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La mémoire de la lumière par K. S. Robinson

Fiche de La mémoire de la lumière
Titre : La mémoire de la lumière
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 1985
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : J’ai lu
Première page de La mémoire de la lumière
« Toutes mes forces vitales contribuent à cette fuite dans les rues de Lowell, et je gagne en courant les terrains communaux pour retourner presque aussitôt dans les ruelles, tel un rat pourchassé à l’intérieur d’un labyrinthe. La nuit noire métamorphose les espaces verts en lieux déserts et surnaturels. Dans les ténèbres, l’hémisphère qui enveloppe la cité plutonienne est invisible, et la Plaine du Tartare s’étend tel un océan d’ébène au-delà d’une impasse qui s’interrompt brusquement. Mon ombre est légère, mes avant-bras humides frottent mes flancs, je perçois les battements de mon cœur : un allegro. Un chœur intérieur réclame sa drogue, du népanathol.
Et je fais une fois de plus le serment de me soustraire à son emprise. »
Extrait de : K. S. Robinson. « La mémoire de la lumière. »
La côte dorée par K. S. Robinson

Fiche de La côte dorée
Titre : La côte dorée (Tome 2 sur 3 – Orange county)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 1988
Traduction : E. Jouanne
Editeur : J’ai lu
Première page de La côte dorée
« Bip-bip !
Tût-tût.
Jim McPherson passe la tête par la vitre de sa voiture, interpelle une Minihonda que son programme vient d’engager automatiquement devant lui sur la rampe d’accès.
— Tu m’as coupé la route !
L’homme dans la Minihonda se retourne pour le regarder, l’air déconcerté. La vieille Volvo de Jim fait un brusque bond en avant sur le rail en courbe et d’un seul coup Jim se retrouve à pendouiller à moitié dehors, par la portière, vacillant, le visage à quelques centimètres du béton de l’autoroute. Abe Bernard l’attrape par la ceinture et le ramène à l’intérieur, ouf !
Il fait nuit dans le Comté d’Orange – ici – et les quatre amis croisent en autopie. »
Extrait de : K. S. Robinson. « La Côte Dorée – Orange county. »
Le rivage oublié par K. S. Robinson

Fiche de Le rivage oublié
Titre : Le rivage oublié (Tome 1 sur 3 – Orange county)
Auteur : Kim Stanley Robinson
Date de parution : 1984
Traduction : J.-P. Pugi
Editeur : J’ai lu
Première page de Le rivage oublié
« — Je ne parle pas d’une véritable violation de sépulture, déclara Nicolin. Je propose simplement de déterrer un cercueil pour récupérer ses ornements en argent massif, puis de le remettre en terre sans même l’avoir ouvert… Il n’y a pas de mal à ça. De toute façon, ces poignées finiront par s’abîmer, si elles restent dans la terre.
Les cinq autres membres de notre bande réfléchirent à ces paroles. Le soleil, bas dans le ciel, nimbait d’une clarté ambrée les falaises au fond de notre vallée. Sur la large plage en contrebas, les ombres des enchevêtrements de bois flotté s’étiraient jusqu’au pied de la paroi rocheuse. Chaque bout de bois sculpté par les vagues semblait marquer l’emplacement d’une tombe, et je m’imaginai en train de creuser sous l’un d’eux pour déterrer ce qui se trouvait dans le sable. »
Extrait de : K. S. Robinson. « Le rivage oublié – Orange county. »
Le deuil écarlate par P. Grimbert

Fiche de Le deuil écarlate
Titre : Le deuil écarlate (Tome 2 sur 4 – Les gardiens de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2009
Editeur : J’ai lu
Première page de Le deuil écarlate
« Je suis Zejabel de Kercyan. Dans des temps déjà lointains, on m’appelait aussi « la Kahati. » J’ai même porté le surnom de « Tueuse », à une époque qui semble faire partie d’une autre vie. Mais mon véritable nom, celui que mes parents ont choisi de me donner… je l’ai oublié depuis longtemps. Et sans doute ne le retrouverai-je jamais.
Toutes les fillettes enlevées pour le compte de Zuïa, ce démon femelle, devaient pareillement perdre leur identité. On ne leur permettait qu’une seule chose : se préparer au don ultime pour lequel on les avait emmenées. À savoir, devenir la prochaine incarnation de la déesse. Car Celle-qui-Juge avait beau être éternelle, il lui fallait malgré tout des enveloppes charnelles pour se matérialiser. Voici ce à quoi nous étions destinées. Grandir, dans la souffrance de l’apprentissage et des privations, pour avoir un jour le prétendu privilège d’offrir son corps à l’âme du monstre. Et ne plus être, alors, qu’une petite voix implorante et étouffée par l’esprit du démon… »
Extrait de : P. Grimbert. « Le Deuil écarlate – Les gardiens de Ji. »
Le patriarche par P. Grimbert

Fiche de Le patriarche
Titre : Le patriarche (Tome 4 sur 5 – Les enfants de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2005
Editeur : J’ai lu
Première page de Le patriarche
« Je suis SOMBRE. CELUI-QUI-VAINC. Ainsi en sera-t-il, à jamais. Quels que soient les noms que me donneront les hommes dans les siècles à venir, je resterai toujours « Sombre ». Au fond de moi-même, et devant les autres dieux. Ce simple mot est définitivement rattaché à mon existence. Enraciné dans l’éternité.
Et cette idée entretient ma rage.
Contrairement à la plupart de mes semblables, ce nom si important n’a été choisi que par un seul mortel. Une créature misérable, qui m’était inférieure en tout, et qui a pourtant posé les bornes de mon destin sans que je puisse y changer quoi que ce soit. Cet humain appelé Saat, a modelé mon esprit, m’a doté de pouvoirs, m’a donné une identité…
Je le hais, pour tout cela. »
Extrait de : P. Grimbert. « Le patriarche – Les enfants de Ji. »
Le testament oublié par P. Grimbert

Fiche de Le testament oublié
Titre : Le testament oublié (Tome 1 sur 5 – Les enfants de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2004
Editeur : J’ai lu
Première page de Le testament oublié
« MON NOM EST CORENN. Je ne suis pas encore assez usée par le temps pour me considérer comme une vieille femme… mais la sincérité m’oblige à avouer mes soixante-deux ans.
Depuis pratiquement deux décennies, je suis Mère chargée des Relations mondiales, au Conseil permanent du Matriarcat de Kaul. Ma fonction me place souvent devant des choix difficiles. Tous les royaumes du monde connu, malgré une paix relative, ont des intérêts contraires. L’art diplomatique est le seul moyen de maintenir une certaine stabilité entre les nations. Pour autant, on ne peut rien recevoir sans donner, et Kaul est parfois forcé de faire des sacrifices pour conserver son indépendance…
Quelques-unes de ces pertes sont des vies humaines. Mes agents hors des frontières, souvent ambassadeurs, et plus rarement… espions. Bien qu’ils connaissent les risques de leurs missions, la disparition de ces volontaires est toujours une tragédie dont j’endosse seule la responsabilité. Ce sont mes choix qui ont conduit des diplomates à se faire décapiter par un chef de tribu jez, ou lyncher par des rebelles jérusniens. »
Extrait de : P. Grimbert. « Le Testament Oublié – Les enfants de Ji. »
La relique par P. Grimbert

Fiche de La relique
Titre : La relique (Tome 0 sur 4 – Le secret de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2007
Editeur : J’ai lu
Première page de La relique
« Le jeune homme était rarement pressé par le temps. Le plus souvent, il s’arrangeait pour esquiver tout ce qui l’aurait contraint à modifier la nonchalance de son mode de vie. Certains y auraient vu de la paresse ; lui entendait seulement profiter de l’existence, sans pression ni tracas inutiles. En se laissant guider par ses seules envies, humeurs et passions…
Pourtant, ce jour-là, il marchait d’un pas rapide, se sachant déjà en retard.
Ce qui ne l’empêcha pas de se figer dans sa course, alors qu’il posait soudain un regard plein de convoitise sur une silhouette féminine.
C’était plus fort que lui ; il n’avait jamais pu résister à un joli minois. En bon cabotin, il commença par feindre une stupéfaction exagérée, provoquant ainsi la surprise de l’inconnue. »
Extrait de : P. Grimbert. « La relique – Le secret de Ji. »
Idoru par W. Gibson

Fiche de Idoru
Titre : Idoru (Tome 2 sur 3 – Trilogie du pont)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1996
Traduction : P. Guglielmina
Editeur : J’ai lu
Première page de Idoru
« Après Slitscan, Laney entendit parler d’un autre boulot par Rydell, le gardien de nuit au Château. Rydell, colosse tranquille du Tennessee, arborait un sourire triste et timide, des lunettes de soleil minables et un talkie-walkie vissé à l’oreille en permanence.
« Paragon-Asia Dataflow », lâcha Rydell, vers quatre heures du matin, alors que tous deux étaient assis dans une vieille paire d’immenses fauteuils.
Les poutres en béton avaient été peintes à la main, donnant vaguement l’illusion d’être en chêne clair. Les fauteuils, comme le reste du mobilier dans le hall du Château, semblaient atteints de gigantisme, et leurs occupants ressemblaient à des modèles réduits. »
Extrait de : W. Gibson. « Idoru – Trilogie du pont. »
Lumière virtuelle par W. Gibson

Fiche de Lumière virtuelle
Titre : Lumière virtuelle (Tome 1 sur 3 – Trilogie du pont)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1993
Traduction : G. Abadia
Editeur : J’ai lu
Première page de Lumière virtuelle
« Le messager appuie le front contre les couches de verre, argon et plastique à haute résistance. Il regarde un hélicoptère de combat survoler la ville à quelques distances, comme une guêpe en chasse, la mort harnachée sous son thorax dans un conteneur lisse et noir.
Quelques heures plus tôt, des missiles sont tombés dans un faubourg du nord, soixante-treize morts. Personne n’a encore revendiqué le massacre. Mais ici, les ziggourats-miroirs de Lázaro Cárdenas scintillent avec la luminosité de la chair d’un géant, déviant le barrage nocturne de rêves en direction des avenidas qui attendent. La vente continue pendant les travaux, le monde n’a pas de fin. »
Extrait de : W. Gibson. « Lumiere virtuelle – Trilogie du pont. »
Gravé sur chrome par W. Gibson

Fiche de Gravé sur chrome
Titre : Gravé sur chrome (Tome 4 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1986
Traduction : J. Bonnefoy
Editeur : J’ai lu
Sommaire de Gravé sur chrome
- Johnny Mnemonic
- Fragments de rose en hologramme
- Le genre intégré
- Hinterland
- Etoile rouge, blanche orbite
- Hôtel new rose
- Le marché d’hiver
- Duel aérien
- Gravé sur chrome
Première page de Johnny Mnemonic
« Je glissai le fusil dans le sac Adidas, planqué sous quatre paires de chaussettes de tennis pour caler, pas du tout mon style, mais c’était le but visé : si on vous croit primaire, faites dans le technique ; si on vous croit technique, donnez dans le primaire. Moi, je suis du genre hypertechnique. Alors j’avais décidé d’être le plus primaire possible. Quoique, de nos jours, il faille être sacrément technicien, ne fût-ce que pour aspirer simplement à jouer les primaires. J’avais dû tourner moi-même dans un jet de laiton les douilles de 12 et les charger moi-même ; et pour ce faire, aller dénicher une vieille microfiche sur la manière de remplir à la main les cartouches ; j’avais dû me bricoler une presse à balancier pour emboutir
les amorces – délicat, tout ça. Mais j’étais sûr que ça marcherait.
Le rendez-vous était fixé à 23 : 00 au Drome, mais je descendis trois arrêts après la station la plus proche pour revenir sur mes pas à pied. Impeccable, la méthode.
Je me mirai dans la paroi latérale d’une machine à café : visage classique de Blanc, taillé à la serpe, avec une touffe de cheveux raides et noirs. »
Extrait de : W. Gibson. « Gravé sur Chrome – Conurb. »