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L’univers à l’envers par P. J. Farmer
Fiche de L’univers à l’envers
Titre : L’univers à l’envers
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1964
Traduction : D. Hersant
Editeur : J’ai lu
Première page de L’univers à l’envers
« Ils étaient deux à flotter dans le vide crépusculaire.
Enlacés, le menton de chacun appuyé sur l’épaule de l’autre, ils pivotaient autour d’un axe commun, dans un interminable tournoiement.
Autour d’eux (il n’existait ni haut ni bas), il n’y avait rien. Rien que l’air invisible qui les poussait vers le centre de la sphère, vers le soleil occulté par un nuage de poussière.
Jack Cull serrait étroitement contre lui Phyllis Nilstrom, tout en regardant fixement par-dessus l’épaule de celle-ci. Au bout d’un certain temps, impossible à déterminer avec précision en ce monde où le soleil restait toujours à la même place dans le ciel, il vit apparaître une petite tache. Son cœur se mit à battre à coups redoublés. Puis la tache grossit. Cull comprit qu’elle ne se dirigeait pas droit sur eux. »
Extrait de : P. J. Farmer. « L’univers à l’envers. »
Des rapports étranges par P. J. Farmer
Fiche de Des rapports étranges
Titre : Des rapports étranges
Auteur : Philip José Farmer
Date de parution : 1960
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu
Première page de Des rapports étranges
« — Regarde, mère ! La pendule tourne à l’envers.
Eddie Fetts désignait du doigt les aiguilles de l’horloge du tableau de commande.
— Le choc de l’accident a dû inverser le mouvement, répondit le Dr Paula Fetts.
— Comment est-ce possible ?
— Je suis incapable de te le dire. Je ne sais pas tout, mon fils.
— Oh !
— Allons ! Ne prends pas cet air déçu ! Ma spécialité, c’est la pathologie, pas l’électronique.
— Ne te mets pas en colère, mère. Je ne pourrais pas le supporter. Pas maintenant. »
Extrait de : P. J. Farmer. « Des rapports étranges. »
La maison des damnés par R. Matheson
Fiche de La maison des damnés
Titre : La maison des damnés
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 1971
Traduction : P. Reumaux
Editeur : J’ai lu
Première page de La maison des damnés
« Depuis 5 heures, ce matin-là, il pleuvait à verse. Un temps à la Brontë, pensa le Dr Barrett en réprimant un sourire. Tout lui donnait l’impression d’être un personnage sorti d’un roman noir à la mode : la pluie battante, le froid, les deux heures de trajet depuis Manhattan dans l’une des longues limousines noires de Deutsch, aux sièges capitonnés de cuir. L’interminable attente dans ce corridor où des hommes et des femmes qui faisaient à peine attention à lui entraient et sortaient en hâte de la chambre de Deutsch avec des mines affolées.
Il tira sa montre de la poche de sa veste et ouvrit le bottier. Il y avait plus d’une heure qu’il était là. Que diable Deutsch lui voulait-il ? Probablement quelque chose en rapport avec la parapsychologie. »
Extrait de : R. Matheson. « La maison des damnés. »
Dystopia par R. Matheson
Fiche de Dystopia
Titre : Dystopia
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 2000
Traduction : C. Perdereau
Editeur : J’ai lu
Sommaire de Dystopia
- Dystopia 1
- Photos souvenirs
- Photo voyance
- L’homme qui hurlait
- Vacances
- Tapage nocturne
- Rouge
- Stimulations
- Intrus
- Cache-cache
- Möbius
- La cité des rêves
- Vampire
- S’il vous plaît, aidez-moi
- Annulé
- Mutilator
- Banlieusards
- Oral
- Région de la chair
- La grande chute
- H.D.’s (3)
- Troisième souffle
- Ménage à trois
- Incorporation
- Le film
- Après la pluie …
- Manifeste
- L’homme idéal
- Chirurgie à mains nues
- Rupture
- Dystopia 2
- Whatever
- Les redoutables
- L’homme qui achetait par correspondance
- Agresseur
- Je suis toujours là
- Une chaleur d’enfer
- Yeux
- Obsolète
- Wyom …
- C’était écrit
- Chair de poule
- Enfant d’eau
- Impasse
- Groupies
- Mobile inconnu
- Lit de mort
- Poussière
- Sévices
- Vous peignez ?
- Nécrologie
- Etudes supérieures
- Le baratin
- Sirènes
- Quand on veut
- Hémorragie
- Entretien
- Barking sands
- Pense-bête
- Question de limite
- Coeur de l’hiver
- Echos
- D’autres vous-mêmes en Amérique
Première page de Photos souvenirs
« Assis.
Au café.
Pour trouver un peu de calme. La paix.
Je bois mon café. Mange mon burger. Mais il y a deux vieux pruneaux à côté qui ne veulent pas la fermer.
« J’adore celle-là. Regarde ça. » Elle a bien deux cents ans.
« Et regarde celle-là… bon sang. » Quatre cents ans, minimum.
Super.
Des vieilles qui regardent des photos. Pourquoi je ne me tire pas une balle ?
« Elle est mignonne, celle-là.
— Oui, hein ? »
Elles grignotent des salades de vieilles. Des escargots fossilisés en pantalons corsaire. J’ai des couteaux à la place des yeux. »
Extrait de : R. Matheson. « Dystopia. »
D’autres royaumes par R. Matheson
Fiche de D’autres royaumes
Titre : D’autres royaumes
Auteur : Richard Matheson
Date de parution : 2011
Traduction : P. Imbert
Editeur : J’ai lu
Première page de D’autres royaumes
« Commençons. Je ne m’appelle pas Arthur Black. Mon nom de famille, c’est White. Mon prénom ? Alexander. Mon éditeur a jadis décrété que le patronyme Alexander White ne cadrait pas avec l’auteur des vingt-six romans de la série Minuit – parmi lesquels on citera Carnage à minuit et Orgie cannibale à minuit, entre autres titres de bon goût. À l’époque, c’est lui qui m’a proposé le nom d’Arthur Black. J’ai eu le temps de m’y faire. J’avais besoin d’argent. Trois mille dollars le bouquin – trois mille cinq cents plus récemment. J’ai fait le dos rond.
Malgré la teneur discutable de mes trente ans de carrière littéraire, j’ai hésité à écrire ce livre. Pourquoi ? Parce que tout est vrai. »
Extrait de : R. Matheson. « D’autres royaumes. »
Victoria et les Staveney par D. Lessing
Fiche de Victoria et les Staveney
Titre : Victoria et les Staveney
Auteur : Doris Lessing
Date de parution : 2010
Traduction : P. Giraudon
Editeur : J’ai lu
Première page de Victoria et les Staveney
« La cour de récréation était déjà plongée dans une ombre glacée. En arrivant au portail, les gens regardaient dans la direction d’où s’élevaient les voix de deux groupes d’enfants. Il était malaisé de distinguer qui était qui. Une sorte d’instinct permettait aux enfants du groupe le plus important de reconnaître leurs proches parmi les arrivants, et ils se précipitaient vers eux, seuls ou par paires, afin qu’on les ramène à la maison. Deux enfants restaient isolés au milieu du terrain, lequel était entouré de hauts murs surmontés de tessons de verre. Ils faisaient beaucoup de bruit. Un petit garçon se démenait, distribuait des coups de pied à l’aveuglette, en hurlant :
— Il a oublié. J’avais bien dit à maman qu’il oublierait !
Une fillette essayait de le calmer et de le consoler. Lui était grand pour son âge, tandis qu’elle était fluette, la tête hérissée de nattes raides dont les rubans roses pendaient, amollis par l’humidité froide. Elle était plus vieille que lui, mais non plus grande. »
Extrait de : D. Lessing. « Victoria et les Staveney. »
Les grand-mères par D. Lessing
Fiche de Les grand-mères
Titre : Les grand-mères
Auteur : Doris Lessing
Date de parution : 2003
Traduction : I. D. Philippe
Editeur : J’ai lu
Première page de Les grand-mères
« De part et d’autre d’un petit promontoire surchargé de cafés et de restaurants s’étendait une mer folâtre mais modérée. Rien en tout cas qui approchât du véritable océan, lequel grondait et rugissait à l’extérieur du trou béant formé par l’arrondi de la baie et la barrière corallienne que tout le monde appelait – cela figurait même sur les cartes – Baxter’s Teeth. Qui était ce Baxter ? Bonne question, souvent posée, à laquelle répondait un parchemin artistement patiné accroché au mur du restaurant situé au bout du promontoire. Cet établissement occupait le plus bel emplacement, le plus élevé donc le plus prestigieux. Baxter’s était son nom; on racontait que l’arrière-salle de brique légère et de roseau avait été la hutte de Bill Baxter, qu’il l’avait bâtie de ses propres mains. Ce Baxter était un navigateur infatigable, un marin qui avait découvert par hasard cette baie paradisiaque et son petit cap rocheux. Des variantes plus anciennes de la légende mentionnaient aussi des indigènes pacifiques et hospitaliers. Mais d’où provenaient ces « Dents » accolées à son nom ? »
Extrait de : D. Lessing. « Les grands-mères. »
Le monde de Ben par D. Lessing
Fiche de Le monde de Ben
Titre : Le monde de Ben
Auteur : Doris Lessing
Date de parution : 2000
Traduction : M. Véron
Editeur : J’ai lu
Première page de Le monde de Ben
« Quel âge avez-vous ?
— Dix-huit ans. »
La réponse ne vint pas tout de suite car Ben redoutait ce qui, il le savait, allait arriver maintenant ; et en effet, derrière la vitre qui le protégeait du public, l’employé posa son stylo-bille sur le formulaire qu’il remplissait, puis, avec sur son visage une expression que Ben connaissait trop bien, examina son client d’un regard à l’amusement empreint d’impatience qui n’était pas tout à fait de la dérision. L’homme qu’il avait devant lui était petit, gros, ou en tout cas trapu. La veste qu’il portait était trop grande pour lui. Il devait avoir au moins quarante ans. Et ce visage ! C’était une large face aux traits grossiers, dont la bouche s’étirait en un grand sourire – qu’est-ce qu’il pouvait bien trouver de si fichtrement drôle ? -, un nez épaté aux narines dilatées, des yeux glauques avec des cils roux pâle, sous des sourcils en bataille de la même couleur. »
Extrait de : D. Lessing. « Le monde de Ben. »
La région du désastre par J. G. Ballard
Fiche de La région du désastre
Titre : La région du désastre
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1967
Traduction : P. K. Rey
Editeur : J’ai lu
Sommaire de La région du désastre
- Rêve d’oiseau
- La ville concentrationnaire
- L’homme subliminal
- Que s’éveille la mer
- Moins un
- Faux-fuyants
- Zone de terreur
- Trou d’homme n° 69
- L’homme impossible
Première page de Rêve d’oiseau
« L’aube s’est levée sur les corps des oiseaux morts luisant dans la lumière liquide du marais, leur plumage gris flottant sur les eaux calmes comme des nuages décrochés des cieux. Tous les matins, lorsque Crispin montait sur le pont de la vedette, c’était le même spectacle : des cadavres d’oiseaux voguant au fil des criques et des chenaux, des cadavres vieux de deux mois que le faible courant avait nettoyés de leurs plaies, et, longeant la rivière, la femme aux cheveux blancs qui vivait dans la maison abandonnée sous la falaise. Sur toute la longueur de la rive étroite, gisaient les grands oiseaux, plus gros que des condors, que la femme, sous le regard attentif de Crispin depuis la passerelle du bateau, foulait aux pieds en se baissant de temps à autre pour arracher une plume aux ailes déployées. Au terme de sa promenade, elle s’en retournait vers la maison vide à travers la prairie détrempée, les bras chargés de longues plumes blanches.
Au début, Crispin avait éprouvé un obscur sentiment de gêne à voir cette étrange femme descendre jusqu’à la grève et dépouiller tranquillement de leur plumage les cadavres d’oiseaux. »
Extrait de : J. G. Ballard. « La région du désastre. »
La plage ultime par J. G. Ballard
Fiche de La plage ultime
Titre : La plage ultime
Auteur : J. G. Ballard
Date de parution : 1964
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : J’ai lu
Sommaire de La plage ultime
- Un problème de rentrée
- Le géant noyé
- Fin de partie
- L’homme illuminé
- L’enclos des reptiles
- Le delta au crépuscule
- La plage ultime
- Fin fond
- Les danses du volcan
- Billenium
- Le Vinci disparu
Première page de Un problème de rentrée
« Toute la journée, ils avaient remonté le courant d’un train régulier, en s’arrêtant parfois pour relever l’hélice et couper les nœuds d’herbe, et vers trois heures de l’après-midi, ils avaient couvert quelque cent vingt kilomètres. Cinquante mètres plus loin, de part et d’autre de la vedette, les gorges abruptes du fleuve tropical surplombaient l’eau, entaillant le massif du Mato Grosso qui balayait l’Amazonie de Campos Buros au delta de l’Orénoque. Malgré leur progression – ils avaient quitté la station télégraphique de Très Buritis à sept heures ce matin-là –, le fleuve ne semblait guère vouloir rétrécir, ni altérer son débit. Obscure, immuable, la forêt suivait son cours : sa voûte aérienne cachait le soleil et, le long des rives, parait l’eau d’un lustre de velours noir. Parfois, le canal s’élargissait en une vaste étendue d’eau morte que de lents tourbillons huileux changeaient en miroir stagnant du ciel lointain, énigmatique ; çà et là des îlots de rondins de balsa pourris se réfractaient dans les strates de brume de chaleur, archipels à la dérive d’un rêve entr’aperçu. Puis le canal se resserrait et l’obscurité de la jungle enveloppait la vedette de sa fraîcheur. »
Extrait de : J. G. Ballard. « La plage ultime. »