Étiquette : J'ai lu
La foudre au ralenti par Pierre Pelot
Fiche de La foudre au ralenti
Titre : La foudre au ralenti
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1983
Editeur : J’ai lu
Première page de La foudre au ralenti
« Son dos lui faisait mal. C’était cyclique et ne guérirait jamais, au moins il était prévenu, trois ou quatre docs, des types qui savaient de quoi ils parlaient, le lui avaient confirmé et répété – des vrais chanteurs de chorale. Il avait passé un examen radiographique. Non : deux. Conclusion, ils appelaient ça « une discrète ostéophytose antérieure débutante en D9-D10 ». Pas de quoi s’alarmer ; un jour, quand la douleur ne serait plus cyclique mais permanente et que les doses massives d’analgésiques n’auraient plus d’effet, bon, il se ferait peut-être bricoler la colonne vertébrale du côté de ces fameuses D9-D10. Un jour prochain. S’il vivait suffisamment longtemps pour souffrir le martyre. »
Extrait de : P. Pelot. « La foudre au ralenti. »
Kid Jésus par Pierre Pelot
Fiche de Kid Jésus
Titre : Kid Jésus
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1980
Editeur : J’ai lu
Première page de Kid Jésus
« Kid se redressa, les reins douloureux. Il souffla lentement, longuement ; un gros nuage de condensation filtra entre les mailles lâches de son vieux passe-montagne. La laine de la cagoule déformée était blanchie, durcie par le gel au niveau de la bouche. Kid tira sur le passe-montagne pour en agrandir l’ouverture et découvrir son visage. La sueur qui coulait sur sa peau fraîchit immédiatement ; il l’essuya avec son gant, effaçant du même coup les cristaux de glace qui s’étaient formés dans les poils roux de sa moustache, sous les narines, et dans sa barbe. Il soupira.
Cela faisait une bonne heure, sinon plus, que Kid-le-maigrichon (ou encore Kid-le-coup-de-vent, comme certains fouilleurs de l’équipe le surnommaient parfois) se bagarrait avec ce bloc de béton gelé, au milieu du carré de ruines délimité par quatre pieux de fer entre lesquels se balançait une ficelle roidie. »
Extrait de : P. Pelot. « Kid Jésus. »
Delirium circus par Pierre Pelot
Fiche de Delirium circus
Titre : Delirium circus
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1977
Editeur : J’ai lu
Première page de Delirium circus
« S. 236. Int.
Tout allait bien pour Zorro Nap.
Une bonne intégration. Il le savait même s’il n’en avait pas réellement conscience.
Tout va bien, Zorro Nap… La poudrière…
Une vague somnolence s’était emparée de lui, à un moment donné, alors qu’il s’était affalé dans le siège de cuir défoncé, les jambes croisées jetées sur le plateau du bureau. Il avait écouté, un certain temps, les bruits divers qui s’entrecroisaient au-dehors, et les émanations sonores de ce réseau vibrant avaient contribué à son endormissement. Coupure noire, tranchée dans le fil du temps. Réveil.
Zorro Nap se redressa sur le siège ; il décroisa les jambes et posa ses pieds au sol. Sa bouche était pâteuse, il avait les reins douloureux. Tout cela très normal. La fatigue. »
Extrait de : P. Pelot. « Delirium circus. »
Les maisons hantées par C. Flammarion
Fiche de Les maisons hantées
Titre : Les maisons hantées
Auteur : Camille Flammarion
Date de parution : 1923
Editeur : J’ai lu
Première page de Les maisons hantées
« Les lecteurs sérieux et compétents, qui connaissent exactement l’état de notre problème et apprécient à leur valeur les résultats acquis sur sa solution trouveront peut-être superflu de me voir consacrer le premier chapitre de ce volume à répondre à des objections sans valeur intrinsèque adressées par des négateurs intransigeants qui ne veulent à aucun prix admettre l’existence des phénomènes métapsychiques. Mais il me semble, pour ma part, qu’une réponse précise à ces dénégations n’est pas superflue, car l’ensemble des êtres humains est inévitablement ignorant de ces phénomènes, disposé, par conséquent, à les récuser, et ne convaincrais-je qu’un lecteur sur dix, de l’erreur des négateurs aveugles, que ce serait là un service signalé à rendre au progrès de l’instruction générale.
Si nous voulons, pour notre conviction personnelle, avoir une opinion ferme et inattaquable sur la réalité, la nature et l’intérêt des phénomènes psychiques, il importe, avant tout, de savoir que les illusions de la vue, de l’ouïe, du toucher, de tous les sens, sont faciles, peuvent être produites par mille causes inattendues, et que nous devons, tout d’abord, nous défier de toutes les erreurs possibles. »
Extrait de : C. Flammarion. « Les Maisons Hantées. »
Après la mort par C. Flammarion
Fiche de Après la mort
Titre : Après la mort (Tome 3 sur 3 – La mort et son mystère)
Auteur : Camille Flammarion
Date de parution : 1922
Editeur : J’ai lu
Première page de Après la mort
« Notre premier volume, La mort et son mystère, a donné à ses lecteurs la certitude des fantômes de vivants, des apparitions et des manifestations de mourants, se produisant à toutes les distances, transmissions télépathiques irrécusables, et se termine par cette interrogation : « Obtiendrons-nous les mêmes preuves d’authenticité, la même certitude, sur l’existence réelle des morts ? »
« Cecy est un livre de bonne foy », disait Montaigne dans ses inoubliables Essais : la même affirmation doit être donnée pour cet ouvrage.
Nous arrivons ici à la porte du temple fermé. Mais déjà cette porte a paru s’entrouvrir dans nos excursions à la frontière des deux mondes. Ce deuxième volume a pour but d’établir la survivance sur des faits d’observation, par la même méthode expérimentale, en dehors de toutes croyances religieuses. »
Extrait de : C. Flammarion. « Après La Mort – La mort et son mystère. »
Le prince de l’aube par N. Kress
Fiche de Le prince de l’aube
Titre : Le prince de l’aube
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 1981
Traduction : P. Guinard
Editeur : J’ai lu
Première page de Le prince de l’aube
« Le château de Kiril, tout en pierre plate grise, se trouvait, à l’orée d’une forêt de hêtres et de chênes qui n’avait rien à envier aux plus belles légendes.
C’était un véritable château de contes de fées : il avait de haute tourelles pointues dressées vers les cieux, un immense pont-levis qui produisait d’affreux grincements lorsqu’on le relevait (ce qui était rare, car la paix régnait perpétuellement dans le royaume), des tapisseries représentant des licornes, des fleurs de lis et des angelots qui semblaient attendre que quelque chose se passe. Jusqu’à l’âge de dix-huit ans, la princesse héritière y vécut comme toutes les princesses, gaie et heureuse. En été, elle pique-niquait au bord des douves et lançait des petits morceaux de fruits ou de tarte aux fraises au serpent qui y avait élu domicile. Il bondissait pour les attraper et les rayons argentés du soleil faisaient luire ses écailles vert jade. »
Extrait de : N. Kress. « Le prince de l’aube. »
La flûte ensorceleuse par N. Kress
Fiche de La flûte ensorceleuse
Titre : La flûte ensorceleuse
Auteur : Nancy Kress
Date de parution : 1985
Traduction : P. K. Rey
Editeur : J’ai lu
Première page de La flûte ensorceleuse
« Le temps que le dîner s’achève dans la grande salle, les serviteurs nous avaient amenés, Jorry et moi, dans une antichambre, une petite pièce aux murs de pierre ornés d’une tenture aux couleurs criardes. En attendant, et comme il n’y avait rien d’autre à voir, j’examinai la tenture. L’étoffe, importée, était splendide, mais le tissage ordinaire et le motif grossier. Le personnage de guerrier – ou du moins ce que je supposais être tel, mais comme il était décapité, ce que je prenais pour un casque pouvait aussi bien être un chaudron de cuisine – était aussi rudimentaire que les dessins tracés par Jorry, avec un bâton sur le sable de la grève. Primitif et somptueux. Le décor était à l’image de Veliano.
— Es-tu nerveuse, mère ?
— Non. Oui. Ne me parle pas, Jorry. J’ai déjà bu de la première flasque. »
Extrait de : N. Kress. « La Flûte ensorceleuse. »
Les forbans de Cuba par D. Simmons
Fiche de Les forbans de Cuba
Titre : Les forbans de Cuba
Auteur : Dan Simmons
Date de parution : 1999
Traduction : J.-D. Brèque
Editeur : J’ai lu
Première page de Les forbans de Cuba
« Il a fini par passer à l’acte le dimanche 2 juillet 1961, en Idaho, dans une maison neuve qui, je pense, ne signifiait pas grand-chose pour lui, mais avait une vue imprenable sur les sommets dominant la vallée, sur la rivière qui coulait au fond de celle-ci et, de l’autre côté, sur un cimetière où étaient enterrés certains de ses amis.
J’étais à Cuba quand j’ai appris la nouvelle. Ce qui n’était pas sans ironie, car je n’avais pas remis les pieds à Cuba depuis dix-neuf ans, depuis l’époque où je fréquentais Hemingway. Plus ironique encore, ce 2 juillet 1961 était le jour de mon quarante-neuvième anniversaire. Je l’ai passé à suivre un petit homme crasseux dans des petits bars tout aussi crasseux, puis j’ai roulé toute la nuit – toujours en filature –, tandis qu’il parcourait trois cent cinquante kilomètres en pleine campagne, au-delà du point où le train blindé de Santa Clara signale la route de Remedios. »
Extrait de : D. Simmons. « Les forbans de Cuba. »
Running man par S. King (R. Bachman)
Fiche de Running man
Titre : Running man
Auteur : Stephen King (R. Bachman)
Date de parution : 1982
Traduction : F. Straschitz
Editeur : J’ai lu
Première page de Running man
« Les yeux mi-clos, elle s’efforçait de lire le thermomètre à la lumière froide qui tombait de la fenêtre. Derrière elle, dans la bruine incessante, se dressaient les autres immeubles de Co-Op City. Au-dessous, dans le puits d’aération, du linge grisâtre séchait sur des fils. Tout en bas, des rats et des chats de gouttière bien nourris fouillaient dans les tas d’ordures.
Elle regarda son mari. Il était assis à la table, fixant le Libertel avec un regard d’une totale vacuité. Il faisait
ça depuis des semaines. Ça ne lui ressemblait pas. Il avait toujours détesté le Libertel. Bien sûr, il y en avait un dans chaque appartement ― c’était la loi – mais il n’était pas encore interdit de l’éteindre. La loi de 2021 sur la prestation obligatoire n’avait pas obtenu (à six voix près) la majorité requise des deux tiers. D’habitude, il ne la regardait jamais. Depuis que Cathy était malade, il suivait tous les jeux. En le voyant ainsi, une peur insidieuse s’emparait d’elle. »
Extrait de : S. King (R. Bachman). « Running man. »