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Tentations par J.-P. Bours

Fiche de Tentations

Titre : Tentations (Tome 2 sur 2 – Indulgences)
Auteur : J.-P. Bours
Date de parution : 2018
Editeur : Editions Hervé Chopin

Première page de Tentations

« FLORENCE
La nuit du 22 au 23 mai 1498
L’Alberghettino (prison du Palazzo Vecchio)

[Dixit Méphistophélès]

Des effluves printaniers venaient s’égarer jusque dans l’étroite cellule occupée par le moine. Il se tenait debout, vêtu de noir, immobile. À quoi pensait-il ? Au Printemps ? À la Primavera ? L’œuvre la plus célèbre de Sandro Botticelli ? « Il n’a pas voulu que je la brûle, celle-là, songeait-il, sans que frémît son visage ingrat, aux yeux enfoncés dans les orbites et au nez busqué. Il n’a pas voulu que je la brûle… Il aurait dû. »

C’était lui, bientôt, qu’on allait brûler. Cette évocation fit remonter un tic de ses lèvres charnues jusqu’à son œil droit, sous la balafre ouverte, en travers du front, par les sévices infligés sous les injonctions des émissaires du pape. On allait l’immoler à son tour. Ceci sur la place même où avaient triomphé ses bûchers de vanité. »

Extrait de : J.-P. Bours. « Indulgences – Tentations. »

Indulgences par J.-P. Bours

Fiche de Indulgences

Titre : Indulgences (Tome 1 sur 2 – Indulgences)
Auteur : J.-P. Bours
Date de parution : 2014
Editeur : Editions Hervé Chopin

Première page de Indulgences

« Que de siècles nous avons vus défiler, Seigneur, depuis que, de son limon, Vous avez extrait ce singe malingre que Vous avez nommé l’Homme ! Si Vous n’aviez décidé de le doter d’un libre arbitre, Vous eussiez connu la douce volupté de régner seul. Il a bien fallu que Je fusse là pour donner un semblant de consistance à cette faculté de pouvoir Vous dire « non », à laquelle Vous paraissez tellement tenir.

Maintenant qu’approche la fin des temps, J’ai dressé mon bilan. De la belle ouvrage. Pour Vous servir J’ai été courtier en libre arbitre. Que n’en ai-Je vendu, du mal, de l’orgueil, de la luxure et du savoir interdit, à des humains enivrés d’être libres, avec pour seules commissions leurs âmes !

Ce n’est pas qu’il n’ait fallu ruser. Le commerce des âmes n’est pas de ceux qui se pratiquent en quelque estaminet parmi les maritornes et les coupe-jarrets. J’en ai fait une science et un art. Je suis devenu le Tentateur et le Virtuose. Combien de grands esprits ne se sont-ils drapés dans la cape que Je leur ai tendue, ignorant que c’était une tunique de Nessus empoisonnée au soufre de l’enfer ? Je n’ai pas séduit que Gilles de Rais, Moi. »

Extrait de : J.-P. Bours. « Indulgences. »