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Le sortilège de Castleview par Gene Wolfe
Fiche de Le sortilège de Castleview
Titre : Le sortilège de Castleview
Auteur : Gene Wolfe
Date de parution : 1990
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page de Le sortilège de Castleview
« Tom Howard, debout au bord du quai de chargement, regardait par-delà la cour de l’entrepôt. Il pleuvait à verse, ce qui brouillait sa vision. La première équipe était déjà repartie et, passé l’été, il n’y en avait pas une seconde pour la relever. La pluie faisait un vacarme infernal avec ces gouttes d’eau glacées qui tambourinaient sur les barils.
Pourtant, Tom était certain d’avoir vu quelque chose.
Quand il entreprit de descendre les marches, la pluie s’acharna sur les épaules de son ciré jaune, martela le bord de son chapeau imperméabilisé. »
Extrait de : G. Wolfe. « Le sortilège de Castleview. »
La cinquième tête de cerbère par Gene Wolfe
Fiche de La cinquième tête de cerbère
Titre : La cinquième tête de cerbère
Auteur : Gene Wolfe
Date de parution : 1972
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche
Première page de La cinquième tête de cerbère
« Quand j’étais un petit garçon, mon frère David et moi, nous devions aller nous coucher de bonne heure, que nous ayons sommeil ou pas. En été particulièrement, l’heure de monter au lit venait souvent avant le coucher du soleil ; et comme notre dortoir était situé dans l’aile orientale de la maison, avec une large baie donnant sur la cour centrale et donc orientée à l’ouest, il arrivait que la lumière dure et rosée du couchant nous baigne pendant des heures, tandis que nous regardions de nos lits le singe infirme de mon père perché sur un parapet écaillé, ou que nous nous racontions des histoires, d’un
lit à l’autre, par gestes silencieux. »
Extrait de : G. Wolfe. « La Cinquième Tête de Cerbère. »
La terre de promesse par Christian Léourier
Fiche de La terre de promesse
Titre : La terre de promesse (Tome 7 sur 7 – Le cycle de Lanmeur)
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1994
Editeur : J’ai lu
Première page de La terre de promesse
« Depuis quatre mille ans, il tombait dans l’abîme… Le P.R.M.T. glissait dans le vide. Loin derrière lui poudroyait une galaxie. Loin devant, une autre s’étirait. Tous les vingt ans, l’astronef heurtait un grain de poussière. L’énergie dispersée par la collision, si infime fût-elle, constituait la catastrophe la plus importante que cette région de l’espace eût connue depuis l’origine. L’équilibre de l’univers s’en trouvait modifié.
Encore cet événement ne comptait-il pour rien au regard de ce que le vaisseau portait dans ses flancs. »
Extrait de : C. Léourier. « La terre de promesse – Le cycle de Lanmeur. »
Les masques du réel par Christian Léourier
Fiche de Les masques du réel
Titre : Les masques du réel (Tome 6 sur 7 – Le cycle de Lanmeur)
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1991
Editeur : J’ai lu
Première page de Les masques du réel
« Le palais était ancien. On ne pouvait croire à la légende qui le faisait remonter à l’ère anté-privalienne ; toutefois son enceinte renfermait les plus vieux monuments de la planète. Deux règnes auparavant, Enid, cent vingt-quatrième Thoréide, avait fait raser toute trace d’architecture moderne. Répondant à un de ces mouvements d’humeur auxquels la prédisposait sa nature emportée, elle entendait ainsi démontrer que les souveraines thoréides, définitivement supplantées par l’aréopage statistique, étaient désormais des figures surannées. Cet état de fait, bien sûr, la désolait ; mais ses annalistes lui avaient démontré qu’il est des courants qu’on ne peut remonter, voire qu’il serait hasardeux de chercher à briser. Elle se plia. Toutefois, puisque l’histoire la reléguait au rang d’une pièce de musée, au moins entendait-elle montrer qu’elle n’était pas sa dupe. »
Extrait de : C. Léourier. « Les masques du réel – Le cycle de Lanmeur. »
La loi du monde par Christian Léourier
Fiche de La loi du monde
Titre : La loi du monde (Tome 5 sur 7 – Le cycle de Lanmeur)
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1990
Editeur : J’ai lu
Première page de La loi du monde
« C’est un pays d’ocre et de grisaille. L’herbe y est drue, mais blanche ; le vent la couchant y dessine des moires. L’hiver, la neige émousse l’arête des rochers fendus par le gel. L’été, les orages emportent la terre que la chaleur effrite.
Chez les hommes des plaines, le premier gradin de l’escalier titanesque qui monte à l’assaut de la chaîne perdue là-bas, dans les brumes du nord, passe pour le moins rude. Cela ne signifie pas qu’il soit hospitalier.
Ce n’est pas tout à fait un désert. Des épineux s’accrochent de toute la force de leurs racines noueuses à un sol poudreux. Des oiseaux attendent, saisis de torpeur, que mûrissent les baies rouges du gleis dont ils s’enivrent. »
Extrait de : C. Léourier. « La loi du monde – Le cycle de Lanmeur. »
Les racines de l’oubli par Christian Léourier
Fiche de Les racines de l’oubli
Titre : Les racines de l’oubli (Tome 4 sur 7 – Le cycle de Lanmeur)
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1988
Editeur : J’ai lu
Première page de Les racines de l’oubli
« Quand je regarde en arrière, je ne peux me défendre d’un sentiment de surprise, qui confine au malaise. Quoi ? Tant d’années ont passé ? Il est donc bien vrai que je suis un vieillard ? Je parle d’un monde heureusement révolu, aussi mort que les cités enfouies sous la forêt. Pourtant, il me semble que c’était hier. Que c’est aujourd’hui. Peut-être parce que je recule chaque soir l’heure du sommeil, de crainte que mon cauchemar ne me projette à nouveau dans la peau d’un forçat. Et la peur n’y fait rien. Je m’éveille la nuit en criant, le front ruisselant ; malgré la lumière en permanence allumée, je mets plusieurs secondes à comprendre où je suis. Je vois les tentures, le plafond. »
Extrait de : C. Léourier. « Les racines de l’oubli – Le cycle de Lanmeur. »
Mille fois mille fleuves… par Christian Léourier
Fiche de Mille fois mille fleuves…
Titre : Mille fois mille fleuves… (Tome 3 sur 7 – Le cycle de Lanmeur)
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1987
Editeur : J’ai lu
Première page de Mille fois mille fleuves…
« L’homme qui revient après deux ans d’absence a mûri. Ses traits se sont affermis. Je me rappelais avec précision la chaleur de ses yeux. Mais pas la blondeur de ses boucles. Il a laissé pousser ses cheveux. Ils tombent sur ses épaules ; une lanière de cuir les retient sur son front. Il parle haut, et rit trop fort. Il ne ressemble plus au jeune homme un peu gauche de mes souvenirs. Je ne sais pas si je dois m’en réjouir.
Dans ses bagages, il y avait des cadeaux pour les enfants. Et aussi un bracelet de jais. Il l’avait rapporté pour moi, j’en jurerais. Mais son regard s’est posé sur Brenn. Quand il a quitté le village, elle avait douze ans. Tout d’abord, il ne l’a pas reconnue. Dans sa mémoire, elle était une gamine osseuse, un peu braillarde. Elle a bien changé. De ces changements qui attirent le regard des hommes. Et il lui a donné le bracelet. »
Extrait de : C. Léourier. « Mille fois mille fleuves… – Le cycle de Lanmeur. »
L’homme qui tua l’hiver par Christian Léourier
Fiche de L’homme qui tua l’hiver
Titre : L’homme qui tua l’hiver (Tome 2 sur 7 – Le cycle de Lanmeur)
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1986
Editeur : J’ai lu
Première page de L’homme qui tua l’hiver
« Fort et puissant était le dieu Bléoc, le dieu du feu. Il parut ; devant son front flamboyant, Héloc connut la peur et s’enfuit.
Alors Nédim aima Bléoc. Elle lui donna de nombreux enfants car fécond est son flanc. Et de tous ses enfants l’homme est le préféré.
Mais se sachant tout-puissant, Bléoc crût en arrogance. Il prit ombrage de l’amour que Nédim portait à sa progéniture, et se mit en devoir de dévorer ses propres enfants.
Or, un homme, un fils d’Héloc, le défia, le combattit, le blessa. Les forces de Bléoc déclinèrent. Des profondeurs surgit la longue plainte d’Héloc. Nédim eut pitié. Elle rappela près d’elle son premier époux, et, à nouveau, s’ouvrit à sa semence.
Las, Héloc redevint le dieu cruel d’autrefois. Dans un puits creusé au fond du ciel, il enchaîna son rival affaibli. Son épouse, notre mère, il la couvrit d’une chape de glace pour que ses flancs ne s’alourdissent plus. »
Extrait de : C. Léourier. « L’homme qui tua l’hiver – Le cycle de Lanmeur. »
Ti-Harnog par Christian Léourier
Fiche de Ti-Harnog
Titre : Ti-Harnog (Tome 1 sur 7 – Le cycle de Lanmeur)
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1984
Editeur : J’ai lu
Première page de Ti-Harnog
« Sur le chemin de la falaise, Talhael le Conteur savait déjà qu’on l’attendait. L’air était vif. Très haut dans le ciel, des nuages enflammés par le coucher d’Héol s’effilochaient.
Le visiteur devait être un familier : même le membre d’une caste supérieure n’aurait pas osé franchir le seuil d’un ermitage. Sans doute une de ses filles ou un ami d’autrefois. La dernière visite remontait à… Voyons, c’était ce fameux été où il faisait si chaud que les premières vagues de la marée montante s’évaporaient sur le sable brûlant de la plage.
Le vieil homme ne pressa pas l’allure pour autant.
Il n’était pas fatigué. Il connaissait le rivage et allait droit au but quand il s’agissait de déterrer les larves de rezlogodir. »
Extrait de : C. Léourier. « Ti-Harnog – Le cycle de Lanmeur. »
Nos armes sont de miel par Pierre Pelot
Fiche de Nos armes sont de miel
Titre : Nos armes sont de miel
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1982
Editeur : J’ai lu
Première page de Nos armes sont de miel
« Cette période de l’histoire que les hommes, plus tard, appelleraient « l’Âge des Conflits », s’acheva dans le milieu du mois de juillet 2250. Le 16 juillet 2250, très exactement, et très officiellement.
Pendant un siècle, ou peut-être même davantage (c’était difficile de se souvenir et les mémoires-documents stockés dans les archives de différentes nations avaient été partiellement détruits), les incendies les plus abominables qui se puissent imaginer avaient embrasé la planète Terre. Les incendies, et tout le reste : l’enfer, gueule ouverte, s’était graduellement installé à la surface de la planète, les démons avaient surgi des abysses et n’avaient guère eu de peine à contaminer l’humanité tout entière. »
Extrait de : P. Pelot. « Nos armes sont de miel. »