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La mort en guenilles par G. J. Arnaud

Fiche de La mort en guenilles

Titre : La mort en guenilles (Tome 6 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 2000
Editeur : L’Atalante

Première page de La mort en guenilles

« On appelait ce déluge des giboulées de printemps mais c’était une pluie glacée qui tombait sur ce quartier de l’Est parisien où le petit Savoyard Vincent Pergotti cherchait l’impasse Saint-Sabin, un cul-de-sac pas aisé à trouver, lui avait-on dit dans l’estaminet où il avait demandé son chemin. Son sac pesait lourd à son épaule avec son hérisson, ses raclettes. On lui avait assuré que c’était une grande cheminée à l’ancienne qui l’attendait et non un de ces conduits modernes terminés sur le toit par des mitres en poterie ne permettant pas de sortir à l’air libre pour respirer un bon coup et se rincer les poumons. On lui avait promis cinq francs à condition que le travail soit effectué avec le plus grand soin, à la raclette principalement. Oui, mais à six heures du soir en mars il commençait de faire nuit et Vincent avait emporté des rats-de-cave pour s’éclairer. Il les avait volés à son maître ramoneur Jéricho le Merlous. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « La mort en guenilles – Hyacinthe et Narcisse. »

Le voleur de tête par G. J. Arnaud

Fiche de Le voleur de tête

Titre : Le voleur de tête (Tome 5 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 2000
Editeur : L’Atalante

Première page de Le voleur de tête

« PLACE DE GRÈVE, une dizaine de personnes attendaient sous la pluie, doutant que l’exécution eût lieu par un temps pareil. Le calme de l’endroit ajoutait à leur perplexité lorsqu’un grand fourgon tiré par deux percherons arriva. Quatre hommes robustes en bourgerons noirs, debout sur les marche-pieds, en sautèrent, ouvrirent les deux portes arrière. Ils en tirèrent de lourds madriers, des planches.

— Voilà les hussards de la Veuve, lança le marchand de vin chaud qui désespérait de faire des affaires ce matin-là de novembre, par un temps aussi humide qui découragerait plus d’un badaud. Par « hussards de la Veuve » il désignait à la fois les aides du bourreau et la sinistre machine qu’ils allaient dresser, la guillotine.

Un marchand de parapluies en papier huilé essayait de vendre sa marchandise accrochée par les dragonnes à ses bras, mais le petit groupe humain immobile sur la place lui arrachait des grimaces. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le voleur de tête – Hyacinthe et Narcisse. »

Le Prince des ténèbres par G. J. Arnaud

Fiche de Le Prince des ténèbres

Titre : Le Prince des ténèbres (Tome 4 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1999
Editeur : L’Atalante

Première page de Le Prince des ténèbres

« Avec un flair extraordinaire d’enfant des rues, Séraphine, saute-ruisseau chez les frères Roquebère, avoués rue Vivienne, fut convaincue, dès la publication des ordonnances contre la liberté de la presse dans Le Moniteur du 26 juillet 1830, que Paris et peut-être la France entière allaient connaître des événements révolutionnaires. Malgré son jeune âge, tout juste quinze ans, la flamme de l’insurrection s’empara de son corps et de son esprit. Elle vibrait d’impatience retenue, voulait rejoindre les faubourgs où levait comme un pain noir la colère populaire, elle voulait marcher et crier avec les défenseurs de la liberté, s’imaginait portant à bout de bras le drapeau tricolore. Elle parvint à se maîtriser, continua de livrer les placets et les exploits, mais à la nuit elle disparut.

Il régnait une grande agitation porte Saint-Denis et le drapeau blanc, accroché à l’arc de la porte, avait été remplacé par le drapeau tricolore. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le prince des ténèbres – Hyacinthe et Narcisse. »

La congrégation des assassins par G. J. Arnaud

Fiche de La congrégation des assassins

Titre : La congrégation des assassins (Tome 3 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1999
Editeur : L’Atalante

Première page de La congrégation des assassins

« Les fortes pluies de la fin mars avaient provoqué de graves inondations dans la région de Sens, et les diligences et voitures de poste se trouvèrent immobilisées à la tombée de la nuit dans un relais en pleine campagne. Comme l’expliqua le maître de poste, il était possible de continuer sa route mais mieux valait attendre le jour que prendre le risque de verser et de se noyer.

Faisant contre fortune bon cœur, un Parisien, M. Danancier, certain d’avoir un bon lit dans un cabinet étroit, certes, mais où il dormirait seul, commanda un souper fin qu’il attendit en lisant les quelques journaux mis à sa disposition.

Peu après il lia connaissance avec son voisin de table, un certain Mirabel, voyageur de commerce qui vendait des almanachs, des écritoires, des plumes en fer et toutes sortes de marchandises contenues dans deux portemanteaux de bonne taille qui pour l’heure se trouvaient dans la salle d’auberge. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « La congregation des assassins – Hyacinthe et Narcisse. »

Le rat de la Conciergerie par G. J. Arnaud

Fiche de Le rat de la Conciergerie

Titre : Le rat de la Conciergerie (Tome 2 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1998
Editeur : L’Atalante

Première page de Le rat de la Conciergerie

« Malgré le froid et la neige de cet hiver mémorable de 1830, le vieux Gaston Lamercie se fit transporter en fiacre jusqu’à la Salpêtrière où son vieil ami Horace Kellman se trouvait hospitalisé depuis l’automne pour une vilaine affaire de gangrène qui refusait de guérir. On lui avait coupé les orteils pour commencer, puis le pied gauche, et le mal gagnait toujours les parties hautes de son corps d’octogénaire.

L’ancien clerc d’avoué parcourut non sans frémir les immenses couloirs glacés et puants avant d’atteindre la salle où son vieil ami, désormais couché, partageait avec quarante autres malades les affres de la souffrance.

— Mon brave Gaston, murmura l’alité, te voilà avec ce froid, cette neige… Comment as-tu fait pour venir de Notre-Dame-de-Nazareth jusqu’ici ? Cela représente une belle trotte. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Rat de la Conciergerie – Hyacinthe et Narcisse. »

L’homme au fiacre par G. J. Arnaud

Fiche de L’homme au fiacre

Titre : L’homme au fiacre (Tome 1 sur 6 – Hyacinthe et Narcisse)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1998
Editeur : L’Atalante

Première page de L’homme au fiacre

« En cette fin de l’année 1829, une pluie mêlée de neige tombait sur Paris. Marchant en direction des grilles de L’Observatoire, un homme, plié en deux sous le poids d’une grosse caisse attachée à ses épaules, frottait ses mains pincées par le froid tout en se réjouissant sans retenue de ce qui l’attendait un peu plus loin. Une vieille matelassière qui rentrait chez elle en poussant sa machine s’arrêta pour se signer à la vue de l’individu et grommela, à l’abri de son capuchon, quelque chose comme « pauvres
chérubins ».

L’homme à la caisse continua en direction de la porte de Fontainebleau, fit bientôt un détour dans un chemin boueux qui le conduisit à une masure en torchis, consolidée de planches goudronnées jusqu’à hauteur de l’étage. C’était l’estaminet de la mère Bachelin, où, le vendredi soir, on trouvait non seulement de la soupe au lard et du boudin grillé mais le punch offert par la veuve à ses habitués. Lui n’aimait que le vin. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « L’homme au fiacre – Hyacinthe et Narcisse. »

Spartacus par H. Fast

Fiche de Spartacus

Titre : Spartacus
Auteur : H. Fast
Date de parution : 1960
Traduction : J. Rosenthal
Editeur : L’Atalante

Première page de Spartacus

« On rapporte que, dès le milieu du mois de mars, la grand-route qui mène de Rome, la Ville Éternelle, à la cité, plus petite certes, mais guère moins ravissante, de Capoue, fut réouverte à la circulation ; ce qui ne veut point dire que le trafic y reprit aussitôt son volume habituel. Il faut bien en convenir, durant ces quatre dernières années, nulle route de la république n’avait connu ce flux paisible de voyageurs et de marchandises qu’on pouvait s’attendre à y rencontrer. Ce n’étaient partout que perturbations plus ou moins graves et l’on pourrait affirmer sans exagération que la route de Rome à Capoue offrait une image assez exacte de cet état de choses. On a dit non sans raison que la situation à Rome dépend de celle des routes : si les routes connaissent la paix et la prospérité, ainsi en va-t-il de la ville.

On afficha donc aux quatre coins de Rome que tout citoyen libre ayant affaire à Capoue était autorisé à s’y rendre en voyage d’affaires, mais on n’encourageait pas pour le moment les voyages d’agrément vers cette charmante station. »

Extrait de : H. Fast. « Spartacus. »

Oméga par J. McDevitt

Fiche de Oméga

Titre : Oméga (Tome 4 sur 4 – Les machines de Dieu)
Auteur : J. McDevitt
Date de parution : 2003
Traduction : F. Reichert
Editeur : L’atalante

Première page de Oméga

« Automne 2230.
 
C’était le plus majestueux assemblage d’édifices qu’eût jamais vu David Collingdale. Flèches, dômes et polygones jaillissaient de la neige et de la glace. Des passerelles s’élançaient entre les tours ou du moins leurs décombres. Nombre d’entre elles s’étaient effondrées. On apercevait des pyramides et des places dégagées qui, sans doute, étaient jadis des cours ou des parcs. Un obélisque marquait le centre de la ville. C’était un lieu hors du temps, pétrifié, préservé par les siècles, un paysage qui aurait pu être dessiné par Montelet. Une ville de verre et de cristal et, à une époque plus douce, d’arbres en fleur, de haies ciselées et de bois accueillants. Débarquez là au bon moment, quand sa lune géante, grosse une fois et demie comme Luna, figurait encore dans le ciel, et vous auriez pu vous imaginer que s’y dressait de nuit la cité céleste de Walhalla, d’Argolis ou d’El Dorado. »

Extrait de : J. McDevitt. « Les machines de Dieu – Oméga. »

Chindi par J. McDevitt

Fiche de Chindi

Titre : Chindi (Tome 3 sur 4 – Les machines de Dieu)
Auteur : J. McDevitt
Date de parution : 2002
Traduction : F. Reichert
Editeur : L’atalante

Première page de Chindi

« Juin 2220

Le Benjamin L. Martin – le Benny pour son capitaine et ses passagers – orbitait autour d’une étoile à neutrons (no VV651107 du catalogue), à la limite de son territoire de surveillance, lorsqu’il entra dans les manuels d’histoire.
Son capitaine était Michael Langley, six fois marié et père de trois enfants, ex-drogué réhabilité, étudiant en théologie, comédien et musicien amateur, avocat radié du barreau. Langley semblait avoir vécu une demi-douzaine d’existences différentes au bas mot, ce qui, bien entendu, n’était pas trop difficile dans la mesure où une remarquable vitalité n’était pas rare au cours du second, voire du troisième siècle.
L’équipe de reconnaissance du vaisseau se composait de onze spécialistes de diverses branches, physiciens, géologues, planétologues, climatologues et autres experts en quelques domaines ésotériques. »

Extrait de : J. McDevitt. « Les machines de Dieu – Chindi. »

Deepsix par J. McDevitt

Fiche de Deepsix

Titre : Deepsix (Tome 2 sur 4 – Les machines de Dieu)
Auteur : J. McDevitt
Date de parution : 2001
Traduction : F. Reichert
Editeur : L’atalante

Première page de Deepsix

« 1er octobre 2204

« Ils sont entrés par là. » Sherry pointa du doigt.

L’après-midi était mortellement calme et silencieuse. Le soleil roulait dans un ciel sans nuages. Ce n’était pas, bien sûr, un soleil très brillant. Le poudreux Nuage de Quiveras, au sein duquel ce système stellaire avait dérivé pendant trois mille ans, le lui interdisait. Randall Nightingale observa les arbres qui l’entouraient, le fleuve et la plaine qui s’étiraient derrière lui et médita sur la rareté des jours d’été à l’équateur.

Il se repassa les cris dans sa tête. Et le staccato des déflagrations du pulseur.

Cookie, son pilote, était en train de vérifier son arme. Tatia secouait la tête en se demandant comment Cappy avait pu se montrer assez stupide pour s’éloigner. Elle était rousse, jeune et taciturne. Son expression habituellement affable avait viré au maussade. »

Extrait de : J. McDevitt. « Les machines de Dieu – Deepsix. »