Étiquette : J'ai lu
La relique par P. Grimbert
Fiche de La relique
Titre : La relique (Tome 0 sur 4 – Le secret de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2007
Editeur : J’ai lu
Première page de La relique
« Le jeune homme était rarement pressé par le temps. Le plus souvent, il s’arrangeait pour esquiver tout ce qui l’aurait contraint à modifier la nonchalance de son mode de vie. Certains y auraient vu de la paresse ; lui entendait seulement profiter de l’existence, sans pression ni tracas inutiles. En se laissant guider par ses seules envies, humeurs et passions…
Pourtant, ce jour-là, il marchait d’un pas rapide, se sachant déjà en retard.
Ce qui ne l’empêcha pas de se figer dans sa course, alors qu’il posait soudain un regard plein de convoitise sur une silhouette féminine.
C’était plus fort que lui ; il n’avait jamais pu résister à un joli minois. En bon cabotin, il commença par feindre une stupéfaction exagérée, provoquant ainsi la surprise de l’inconnue. »
Extrait de : P. Grimbert. « La relique – Le secret de Ji. »
Idoru par W. Gibson
Fiche de Idoru
Titre : Idoru (Tome 2 sur 3 – Trilogie du pont)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1996
Traduction : P. Guglielmina
Editeur : J’ai lu
Première page de Idoru
« Après Slitscan, Laney entendit parler d’un autre boulot par Rydell, le gardien de nuit au Château. Rydell, colosse tranquille du Tennessee, arborait un sourire triste et timide, des lunettes de soleil minables et un talkie-walkie vissé à l’oreille en permanence.
« Paragon-Asia Dataflow », lâcha Rydell, vers quatre heures du matin, alors que tous deux étaient assis dans une vieille paire d’immenses fauteuils.
Les poutres en béton avaient été peintes à la main, donnant vaguement l’illusion d’être en chêne clair. Les fauteuils, comme le reste du mobilier dans le hall du Château, semblaient atteints de gigantisme, et leurs occupants ressemblaient à des modèles réduits. »
Extrait de : W. Gibson. « Idoru – Trilogie du pont. »
Lumière virtuelle par W. Gibson
Fiche de Lumière virtuelle
Titre : Lumière virtuelle (Tome 1 sur 3 – Trilogie du pont)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1993
Traduction : G. Abadia
Editeur : J’ai lu
Première page de Lumière virtuelle
« Le messager appuie le front contre les couches de verre, argon et plastique à haute résistance. Il regarde un hélicoptère de combat survoler la ville à quelques distances, comme une guêpe en chasse, la mort harnachée sous son thorax dans un conteneur lisse et noir.
Quelques heures plus tôt, des missiles sont tombés dans un faubourg du nord, soixante-treize morts. Personne n’a encore revendiqué le massacre. Mais ici, les ziggourats-miroirs de Lázaro Cárdenas scintillent avec la luminosité de la chair d’un géant, déviant le barrage nocturne de rêves en direction des avenidas qui attendent. La vente continue pendant les travaux, le monde n’a pas de fin. »
Extrait de : W. Gibson. « Lumiere virtuelle – Trilogie du pont. »
Gravé sur chrome par W. Gibson
Fiche de Gravé sur chrome
Titre : Gravé sur chrome (Tome 4 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1986
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : J’ai lu
Sommaire de Gravé sur chrome
- Johnny Mnemonic
- Fragments de rose en hologramme
- Le genre intégré
- Hinterland
- Etoile rouge, blanche orbite
- Hôtel new rose
- Le marché d’hiver
- Duel aérien
- Gravé sur chrome
Première page de Johnny Mnemonic
« Je glissai le fusil dans le sac Adidas, planqué sous quatre paires de chaussettes de tennis pour caler, pas du tout mon style, mais c’était le but visé : si on vous croit primaire, faites dans le technique ; si on vous croit technique, donnez dans le primaire. Moi, je suis du genre hypertechnique. Alors j’avais décidé d’être le plus primaire possible. Quoique, de nos jours, il faille être sacrément technicien, ne fût-ce que pour aspirer simplement à jouer les primaires. J’avais dû tourner moi-même dans un jet de laiton les douilles de 12 et les charger moi-même ; et pour ce faire, aller dénicher une vieille microfiche sur la manière de remplir à la main les cartouches ; j’avais dû me bricoler une presse à balancier pour emboutir
les amorces – délicat, tout ça. Mais j’étais sûr que ça marcherait.
Le rendez-vous était fixé à 23 : 00 au Drome, mais je descendis trois arrêts après la station la plus proche pour revenir sur mes pas à pied. Impeccable, la méthode.
Je me mirai dans la paroi latérale d’une machine à café : visage classique de Blanc, taillé à la serpe, avec une touffe de cheveux raides et noirs. »
Extrait de : W. Gibson. « Gravé sur Chrome – Conurb. »
Mona Lisa s’éclate par W. Gibson
Fiche de Mona Lisa s’éclate
Titre : Mona Lisa s’éclate (Tome 3 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1988
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : J’ai lu
Première page de Mona Lisa s’éclate
« Le fantôme était le cadeau d’adieu de son père. Un secrétaire vêtu de noir le lui avait apporté dans un salon d’attente de l’aéroport de Narita.
Les deux premières heures du vol vers Londres, elle l’avait oublié au fond de son sac, forme oblongue, lisse et noire ; sur une des faces, plate, on avait gravé le sigle de la Maas-Neotek ; l’autre était légèrement incurvée pour mieux s’insérer au creux de la paume de son utilisateur.
Elle se tenait assise très raide dans son fauteuil de première classe, les traits figés en un masque froid qui reproduisait l’expression la plus caractéristique de sa défunte mère. Les places avoisinantes étaient toutes vides ; son père les avait louées. Elle refusa le repas présenté par un steward nerveux que ces sièges vacants effrayaient, témoignage de la fortune et du pouvoir du père. L’homme hésita puis s’inclina et se retira. Très brièvement, elle laissa le sourire de sa mère se peindre sur son masque. »
Extrait de : W. Gibson. « Mona Lisa s’éclate – Conurb. »
Comte Zéro par W. Gibson
Fiche de Comte Zéro
Titre : Comte Zéro (Tome 2 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1985
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : J’ai lu
Première page de Comte Zéro
« Ils flanquèrent un pistard aux trousses de Turner, dans les vieilles rues de Delhi, calé sur ses phéromones et sa couleur de cheveux. Il le rattrapa dans une rue nommée Chandni Chauk et se précipita vers sa BMW de location à travers une forêt de jambes nues et brunes et de pneus de vélos-pousse. En son cœur : un kilo d’hexogène recristallisé et de TNT en paillettes.
Il ne le vit pas venir. Sa dernière image de l’Inde devait être la façade en stuc d’un bâtiment nommé l’hôtel Khush-Oil.
Parce qu’il avait un bon agent, il avait un bon contrat. Parce qu’il avait un bon contrat, il était à Singapour une heure après l’explosion. Pour sa plus grande part, du moins. Le chirurgien hollandais ne se priva pas d’en plaisanter – comment un pourcentage non spécifié de Turner n’était pas sorti de Palam International sur ce premier vol, l’obligeant à passer la nuit dans un hangar, en bac de survie. »
Extrait de : W. Gibson. « Comte Zéro – Conurb. »
Neuromancien par W. Gibson
Fiche de Neuromancien
Titre : Neuromancien (Tome 1 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1984
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : J’ai lu
Première page de Neuromancien
« Le ciel au-dessus du port était couleur télé calée sur un émetteur hors service.
« Faudrait pas m’prendre pour un camé, entendit dire Case tandis qu’il se frayait un passage dans la foule pour gagner la porte du Tchat. C’est juste que mon organisme souffre d’une énorme carence en drogue. » C’était un accent de la Conurb et une vanne de la Conurb. Le Tchatsubo était un bar pour expatriés de profession ; vous pouviez y zoner une semaine sans jamais entendre deux mots de japonais.
Ratz officiait au comptoir, avec son bras artificiel qui tressautait sur un rythme monotone pour remplir les chopes de Kirin-pression. Il vit Case et lui sourit de toutes ses dents, treillis d’acier est-européen et de caries brunâtres. Case se trouva une place près du bar, entre le bronzage improbable d’une pute à Lonny Zone et l’uniforme impeccable d’un grand marin africain dont les pommettes s’ornaient des balafres régulières de marques tribales. »
Extrait de : W. Gibson. « Neuromancien – Conurb. »
Ose par P. J. Farmer
Fiche de Ose
Titre : Ose
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1965
Traduction : P. Versins, M. Renaud
Editeur : J’ai lu
Première page de Ose
« Jack Cage descendait l’antique route. Son chapeau, haute calotte et large bord, le protégeait du brûlant soleil de cette fin de printemps. Sous son ombre ses yeux bruns surveillaient les bois des deux côtés de la route. Sa main gauche tenait un arc en bois de totum. Son carquois était plein. Dans un fourreau de cuir, à gauche, un cimeterre. À droite, un sac pendait de sa large ceinture. Il contenait une bombe ronde en verre, emplie de poudre noire. Un détonateur très court sortait de son col épais.
À côté du sac était un étui abritant un couteau en bois de cuivre rouge.
Si le « dragon » dévalait la route, ou surgissait du bois, Jack serait prêt. D’abord, il expédierait une flèche dans un de ses yeux énormes. Inutile d’essayer ailleurs. Les pointes de silex ne traverseraient pas deux pouces de cuir. »
Extrait de : P. J. Farmer. « Ose. »
Le soleil obscur par P. J. Farmer
Fiche de Le soleil obscur
Titre : Le soleil obscur
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1979
Traduction : I. Tate
Editeur : J’ai lu
Première page de Le soleil obscur
« Le soleil se détachait, noir, sur le ciel blafard. Sous la voûte céleste saturée d’astres morts et vivants, de nuages gazeux sombres ou flamboyants et de galaxies, sur la Terre dont le sol recelait les os de sept cent cinquante-quatre millions de générations quand leur poussière n’en balayait pas la surface… Deyv marchait vers son destin.
« On se cherche une compagne et on trouve un dragon », philosophait un proverbe de la tribu, de bon ou de mauvais augure selon que l’on était optimiste ou pessimiste. Les dragons, après tout, n’étaient pas tous antipathiques ; c’était du moins ce qu’espérait le jeune Deyv qui n’en avait jamais vu un seul. »
Extrait de : P. J. Farmer. « Le soleil obscur. »
La nuit de la lumière par P. J. Farmer
Fiche de La nuit de la lumière
Titre : La nuit de la lumière
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1966
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : J’ai lu
Première page de La nuit de la lumière
« Sur la terre, ce serait effroyable de voir un homme courir dans la rue après la peau d’un visage humain – fine pellicule de tissu chassée par le vent comme un bout de papier.
Sur la planète de la Joie de Dante, ce spectacle retenait à peine l’attention des passants. Et s’ils s’y intéressaient, c’était uniquement parce que l’homme qui courait était un Terrien et, par conséquent, une curiosité en soi.
John Carmody courait dans la longue rue droite, passant devant les vertigineuses façades des tours construites d’énormes blocs de granit striés de quartz, ornées de gargouilles et de formes de cauchemar ricanant au fond des nombreuses niches obscures, ou de dieux et déesses penchés aux innombrables balcons.
Petit, et plus encore rapetissé par les murailles élevées et les arcs-boutants, il galopait fébrilement à la poursuite de la peau translucide voletant au vent, sans cesse retournée, exposant tour à tour les trous des yeux, des oreilles, de la bouche béante, traînant quelques longs cheveux blonds de la ligne du front, le cuir chevelu lui-même étant absent. »
Extrait de : P. J. Farmer. « La nuit de la lumière. »