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Hurlubleu et autres contes du dériseur sensé par Charles Nodier

Fiche de Hurlubleu et autres contes du dériseur sensé

Titre : Hurlubleu et autres contes du dériseur sensé
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1836
Editeur : Bibliothèque numérique romande

Sommaire de Hurlubleu et autres contes du dériseur sensé

  • Hurlubleu
  • Léviathan le long
  • Zerothoctro-Schah proto-mystagogue de Bactriane
  • Voyage pitoresque et industriel de Kaout’t’chouk dans le Paraguay-roux et la Palingénésie australe

Première page de Hurlubleu

« Grand Manifafa d’Hurlubière ou la Perfectibilité

– Que le diable vous emporte ! s’écria le Manifafa.
– Le grand loustic de votre sacré collège des mataquins en est-il ? dit Berniquet.
– Non, Berniquet, reprit Hurlubleu. Je parlais à cette canaille de rois et d’empereurs qui m’assassinent tous les soirs de leurs salamalecs, et qui usent à force de la caresser de vils baisers la semelle de mes augustes pantoufles. Je t’aime, Berniquet ; je t’aime, grand loustic du sacré collège des mataquins, parce que tu n’as pas le sens commun, et que tu ne manques point d’esprit sans qu’il y paraisse. Il faut même que j’aie fait une haute estime de ton mérite pour t’avoir conféré à la première vue une des plus éminentes dignités de mon empire, car je me souviens que tu tombas chez moi comme une bombe. »

Extrait de : C. Nodier. « Hurlubleu et autres contes du dériseur sensé. »

Histoire du Roi de Bohême et de ses sept chateaux par Charles Nodier

Fiche de Histoire du Roi de Bohême et de ses sept chateaux

Titre : Histoire du Roi de Bohême et de ses sept chateaux
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1830
Editeur : BnF

Première page de Histoire du Roi de Bohême et de ses sept chateaux

« Que ferois-je au reste d’un cheval ? je n’en donnerois pas la coquille univalve — je ne sais si c’est un cône ou un fuseau, une olive ou un sabot, une hélice ou un buccin — je crois que c’est une porcelaine — non, — je ne donnerois pas un fragment de cette petite monnoie du sauvage que la mer roule sur tes plages, pauvre et heureux insulaire, pour le cheval d’Alexandre qui avoit la tête du bœuf, et pour celui de César qui avoit le pied du bélier.

Ne puis-je voyager sans cheval dans tous les espaces que Dieu a ouverts à l’imagination de l’homme ? N’ai-je pas à mon service la voiture commode et obéissante dont il me fit présent, pour toute part de mon céleste héritage, et que j’ai préférée quelquefois aux chars de Pharaon ? »

Extrait de : C. Nodier. « Histoire du roi de Bohême et de ses sept chateaux. »

Histoire du chien de Brisquet par Charles Nodier

Fiche de Histoire du chien de Brisquet

Titre : Histoire du chien de Brisquet
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1853
Editeur : BnF

Première page de Histoire du chien de Brisquet

« En notre forêt de Lions, vers le hameau de la Goupillière, tout près d’un grand
puits-fontaine qui appartient à la chapelle Saint-Mathurin, il y avait un bonhomme,
bûcheron de son état, qui s’appelait Brisquet, ou autrement le fendeur à la bonne
hache, et qui vivait pauvrement du produit de ses fagots, avec sa femme qui
s’appelait Brisquette. Le bon Dieu leur avait donné deux jolis petits enfants, un
garçon de sept ans qui était brun, et qui s’appelait Biscotin, et une blondine de
six ans, qui s’appelait Biscotine. Outre cela, ils avaient un chien bâtard à poil
frisé, noir par tout le corps, si ce n’est au museau qu’il avait couleur de feu ; et
c’était bien le meilleur chien du pays, pour son attachement à ses maîtres. »

Extrait de : C. Nodier. « Histoire du chien de Brisquet. »

Dictionnaire raisonnée des onomatopées françaises par Charles Nodier

Fiche de Dictionnaire raisonnée des onomatopées françaises

Titre : Dictionnaire raisonnée des onomatopées françaises
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1808
Editeur : BnF

Première page de Dictionnaire raisonnée des onomatopées françaises

« AARBRER. Se cabrer. Terme de Manège, qui se dit des chevaux qui se dressent sur les pieds de derrière quand on leur tire trop la bride.Ce mot, plus énergique que celui qui nous est resté, et dont la double voyelle rend la construction plus imitative, est depuis longtemps hors d’usage. On le trouve dans le vieux roman de Perceval. »

Extrait de : C. Nodier. « Dictionnaire raisonné des onomatopées françaises. »

Contes fantastiques par Charles Nodier

Fiche de Contes fantastiques

Titre : Contes fantastiques
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1850
Editeur : BnF

Sommaire de Contes fantastiques

  • Trésor des fèves et fleur des pois
  • Le génie bonhomme
  • La fée aux miettes
  • Le songe d’or
  • Smarra ou les démons de la nuit

Première page de Trésor des fèves et fleur des pois

« Il y avoit une fois un pauvre homme et une pauvre femme qui étoient bien vieux, et qui n’avoient jamais eu d’enfants : c’étoit un grand chagrin pour eux, parce qu’ils prévoyoient que dans quelques années ils ne pourroient plus cultiver leurs fèves et les aller vendre au marché. Un jour qu’ils sarcloient leur champ de fèves (c’étoit tout ce qu’ils possédoient avec une petite chaumière ; je voudrois bien en avoir autant) ; un jour, dis-je, qu’ils sarcloient pour ôter les mauvaises herbes, la vieille découvrit dans un coin, sous les touffes les plus drues, un petit paquet fort bien troussé qui contenoit un superbe garçon de huit à dix mois, comme il paroissoit à son air, mais qui avoit bien deux ans pour la raison, car il étoit déjà sevré. Tant y a qu’il ne fit point de façons pour accepter des fèves bouillies qu’il porta aussitôt à sa bouche d’une manière fort délicate. Quand le vieux fut arrivé du bout de son champ aux acclamations de la vieille, et qu’il eut regardé à son tour le bel enfant que le bon Dieu leur donnoit, le vieux et la vieille se mirent à s’embrasser en pleurant de joie ; et puis ils firent hâte de regagner la chaumine, parce que le serein qui tomboit pouvoit nuire à leur garçon. »

Extrait de : C. Nodier. « Contes fantastiques. »

Contes de la veillée par Charles Nodier

Fiche de Contes de la veillée

Titre : Contes de la veillée
Auteur : Charles Nodier
Date de parution : 1853
Editeur : BnF

Sommaire de Contes de la veillée

  • Jean-François les-bas-bleus
  • Histoire d’Hélène Gillet
  • M. Cazotte
  • Légende de Soeur Béatrix
  • Les aveugles de Chamouny
  • Histoire du chien de Brisquet
  • Les quatre talismans
  • Le pays des rêves
  • La combe de l’homme mort
  • Paul ou la ressemblance
  • Lidivine
  • Le bibliomane
  • Polichinelle
  • M. de la Mettrie
  • Baptiste Montauban
  • La filleule du seigneur
  • L’homme et la fourmi

Première page de Jean-François les-bas-bleus

« En 1793, il y avoit à Besançon un idiot, un monomane, un fou, dont tous ceux de mes compatriotes qui ont eu le bonheur ou le malheur de vivre autant que moi se souviennent comme moi. Il s’appeloit Jean-François Touvet, mais beaucoup plus communément, dans le langage insolent de la canaille et des écoliers, Jean-François les Bas-Bleus, parce qu’il n’en portoit jamais d’une autre couleur. C’étoit un jeune homme de vingt-quatre à vingt-cinq ans, si je ne me trompe, d’une taille haute et bien prise, et de la plus noble physionomie qu’il soit possible d’imaginer. Ses cheveux noirs et touffus sans poudre, qu’il relevoit sur son front, ses sourcils épais, épanouis et fort mobiles, ses grands yeux, pleins d’une douceur et d’une tendresse d’expression que tempéroit seule une certaine habitude de gravité, la régularité de ses beaux traits, la bienveillance presque céleste de son sourire, composoient un ensemble propre à pénétrer d’affection et de respect jusqu’à cette populace grossière qui poursuit de stupides risées la plus touchante des infirmités de l’homme : « C’est Jean-François les Bas-Bleus, disoit-on en se poussant du coude, qui appartient à une honnête famille de vieux Comtois, qui n’a jamais dit ni fait de mal à personne, et qui est, dit-on, devenu fou à force d’être savant. Il faut le laisser passer tranquille pour ne pas le rendre plus malade. »

Extrait de : C. Nodier. « Contes de la veillée. »

Bertram ou le château de St-Aldobrand par Charles Robert Maturin

Fiche de Bertram ou le château de St-Aldobrand

Titre : Bertram ou le château de St-Aldobrand
Auteur : Charles Robert Maturin
Date de parution : 1821
Traduction : C. Nodier, J. Taylor
Editeur : BnF

Première page de Bertram ou le château de St-Aldobrand

« DEUX RELIGIEUX entrent ; ils paraissent effrayés.
 
1er. RELIGIEUX.
MISÉRICORDE du Ciel ! quelle nuit !… Grand Dieu ! as-tu entendu ce coup de tonnerre ?

 
2e. RELIGIEUX.
Les morts même ont dû l’entendre. Parle, parle, que je puisse au moins distinguer une voix humaine au milieu de ce bruit affreux !
 
1er. RELIGIEUX.
On diroit que Dieu veut annoncer la fin de tout ce qu’il a créé. Je me reposois dans ma cellule quand cet orage a commencé à gronder au loin : tout-à-coup, une lumière éclatante m’a environné, et je distinguois, à la clarté de ses rayons mobiles, le tremblement des reliques et des crucifix. Glacé d’effroi, je me suis élancé loin de cette scène terrible. »

Extrait de : C. R. Maturin. « Bertram ou Le Château de St-Aldobrand. »

Wân, l’iconoclaste par Maurice Limat

Fiche de Wân, l’iconoclaste

Titre : Wân, l’iconoclaste
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de Wân, l’iconoclaste

« Les trois lunes rouges n’avaient jamais paru aussi proches de la surface de la planète.

Wân passait, malgré son jeune âge, pour un chasseur habile et, parallèlement, un guerrier des plus vaillants. Il n’en était pas moins vrai que ces astres, apparaissant, l’un d’entre eux surtout, de dimensions formidables, ne laissaient pas de l’inquiéter
sérieusement.

Le sorcier du clan des Hogz, le sien, comme, d’ailleurs, assurait-on, ceux des clans voisins, avait prédit d’étranges choses. Un grand cataclysme se produirait, prévoyaient-ils, tous, quand une des trois lunes rejoindrait le monde. Car, pour ces peuples primitifs, leur planète dont ils ne savaient même pas que c’était une planète, c’était le monde. Leur tout. »

Extrait de : M. Limat. « Wan l’iconoclaste. »

Vertige cosmique par Maurice Limat

Fiche de Vertige cosmique

Titre : Vertige cosmique
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Vertige cosmique

« Un grondement formidable, ébranlant la faible couche atmosphérique. Un tourbillon de vapeurs. Des flammes. L’envol.

L’astronef est parti.

Un instant l’œil croit le voir, piquant dans le ciel étrange où la zone de ténèbres est curieusement frangée, d’un côté, par une couronne de feu.

Puis plus rien. Il s’est perdu dans l’infini. Sans espoir de retour.

Rikkel est là.

Abruti. En dépit de sa lucidité habituelle d’esprit. Abruti, parce qu’il se sait condamné à mort. Et que, sur le planétoïde, il n’y a, non seulement aucune chance de survie, mais encore nul moyen de lutter pour se préserver longtemps, avant de périr dans cette atmosphère embrasée toutes les trois heures, qui ne se refroidit jamais. »

Extrait de : M. Limat. « Vertige cosmique. »

Une morsure de feu par Maurice Limat

Fiche de Une morsure de feu

Titre : Une morsure de feu
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Une morsure de feu

« — Les temps sont accomplis ! prononça le Pontife-Roi.

À la lueur des torches, on voyait le front pensif de cet homme d’âge, drapé dans une sorte de toge dont la simplicité contrastait avec les hautes et nobles fonctions qui étaient les siennes, lui l’héritier, le successeur de ceux qui avaient occupé la charge sacrée depuis plus de cent vingt siècles.

Ceux du monde englouti le regardaient en silence, respectueux et attentifs à ses réactions.

Le Pontife-Roi parla enfin :

— Les trois fruits doivent revenir à l’arbre qui les a engendrés… Et les hommes qui vivent actuellement sur la planète savent – du moins ceux qui ne gardent pas l’esprit obtus des matérialistes et des athées – que l’arbre doit renaître du sein de l’océan. Quelle année a donc fixée pour cela le voyant du continent Amérique, Krakès ?

Krakès s’avança, salua profondément :

— Approximativement l’an 1976 de l’ère actuelle, Très Sage Lumière. Du moins selon la chronologie de ces gens-là… »

Extrait de : M. Limat. « Une morsure de feu. »