient sur son dos, leurs extrémités brillaient de perles holographiques. Le reste de sa personne n’avait rien d’holographique. Ce message ferait mieux d’être important. »

Extrait de : N. Kress. « Réalité partagée – Probabilités. »