Étiquette : Le Masque
Les voix de Skaith par L. Brackett

Fiche de Les voix de Skaith
Titre : Les voix de Skaith (Tome 1 sur 3 – Skaith)
Auteur : L. Brackett
Date de parution : 1974
Traduction : M. Rosenthal
Editeur : Le Masque
Première page de Les voix de Skaith
« Ce fut du tender desservant le port spatial de la lune que Stark vit Pax pour la dernière fois ; et jamais il ne l’avait vue aussi bien. Pax est la principale planète habitable de Vega. C’est aussi une métropole ; ce monde baptisé avec un espoir si précaire se vante avec orgueil que pas un grain de blé n’y germe et que pas un seul objet utile n’y est fabriqué.
La ville s’élance dans le ciel. Elle s’étend sur tous les terrains et même sur de petites mers. Elle s’enfonce sous le sol, niveau après niveau. De grandes superficies sont spécialement conditionnées et équipées pour des non-humains. Tout vient de l’extérieur. Tout le nécessaire est expédié aux docks lunaires, d’où les tenders de ravitaillement partent pour Pax. Rien ne vit sur Pax, sauf des fonctionnaires, des diplomates et des ordinateurs. »
Extrait de : L. Brackett. « Skaith – Les voix de Skaith. »
Le voyageur de l’inconnu par P. K. Dick

Fiche de Le voyageur de l’inconnu
Titre : Le voyageur de l’inconnu
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1960
Traduction : F. Robinet
Edition : Le Masque
Première page de Le voyageur de l’inconnu
« Les spires lui étaient étrangères ; inconnues, les couleurs. Un instant, la terreur l’envahit au point de l’étouffer. Puis, de nouveau, le calme… Il respira à pleins poumons l’air vif de la nuit et essaya de reprendre le vent.
Il était debout sur le flanc d’un coteau mangé de ronces et de lambrusques. Il était vivant – et tenait toujours à la main sa mallette grise en métal. Il écarta des sarments de vigne sauvage et s’avança prudemment à pas lents. Les étoiles scintillaient dans le firmament. Dieu merci. Des étoiles familières…
Familières ? Non.
Il ferma les yeux et ne les rouvrit que lorsqu’il eut retrouvé ses esprits. Puis, la poignée de sa mallette serrée entre ses doigts, il continua péniblement de descendre le versant en direction des spires illuminées qui semblaient se dresser à un mille environ devant lui.
Où se trouvait-il ? Et pourquoi était-il là ? Quelqu’un l’avait-il amené puis abandonné à cet endroit ? Dans quel but ? »
Extrait de : P. K. Dick. « Le voyageur de l’inconnu. »
Le prisme du néant par P. K. Dick

Fiche de Le prisme du néant
Titre : Le prisme du néant
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1974
Traduction : M. Deutsch, I. Delord
Edition : Le Masque
Première page de Le prisme du néant
« Le mardi 11 octobre 1988, le show Jason Taverner fut trop court de trente secondes. Le technicien posté derrière la vitre de plastique de la régie stoppa le générique de fin sur l’écran vidéo, puis fit signe à Jason Taverner qui, déjà, se préparait à quitter le plateau. Il tapota son poignet et montra sa bouche.
— Continuez à nous envoyer vos cartes et vos lettres d’encouragement, les amis, dit mielleusement Jason dans le micro. Et maintenant restez à l’antenne pour Les aventures de Scotty, le chien extraordinaire.
Le technicien sourit, Jason lui rendit son sourire. Après un déclic, l’image et le son furent coupés. Leur programme d’une heure de variétés, qui arrivait en deuxième position à l’indice d’écoute des meilleures émissions télévisées de l’année, était achevé. Tout s’était bien passé.
— Où avons-nous perdu une demi-minute ? demanda Jason à son invitée spéciale de la soirée, Heather Hart.
Cela l’intriguait. Il aimait chronométrer lui-même ses shows.
— Minou, ce n’est pas grave. »
Extrait de : P. K Dick. « Le prisme du néant. »
L’homme variable par P. K. Dick

Fiche de L’homme variable
Titre : L’homme variable
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1957
Traduction : M. Rosenthal
Editeur : Le Masque
Sommaire de L’homme variable
- L’homme variable
- Deuxième variété
- Rapport minoritaire
Première page de L’homme variable
« Reinhart, préfet de Sécurité, gravit d’un pas rapide les marches du perron et pénétra dans le palais du Conseil. Les gardes s’écartèrent avec empressement, et il entra dans l’immense salle qui lui était familière, remplie de gigantesques machines bourdonnantes. Visage maigre intensément attentif, yeux brillants d’émotion, Reinhart fixa l’ordinateur central SRB et lut les chiffres des voyants éclairés.
— Gain net pour le dernier trimestre, remarqua Kaplan, le chef de labo. – Il sourit fièrement, comme s’il en était personnellement responsable. – Pas mal, Préfet.
— Nous les rattrapons, rétorqua Reinhart, mais beaucoup trop lentement. Nous devrons finir par y aller… et sans tarder.
Kaplan était d’humeur loquace. »
Extrait de : P. K. Dick. « L’homme variable. »
J’ai d’autres brebis … par Raymond F. Jones et Lester Del Rey

Fiche de J’ai d’autres brebis …
Titre : J’ai d’autres brebis …
Auteur : Lester del Rey et Raymond F. Jones
Date de parution : 1978
Traduction : G. Lebec
Editeur : Le Masque
Première page de J’ai d’autres brebis …
« Le commandant Cromar se pencha sur la table qui faisait face aux écrans ; ceux-ci lui permettaient d’embrasser d’un seul regard l’ensemble des soutes situées dans les vastes profondeurs du vaisseau. La Création, se disait-il, devait avoir eu quelque ressemblance avec le chargement d’un astronef ; l’extrême soin qu’on y apportait, afin de s’assurer de la présence à bord de tout ce qui était nécessaire à la survie pour la durée d’un long voyage, n’était pas sans évoquer l’œuvre du Keelong qui avait soigneusement agencé les éléments constitutifs de la planète afin de la préparer pour ses habitants. Il fit la grimace : telle serait, du moins, la manière dont l’Ama décrirait les choses.
Il se demandait qui allait être désigné pour superviser le voyage. Il ne voulait pas courir le risque d’affrontements entre des rebelles et un prêtre à cheval sur les principes ; aussi avait-il demandé au capitaine Mohre d’être particulièrement vigilant quant à l’orthodoxie de l’équipage qu’il recrutait. »
Extrait de : R. F. Jones & L. Del Rey. « J’ai d’autres brebis … »
La semence de la Terre par R. Silverberg

Fiche de La semence de la Terre
Titre : La semence de la Terre
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1962
Traduction : E. Chedaille
Editeur : Le Masque
Première page de La semence de la Terre
« C’était une chaude et lumineuse journée. Le ciel était pur, et la température avoisinait vingt degrés. Pour New York, une journée d’octobre absolument parfaite qui ne nécessiterait aucune intervention du Service de Contrôle météo. À la station de Scardale, des techniciens au visage maussade s’envolaient pour le Wisconsin où un front froid dévalait du Canada. À trente mille kilomètres au-dessus de Fond du Lac, un satellite leur envoyait en permanence des informations. En Australie, d’autres techniciens allaient procéder à la mise à feu d’un vaisseau spatial. Cent colons partaient la mort dans l’âme pour un monde lointain. À Chicago, où le courrier du matin venait d’être distribué, un fils de famille fixait avec horreur une feuille de papier bleu. À Londres, où le facteur était passé quelques heures plus tôt, une jeune vendeuse avait le visage défait. Elle aussi venait de recevoir un avis du Bureau de la Colonisation. »
Extrait de : R. Silverberg. « La Semence de la Terre. »
Guerre dans le néant par F. Leiber

Fiche de Guerre dans le néant
Titre : Guerre dans le néant
Auteur : F. Leiber
Date de parution : 1958
Traduction : E. Gille
Editeur : Le Masque
Première page de Guerre dans le néant
« Je m’appelle Greta Forzane. Vingt-neuf ans et tête folle, voilà qui me décrirait assez bien. Je suis née à Chicago, de parents scandinaves, et j’opère à présent hors de l’espace et du temps – non pas au Ciel ou en Enfer, s’ils existent, mais pas non plus dans le cosmos ou l’univers que vous connaissez.
Je n’ai pas la romantique séduction de l’étoile de cinéma dont je porte le nom, mais j’ai mes petits charmes bien à moi. Heureusement, car j’en ai besoin pour mon travail : je refais quotidiennement une santé, autant physique que mentale, à des Soldats qui reviennent fort mal en point de la plus grande des guerres. La Guerre Modificatrice, celle des voyages dans le temps – dans le privé, d’ailleurs, nous la surnommons le Grand Chassé-Croisé. Nos soldats luttent en modifiant le passé, ou même l’avenir, afin que notre camp puisse, dans un milliard d’années ou davantage, remporter la victoire finale. Ce n’est pas une petite affaire, je vous prie de le croire. »
Extrait de : F. Leiber. « Guerre dans le néant. »
Ballet de sorcières par F. Leiber

Fiche de Ballet de sorcières
Titre : Ballet de sorcières
Auteur : F. Leiber
Date de parution : 1943
Traduction : M. Rosenthal
Editeur : Le Masque
Première page de Ballet de sorcières
« Norman Saylor n’était pas homme à aller fouiner dans le boudoir de sa femme. Et c’est en partie pour cette raison-là qu’il le fit. Il était certain que rien ne pouvait entamer la sécurité de son union avec Tansy.
Il n’ignorait évidemment pas le sort de l’épouse trop curieuse de Barbe-Bleue. D’ailleurs, à un moment donné, il s’était sérieusement intéressé aux dessous psychanalytiques de cette étrange histoire de belles dames suspendues. Il n’imaginait toutefois pas que semblable surprise pût attendre un mari, et de plus un mari moderne. Une demi-douzaine de beaux garçons pendus à des crochets derrière cette porte luisante, couleur crème ? Une telle idée l’aurait fait rire, en dépit de ses analyses savantes sur la psychologie féminine et de ses brillantes études sur les analogies entre les superstitions primitives et les névroses modernes. Études qui lui avaient déjà valu une certaine renommée. »
Extrait de : F. Leiber. « Ballet de sorcières. »
Les racines du passé par F. Leiber

Fiche de Les racines du passé
Titre : Les racines du passé (Tome 2 sur 2 – Guerre des modifications)
Auteur : F. Leiber
Date de parution : 1979
Traduction : E. Chedaille, D. Hersant
Editeur : Le Masque
Sommaire de Les racines du passé
- Le matin de la damnation
- Un météore de calibre 32
- Pavane pour les filles fantômes
- Minuit dans le monde-miroir
- Les racines du passé
Première page de Le matin de la damnation
« Le voyage dans le temps n’est pas tout à fait l’innocent jeu de gamin dont il a la réputation. Pour moi, tout a commencé le jour où cette femme avec une marque sur le front m’est apparue sur le seuil d’une chambre d’hôtel où je me terrais en compagnie de quelques bouteilles.
— Alors, mon grand, me demanda-t-elle, voulez-vous vivre ?
Le genre de question à la noix qu’aurait pu poser un prêcheur musclé. Mais elle n’entrait pas dans cette catégorie, il suffisait de la regarder. J’aurais très bien pu lui répondre — c’est d’ailleurs ce que j’ai failli faire — par « Mon Dieu, non ! » ; j’aurais pu également étudier les motifs du tapis pendant un moment perversement long et laisser tomber : « Oh, après tout, si vous insistez… »
Extrait de : F. Leiber. « La Guerre des Modifications – Les racines du passé. »