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Le livre des ombres par Serge Lehman

Fiche de Le livre des ombres

Titre : Le livre des ombres
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 2005
Editeur : L’Atalante

Sommaire de Le livre des ombres

  • Le livre des ombres
  • La maison de l’Avatar
  • Apothéose du Punisseur
  • Katoptron
  • Les singes
  • L’inversion de polyphème
  • Sur l’échine de la Grande Ourse
  • Un songe héliotrope
  • Nulle part à Liverion
  • Panique sur Darwin Alley
  • Un clou chasse l’autre
  • Le signe du Picte
  • Le collier de Thasus
  • La perle
  • Le temps des Olympiens
  • Le jeu du Dispatcheur
  • Le vide, le silence et l’obscur
  • La route du Grand Dehors
  • Dans l’abîme
  • Cinq tuniques blanches
  • Le chasseur dans l’Escalier
  • Le livre des ombres
  • Les mularis
  • L’hypothèse de Russo
  • La sidération
  • En attendant le gel

Première page de Le livre des ombres

« Il fallait bien que ce texte ait une histoire particulière. Selon moi, c’est le plus ancien de la série (je veux dire celui qui remonte le plus loin dans le temps) et c’est pourquoi il doit être lu en premier. Le grand mystère, c’est que personne dans le Pli ne le connaît. Il n’est à l’origine d’aucune fondation de ville ou de village et n’a donc jamais été raconté. Pourtant, il contient une information d’une valeur incalculable sur un problème qui hante tous les théologiens du Pli.
C’est Barthélémy de Lesseps qui l’a découvert dans l’agglomérat qui s’étend sous la route, entre La Faille et Lotus ; il y faisait des fouilles dans l’espoir de découvrir d’autres fractes de la série « grand-duché de Varsovie » (espoir récompensé jusqu’à un certain point, mais j’y reviendrai plus loin). Je me souviendrai longtemps de sa mine éberluée quand il est entré dans la maison que Fall me prête à Qamar. Il a jeté quelque chose sur la table où je travaillais et s’est écrié : « Regarde ça, Orson. »

Extrait de : S. Lehman. « Le livre des ombres. »

Les enfants de la terreur par Johan Heliot

Fiche de Les enfants de la terreur

Titre : Les enfants de la terreur
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2022
Editeur : L’Atalante

Première page de Les enfants de la terreur

« Les rumeurs d’invasion flottaient dans l’air depuis plusieurs saisons, aussi tenaces que le brouillard et le gel arrivés à la fin de cet automne sur les quais de la Tamise et dans les ruelles sordides du vieux cœur de Londres. Les gazettes en faisaient leurs choux gras, excitant la fibre patriotique des sujets de George III. Les habitants de la capitale ne se montraient pas les moins enclins à maudire l’encombrant voisin continental et ses agaçantes prétentions de conquête. Dix ans plus tôt, seulement, la blague aurait fait rire dans les bouges de Whitechapel autant qu’à la Chambre des lords de Westminster. La concorde régnait alors entre la France et l’Angleterre, ainsi qu’une mutuelle admiration. Les échanges d’idées comme de marchandises animaient le commerce des deux plus grandes nations d’Europe. Puis la Bastille était tombée sous l’assaut des révolutionnaires, et tout le reste n’avait pas tardé à suivre…

Ballottée par les cahots de la voiture, Geneviève ressassait les malheurs de l’époque, dont elle aurait pu s’accommoder s’ils n’avaient été la cause directe des siens propres. »

Extrait de : J. Heliot. « Les Enfants de la Terreur. »

Frankenstein 1918 par Johan Heliot

Fiche de Frankenstein 1918

Titre : Frankenstein 1918
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2018
Editeur : L’Atalante

Première page de Frankenstein 1918

« Anvers fut l’endroit d’un tournant décisif dans l’évolution des combats qui conduisirent l’Europe, d’abord, puis le monde à la Guerre terminale, même si bien peu parmi les plus influents décisionnaires politiques et militaires de l’époque en eurent l’intuition. Aujourd’hui encore, les tenants et aboutissants de cette histoire secrète, comme on la nomme parfois avec un brin de condescendance chez mes collègues plus éminents, demeurent ignorés, sinon méprisés.
Ce document, fruit de longues années de recherches, d’entrevues, de lectures et de compilations des données disponibles, saura, je l’espère, apporter à ses lecteurs (s’il s’en trouve !) l’éclairage nécessaire à la compréhension des événements qui ont plongé nos sociétés dans l’Ère hivernale – avant la venue du Dégel salvateur.
On me pardonnera le jeu de mots de cet incipit, au regard de la gravité du sujet abordé, mais le principal responsable du revirement évoqué ne manquait pas d’humour, voire d’une certaine légèreté, même au plus fort des nombreuses crises qu’il eut à affronter au long de son incomparable carrière – incomparable bien qu’obscure pour le public. »

Extrait de : J. Heliot. « Frankenstein 1918. »

L’archipel céleste par Johan Heliot

Fiche de L’archipel céleste

Titre : L’archipel céleste (Tome 3 sur 3 – La quête d’espérance)
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2010
Editeur : L’Atalante

Première page de L’archipel céleste

« La brise soufflait de l’intérieur des terres, poussant Espérance vers le large. Ses estomacs gonflés à bloc, le vaisseau vivant avait presque triplé de volume. À bord, chacun avait retenu son souffle quand il avait pris son envol. Légyria, capitaine en titre, avait manifesté sa stupéfaction :

— Comment est-ce possible ?

La jeune femme avait hérité le commandement d’Espérance de son père, le grand Ellerios. Elle sillonnait le cœur du Territoire depuis sa plus tendre enfance, transportant des marchandises d’oasis en oasis. Il avait fallu l’irruption d’Izaïn, mystérieux jeune naufragé du désert, pour qu’elle découvre les prouesses dont son navire était capable. D’abord, le garçon avait convaincu Espie de nager dans les eaux limoneuses de l’Ephrat, le grand fleuve qui se jetait dans la mer des pirates de fer. Et voilà qu’il réussissait un nouveau miracle, aérien cette fois.

— C’était la seule solution, répondit simplement Izaïn.

Il avait raison. Espérance était prise au piège dans le port de Hujin, sous contrôle des steamers pirates. Son unique salut résidait dans une fuite par la voie des airs. Mais cela n’expliquait pas comment Izaïn s’y était pris. »

Extrait de : J. Heliot. « L’archipel céleste. »

Les pirates de fer par Johan Heliot

Fiche de Les pirates de fer

Titre : Les pirates de fer (Tome 2 sur 3 – La quête d’espérance)
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2010
Editeur : L’Atalante

Première page de Les pirates de fer

« Une partie de la falaise s’était effondrée. Un amas de rochers bloquait l’entrée de la gorge. Les hommes bleus observaient le désastre depuis le sommet du plateau qui dominait le désert. Ils avaient marché toute une nuit pour arriver jusque-là, empruntant des passages connus des seuls habitants de Terg’elben. Il fallait être né et avoir grandi dans l’oasis pour être capable de les suivre là où ils étaient passés. De même qu’il fallait un œil exercé et une ouïe développée pour repérer leur présence.

Perchés sur un surplomb, fondus dans l’ombre du petit jour, ils attendirent patiemment l’apparition du soleil au-dessus des dunes de sable rouge. Le grand disque orangé émergea peu à peu de l’autre côté du monde. Sa lumière incendia l’horizon, puis le brasier se propagea dans toutes les directions. Bientôt, le désert parut flamboyer.

Les traces abandonnées par ceux qui avaient déclenché l’écroulement de la falaise apparurent avec évidence. Elles menaient tout droit au chaos rocailleux amoncelé sous les pieds des hommes bleus. »

Extrait de : J. Heliot. « Les pirates de fer. »

Izaïn, né du désert par Johan Heliot

Fiche de Izaïn, né du désert

Titre : Izaïn, né du désert (Tome 1 sur 3 – La quête d’espérance)
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2009
Editeur : L’Atalante

Première page de Izaïn, né du désert

« Le môme tenait bon, incrusté dans le sillage d’Espérance depuis deux jours et bientôt autant de nuits. Orso l’observait depuis le fond d’une poche à sommeil ouverte en poupe. Le bosco était douillettement installé sur une couche d’un moelleux duvet qui ne tarderait pas à se résorber avec l’augmentation de la température. Comme chaque matin, il profitait de ce court instant de tranquillité avant le début d’une nouvelle journée de labeur sous les ordres du capitaine d’Espérance. Il venait tout juste de se réveiller et s’apprêtait à prendre son quart.

Mais avant cela, Orso avait voulu vérifier si le gamin avait ou non abandonné. Force était de constater qu’il s’accrochait à la vie avec une résolution admirable. Nombre d’autres avaient péri dans le sillage bien avant lui, sans parvenir à grimper à bord. Leurs os blanchissaient désormais sous une épaisse couche de sable rouge.

Le bosco fut obligé d’admettre que ce naufragé-là était plutôt coriace. Pourtant, vu depuis la poupe, aux premières lueurs de l’aube, il n’avait pas l’air bien épais ni très haut. »

Extrait de : J. Heliot. « Izaïn, né du désert. »

Forban ! par Johan Heliot

Fiche de Forban !

Titre : Forban ! (Tome 2 sur 2 – Alexia Dumas)
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2013
Editeur : L’Atalante

Première page de Forban !

« Parce qu’il était sans pitié, on le craignait dans toute la Caraïbe. Son nom faisait trembler les marins honnêtes aussi bien que les flibustiers, ces fripouilles sans foi ni loi habituées au pillage et au rançonnage. Les gouverneurs des îles et des provinces avaient mis sa tête à prix, mille livres, non, plutôt dix mille ! Dès que paraissait à l’horizon son pavillon, la terreur s’emparait des équipages. Son drapeau était rouge comme le sang versé et s’ornait du crâne d’un squelette grimaçant, promesse d’une mort certaine en cas de résistance. Mais personne n’aurait osé engager le combat contre lui. Car il était le terrible capitaine Dumas et rien ne lui faisait peur, pas même le diable qui, disait-on, s’enfuyait en entendant prononcer son nom…

— Jonas, crénom ! Vas-tu répondre, à la fin ? Où te caches-tu, marmouset ?

Ce n’était pas la voix du diable, en l’occurrence, mais celle du vieux Touratier qui l’apostrophait depuis le pont. Allongé sur la grande hune, Jonas entrouvrit l’œil. »

Extrait de : J. Heliot. « Forban !. »

Flibustière ! par Johan Heliot

Fiche de Flibustière !

Titre : Flibustière ! (Tome 1 sur 2 – Alexia Dumas)
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2012
Editeur : L’Atalante

Première page de Flibustière !

« — J’aperçois le pavillon noir ! annonça la vigie depuis son nid haut perché au sommet du grand mât.

Ce fut aussitôt le branle-bas dans l’entrepont de La Destinée, trois-mâts barque en provenance de La Rochelle. Au son de la cloche et des cris du maître d’équipage, matelots et moussaillons, charpentiers et calfats tombèrent de leur hamac, encore ensommeillés mais déjà prêts au combat.

Sur le pont principal, les hommes de quart se rassemblèrent sous la dunette pour recevoir les ordres du capitaine. Pendant ce temps, les officiers faisaient procéder à la distribution des armes. Fusils, pistolets et grenades passaient de main en main. Ceux qui n’étaient pas servis se contenteraient de leur couteau, sinon d’un gourdin improvisé.

Le lieutenant Chassagne fit irruption dans la cabine réservée aux passagers sans avoir pris la peine de frapper, ce qui témoignait de sa nervosité.

— Il va y avoir du grabuge avec les pirates. Le capitaine m’envoie pour veiller sur vous. »

Extrait de : J. Heliot. « Flibustière. »

La mécanique du talion par Laurent Genefort

Fiche de La mécanique du talion

Titre : La mécanique du talion
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 2003
Editeur : L’Atalante

Première page de La mécanique du talion

« LES TROIS HOMMES et le robot ne se pressaient pas. Sûrs d’eux, ils pistaient Léodor Kovall à distance à travers la ville.

Les poumons en feu, ce dernier ne courait plus. Haletant, il n’avait plus que la force de marcher.

Ils me forcent à fuir. Ils m’humilient, moi, le chef de la sécurité de Larsande !

Comme si ce titre signifiait encore quelque chose.

Un sursaut de fierté faillit le faire pivoter pour affronter ses poursuivants, mais l’image de ce que ses lieutenants avaient subi lui revint en mémoire – Anoun, Draco, Halmet… tous morts – et il se remit à clopiner avec l’énergie du désespoir. Ses pas provoquèrent la fuite d’un tromperat dodu qui lézardait sur le bord du trottoir. Une solitude effrayante écrasait Larsande. Depuis le début de la traque, les rues étaient silencieuses, comme si tout le monde s’était donné le mot.

L’immeuble d’Anoun se trouvait à deux pas. Kovall avait un passe. Il y trouverait peut-être une arme. Non pour se défendre mais pour se supprimer avant qu’ils ne le prennent et s’épargner ainsi des souffrances sans nom. »

Extrait de : L. Genefort. « La mécanique du talion. »

Les croix en feu par Pierre Pelot

Fiche de Les croix en feu

Titre : Les croix en feu
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1992
Editeur : L’atalante

Première page de Les croix en feu

« Un clou rouillé et tordu retenait encore la planche au tronc de l’arbre. Sur le morceau de bois rongé par les vers on pouvait lire, en grosses lettres peintes au pochoir :
 
Canetown
300 habitants

Le reste, en admettant qu’il y en eût un, était parti avec la seconde planche de la pancarte.
Scébanja descendit de cheval. Avec un coin de son foulard rouge, il essuya la sueur qui lui perlait au front, et poussa un long soupir. Un moment, il contempla l’inscription sur la planche, un demi-sourire sur ses lèvres épaisses, puis son regard erra sur les alentours. Il ne voyait pas encore la ville mais pouvait déjà la deviner derrière le gros boqueteau, au bout de la piste, bien assise comme toujours dans le creux des collines. »

Extrait de : P. Pelot. « Les croix en feu. »