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Le fer au coeur par Johan Heliot

Fiche de Le fer au coeur

Titre : Le fer au coeur
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2017
Editeur : Gulf Stream

Première page de Le fer au coeur

« Arrivée au bas de l’escalier, Maïan rajusta son corsage et réordonna les plis de son jupon. Ses mains tremblaient, son cœur cognait à tout rompre. Pour se calmer, elle prit une grande inspiration. Un parfum âcre faillit la faire chavirer. L’odeur d’Orlano imprégnait sa peau encore humide de leurs sueurs mêlées.

Un frisson parcourut Maïan de la tête aux pieds. Là-haut, dans le grenier, Orlano dormait à poings fermés, à demi-nu, allongé sur l’épaisseur de sacs vides dont ils s’étaient fait une couche la plus confortable possible.

Maïan eut envie de rire pour faire savoir au monde sa joie, mais elle se retint. Le père d’Orlano s’activait dans l’arrière-boutique de l’échoppe, tout près de là, de l’autre côté d’une mince cloison de torchis. Elle pouvait l’entendre aller et venir, martelant le plancher d’un pas lourd. Le maître tisserand était un homme imposant, la bedaine éminente, à la mesure de sa réputation entre les murs de Pérennia. S’il venait à découvrir l’idylle entre son unique rejeton et la fille d’une simple lavandière, sa colère risquait de rejaillir sur cette dernière. »

Extrait de : J. Heliot. « Le Fer au coeur. »

La trilogie de la Lune par Johan Heliot

Fiche de La trilogie de la Lune

Titre : La trilogie de la Lune – l’intégrale
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2011
Editeur : Mnémos

Sommaire de La trilogie de la Lune

  • La Lune seule le sait
  • La Lune n’est pas pour nous
  • La Lune vous salue bien

Première page de La Lune seule le sait

« CECI EST L’HISTOIRE D’UN SIÈCLE FOU. L’histoire de la plus belle rencontre qui se puisse rêver entre des espèces que tout sépare. Également, l’histoire d’une grande catastrophe.

Ceci est l’histoire d’une poignée d’hommes – et de femmes ! – qui ont lutté pour soumettre le principe de réalité à leur volonté. Et qui ont réussi. L’histoire de rêveurs éveillés, de fous, d’utopistes, sans qui l’univers ne serait pas l’endroit merveilleux qu’il peut être parfois.

Cette histoire, j’en ai été le témoin privilégié. J’ai recueilli les souvenirs des acteurs de cette tragi-comédie, de ce spectacle de Grand-Guignol donné pour les étoiles. J’en connais les moindres détails et je suis sans aucun doute le seul à pouvoir rapporter les événements, fidèlement.

Mon nom ? Je n’en ai pas, à proprement parler, et puis qu’importe… Vous découvrirez bien assez tôt qui je suis. Une personnalité complexe, à coup sûr, mais chut ! Le moment de me dévoiler n’est pas encore venu. »

Extrait de : J. Heliot. « La trilogie de la lune – l’intégrale. »

La machine à remonter les rêves par Johan Heliot et Richard Comballot

Fiche de La machine à remonter les rêves

Titre : La machine à remonter les rêves
Auteur : Johan Heliot et Richard Comballot
Date de parution : 2005
Editeur : Mnémos

Sommaire de La machine à remonter les rêves

  • Cuit dur par Xavier Mauméjean
  • La guerre des mondes a bien eu lieu par Pierre Stolze
  • La mystérieuse Antarctide par Christian Vilà
  • Le retour de Wilhelm Storitz par Daniel Walther
  • Magicis in mobile par Pierre Pevel
  • On a volé le pôle magnétique ! par Hervé Jubert
  • Le dieu mécanique par Richard Canal
  • Blanc partout par Michel Lamart
  • Décalage temporal par Philippe Curval
  • Non-absinthe par Ugo Bellagamba
  • Le véritable secret de Wilhelm Storitz par Michel Pagel
  • La journée d’un écrivain français en 2889 par Jean-Pierre Hubert et Serge Ramez
  • Eve, à tout jamais par Michel Jeury
  • Une visite au pavillon Jules Verne par Jean-Jacques Girardot
  • 20.000 lieues dans l’espace par Jean-Pierre Vernay
  • Intervention forcée en milieu crépusculaire par Fabrice Colin
  • Le gouffre aux chimères par Serge Lehman
  • La machine à remonter les rêves par Jacques Barbéri

Première page de Cuit dur

« Tip tip tip tip tip tip tip tip tip tip…
L’ongle du Chinois tapotait le comptoir sur une cadence Détresse, comme l’ultime appel lancé par une épicerie en naufrage.
— Alors, Mr Djoule, qu’est-ce que je vous sers ?
Le Français balaya du regard l’intérieur de la boutique. Outre l’inévitable portrait du président Mc Kinley, les murs étaient ornés de rayonnages supportant des condiments en pots, d’une vue de Shangaï assez finement exécutée, d’un calendrier publicitaire illustré de quintuplés, et de trois impacts de Colt 44 Navy, qui avaient mis un terme au bail du précédent boutiquier.
— Une livre de café.
Kin-Fo ouvrit grand la bouche, découvrant des chicots entartrés et noircis par l’opium. »

Extrait de : J. Heliot et R. Comballot. « La machine à remonter les rêves. »

La légion écarlate par Johan Heliot

Fiche de La légion écarlate

Titre : La légion écarlate
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2007
Editeur : Mango

Première page de La légion écarlate

« Le vent hurlait comme un démon en colère. La mer était entrée dans une rage folle. Les vagues projetaient nos navires vers le ciel avant de les laisser basculer dans des creux si profonds qu’ils semblaient conduire tout droit au royaume de Neptune. Les galères à pont triple n’étaient pas adaptées à la navigation en haute mer. Si Rome avait pu, grâce à elles, conquérir les rivages de la Méditerranée, les marins se contentaient de suivre le tracé des côtes. Ils ne s’aventuraient pas en haute mer. Affronter une tempête dans des eaux inconnues et trop éloignées du cœur de l’Empire pour en espérer secours relevait de la folie. Malgré les panneaux de bois refermés sur les sabords, les hommes avaient dû s’attacher à leur banc pour ne pas être emportés par les embruns. Le mât principal de notre navire avait cédé dans un craquement sinistre et fauché plusieurs rangées de rameurs en s’abattant sur le pont supérieur. »

Extrait de : J. Heliot. « La légion écarlate. »

La harpe des étoiles par Johan Heliot

Fiche de La harpe des étoiles

Titre : La harpe des étoiles
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2003
Editeur : Editions Imaginaires sans frontières

Première page de La harpe des étoiles

« Comme Teer-Elben pénétrait dans le hall du spatioport, le Masque fendit la foule et s’approcha jusqu’à une distance respectueuse. Le Nomade ne prit pas garde à la créature anonyme qui s’accrochait à ses pas, évoluant dans son sillage à mesure qu’il glissait, souple et élégant, à la surface de la marée néo-humaine. Teer-Elben dominait de deux têtes les autres néos grouillant autour des guichets d’embarquement ; sa face émaciée, son regard fiévreux et sa peau mate étaient des repères faciles à suivre pour le Masque.
Teer-Elben s’arrêta un instant devant l’immense panneau qui signalait les prochains départs des navires commerciaux. Il n’était pas arrivé sur Epcidar depuis cinq minutes qu’il cherchait déjà le moyen d’en partir, sélectionnant avec soin les destinations possibles dans la longue énumération qui défilait sur l’écran. Des vaisseaux en provenance de tout l’Arc transitaient par Epcidar, aussi le Nomade n’avait-il que l’embarras du choix. Il pointa un index effilé sur les logos d’une série de planètes, enregistrant les données fournies par le panneau dans sa mémoire additionnelle, puis tourna les talons. »

Extrait de : J. Heliot. « La Harpe des etoiles. »

La fureur des siècles par Johan Heliot

Fiche de La fureur des siècles

Titre : La fureur des siècles
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2022
Editeur : Editions Critic

Première page de La fureur des siècles

« Ils étaient trois compagnons, engagés sur un chemin d’horreurs et d’abjections comme d’autres en religion. Ils avaient pour nom Kostas, Le Turc et Malamorte. D’eux, nul ne devait attendre la pitié ou le pardon. Mercenaires au service d’un condottiere, ils étaient payés sur le pillage et demeuraient fidèles autant que le chien dont on remplit la gamelle – pas plus, mais pas moins.

Ceci est leur histoire, celle aussi d’un siècle tourmenté, le quinzième pour certains, quattrocento pour d’autres, selon qu’on se situe au nord ou bien au sud du massif des Alpes. Quant à celui qui vous la narre, longtemps après les faits, fiez-vous à sa mémoire, lecteurs de cette chronique, car jamais son infaillibilité n’a été prise en défaut ; et si le grand âge a abîmé sa vue, amoindri son ouïe, ralenti ses gestes ou encore arc-bouté son dos, il lui a fait grâce de préserver intacts jusqu’aux moindres de ses souvenirs.

Cependant, parmi ceux-ci, beaucoup vous paraîtront surprenants, fantaisistes, le fruit d’une imagination fertile, sinon de la démence sénile. Surtout n’en croyez rien. Bientôt centenaire, l’auteur de ces lignes n’appartient pas à la race des affabulateurs, ni à celle des poètes. »

Extrait de : J. Heliot. « La Fureur des Siècles. »

La dernière sorcière par Johan Heliot

Fiche de La dernière sorcière

Titre : La dernière sorcière
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2020
Editeur : Fleurus

Première page de La dernière sorcière

« Ils surgirent au milieu de la nuit, en armure et montés sur des chevaux de guerre. Les claquements des sabots sur le pavé de la rue tirèrent Anya du sommeil, l’arrachant à un rêve paisible. Et lorsqu’ils frappèrent violemment à la porte, la jeune fille prit peur. On ne réveille pas les gens de cette manière pour leur apporter de bonnes nouvelles !

La mère d’Anya se glissa dans la mansarde qui lui servait de chambre, sous la pente inclinée du toit. L’index plaqué sur les lèvres, Elmira chuchota :

– Pas un mot, ma chérie. Surtout, ne fais aucun bruit.

Elle n’avait pas allumé de chandelle. Seule la lueur d’une pleine lune roussie éclairait sa silhouette à travers les carreaux de la fenêtre. Anya distinguait mal son visage. Mais elle devinait sans peine l’inquiétude, et même l’angoisse, qui crispait les traits d’ordinaire si doux d’Elmira.

– Le moment est arrivé, souffla cette dernière. Il faut nous séparer.

Anya étouffa un gémissement. Elle redoutait d’entendre ces mots depuis plusieurs saisons. »

Extrait de : J. Heliot. « La dernière sorcière. »

La couleur de la faim par Johan Heliot

Fiche de La couleur de la faim

Titre : La couleur de la faim
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2006
Editeur : Editions Octobre

Première page de La couleur de la faim

« — Je prétends, pour ma part, qu’une amitié virile vaut mieux qu’une amourette avec la première garce venue.
— Cette position t’honore, l’ami, fit Morcaï Treznor. Mais elle n’est pas de celles que j’aime pratiquer. Alors dégage.
La créature à la peau blanche et aux longs cheveux couleur d’or coula un regard entendu sur ses voisins de table. Morcaï piocha une aile de volaille dans la platée collective et mordit à pleines dents dans la chair rôtie. Un filet de jus et de salive dégoulina dans les poils de sa barbe. Il était arrivé trop tard pour occuper une autre place que celle-ci, la faute au mal qui lui rongeait les tripes et l’avait obligé à une longue halte dans un déféquoir public, à sa descente de la diligence. Les cahots du voyage n’avaient pas arrangé l’état de ses intestins. Comble de malchance, l’auberge, à l’instar des rues de Perdition, semblait prise d’assaut par tout ce que le pays comptait d’emmerdeurs patentés, toutes races confondues. »

Extrait de : J. Heliot. « La couleur de la faim. »

Johan Heliot vous présente ses hommages par Johan Heliot

Fiche de Johan Heliot vous présente ses hommages

Titre : Johan Heliot vous présente ses hommages
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2013
Editeur : Les moutons électriques

Sommaire de Johan Heliot vous présente ses hommages

  • Au plus élevé trône du monde…
  • Pax Bonapartia
  • Paris avant l’orage
  • La véritable toute première affaire
  • Trouver son coeur et tuer la bête
  • Monsieur Mouche et la grande demoiselle
  • Le robot du devoir
  • Le rêve d’Amerigo Vespucci
  • Le souffle du destin
  • Une étude au rouge
  • Idylle du temps des ombres
  • La chose dans la glace
  • La nuit du Grand Duc
  • Opération Münchhausen
  • Vous rêvez trop de Fantômas
  • Toujours plus, toujours !
  • L’huile et le feu
  • La musique des âmes
  • A la Bastille, gabba gabba hey !
  • Faërie Boots

Première page de Au plus élevé trône du monde…

« S’éveillant, Charles de Batz-Castelmore fut étonné de ne pas être mort. Il se souvenait pourtant qu’on l’avait tué tout net. Une balle hollandaise lui avait percé le front devant les murailles de Maastricht, alors qu’il s’apprêtait à donner l’assaut – un de plus, le dernier.

Le capitaine-lieutenant des Mousquetaires du Roi n’avait pas le moindre doute sur l’effet immédiat et, le croyait-il jusqu’à cet instant, irrémédiable, de la mesure de plomb chaud présentement logée sous son crâne, dans la masse grise et spongieuse où se tenait tapie sa conscience s’il en fallait croire monsieur Descartes, dont il avait fréquenté les écrits à ses (rares) temps perdus.
Conséquemment, le comte d’Artagnan s’écria :
« Je pense que je ne suis plus !
— Une erreur légitime, car c’était encore la vérité il y a peu », lui répondit une voix qu’il connaissait bien. »

Extrait de : J. Heliot. « Johan Heliot vous présente ses hommages. »

Involution par Johan Heliot

Fiche de Involution

Titre : Involution
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2014
Editeur : J’ai lu

Première page de Involution

« Vincent n’avait pas imaginé à quel point la chaleur et l’humidité peuvent porter sur les nerfs quand elles s’allient pour harasser le voyageur tout frais débarqué d’Europe du Nord. Pourtant, Sebastian l’avait mis en garde dans son dernier mail : Attends-toi à un choc, mon pâle et frêle ami habitué aux frimas !

Vincent avait souri, certain que son correspondant exagérait dans une sorte de réflexe chauvin destiné à mettre en avant les ressources naturelles de son pays – du moins les plus évidentes d’entre elles.

Mais il se heurte à un véritable mur de moiteur en sortant du terminal climatisé de Guarulhos, le gigantesque aéroport international implanté dans la banlieue nord-est de São Paulo. À peine a-t-il fait trois pas sous le soleil implacable que le dos de sa chemisette lui colle à la peau et que des auréoles sombres s’épanouissent sous ses aisselles. »

Extrait de : J. Heliot. « Involution. »