Étiquette : L'arbre vengeur

 

Ceux de Midwinter par J. Buchan

Fiche de Ceux de Midwinter

Titre : Ceux de Midwinter
Auteur : John Buchan
Date de parution : 1923
Traduction : A.-S. Homassel
Editeur : L’arbre vengeur

Première page de Ceux de Midwinter

« La route, au début chemin de terre creusé d’ornières, ne fut bientôt plus qu’un sentier herbeux au milieu des chênes nains. Le jeune homme, las de se voir giflé par les branches des arbres, poussa une exclamation irritée avant d’arrêter sa monture et de s’accorder un moment de réflexion. Le voyage qu’il avait entrepris devait être aussi discret que rapide : mais ces deux exigences étaient-elles compa­tibles ? Le matin même, il avait contourné Banbury et la grand-route qui longeait les collines des Cotswolds, jusqu’à la jeune Tamise, tout juste sortie de sa source. On n’était pas loin du pays de Beaufort ; en ces temps singuliers, sans doute y aurait-il des langues envieuses, promptes à tourmenter les visiteurs. Cette même raison lui avait fait quitter la route d’Oxford, plus à l’est : de cette ville aux contrées du nord, la progression pouvait se révéler difficile, quand bien même le voyageur – un M. Andrew Watson des plus respectables – avait un conte tout prêt à l’usage : il était, pour l’occasion, un commerçant en charbon de mer originaire de Newcastle. Sa prudence cependant semblait l’avoir conduit trop à l’est, en plein cœur d’une contrée aux forêts enchevêtrées. »

Extrait de : J. Buchan. « Ceux de Midwinter. »

L’aiguille de Costigan par J. Sohl

Fiche de L’aiguille de Costigan

Titre : L’aiguille de Costigan
Auteur : Jerry Sohl
Date de parution : 1953
Traduction : F. Grove
Editeur : L’arbre vengeur

Première page de L’aiguille de Costigan

« La neige l’accueillit à son retour. Une neige de janvier crissante, poudreuse, glacée. Il l’apercevait au travers des vitres du taxi et par avance en redoutait le contact.
C’était la neige typique de Chicago et Devan Traylor savait ce que cela signifiait. À l’image de la cité, elle était envahissante, infiltrant un froid perçant par les trous de serrure, se glissant jusque sous les portes pour déposer sur le plancher d’humides témoins de sa présence. C’était le genre de temps qui mobilisait tous les hommes de corvée disponibles dans la ville pour lutter contre l’enneigement et garder les rues ouvertes à la circulation des voitures.
Une voix féminine pleine d’anxiété l’avait rappelé d’urgence de la Floride. Des événements importants, voire menaçants, étaient sur le point d’éclater.
Jamais avant ce jour la neige ne lui avait paru aussi détestable, pensa Devan. C’est dans sa villa au bord de la mer que l’impérieux appel téléphonique l’avait alerté. »

Extrait de : J. Sohl. « L’aiguille de Costigan. »

Un homme chez les microbes par M. Renard

Fiche de Un homme chez les microbes

Titre : Un homme chez les microbes
Auteur : M. Renard
Date de parution : 1928
Editeur : L’arbre vengeur

Première page de Un homme chez les microbes

« La salle est aux couleurs du clair de lune : bleu et argent. Elle sent le salon fleuri. Les fauteuils vous y reçoivent, tant leur souplesse est nonpareille, avec une amoureuse sollicitude. On est tous, ma chère, en grand tralala, vu le prix des places qui provoque le smoking et suscite le déshabillé maximum. Enfin, des demoiselles d’une affolante beauté s’occupent de vous, l’œil distrait ; c’est les ouvreuses.
Mais trois coups sont frappés, traditionnels au point que cela surprend et divertit. Trois coups, il est vrai, d’on ne sait quoi, on ne sait où. D’une cloche, vous diriez : « L’Angélus ? » Nul n’y songe, pardi ! D’ailleurs, l’orchestre, bayreuthment invisible, lâche tout soudain l’une de ces dissonances dont l’ambiguïté vous laisse pantois. Et, juste en même temps, — zing ! — la lumière baisse d’un ton.
Autre accord (si l’on peut dire) — zong ! — et demi-ténèbres.
La nuit ? Non, l’écran, lune rectangulaire, parallélogramme de clarté vide. »

Extrait de : M. Renard. « Un homme chez les microbes. »